Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 2

  • Les aventures rocambolesques d'un pionnier Carcassonnais de l'automobile

    Henri Alaux

    Né le 21 janvier 1885, débute en 1897 à l'âge de 12 ans comme apprenti au garage Loubié cycles, machines à coudre, tricycles à pétrole.

    Alaux.jpg

     

    De Dion Boutton

    375_001.jpg

    Lorsqu'il quitte l'atelier Loubié, il reçoit un certificat attestant de ses bons services et de ses aptitudes à conduire les voitures, bien qu'il ne soit pas en âge de passer son permis. Ce n'est que le 31 décembre 1902 qu'il obtiendra le précieux sésame portant le n°249 délivré par la préfecture de la Haute-Garonne. Il habitait à cette époque, 19 rue de l'Orient à Toulouse.

    permis.jpg

    La course automobile Paris-Madrid

    Après son départ le 21 mai, elle fut arrêtée à Bordeaux par le gouvernement suite à de nombreux accidents mortels. Marcel Renault se tua à Couhé-Vérac. Touraud eut un grave accident à la sortie d'Angoulème. Madame Camille du Gast sur sa voiture 40 cv de Dietrich (moteur Turcat Méry) rallia Bordeaux avec Henri Alaux qui fut son mécanicien. Elle décida de continuer jusqu'à Madrid. La voiture fut mise sur un wagon jusqu'à la frontière espagnole. Après plusieurs étapes et diverses péripéties, ils arrivèrent à Madrid tirés par deux mulets. La traversée de l'Espagne par une femme fut un grand évènement. Pour le retour la voiture fut rapatriée en train, mais également pillée pendant son voyage.

    (Témoignage d'Émile Alaux, fils d'Henri)

    camille.jpg

    Camille du Gast en 1903

    De 1904 à 1906, il travaille chez Touraud à Suresnes sur les quais de la Seine sur des voitures encore à vapeur et fait les essais côte de Suresnes. Ces véhicules sont munis d'une béquille que l'on est obligé de laisser tomber à l'arrêt d'une forte côte pour empêcher les voitures de reculer. Ils n'ont pas à cette époque de frein avant. Pour l'anecdote, un examinateur collera un chauffeur qui ne mettra pas la béquille en côte — on appelait chauffeur, le conducteur d'un véhicule à vapeur. En 1909, Alaux procède à des essais d'autobus à vapeur de Paris à Anvers.

    balayeuse.jpg

    © BNF

    Les essais de la première balayeuse arroseuse eurent lieu aux Halles de Paris sous la protection de la police. Les Forts des Halles le traitaient de "briseur de bras".

    lorraine-turcat-mery.jpg

    Lorraine Dietrich 1911

    © Patrimoineautomobile.com

    Après la vapeur, le moteur à essence fit son apparition. Alaux transforme alors les voitures Lorraine Dietrich à courroie en les dotant  de boite à vitesse dès 1911. Il travaille ensuite chez Renault Saurer et s'installe à Aurillac, avant d'être mobilisé dans le 3e d'artillerie pendant la Grande guerre.

    À Carcassonne...

    Il fonde dès son arrivée le garage International au 25, rue des Jardins (actuel 35, rue Antoine Marty). Il reprend d'abord des véhicules aux armées pour les remettre en état (Nach, Pierce Arrow, Wait, Latil...), puis devient agent Ford (Modèle T) et ensuite Chevrolet. La société Alaux frères est dissoute en 1925 et devient Alaux Henri. C'est un garage Ford, Fordson, Rosengart, Général Motors, Chevrolet, Opel, Erskine, Delage, Laffly, Salmson jusqu'en 1931.

    ford.jpg

    Henri Alaux et son épouse à la Cité sur une Ford T en 1925

    En 1926, il dépose un brevet de pont porteur pour Ford. Comme à cette époque les voitures étaient rares, les stations services n'existaient pas. Il fallait avoir dans les voitures ce que l'on appelait "le lot de bord". Cela comprenait l'outillage, une pompe à air pour les pneus, un cable, un entonoir ainsi que bidons à essence et eau. Henri Desgranges, patron du journal "L'Auto" et créateur du Tour de France cycliste avait créé un petit fanion jaune triangulaire, vendu 5 centimes. Il était fixé avec une hampe sur l'aile avant de la voiture. Ainsi, tout véhicule se croisant pouvait se porter assistance en cas de panne.

    Deux anecdotes d'Émile Alaux

    " J'ai pris place à côté de mon père à bord d'une Torpédo à capote à courroie (Une DFP : Doriot, Flandrin, Parent...) Nous revenions de Mazamet pour retourner à Carcassonne. une expédition ! Cette voiture n'avait pas de bouteille à gaz comprimé permettant d'allumer les phares. Pour celà, elle possédait un petit générateur dans lequel on mettait du carbure et de l'eau qui faisaient l'acétylène. En descendant la côte de Villegailhenc, la nuit nous surprend ; il faut allumer les phares. Stupeur ! Mon père a oublié le bidon d'eau. Qu'à cela ne tienne, en mettant le carbure dans le générateur, nous avons remplacé l'eau par notre urine. Et la mulière fut !"

    "En 1923, j'ai douze ans et mon père me lâche sur la route avec ma soeur de treize ans, au volant d'une voiture G.E.P (véhicule fabriqué en 1913-1914 à Gennevilliers). Si notre arrivée à Villeneuve-Minervois (8 kms) constitua un attroupement, le retour se passa sans rencontrer une seule voiture !"

    brevet.jpg

    Fabriquant et carossant les châssis en autobus, Henri Alaux lance les lignes du Mas-Cabardès, de Rieux, de la Malepère, de Laure-Minervois et de Lagrasse.

    La société Alaux et Gestin

    Henri Alaux s'associe avec M. Gestin en 1932 et le garage devient une concession Renault, Alfa Roméo et Lambretta. Les deux dernières marques seront abandonnées au profit de Renault qui voulait l'exclusivité.

    Garage Alaux. 1940. 35 rue A. Marty.jpg

    Le garage Alaux et Gestin en 1940

    alaux gestin.jpg

    L'ancien garage Renault aujourd'hui, rue Antoine Marty

    Émile Alaux (1912-2000) reprit l'affaire de son père à la tête de la société Alaux et Gestin avant de céder définitivement la concession.

    Je remercie vivement Madame Marie Saleun, artiste peintre, pour m'avoir très cordialement ouvert sa boite aux souvenirs.

    ________________________

    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2014

  • La Cité au fil du temps...

    expo.jpg

    Cette exposition de vieilles photographies sur la vie à l'intérieur de la Cité à partir de 1900, est organisée par l'Association de la Cité de Carcassonne, représentée par Madame Christine Pujol. Le fonds photographique est en grande partie gracieusement prêté par Patrice Cartier et Martial Andrieu. Il s'agit de photographies albuminées, argentiques ou plaques de verres. L'ensemble de cette manifestation est coordonnée par la ville de Carcassonne et le Centre des Monuments Nationaux.

    __________________________

    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2014

  • La villa de la Gestapo sera rasée pour 40 logements sociaux

    L'indépendant dans son édition d'hier confirme la destruction de ce lieu de triste mémoire et présente le projet architectural qui sera réalisé par Habitat Audois. D'après le journal, ce sont 40 logements à caractère social qui seront construits sur la parcelle d'ici à mi-2016. La maison du gardien dans laquelle ont été séquestrés Aimé Ramond et tant d'autres, sera également détruite pour donner un accès aux habitations.

    logements gestapo.jpg

    Les logements seront bâtis en fond de parcelle

    C'est donc la fin d'un long combat dans lequel j'aurais laissé quelques plumes, mais en ayant beaucoup appris tant historiquement qu'humainement. Je dois vous avouer que bien des nuits, il m'est arrivé de ne pas dormir tellement l'énervement et l'anxiété m'ont gagné. Oui ! j'ai essayé de lever ciel et terre pour faire entendre raison à qui voudrait bien comprendre. Certains diront sûrement : "Tout ça pour ça !" Eh ! bien, non. Malgré cette destruction, demain ne sera plus comme hier à cet endroit. Les Carcassonnais, grâce à ce travail de mémoire, ont connaissance désormais du sinistre passé de ce lieu. Ils savent que la barbarie n'a pas de frontières, puisque l'agent du SD, René Bach, était français. Qu'il a été fusillé à la suite d'un procès instruit à Carcassonne en 1945. Malheureusement, 70 ans après, les tensions sont encore vives et s'attaquer à ce dossier comme je l'ai entrepris, c'est faire le procès de la collaboration ; un linge sale qui n'est pas près d'être lavé en famille.

    L'avenir ?

    L'indépendant nous apprend qu'une stèle sera érigée sur le site, en mémoire aux martyrs de la Gestapo. Bien entendu, Habitat Audois va entreprendre ce projet avec les associations d'anciens combattants. C'est l'usage et c'est tout à fait dans les règles. Toutefois, sachez que ces associations n'ont pas levé le petit doigt pour défendre ce lieu, ni pour le faire connaître. Elles ont même conseillé à l'ancien maire de le faire raser, lorsqu'il les interrogea sur le sujet. Elles ont critiqué mon entreprise de mémoire. À n'en pas douter, elles iront sans vergogne couper le ruban et manger les petits gâteaux, le jour de l'inauguration. Je veillerai à ce qu'elles n'oublient pas les guérilleros espagnols qui ont combattu aux côtés des français, mais dont la reconnaissance se fait toujours attendre.

    _________________________

    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2014