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Bâtiments privés - Page 5

  • Le Théâtre des Nouveautés : la plus belle salle de cinéma de France !

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    Lorsqu’en 1912 l’architecte Florentin Belin dresse les plans du futur Grand Hôtel Terminus, la société Terminus-Cité souhaite que l’on inclus à l’intérieur de l’établissement, une salle des fêtes. Idéalement située au-dessus du garage de l’hôtel sur une longueur de 25 mètres, le public peut depuis ses larges fenêtres profiter du point de vue sur le boulevard Omer Sarraut. Pendant huit années elle accueille les nombreuses manifestations culturelles de la ville, comme les fêtes carnavalesques, mais son usage ponctuel ne semble pas satisfaire la direction du Terminus. Aussi, lorsqu’après la guerre le banquier Auguste Beauquier, administrateur de la Société des Grandes hôtelleries de France, se retrouve seul aux commandes de l’établissement, celui-ci décide de transformer la salle des fêtes en théâtre. Le directeur de la banque Pragma de Carcassonne, né à Conques-sur-Orbiel en 1884, avait financé avec Raoul Motte la construction du Terminus en 1914.

    théâtre des nouveautés

    Les bow-windows ont été installés en 1922

    Au mois de novembre 1921, il convoque la presse et expose les grandes lignes de son projet. Beauquier a confié à d’éminents architectes parisiens, MM. Uldry et Mazouillé, le soin d’édifier une nouvelle salle de spectacle avec tout le confort moderne. Il compte bien attirer le public qui, d’ordinaire, assiste aux représentations lyriques dans une salle municipale vétuste et bien mal chauffé. Le nouveau théâtre sera édifié selon les techniques en vigueur ; le cabinet d’architecte utilise pour le gros œuvre le béton hennebique, mais les parties visibles devront conserver le style Art-Nouveau de l’hôtel. Les décorateurs envoyés depuis Paris, dont hélas nous ne connaissons pas les noms, exécuteront un travail remarquable. Mis à part peut-être la verrière au plafond, rien ne laisse penser que le théâtre est construit à l’époque de l’Art-déco des Années folles. Actuellement, la seule salle de spectacle de ce type en France reste l’Opéra de Vichy édifié en 1903. Si l’on y regarde de près, on s’aperçoit que de la courbure du balcon jusqu’aux baignoires près de la scène, les architectes ont copié les dessins de Charles le Coeur.

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    Le balcon et les baignoires

    Le Théâtre des Nouveautés - en référence à l’illustre salle parisienne du même nom reconstruite en 1921 - comprendra au parterre des fauteuils et trois baignoires de chaque côtés, au premier étage des gradins afin de bien voir la scène et dans l’encorbellement 18 loges de quatre fauteuils. Pour les spectateurs on a prévu deux jolis promenoirs pourvus de trois bow-windows donnant sur l’extérieur. Une entrée sur le boulevard, trois sorties dont une par le Café Terminus, où il sera permis de consommer, comme dans le bar contigu au théâtre. Les spectacles comporteront des opérettes, des revues, des pièces de théâtres, ainsi que la projection de films cinématographiques.

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    Deux mois de travaux suffiront à donner au nouveau théâtre, décoré dans le style Art-nouveau de l’hôtel, tout l’éclat de son luxe et de sa beauté. La direction artistique du Théâtre des Nouveautés est confiée au compositeur carcassonnais François Fargues. Au mois de mars déjà, on y donne les premiers concerts symphoniques. L’inauguration a lieu le 1er avril 1922 avec l’opérette La fille de Madame Angot de Charles Lecocq, interprétée par des artistes du Grand Théâtre de Bordeaux sous la direction du chef Bioulès. Bien que les bénéficies aillent à une œuvre caritative de la ville, la presse regrette que l’ouvrage n’ait pas attiré un public nombreux. Toutefois, « le gratin était là » note t-elle. Les jours suivants, Les dragons de Villars d’Aimé Maillart partage l’affiche avec des spectacles plus populaires. Le spectateur préfère se divertir avec le célèbre Félix Mayol le 23 avril 1922. Ainsi programme t-on opérettes, revues, projections cinématographiques et pièces théâtrales jusqu’en 1932. Cette année-là, le Théâtre des Nouveautés a vécu… Les affaires financières d’Auguste Beauquier avaient été rattrapé par la justice. Après huit mois de prison préventive, le directeur de la banque Pragma était condamné en février 1926 à deux ans de prison et 5000 francs d’amende pour détournement au préjudice de 57 clients.

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    La verrière au plafond

    Le cinéma Le Colisée, équipé en Idéal sonore, s’installe en août 1932 dans la grande salle du Terminus avec Marcel Fargues (1899-1983) pour succéder à son père. Ayant échoué à obtenir le Grand prix de Rome de composition en 1925, le jeune Fargues s’est lancé dans l’administration des théâtres. Pendant plusieurs années, il a dirigé l’Alhambra et le théâtre municipal d’Orléans. A Carcassonne, il rachète avec son père les parts des trois actionnaires du Colisée en juin 1932. Les grands films du cinéma parlant figurent à l’affiche, comme Sans famille de Marc Allégret qui avait été tourné à Carcassonne en 1935. Dans la vitrine de M. Artozoul, le marchand d’articles de pêche de la rue de la gare, on peut lire les programmes des cinémas de la ville.

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    Pendant la seconde guerre, le Colisée sert de lieu de conférences pour les propagandistes nazis. En 1980, deux nouvelles salles sont crées puis cinq, formant un complexe. La salle de l’ancien Théâtre des nouveautés sera entièrement restaurée en 2001, mais fermée au public en 2012. Le Colisée racheté récemment à CGR par la ville de Carcassonne est actuellement en train d'être restauré et va réouvrir au public. C’est l’une des quatre plus belles salles de cinéma d’Europe ! Après l’Opéra de Vichy, on peut lui décerner le titre d’unique théâtre Art-nouveau de France. 

    Sources

    Cet article totalement inédit a été réalisé avec de nombreuses recherches dans la presse locale de l'époque. Tout ceci grâce à des abonnements payants mensuels aux sites Filae, Généanet, Retronews. A un travail de fourni dans les listes de recensement militaire, d'état-civil et des délibérations des conseils municipaux. A l'appui pour la partie cinéma, des connaissances d'Isabelle Debien. Tout ceci représente des heures au service de l'histoire de notre ville. Toutes ces informations ne sauraient être reprises sans citer le contributeur.

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  • Les secrets révélés d'un bel immeuble, 44 rue de la République

    La Bastide Saint-Louis recèle de véritables trésors architecturaux du XVIIIe siècle. Nous le savons, ils sont le fruit de l’opulente réussite des marchands drapiers. Ce qui demeure encore méconnu et non étudié, ce sont les immeubles Art-nouveau non encore inventoriés. Au détour d’une rue, le touriste curieux ou l’autochtone errant peut être arrêté par la beauté de l’une de ces façades richement ornementées. Qui pour le renseigner sur leur histoire ? Si aucun érudit n’a entrepris de recherche, les professionnels du tourisme sont incapables de relayer une seule documentation sur le sujet. C’est bien regrettable… Dans notre quête permanente de ce Carcassonne oublié, nous nous mettons régulièrement dans la peau de ce touriste curieux, frustré par tant de silence.

    En arpentant le haut de la rue de la République, une maison attire notre regard. Le numéro 42, buriné sur la façade comme gravé pour l’histoire, rappelle le souvenir jadis florissant de cet immeuble. En 1729, le marchand drapier Jean Faucher possédait là une parcelle sur le Carron de Montlaur ; bien avant que Anne Laforgue (1774-1861), veuve du bourrelier Vincent Isaac Rech (1763-1831), ne vienne habiter à cet endroit. Au n°8 de la rue du marché, leur fils Antoine Vincent (1808-1876) exerçait la profession de vitrier avec son épouse Pauline Bosviel, la fille d’un fabricant de la manufacture de Montolieu. C’est ici que naquirent Marie Pauline en 1836 et Marc Antoine Justin en 1842. Le couple déménagea après le décès d’Anne Laforgue dans la maison qu’elle occupait 42, rue Sainte-Lucie ; cette rue qui porte depuis 1883 le nom de la République.

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    Antoine Rech y installa son atelier de miroiterie. Aidé dans sa tâche par son fils Justin, il effectuait des travaux d’encadrement, de dorure et de peinture. La Maison Rech, ainsi dénommée, avait construit sa réputation sur le sérieux et la qualité de ses produits. Artisan reconnu, Antoine Rech n’en était pas moins un fervent républicain qui n’hésita pas à louer une partie de ses locaux à la franc-maçonnerie. Lui ou son fils en étaient-ils membres ? Nous le soupçonnons sans toutefois en avoir la certitude. Le 26 octobre 1862, la loge « Les vrais amis réunis » du Grand Orient de France est inaugurée à l’intérieur de la Maison Rech. Quatre ans plus tard, elle sera priée de trouver un autre local avant une mise en sommeil de plusieurs années ; Antoine Rech souhaite passer la main à son fils avec lequel il va v aller vivre, rue Sainte-Lucie. Il commence à liquider son stock puis à vendre le n°8 de la rue du marché à M. Camboulive en 1873.

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    Dès lors, le 42 devient un lieu de réunions politiques. A la mort de son père, le fils Rech qui occupe les fonctions d’administrateur délégué de la Société démocratique puis de trésorier du Cercle républicain, accentue son œuvre en faveur de la République. Trouve t-on extraordinaire que Théophile Marcou installe les bureaux de son journal La fraternité chez Justin Rech, le 9 mars 1877 ? L’ami d’enfance de Barbès dresse ici des temples à la vertu et des cachots aux vices, il vilipende les lois du gouvernement de l’Ordre moral de Broglie et ses mesures liberticides. Ses papiers sont imprimés chez Pierre Polère, l’imprimeur 33, rue Saint-Vincent (4 septembre), malgré les menaces de censure et les amendes au-dessus de sa tête. 

    Au moment du partage de la succession d’Antoine Rech en février 1877, son fils qui a pris sa suite, garde les immeubles du 42, rue Sainte-Lucie. Pour cela, il paie une soulte de 14 000 francs à sa soeur Marie Pauline, mariée avec Jean Armand Teisseire. Délaissant petit à petit l’artisanat de son père, Justin réoriente l’affaire familiale vers le commerce des articles de fêtes. Drapeaux tricolores, feux d’artifice, ballons, etc… Ses clients sont désormais les maires républicains des communes auxquels il fait appel pour l’achat de ses produits. Le fils du vitrier ne manque d’ambition politique. Aux élections municipales du mois de mai 1888, il figure sur la liste socialiste de Jourdanne et obtient sur son nom un très bon score au premier tour. Malgré cela, il va faire les frais de circonstances électorales inédites. Les républicains partis divisés en trois listes doivent fusionner pour ne pas laisser la ville aux réactionnaires de droite, arrivés en tête au premier tour.

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    Façade de l'actuel 44, rue de la République

    C’est à cette époque que Justin Rech fait appel à l’architecte Léopold Petit, premier adjoint au maire de Jourdanne. La vieille maison du 42, rue de la République se transforme alors sous les traits du génie de Petit, en une demeure dont la façade n’a pas d’égal dans le quartier. Richement sculptée par Jean Guilhem (1822-1905), cet immeuble sur trois étages et terrasse présente toutes les caractéristiques du style Art-nouveau. Hélas bientôt, le carrosse se métamorphose en citrouille et les laqués en souris. Adieu, veaux, vaches, cochons, couvée… la faillite qui guète Justin Rech finit par le rattraper. Pris à la gorge par les traites, le 5 juin 1894 tous ses biens font l’objet d’une mesure d’expropriation à la demande de Jean Baptiste Marie Armand Larrousse, directeur de la succursale du Crédit Foncier de France. La maison avec sa cour et jardin renfermant trois corps d’habitation est vendue aux enchères publiques le 13 septembre de la même année.

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    Caveau du sculpteur et tailleur de pierre, Jean Guilhem. Cimetière Saint-Michel 

    Malgré sa ruine, Justin Rech n’a à pas attendre longtemps avant de trouver un emploi. Le 10 juin, soit cinq jours après sa saisie, la mairie de Carcassonne créé un poste spécialement pour lui. Le voilà Inspecteur de la salubrité publique. Le scandale éclate par la voix de M. Cros, pourtant élu de la majorité municipale. Comment le parent de Léopold Rousset, membre du conseil municipal, peut-il être employé à la ville ? L’affrontement entre Cros et Rech à la terrasse d’un café appelle réparation ; les hommes vont donc se battre en duel. A la chaussée de Maquens, le duel tourne à la mascarade et ne fait pas de vainqueur. 

    Justin Rech qui entre temps divorcera d’avec son épouse Rose Anne Horéty le 30 décembre 1894, sera promu Receveur principal des receveurs de place. Nous ne savons pas ce qu’il advint de lui jusqu’à sa mort le 20 novembre 1913 à l’hôpital Saint-André de Bordeaux. Il avait une fille , Baptistine Pauline Augusta, mariée en 1898 avec Joseph Mas, originaire de Quillan. En 1906, le couple vivait à Tours avec leur fils Marcel, né en 1900.

    Ce n’est certainement pas un hasard si l’ancienne rue Sainte-Lucie prit en 1883 le nom de la République. Il fallait bien que ce choix fût dicté par l’histoire d’un lieu symbolique, celui de la Maison Rech.

    Sources

    Cet article ayant demandé plusieurs heures de recherches et afin de ne pas alimenter les pilleurs qui ne citent jamais ce blog, il n'est pas fait mention des sources.

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  • L'histoire d'un immeuble oublié, 52 rue de la République

    Située au cœur du Carron de Montlaur dessiné sur le plan de Bonnelevay en 1729, se trouvait dans la rue Sainte-Eulalie la maison du Sieur Raymond Montlaur, marchand fabricant. A cette époque, point de rue de la République bien évidemment, mais une artère qui changera d’appellation en fonction des régimes politiques : Lafayette, Sainte-Lucie puis République à paris de 1870. Intéressons-nous au n°52 (autrefois, n°50) dans lequel depuis la première moitié du XIXe siècle, un établissement de bains d’abord dénommé « Bains Montlaur » offrait toutes les commodités modernes. Sur le recensement de 1851, un certain Jacques Dardé (1791-1862), baigneur de son état, gérait à cet endroit les Bains Sainte-Lucie. On y prend des douches en lance, en pluie ou en lames, des fumigations, des bains vapeurs et des bains russes.

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    Cet immeuble accueille à ce moment-là le premier musée des Beaux-arts de la ville, initié par la Société des Arts et des Sciences de Carcassonne qui, bien qu’organisée en 1836, venait tout juste d’être officialisée. Ouvert au public tous les dimanches et jours de fête, visible tous les jours pour les étrangers, il expose tableaux, dessins, aquarelles, gravures, bas-reliefs, plâtres, mosaïques, statues, bustes, chapiteaux, tombeaux, urnes, vases, armures, monnaies, etc. Au total, pas de moins de 181 tableaux ou dessins y sont conservés.

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    © Famille Bru-Millet / Généanet

    Le docteur Jacques Jean Baptiste Carbou, Chevalier de la Légion d'honneur en 1928

    En 1874, l’immeuble est reconstruit à neuf et mis en vente avec ses magasins, remises, écuries, son grand jardin et son établissement de bains. Il revient dans les giron de la famille Salières. Paul Narcisse (1818-1908), artiste peintre, y réside ; il y réalisera le portrait de la famille Carbou dont le père Jacques Jean Baptiste (1857-1939), médecin chef des hôpitaux de Carcassonne, a repris l’établissement des bains. Narcisse Salières n’est autre que son oncle ; Antoinette (1822-1886), la mère de Jacques Jean Baptiste Carbou, est la sœur du peintre. L’immeuble des Carbou abrite également un autre artiste de grand talent en la personne de Jean Jalabert (1815-1900), conservateur du Musée des Beaux-arts.

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    © Musée des Beaux-arts

    Paul Carbou à l'âge de 5 ans par Salières

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    © Famille Bru-Millet / Généanet

    Paul Carbou à l'âge de 5 ans en photographie

    Le docteur Carbou fait procéder en 1903 à de nouveaux aménagements dans le but de moderniser l’établissement.

    « Nous savons en effet, que les Bains Sainte-Lucie possèdent un jardin ombragé et charmant, sur lequel donnent toutes les cabines et un appareil hydrothérapique des plus complets. Une partie des loges, dont l’intérieur est entièrement refait de frais, sont meublées d’une jolie baignoire émaillée, toute neuve, d’une glace superbe, avec étagère en marbre blanc et de deux chaises coquettes. Le vieux système de cloche d’appel est remplacé par une sonnerie électrique ; il suffit d’appuyer sur le bouton posé près de la baignoire, pour que le baigneur, M. Nouvel apparaisse pour répondre. Les anciennes baignoires en cuivre étamé, offraient un aspect peu engageant, tandis qu’aujourd’hui, ces baignoires émaillées et toutes neuves, dans leurs cabines toutes pimpantes de frais, vous invitent aux ablutions. »

    Le Bains Sainte-Lucie fermèrent leurs portes au début des années 1930. Jacques Jean Baptiste Carbou mourra neuf ans plus tard. Il est inhumé dans le caveau familial Carbou-Martrou au cimetière Saint-Vincent. Il nous semblait important en ces Journées européennes du patrimoine de signaler la présence de cet établissement oublié et de toute son histoire. On regrettera que ce blog, malgré son millier d’article rédigé depuis 2010, constituant la plus grande médiathèque numérique privée à vocation historique, n’ait bénéficié d’aucune publicité dans la presse, ni dans les annonces officielles du programme de ce week-end. Vous qui nous lisez, vous le savez.

    Sources

    Etat-civil et recensement  / ADA 11

    De Bordeaux à Toulouse... / Adolphe Laurent Joane / 1858

    Presse locale ancienne

    Cartulaire / Mahul

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