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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 273

  • Georges Cotte, peintre et compositeur Carcassonnais oublié

    Georges Cotte, outre ses activités de professeur de mathématiques au lycée St-Stanislas dans lequel il avait été nommé à l'âge de 18 ans, était un musicien et un peintre carcassonnais. Excellent violoniste, il avait pris après le décès de Michel Mir, la direction de la Société des concerts symphoniques.

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    Il dirigeait également les choeurs de la cathédrale St-Michel dont il était à l'origine. Sur cette photo en 1944, on reconnaîtra: Georges Cotte (pupitre), M. Aimé Tournier (orgue) puis MM. Jean Amiel, Laffargue, Chabert, Colombiès et Mesdames Ollier, Malacan, Maillard, Bel, Bonnafous, Perremarti, etc...

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    Répétition à la cathédrale Saint-Michel

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    © Collection Jacques Miquel

    Georges Cotte était aussi compositeur. On lui doit plusieurs oeuvres dont certaines furent diffusées par Radio-Toulouse. Au premier rang desquelles, un "Notre père", des mélodies et surtout une messe de Requiem pour choeurs, solistes et orgue. Elle sera jouée et chantée à Carcassonne par G. Roquefort (Basse) et G. Colomiès (Ténor) accompagnés à l'orgue par M. Tournié qui était aveugle. Elle reçut un très bel accueil et il serait justice que l'on veuille bien dans cette ville où pas plus qu'ailleurs on est prophète en son pays, jouer à nouveau cette oeuvre. Encore un voeu pieu, sans doute... Georges Cotte présida en 1976 la Société des Arts et des Sciences de Carcassonne. Il est quand même étrange que même dans cette illustre institution, l'on ait oublié la mémoire de cet homme.

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    Un pastel de Georges Cotte.

    L'artiste peintre, quant à lui, signait ses toiles sous le pseudonyme de G. Leka. Elle furent maintes fois primées au salon des artistes français. Georges Cotte s'est éteint voilà une vingtaine d'années et il est bon de ne pas oublier cet artiste de grand talent qui donna tant à sa ville.Georges Cotte. Musicien.jpg

    © Dominique Brunon

    Georges Cotte (premier plan) et ses amis chanteurs carcassonnais.

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    La maison natale de Georges Cotte dont les parents étaient bandagistes, rue de Verdun

    Mise à jour de l'article du 6 janvier 2014

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  • Des meubles Rouger à l'imprimerie Gabelle, rue Barbès

    Nous allons vous montrer de quelle manière il est possible de retrouver après un siècle, l'emplacement d'un ancien commerce dans Carcassonne, avec juste pour indice une carte postale publicitaire. N'étant pas en ce moment sur place, j'ai fait appel à Jacques Blanco afin de tenter de reconnaître les lieux. Ainsi a t-il pu me confirmer avec exactitude ce que mon annuaire de 1904 indiquait à cent mètres de là... La numérotation des rues dans Carcassonne ayant changé depuis, seul l'oeil avisé du secrétaire des Amis de la ville et de la Cité était à même de spécifier l'endroit avec précision. Je me chargeais ensuite de remonter le temps grâce aux archives départementales consultables en ligne (registres d'Etat-civil, recensement civil et militaire) et à mes propres documents. Aujourd'hui, nous sommes en mesure de retracer l'aventure des meubles Rouger, qui précéda l'imprimerie Gabelle, au n°44 rue Barbès.

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    Orens Rouger - tourneur, de son état - se marie le 19 octobre 1859 avec Charlotte Canis, sans profession. De cette union, naîtront : Jean Rouger le 3 novembre 1867, Charles Marius Rouger le 16 mai 1870 et Marius Rouger en 1886. Les frères Rouger exerceront tous le métier de tapissier d'ameublement.

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    En 1901, la famille Rouger demeure au n°7 de la rue Barbès. Elle a perdu Orens, le patriarche décédé depuis. Ce sont donc les enfants qui ont la charge d'une affaire de fabrication et de vente de meubles. Elle s'appelle "Au grand chandelier" et occupe un vaste bâtiment à l'angle des rues Barbès et Pinel. Les frères Rouger seront dispensé de service pendant la Grande guerre ; l'aîné de la fratrie a la charge de l'entreprise. En 1927, une publicité dans le programme du carnaval de Carcassonne nous informe que la Maison Jean Rouger vend des Chambres à coucher, des salles à manger, des sommiers, des matelas ainsi qu'un grand assortiment de meubles de Provence.

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    L'ancienne Maison de meubles Jean Rouger

    André Gabelle, imprimeur né en 1844, tient son entreprise en 1904 au n° 64 de la rue de la gare. Avec sa famille, il loge au 8 rue Victor Hugo : Gabelle Elise (son épouse) née en 1858 à Burlatz, leurs deux filles Jeanne (1887) et Cécile (1890) et la domestique Salvaire Eugénie née en 1873 à Pezens. L'imprimerie Gabelle avait repris l'affaire de Pierre Polère. En 1897, elle partageait son activité au n° 50 rue de la mairie, avec Bonnafous et Thomas.

    Reste à comprendre quand Rouger a vendu son magasin à Gabelle. Pour cela, nous avons plusieurs indices... La publicité du programme de 1927, nous informe encore de son existence. Il n'est pas présent dans l'annuaire de 1931 ; en revanche, l'imprimerie Gabelle se trouve mentionnée au n° 44 rue Barbès. C'est donc qu'entre 1927 et 1931, Gabelle a pris l'emplacement de Rouger. On peut également en déduire que la façade Art-déco avec l'enseigne "Les imprimeurs Gabelle" date de cette époque.

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    © Jacques Blanco

    L'imprimeur Gabelle s'est retiré de la rue Barbès en 2008, mais l'enseigne demeure. Actuellement, on refait la façade et espérons qu'elle sera conservée. Voilà comment avec presque rien comme informations, on arrive à retracer l'histoire de ce bâtiment.

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  • Le café Roldan, siège de la jeunesse de la Trivalle

    Voilà un café de quartier comme il en existait tant dans Carcassonne ; ils ont presque tous disparu. Le café Roldan se tenait au n° 54 de la rue Trivalle. Autrefois, café et pension de famille, l'affaire fut reprise jusqu'en 1940 par Manuel et Maty Roldan avant qu'il ne prenne définitivement le nom de "Café Roldan".

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    Né le 2 février 1899, Manuel Roldan débuta sa vie professionnelle comme cimentier et la termina comme chef de chantier dans l'entreprise Subias. On lui doit notamment la construction du château d'eau de Bram en 1936, selon les plans dressés par l'architecte Enderlin. Il s'occupera ensuite de son café en compagnie de son épouse Clémentine (1894-1962), née Mathissart.

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    Le café Roldan vers 1936

    La famille Roldan gérait plusieurs affaires en ville. D'abord, la buvette du stade de la pépinière (A. Domec) entre 1948 et 1966 ; elle passa ensuite entre les mains du limonadier Guilhem. Ensuite, la buvette sous les halles où l'on dansait au rythme des orchestres Maravella ou Eddie Warner.

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    Dans ce quartier cosmopolite de Carcassonne dans lequel se côtoyaient émigrés espagnols, italiens et gitans, la jeunesse avait fait du café Roldan le rendez-vous des fêtards. Au 1er étage, la salle servait pour les réunions de la fête de St-Saturnin (15 août) et de penderie pour le carnaval. Les ouvriers de la brasserie Fritz Lauer, de l'usine Farge et de la distillerie Sabatier y venaient déjeuner. 

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    L'orchestre Carcassonnais Jeanoely des frères Marson

    Outre les fêtes de la Trivalle, du café Roldan partait le Tour de l'âne, la "Java vache" sous l'impulsion de Gualdo et de Gimenez. Cet établissement ferma ses portes en 1963 et Manuel Roldan s'éteignit le 23 février 1972.

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    © Google maps

    L'ancien café Roldan aujourd'hui

    Cet article n'aurait pas pu être rédigé sans le travail remarquable sur la Trivalle de Jean-François Vivès. Les photos du café Roldan m'ont été prêtées par René Roldan ; celle de l'orchestre Jeanoely, par Madame Marson.

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