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Cinéma - Page 2

  • "The bride" avec Sting a été tourné dans la Cité de Carcassonne

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    "The bride" ou "La promise" dans son titre en français, est un film réalisé en 1985 par Franc Roddam, avec dans les rôles principaux Sting et Jennifer Beals. Ce film fantastique dont l'action se situe en Hongrie met en scène le docteur Frankenstein donnant naissance à une créature féminine pour tenir compagnie à son monstre...

    la promise

    © Patrice Cartier

    Les scènes du cirque dans lequel se réfugie la créature, ont été tournées dans un champ à proximité de la Cité. Celui-là même où avaient été tournées en 1960, les scènes de combat du Miracle des loups avec Jean Marais.

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    Ce plan a été réalisé dans la rue du Four Saint-Nazaire, alternant avec plusieurs autres scènes, pour lesquelles la ville de Sarlat (Dordogne) servit de décor. 

    la promise

    © Patrice Cartier

    La figuration attend de tourner la scène du camp du cirque

    la promise

    Le théâtre de marionnettes que l'on voit dans le film fut récupéré par le photographe Patrice Cartier. Pendant de nombreuses années il orna son studio de photographie Audimage, situé à l'époque dans le Palais de la Micheline.

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    Le comédien et chanteur Sting, que l'on voit ici à l'hôtel de la Cité posant pour une agence de presse américaine, apprécia les vins des Corbières. Une excellente publicité... Dommage que la Cité n'attire plus guère les caméras du 7e art, car mis à part quelques téléfilms, on n'a plus tourné de longs métrages depuis 1993. C'était "Les visiteurs" de Jean-Marie Poiré avec Jean Reno et Christian Clavier.

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2019 

  • Ce Carcassonnais qui décora Walt Disney de la légion d'honneur à Los Angeles

    Chez Eurodisney, une photographie encadrée orne fièrement l'un des bureaux du siège du groupe. Il s'agit de Walt Disney recevant le 8 juin 1936 depuis l'Hyperion Studio à Los Angeles, les insignes de Chevalier de la légion d'honneur. Si tout le monde se souvient du récipiendaire, il y a fort à parier que plus personne n'a retenu le nom de Jean Joseph Viala, Consul de France à Los Angeles.

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    © EuroDisney

    Jean Joseph Viala naît à Carcassonne le 21 juillet 1895 au n°21 de la rue de l'Aigle d'or. Après des études primaires à l'école du Bastion, puis secondaire au lycée de garçons, le jeune homme décroche son baccalauréat sans difficultés. Lorsque la Grande guerre éclate il est mobilisé, mais se blesse en ramassant une fusée allemande qui lui éclate dans la main. Evacué le 22 septembre 1917, il perd les quatre doigts de la main gauche et rentre chez ses parents à Carcassonne, 1bis rue de la Liberté. La croix de guerre avec étoile de bronze lui est alors attribuée. Malgré cet handicap, Jean Joseph Viala n'entend pas mettre un terme à ses ambitions. Il prépare le concours des commis de la chancellerie ; il le passe avec succès avant d'être nommé au Consulat de France à Sidney. Il accède ensuite au poste de Vice-consul de France à Glasgow, puis de Londres. Nous sommes exactement le 23 janvier 1928. 

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    Walt Disney, Mme Viala née Bonin et sa fille Janine

    A Los Angeles, le Consul de France fréquente les stars de cinéma : Greta Garbo, Gary Cooper, Claudette Colbert, etc. C'est précisément à cette époque qu'il décore Walt Disney de la légion d'honneur. Pour l'anecdote, le dessinateur demandera à ce que l'on épingle la médaille sur un Mickey grandeur nature.

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    Jean Joseph Viala et Walt Disney

    Le "concours du Quai" en poche, notre diplomate travaille au Consul de France à Paris en avril 1940 et se spécialise dans le droit maritime. Il publie un traité que l'on appelle "Le Viala". Cette même année et jusqu'en 1945, il occupe dans la capitale puis à Vichy, les responsabilités de chef de service du Chiffre (Messages secrets). Après la Libération, Jean Joseph Viala devient Consul général de France à Chicago puis directeur du Chiffre. A l'issue de l'indépendance des anciennes colonies d'Afrique du Nord, il met en place le Consul du Maroc et de Tunisie. Il finira sa carrière de diplomate comme Ambassadeur de France au Libéria, puis se retira à Carcassonne. Le 5 février 1960, M. Viala entre au comité directeur du Syndicat d'Initiatives avant d'en devenir le vice-président le 11 mars 1963. A Jean Deschamps - directeur du festival de la Cité - il prodigue de nombreux conseils en sa qualité de président des Amis de l'orgue de Saint-Nazaire. L'ancien ministre plénipotentiaire ouvre même une galerie d'art "Le tréseau" dans la Cité médiévale, dans laquelle il habite. Beau-père de Jacques Reynès - président de la Fédération de Jeu à Treize et de l'ASC XIII - Jean Joseph Viala s'éteint le 16 février 1964 à Carcassonne. Ses obsèques ont lieu dans la basilique Saint-Nazaire.

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2018

  • Croche-pattes et coups fourrés pour la construction d'un multiplex cinéma à Carcassonne

    Avant que le multiplex cinématographique "Cap cinéma" ne voit le jour à Carcassonne, il a fallu attendre la fin de plusieurs années de batailles procédurières. Chacun sait dans cette ville que tout accouchement urbanistique se fait dans la douleur et au mieux, sous péridurale. Pour que le nouveau né ait une chance d'arriver à terme, ses géniteurs doivent être issus de la même famille politique que l'administration municipale en place. Sans pour autant être un gage de réussite, puisqu'il arrive qu'un amant éconduit revendique en justice le bénéfice de la paternité. 

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    © La dépêche

    L'Odéum en 1998, avenue A. Marty

    Le 21 décembre 1998, lors d'un séance du conseil municipal présidée par Raymond Chésa, il est voté la vente de terrains de 2 hectares à Salvaza face à UCCOAR pour la construction d'un multiplex. Au cours de l'année, le directeur de la société CGR - M. Roger-Marc Lecocq - s'était déplacé trois fois à Carcassonne. Ce projet prévoyait de bâtir une structure de 6000 m2 dont un hall de 1000 m2, avec 9 salles de 1500 à 1800 sièges. Du côté de Madame Bianquis - la directrice des 2 cinémas du centre-ville (Odéum et Colisée) - et du gérant M. Adira, cette annonce allait faire l'effet d'une bombe : "C'est encore une occasion de vider le centre ville, c'est la mort de tous les commerçants et des restaurants qui se trouvent aux abords du cinéma. En implantant ce genre de structure à Salvaza, on enlève tout moyen d'expression au centre ville. Avec les deux cinémas nous avons 9 salles, plus 9 salles qu'ils veulent créer, cela fait 18 salles, c'est beaucoup trop pour une population de 50.000 habitants. En moyenne, par semaine, Le Colisée et l'Odéum accueillent, réunis, 4.000 à 5.000 personnes."

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    © La dépêche 

    Le Colisée, bd Omer Sarraut

    Au mois de février 1999, la riposte s'organise chez les opposants. Christiane Bianquis (Directrice des cinémas du centre-ville), Christian Bernier (Amis du Cinoch") et Tamara Rivel (Conseillère régionale) prennent rendez-vous à la Direction Régionale des Affaires Culturelles à Montpellier. Cette dernière doit se prononcer favorablement ou défavorablement. Les opposants font valoir qu'il en va de la survie du centre-ville. Toutefois, seule la commission départementale d'équipement cinématographique devra statuer à la majorité des votants sur le sort du multiplex. Sept représentants ont sa destiné entre leurs mains : Le maire de Carcassonne, le conseil général du canton, le maire de Castelnaudary, le président de la CCI et celui de la Chambre des métiers, le Centre National de la Cinématographie et le syndicat des consommateurs.

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    © Office du tourisme de carcassonne

    La verrière de la grande salle du Colisée

    L'issue de la consultation entérine le rejet du projet. MM. Sardo (F.O Consommateurs), Maugard (Maire Ps de Castelnaudary) et Tarlier (Conseil général Ps du canton sud) ont voté contre. Ce dernier en fait son cheval de bataille avant les élections municipales de l'an prochain, dans lesquelles il sera candidat. Il se range derrière l'idée que le multiplex va tuer les cinémas du centre-ville et plus largement, l'attractivité commerciale de celui-ci. Il demande que le multiplex se fasse à l'Odéum et au Colisée. Raymond Chésa prend acte du vote, mais n'entend pas lâcher le morceau. Dans le plus grand secret, il consulte des investisseurs privés pour tenter de relancer le multiplex. Pour ne pas avoir à subir un nouveau refus, il est envisagé de ne créer que 1000 places, ce qui permettrait de se passer de la commission.

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    © Aude tourisme 

    Le multiplex au Pont rouge

    Alors que l'ensemble des villes du sud-ouest possèdent déjà un multiplex, Carcassonne devra attendre le 17 décembre 2007 pour que le sien sorte enfin de terre. Soit, neuf ans après le lancement du premier projet. Certains diront : Vive le progrès ! D'autres, constateront avec amertume que la fermeture de l'Odeum et bientôt du Colisée, ont eu pour effet d'assassiner les restaurants et cafés proches desquels ils se trouvaient. Alors, certes d'autres activités génératrices d'emplois se sont créées à la périphérie du nouveau cinéma, mais qu'il est triste ce samedi soir dans le centre de Carcassonne.

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    © Les écrans

    Le multiplex de Limoges, place Denis Dussoub

    D'autres villes comme Limoges, par exemple, ont su aménager un multiplex dans l'ancien cinéma du centre-ville. Les cafés et restaurants s'en portent très bien et le samedi soir, le centre-ville n'est pas désert. Et un centre-ville vivant, c'est moins glauque et avec beaucoup moins d'insécurité. 

    Sources

    Notes, recherches et synthèse / Martial Andrieu

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