Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 3

  • Quand Notre-Dame de la Parade veillait sur l'église Saint-Vincent

    Dans l'église St-Vincent dont les débuts de la construction remontent à 1247 pour se terminer au XVe siècle, il y a une statue autrefois vénérée par la paroisse.

    1360890084.jpg

    Dans une niche pratiquée au nord-ouest du maître autel se trouve Notre-Dame de la Parade. Cette dernière a fait l'objet de toutes les dévotions lors des épidémies de choléra en 1854 et 1884, où des processions furent organisées pour stopper le mal. À la suite de la régression de la maladie, de nombreuses offrandes (ex-voto) vinrent orner la niche dans laquelle elle est placée. L'Impératrice Eugénie lui offrit même un coeur en argent et une croix diamantée. La fête de N-D de la Parade était célébrée le jour de la nativité de la Vierge c'est à dire les 8, 9 et 10 septembre. Cependant, plusieurs hypothèses sont avancées au cours de l'histoire sur l'origine de son nom...

    Histoire

    Mahul, dans son cartulaire, dit qu'une statue existait dans le mur d'enceinte de la porte de Toulouse et qu'à sa destruction celle-ci vint prendre place dans l'église St-Vincent. Sérieusement mutilée en 1793, le curé Pinel en aurait fait faire une réplique en 1803 qui serait celle que l'on voit aujourd'hui. "Paret" qui en occitan signifie mur, aurait donné son nom à la statue puisqu'elle s'y trouvait précisément, c'est l'opinion populaire défendue par l'Abbé Baichère. Ce dernier était alors membre de la Société des arts et sciences de Carcassonne. La seconde est que le mot parade est la traduction littérale qui signifie: Mère de Dieu (Dei para - Para Dei / Parade); elle avancée par Mahul. La troisième opinion est que parade vient du verbe patois "para" qui signifie protéger, défendre. Cette vierge serait donc celle du secours. Enfin la dernière, défend l'idée selon laquelle il s'agirait de la vierge parée, en patois "Bierjo parado". Dans la mesure où l'on sait que les costumes de la statue n'ont été apposés qu'à partir de 1822 par M. Bataillé, curé de la paroisse jusqu'en 1832, cette opinion n'es pas rationnelle.

    Les indulgences
     
     
    1. Une indulgence plénière accordée le 30 août 1905, à tous les fidèles qui, s'étant confessés et ayant communié, visitent l'église paroissiale de St-Vincent le 8 septembre, fête de la Nativité de la Sainte Vierge, où l'un des jours de l'octave et y prient pour la concorde des princes chrétiens, l'extirpation des hérésies, la conversion des pécheur et l'exaltation de notre sainte mère l'église. Cette indulgence est applicable aux défunts et a été concédée pour 10 ans.
     
    2. Un indulgence de 300 jours qu'on peut gagner une fois par jour en récitant trois Ave maria devant l'image de N-D de la Parade. Elle a été accordée à perpétuité le 13 septembre 1905.
     
    3. Une indulgence de 50 jours accordée par Mgr de Beauséjour, évêque de Carcassonne, aux fidèles qui récitent la prière à N-D de la Parade.
     
    Cantique
     
     
    1. Tous, à Carcassonne, chantons comme au ciel. de notre Madone le nom immortel.
    2. Chantons la parade, titre glorieux. Nom cher au malade, cher au malheureux.
    3. Notre église est belle, mais nous péférons, Vierge, la chapelle où nous vous prions.4. Le pauvre et le riche tombant à genoux près de votre niche ont recours à vous...
     
    Refrain
     
    Vierge, nous voici les Carcassonnais
    Dont l'ardent amour ne faiblit jamais;
    Attirés vers vous par de saints attraits,
    Nous venons chanter vos bienfaits.
    1940292454.jpg

    La statue de Notre-Dame de la Parade est dans une alcôve sombre... Encore faut-il savoir qu'elle existe. Qui s'offusquera donc de la voir ainsi cachée et dépouillée de ses habits? Où sont donc passées les parures qui ornaient la statue ? Quand on sait qu'un vitrail de l'église se trouve dans l'appartement d'un particulier situé dans la Bastide, plus rien ne doit nous étonner  !

    ______________________________

    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2015

  • Jean Camberoque (1917-2001), artiste peintre

    Jean Camberoque naît le 23 février 1917 à Carcassonne et commence à peintre en 1939 dans la maison de ses parents, dans laquelle il établira son atelier.

    J Camberoque enfant 1925 environ.jpg

    Jean Camberoque en 1925

    Grâce au poète Joë Bouquet, il fréquente sa chambre pendant la Seconde guerre mondiale où il croise à cette époque les artistes et intellectuels ayant fui Paris : Louis Aragon, Max Ernst, Paul Éluard, Julien Benda, Hans Bellmer... Bousquet fait bien davantage que l'encourager, il le pousse à s'affirmer dans son art et lui confie l'illustration de l'un de ses livres. Tout ceci ne se fera pas sans quelques prises de bec qui feront dire à Bousquet :

    "Quand on a un don, on passe toute son existence à le faire pardonner"

    camberoque atelier 1987.jpg

    Dans son atelier en 1987

    Le peintre dans sa quête d'absolu s'essaiera à de nouvelles techniques sur des supports très différents allant de la peinture à la sculpture, de la céramique au béton. On retrouve d'ailleurs dans Carcassonne et dans le département de l'Aude, un nombre important d'oeuvres signées Camberoque. Tant et si bien que très souvent, elles sont pour ainsi dire oubliées voire saccagées.

    derniervoyagedezavatta1994.gif

    Le dernier voyage de Zavatta en 1994

    Fasciné par James Ensor qui a passé son existence à peintre des masques et des visages torturés, Jean Camberoque dans un style qui lui est propre semble s'inspirer de lui. Son monde caché se trouve à l'intérieur d'un carnaval humaniste, dans lequel les classes de la société s'effacent sous l'effet du niveau et de la perpendiculaire de ses traits libertins. Autour de cet univers s'articule tantôt la puissance d'une bacchanale dansée sous les arcades Limouxine d'un après-midi de février, tantôt les feux de bengale d'un embrasement Carcassonnais.

    813681053.jpg

    © Chroniques de Carcassonne

    En 1995, le hall de la gare de SNCF de Carcassonne a été entièrement rénové. À cette occasion, une fresque de Camberoque a été inaugurée en présence de Jacques Blanc (Conseil régional), Raymond Courrière (Conseil général) et Raymond Chésa (Ville de Carcassonne). Cette oeuvre trône encore dans le halle de la gare. On peut admirer un arlequin de Camberoque contre la façade du magasin Chonier, rue de Verdun. 

    camberoque

    Cette céramique se trouvait sur la RD 168 menant à Narbonne-plage sur un transformateur EDF. Elle avait été commandée par M. Madaule, maire de Narbonne, au moment de la construction de la route à travers le massif de la Clape.

    Capture d’écran 2015-09-22 à 10.32.34.png

    Nicole Cathala, adjointe à la culture en 2013 avait constaté la dégradation de cette oeuvre ; les élus avaient alors décidé de réhabiliter l'œuvre via une entreprise locale spécialisée. 

    camberoque

    Elle a été démontée pièce à pièce par l'entreprise Champion de Capestang, spécialisée dans la restauration du patrimoine. Le compagnon Emmanuel Boutigny, spécialisé dans ce travail précieux et précis mais aussi dans la taille de pierre a posé les carreaux avec beaucoup de minutie. Les élus ont décidé de l'implanter sur une façade de l'Office de tourisme, bien visible de l'avenue des vacances, à l'entrée de Narbonne-plage.

    camberoque

    Après avoir exposé dans l'Aude, la notoriété du peintre gagnera Paris et l'Europe à partir de 1953. Ce sont ensuite le Liban, le Maghreb et les États-Unis qui reconnaîtront la valeur des oeuvres de l'artiste Carcassonnais. Jean Camberoque meurt le 2 juin 2001 à Carcassonne, une ville qu'il n'aura jamais voulu quitter. Comme tant d'autres... Depuis 2003, une rue porte son nom dans le lotissement de Bourriac.

    Expositions

     1948 Librairie Louis GALLY, Carcassonne (FRANCE)

     1949 Galerie BONNET : peintures, Montpellier (FRANCE)

     1950 Galerie ART et DECORATION : peintures, Montpellier (FRANCE)

     1951 Galerie Maurice OEUILLET : peintures, Montpellier (FRANCE)

     1953 Céramique des Maîtres de la Peinture Contemporaine, Lausanne (SUISSE)

     1954 Peintures, Göteborg (SUEDE)

     Céramiques, Oran (ALGERIE)

     1955 Salle ARAGO : peintures, Perpignan (FRANCE)

     Galerie MIRADOR : Céramiques, Paris (FRANCE)

     1956 Céramiques des Maîtres de la Peinture Contemporaine, Cannes (FRANCE)

     1959 Peintures, Barcelone (ESPAGNE)

     1960 Musée International : Maîtres de la Céramique française, Faenza (ITALIE)

     1963 Musée International : Maîtres de la Céramique française, Faenza (ITALIE)

     1964 PALAIS DE LA MEDITERRANEE : « Le Midi des Peintres », Nice (FRANCE)

     Galerie BOLER : peintures, Paris (FRANCE)

     1965 PALAIS DE LA MEDITERRANEE : « Douze Jeunes Peintres autour de Bonnard », Nice (FRANCE)

     Galerie BOISSIERE : peintures, Paris (FRANCE)

     1966 Galerie BOISSIERE : dessins et aquarelles, Paris (FRANCE)

     1970 Galerie BOISSIERE : peintures, Paris (FRANCE)

     1971 TALISMAN Gallery : lithograhies, Laguna-Beach (ETATS-UNIS)

     EMERGING ARTISTS Gallery : peintures, Washington (ETATS-UNIS)

     1972 Galerie ANDRIEU : peintures, Toulouse (FRANCE)

     1973 Palais ZACHETA : Salon d’Automne, Varsovie (POLOGNE)

     1974 Galerie AZIZA : peintures, Londres (ANGLETERRE)

     Salon d’Automne, Téhéran (IRAN)

     TRIAD CONDAS INTERNATIONAL : peintures, Beyrouth (LIBAN)

     1975 Galerie ALPHA : peintures, Vevey (SUISSE)

     1976 Galerie de LA MAIN DE FER : peintures, Perpignan (FRANCE)

     Galerie de LA TOUR : peintures, Bazens (FRANCE)

     1977 MARSHALL FIELD Gallery : peintures, Chicago (ETATS-UNIS)

     1978 MARSHALL FIELD Gallery : peintures, Chicago (ETATS-UNIS)

     ORANGERIE DU CHATEAU : peintures, Versailles (FRANCE)

     1979 Peintures, Castelnaudary (FRANCE)

     1980 Musée GOYA : peintures, Castres (FRANCE)

     1981 Galerie de LA MAIN DE FER : peintures, Perpignan (FRANCE)

     1984 Musée des BEAUX-ARTS : peintures –paysages, Carcassonne (FRANCE)

     1985 ORANGERIE DU CHATEAU : peintures, Versailles (FRANCE)

     1986 Musée des BEAUX-ARTS : peintures, Carcassonne (FRANCE)

     Palais des Congrès : peintures, Revel (FRANCE)

     Institut Français : peintures – Barcelone (ESPAGNE)

     Peintres du Roussillon – Hanovre (ALLEMAGNE)

     Florence et Georges MAURY : peintures – Revel (FRANCE)

     Salon d’Octobre – Brive (FRANCE)

     1987 Espace MOLIERE : peintures – Agde (FRANCE)

     Fondation Firmin BAUBY : peintures – Perpignan (FRANCE)

     Galerie LA GIROUETTE, exposition permanente -Cité de Carcassonne (FRANCE)

     Hommage aux Cahiers du Sud : peintures – Carcassonne (FRANCE)

     Salon des Méridionaux – Toulouse (FRANCE)

     Galerie L’OCCITADELLE : peintures – Montségur (FRANCE)

     Hommage à Gaston MASSAT – Foix (FRANCE)

     199.. Exposition - Rodez (FRANCE)

     1991 Exposition - Montpellier (FRANCE) 

    1995 Accrochage toile monumentale pour installation définitive en Gare de Carcassonne

    2000 Musée des BEAUX-ARTS, « Rétrospective Jean Camberoque » - Carcassonne (FRANCE)

    Maison des Mémoires – Centre JOE BOUSQUET : « Jean Camberoque et le dessin » - Carcassonne (FRANCE)

    2001 Jean et Charles Camberoque : Peinture et photographie Château de Siran (FRANCE)

    Bibliographie

     « Le Midi des Peintres » par Pierre CABANNE, éditions Hachette

    « Joë Bousquet » par S.ANDRE et G.MASSAT, collection Poètes d’Aujourd’hui, éditions Seghers

    « En Languedoc » par Jean LEBRAU, La Nouvelle Revue des Deux Mondes

    « Camberoque chez Goya » par Charles COURRIERE, éditions Aude Magazine

     

    Illustrations

    Joë BOUSQUET « Le Meneur de Lune », éditions J.-P. Janin

    Michel MAURETTE « La Crue », éditions l’Amitié par le Livre

    Michel MAURETTE « L’enfant des loups », éditions l’Amitié par le Livre

    Jean LEBRAU « Poèmes », éditions Subervie

    Graham GREENE « Deux cœurs sensibles » Nouvelle, Le Figaro littéraire

    Pierre GASCAR « Ce drôle d’oiseau » Nouvelle, Le Figaro littéraire

    Yves GANDON « Don Giovanni » Nouvelle, Le Figaro littéraire

    Georges GUILLE « Des vies de chiens » Contes, éditions de la Table Rondes

    Pierre LOUBIERE Poèmes, éditions Subervie

    Pierre GOUGAUD « Grand-mère m’a raconté », éditions Verdier

    Gaston MASSAT « Bestiaire d’amour », éditions Verdier

    Prosper MONTAGNE « Le Festin occitan », éditions de l’Atelier du Gué et Jacques Brémond

    Revue LOESS Dessins n°9 et n°16/17

    Joë BOUSQUET « Papillon de neige » éditions Verdier

    « Un amour couleur de thé », éditions Verdier

    Portrait, éditions Albin Michel

    Portrait, éditions Gallimard

    Dessins, éditions Pierre Seghers

     Salons

    Sociétaire des Salons d’Automne et de la Société Nationale des Beaux-Arts

    __________________________

    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2015

  • Une famille retrouvée 100 ans après sur une carte postale de la Cité

    A la fin du XIXe siècle paraissent les premières cartes postales sur la cité de Carcassonne. C'est ce qu'on appelle dans le jargon des collectionneurs: "des précurseurs". Elles se distinguent des autres par le fait qu'au verso, il n'y a la place que pour écrire l'adresse du destinataire. Il était interdit dans un premier temps d'écrire du texte, puis petit à petit on a pris la liberté de mettre les messages sur le recto de la carte. Ainsi, certaines d'entre elles sont surchargées à tel point qu'on ne voit plus de paysage. Vers 1910, le verso sera séparé en deux pour permettre l'insersion des messages et de l'adresse.

    2164374126.jpg

    L'adresse était souvent succincte comme ci-dessus :

     "Mlle Amandine Sournies. Dans sa famille à Montlaur". 

    Si vous envoyez aujourd'hui une adresse aussi peu renseignée (même pour un petit village des Corbières), le facteur aura t-il le temps de faire le tour pour chercher la bonne boite à lettre? Avec le minutage imposé par sa direction sur des tournées de plus en plus longues, c'est plus difficile...

    4223789326.jpg

    Les cartes postales carcassonnaises ressemblent à celle-ci. D'abord ce sont des éditeurs parisiens, puis les commerçants de la ville se lancent dans l'édition: Victorine Cals, Jordy, Piquemal, Abadie, Rouan, Editions du Paris-carcassonne, Roudière... Ci-dessus on voit un groupe de personnes dans une des rues, formées par les maisons ventouses qui occupaient encore les lices au début du XXe siècle. Cette carte, outre son aspect historique, a énormément de valeur. Pourquoi? Un homme au début du siècle dernier (M. Cousin) a pris soin de noter au verso, le nom des gens sur la photo. Nous avons donc retrouvé les visages d'une famille Carcassonnaise en 1903.

    3160511454.jpg

    De gauche à droite:

    Henri Salatché, François Salatché, Adèle Salatché épouse d'Henri, Marie de Teulé, Mimi Haener, Mme Haener, Nenette Haener.

    Crédit photo

    Coll. David Scagliola

    __________________________________

    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2015