Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 11

  • Henri Alaux (1929-2003), historien passionné

    L'association des Amis de la ville et de la cité appuyée par Claude Marquié, a obtenu en 2011 de la municipalité de baptiser le chemin allant à la propriété de "La Caramagne" du nom d'Henri Alaux. Cet homme passionné a voué toute sa vie, en dehors de ses obligations professionnelles, à la connaissance et à la défense du patrimoine carcassonnais. A l'instar de Claude Marquié ou de Jean-Louis Bonnet, il faisait partie des sociétés dites "savantes" de la ville dans lesquelles on peut encore consulter un grand nombre de ses études. Il m'est bien entendu difficile de rendre ici hommage à cet historien que je n'ai pas eu le plaisir de rencontrer, mais la lecture de ses ouvrages en disent bien assez sur le sérieux de ses recherches. Que serait mon blog sans l'héritage d'Henri Alaux et de tant d'autres, passés et présents ? Nous ne sommes propriétaires de rien, sinon responsables de la transmission d'un témoin dont le poids de l'héritage nous engage et nous oblige. Alors, chapeau M. Alaux et de tout coeur merci!

    2407374909.jpg

    Henri Alaux est né à Lézignan le 28 avril 1929 et a fait toute sa carrière professionnelle à la Société de transport de force puis à l'EDF (on pourra lire son excellent livre: De la lumière et des hommes... en pays d'Aude). Au fil des années, il va s'imposer comme un grand érudit de l'histoire locale et à ce titre, participera à la commission extra-municipale de communication. Il rédigera des articles sur l'histoire de Carcassonne dans le magazine municipal "Carcassonne, ta ville", jusqu'à son décès survenu trop tôt. A partir de ces chroniques, il publiera en 2002 "Quartiers et faubourgs au fil du temps" (Lion's Club). Il ne s'agit pas d'un coup d'essai, car il avait déjà sorti un ouvrage en collaboration avec René Nelli en 1980: "Carcassonne d'heureuse rencontre" (Edisud). Henri Alaux est décédé à Carcassonne le 5 février 2003 et nous laisse un imposant héritage comme: Un fonds aux archives départementales et un mini musée dans les locaux d'EDF.

    2885303975.JPG

    © Jacques Blanco

    Le caveau où est inhumé Henri Alaux, à Trèbes.

    ________________________

    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2013

  • Les services techniques de la mairie atteints par un mal incurable

    Après l'affaire Pierre Curry – célèbre marchand d'épices de l'instituteur Pasteur – nous pensions que la pathologie dont souffre le malade avait été diagnostiquée. Surtout, nous imaginions sa mise en quarantaine. Force est de constater qu'il n'en est rien. Peu avant l'été, le souffreteux, atteint d'écholalie, a dû reprendre ses activités au sein des services techniques de la ville. C'est, du moins, notre hypothèse. Un nouveau panneau, tout neuf, a été posé dans la rue Paul Cazaux, juste à côté du monument à Bigeard. Il a pour fonction d'indiquer la caserne Laperrine et son régiment. Or, deux fautes figurent sur l'oeuvre de notre érudit municipal, docteur ès-lettres. La Perrine, sans doute une quelconque maîtresse de ce général. Quant au régiment de parachutistes, il s'agit du 3e R.P.I.Ma.

    IMG_7560.PNG

    Ce n'était pourtant pas bien compliqué. Il aurait suffi de recopier avec exactitude, les informations imprimées sur le panneau qui a été remplacé. Nous en avons pris une capture d'écran sur Google maps. Vous remarquerez également avec quelle habileté on a placé désormais la plaque de la rue. A dos de girafe, je pense que l'on pourra la lire. Tout ne s'arrête pas là...

    Capture d’écran 2024-10-01 à 09.03.37.png

    Nous avons appris par ricochet qu'une autre erreur a touché le 3e R.P.I.Ma. Au milieu de l'été, le bureau du chef de corps a contacté le service urbanisme afin qu'il corrige le panneau posé peu avant les vacances. Il ne s'agit pas du "Centre mixte de garnison", mais du "Cercle mixte de garnison". Là, encore, il suffisait de recopier l'ancien panneau. Après la vente aux enchères de Pierre Curry pour l'institut Pasteur, nous attendons la prochaine vente au profit des orphelins de guerre, Pupilles de la Nation.

    _______________________________________________

    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2024

  • Qui était Hugues Bernard dont une rue porte le nom ?

    Il est des noms de rues dans Carcassonne dont le souvenir de ceux qui les portent a disparu au fil du temps et surtout des régimes politiques. Jusqu’ici personne ne s’était visiblement penché sur le cas de Hugues Bernard. Située dans le quartier de La Prade, sa proximité avec avec celle de Ledru-Rollin n’est pas due au hasard. Dans les registres communaux de la commune de Carcassonne, le conseil municipal accorde bien un nom de rue à Hugues Bernard, sans davantage de précisions. Tout juste Mahul nous apprend qu’il fut actif pendant la Révolution de 1848. Qui donc pouvait bien être cet homme ? Nous avons lancé la recherche.

    Né à Carcassonne le 17 juin 1815 au n°54 de la rue des Etudes, Hugues reçoit une éducation républicaine. Son père, professeur de langues, épouse les thèses du parti libéral, proche du parti démocratique avancé. Il a également un frère cadet, Simon-François qui s’illustrera dans une affaire qui secouera le pouvoir en 1858. Nous y reviendrons.

    Capture d’écran 2024-09-29 à 09.33.04.png

    Jeune militant et professeur de mathématiques, farouchement opposé à la Monarchie de Juillet, Hugues Bernard se fait enrôler par Théophile Marcou dans le Club Républicain de Carcassonne et conteste le pouvoir autoritaire de Louis-Philippe 1er. Quelques heures avant l’insurrection parisienne de 1848, Bernard et Marcou s’emparent de l’hôtel de ville de Carcassonne en pleine séance et de la préfecture. En un tour de main et sans violence, le corps municipal et préfectoral est destitué. Issu du gouvernement provisoire de la nouvelle république, Ledru-Rollin occupe le poste de ministre de l’intérieur.

    Capture d’écran 2024-09-29 à 09.34.19.png

    Ledru-Rollin

    En récompense, Hugues Bernard devient commissaire général du gouvernement. C’est-à-dire, préfet dans les départements des hautes-Pyrénées et se retrouve à Pau. Le suffrage universel est institué. Curieusement, il va mettre fin à la Deuxième République avec l’arrivée du Prince-Président Louis-Napoléon Bonaparte. Voilà nos amis Bernard et Marcou à nouveau dans la tourmente. Le 5 avril 1852, on leur délivre un passeport avec d’autres Audois. Ils sont exilés à Gibraltar, colonie britannique au fond de l’Espagne. La maison familiale de Carcassonne se trouve saisie par un huissier et finalement vendue. Hugues Bernard ne reviendra certainement pas dans l’Aude après l’abdication de Napoléon III, ni d’ailleurs après la démission de Mac-Mahon. Il meurt à Gênes en Italie, le 21 janvier 1892.

    Nous étudierons dans un prochain article le cas de son frère, Simon-François, impliqué dans l’attentat d’Orsini contre Napoléon III le 14 janvier 1858 devant l’Opéra. Une autre affaire…