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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 275

  • Le peintre André Blondel (1909-1949) s'est refugié à Carcassonne en 1943

    Si vous saviez le nombre d'artistes et d'écrivains qui se sont réfugiés à Carcassonne pour fuir Paris et la zone occupée... La chambre de Joë Bousquet en était pleine de ces intellectuels! Au déshonneur de la France et à son désordre, Carcassonne avait gagné la richesse d'une mixité culturelle dont il ne reste plus, hélas, qu'une flamme entretenue par la Maison des mémoires.

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    Né le 27 mai 1909 à Czortkow en Pologne dans une famille juive, Shayé Blonder fait son premier séjour à Paris en 1926 à l'âge de dix-sept ans. Quatre années plus tard, il s'inscrit à l'Académie des Beaux-arts de cette ville en section d'architecture. Retour vers la Pologne en 1932, à l'Académie des Beaux-arts de Cracovie. Il s'établit définitivement en France en 1937 et suit les cours de l'école du Louvre où il fréquente Chaïm Soutine, Isaac Dobrinski, Pinchus Krémègue... En 1939, il est incorporé dans l'armée polonaise puis démobilisé en 1940 à Toulouse. Aidé par des résistants, il trouve refuge à Aix-en-provence puis dans l'Aude. C'est aux "Escoussols" à Cuxac-Cabardès que s'installera dans la clandestinité Shayé Blonder entre 1943 et 1948. À Carcassonne, il se mariera avec Louise Bonfils, une jeune enseignante de physique-chimie et habitera au numéro 7 de la rue Frédéric Mistral.

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    André Blondel et sa fille dans la rue de la gare en 1947

    © Collection privée (www.7officiel.com)

    Lors de sa clandestinité en raison des ses origines juives, Shayé cotoie Joë Bousquet et ses amis les peintres Max Savy et Jean Camberoque. Il réalise de nombreux tableaux de Carcassonne et trois du poète Bousquet.

    andré blondel

    Ce que vous devriez lire sur cette façade située 11, quai Bellevue à Carcassonne, mais que par ignorance vous ne verrez pas :
    "Ici, se trouvait l'atelier du peintre André Blondel (1909-1949) de 1943 à 1948, dans lequel il peignit la plupart de ses oeuvres."

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    L'église Saint-Vincent

    © Chroniques de Carcassonne

    En 1944, grâce à de faux papiers Shayé Blonder devient André Blondel. Quatre ans plus tard, il quitte Carcassonne pour Sceaux et Paris. Il décède accidentellement en tombant du second étage de son appartement le 14 juin 1949.

    Grâce à MM. Henri Huc, Dominique Sacchi et Alain Signoles et à l'Association des Amis de la Ville et de la Cité, il fut organisé une exposition du 1er avril au 19 avril 1980 dans la salle Joë Bousquet de l'ancienne mairie. Le catalogue illustré recense 86 toiles et 30 dessins. La notice biographique est de Liliane Peyre qui fut l'épouse du peintre. René Nelli retrace l'ouvre de Blondel. Eugène Pech fouille la technique des monotypes chers au peintre et Fernand Dufour explore "le regard d'André Blondel". Quelques lettres accompagnent ce catalogue.

    Mise à jour de l'article le 24.11.2016

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2014

  • L'histoire de la boxe carcassonnaise depuis 1922

    Au commencement de tout, en 1922, les boxeurs carcassonnais étaient regroupés au sein du club pugilistique de Carcassonne. En ce temps là, les locomotives du ring se nommaient Sarda et Elie Boyer, le frère d'Emilien qui fut secrétaire de la Carcassonnaise boxe. Toutes les rencontres se déroulaient à l'Eden...

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    L'ancien Eden, boulevard du Commandant Roumens

    Entre 1929 et 1933, ce fut l'éclipse. A la reprise, les présidents Louis Haener et Louis Amiel se succédèrent.

    boxe

    En 1934, Marcel Thil (1904-1968) - Champion du monde des poids moyens - boxait à Carcassonne. Le combat eut lieu au bois de Serres avec son Paul Rebel, son sparring-partner - champion de France des poids moyens. Ci-dessus, Marcel Thil (second à droite) dans le jardin de l'Hôtel de la Cité.

    En 1935, Pons et Emilien Boyer furent sélectionnés dans l'équipe de France Catalane qui rencontra son homologue espagnole. Ensuite, le club fournit plusieurs champions du Languedoc et du Midi et, en 1936, il parvint à la troisième place sur le podium du championnat de France par équipes. Après la Seconde guerre mondiale, sous l'impulsion de François Porcel et d'Emilien Escloupié, le club fut rebaptisé : "La Carcassonnaise boxe".

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    La Carcassonnaise boxe au début des années 80

    La relance du Noble art à Carcassonne se fit à la fin des années 1970 avec M. Bès (Président), MM. Henri Pons, Louis Bonhoure, Jean-Pierre Monteil (Vice-présidents), M. Emilien Boyer (secrétaire), Francisco Rofas (Prévôt). Parmi les champions du club, on peut citer Faham et Sanchez - champions du Languedoc en boxe éducative respectivement dans la catégorie Cop et Plume. Le club pouvait également compter sur Muzas, Hamid, Bonnet, Rabi, Hamzaoui et Siourd.

    Francisco Rofas

    (1929-2011)

     Qu'aurait été le noble art à Carcassonne sans lui, pour former toute une génération de jeunes boxeurs ? Tentons de rendre à César, ou plutôt à Paco, ce qui lui appartient. Francisco est le fils d'une famille de réfugiés espagnol qui arrive en France en 1939. Il a alors 11 ans et déjà l'oeil vif et le déplacement précis. Tout ce qu'il faut à ce jeune fougueux pour se retrouver en 1944 sur les rings de la Carcassonnaise boxe. Son style de boxe est fin, fait d'esquives, d'un bon jeu de jambes et surtout d'une garde imperméable aux coups de ses adversaires qui pesaient 6 kg de plus que lui. Son secret : donner sans recevoir. Sa courte carrière de 16 à 27 ans est faite de 90 combats amateurs dont 67 victoires : Champion du Languedoc et finaliste des championnats de France 1954. Après sa naturalisation en 1954, un an plus tard il devient éducateur fédéral et entraîne la Carcassonnaise boxe jusqu'à devenir prévôt en 1972. La présidence de la Carcassonnaise était assurée par Albert Ramon. Avec Rofas les jeunes apprenaient le respect de l'adversaire et avant comme après les combats, il fallait se saluer. Une vraie école de la vie... Voici quelques noms qui sont sortis des gants de Rofas: Rodilla (1/2 finaliste du championnat de France juniors), Calatayud, Cargollès, Pascual, Rabhi...

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    En janvier 1985, Francisco Rofas reçut la médaille de bronze de la jeunesse et sports des mains du maire Raymond Chésa. De nombreux combats furent organisés par la Carcassonnaise boxe au Viguier ou au Dôme pendant les années 1980. Elle comptait une vingtaine de licenciés qui s'entraînaient à la "Carcassonnaise", une salle détruite depuis, dans la rue Fabre d'églantine. C'est dans ce quartier que Francisco a vécu jusqu'à son décès en 2011. Il doit sûrement faire danser Marcel Cerdan là-haut... un chronomètre en main.

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2016

  • Le lac de Taure à Villalbe

    Durant son mandat, le maire Raymond Chésa fut à l'origine de la création de deux lacs. La Cavayère avec sa base de loisirs - inauguré quelques mois avant les élections municipales de 1989 - est le plus connu. Tant et si bien que le lac de Taure, situé à la limite de la commune de Roullens et du hameau de Villalbe passerait totalement inaperçu. C'est le 6 juin 1991 qu'en présence de Jacques Blanc - président du Conseil régional de Languedoc-Roussillon - la ville de Carcassonne se dota d'un nouveau site lacustre. 

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    Jacques Blanc et Raymond Chésa

    L'idée de construction d'une étendue d'eau à cet endroit, germe dès 1987 dans la tête de quelques agriculteurs regroupés autour de Noël Deltrieu, habitant du hameau de Grèzes. Le projet s'organise alors avec la constitution d'une ASA (Association syndicale autorisée) regroupant quatorze adhérents avec M. Deltrieu comme président. Il s'agit de mettre en place sur toute la zone s'étendant de Baudrigues à la plaine de Grèzes et de Caux-et-Sauzens (environ mille hectares), un système d'irrigation capable d'alimenter les seize exploitations du secteur.

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    Le lac de Taure en 2016

     Ce lac d'une capacité de 1 300 000 m3 s'étend sur 32 ha, si l'on prend en compte l'ensemble de ses abords. Une digue de 370 mètres de long et de 12,4 mètres de hauteur a été réalisée par les service départementaux de l'agriculture. Le remplissage s'effectue au moyen d'une station de pompage prenant l'eau dans l'Aude, située de l'autre côté de la RN 118. Outre sa fonction d'irrigation, ce lac sert de réserve d'eau potable pour Carcassonne, avec le cas échant, une autonomie de dix jours pour l'agglomération.

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    La pinède est un lieu de balade et de détente

    Le coût total de l'opération s'éleva à la somme de 16 000 000 de francs, financée à hauteur de près de dix millions par le Conseil régional. Le département de l'Aude pourtant co-financeur pour 1 600 000 ne déplaça aucun de ses élus le jour de l'inauguration.

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    Le lac de Taure devait être un endroit paisible, interdit aux embarcations à moteur. Or, l'incivisme et le manque de contrôles font que le lieu est régulièrement transformé en motocross. On peut y pratiquer la pèche mais la baignade non surveillée se fait aux risques et périls des individus (Baignade interdire par arrêté préfectoral). Si le cadre reste encore très naturel, la modification du Plan Local d'Urbanisme sur Villalbe peut-il laisser penser que des constructions pourraient bientôt pousser aux abords du lac ? Ce serait bien renier la volonté et les engagements que Raymond Chésa et des agriculteurs avaient formulés en 1991. Reste toutefois l'improbabilité de bâtir près des étendues d'eau...

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