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La librairie de la Cité au temps de Patrick Collot

Il était autrefois dans la rue Clémenceau, une librairie qui faisait la fierté de Carcassonne. Au milieu des rayonnages savamment ordonnés, le lecteur pouvait rester des heures entières à feuilleter les divers ouvrages régionalistes, les romans, les bandes dessinées. Indépendant mais non concurrent, France-Loisirs proposait au fond de ce commerce ce que la librairie n'offrait pas. C'est-à-dire des livres tirés de son propre catalogue, que les abonnés s'était engagés à acquérir dans le mois. La librairie de la Cité avait été fondée par M. Collot père avant de passer entre les mains de fils Patrick qui en fera la renommée.

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© Patrice Cartier

Patrick Collot photographié par Patrice Cartier

Membre d'une fratrie de six enfants élevée par un père ingénieur, directeur d'un laboratoire, Patrick Collot est né au Sénégal. La profession des parents l'amène à déménager deux fois par an ; ainsi la famille pose t-elle ses bagages à Paris, Poitiers, Strasbourg... A l'âge de 45 ans, M. Collot père décide d'abandonner son métier pour se lancer dans le commerce. Il reprend la librairie à Carcassonne qui appartenait à Ginette Lauer, rue de la gare. Au début des années 1980, Patrick qui était sorti de la faculté avec un DESS de psychologie en poche reprit l'affaire du papa. Dès lors, la librairie de la Cité va nouer des liens solides avec les milieux associatifs, politiques et économiques de la ville. Elle devient l'eldorado culturel privé de Carcassonne, grâce aux nombreuses expositions, conférences et dédicaces d'auteurs célèbres. Le sieur Collot qui ne manque pas d'idées et de talent se fait une place dans le petit milieu intellectuel de la ville, non sans attiser les jalousies. 

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Jacques Dupin

On ne peut citer toutes les manifestations culturelles organisées par la Librairie de la Cité. Toutefois, souvenons-nous de la venue de Jacques Dupin, ami et expert testamentaire de Joan Miro. Les 14 et 15 mai 1993, il présenta treize grandes estampes à l'eau forte et à l'aquatinte. Les 150 œuvres sorties après la mort du peintre catalan en 1983 n'avaient jamais été imprimées. Il s'agit pour la plupart de lithographies exécutées dans les années 1970. A cette époque, le poète Jacques Dupin était co-directeur de la Galerie Lelong.

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Vue sur l'exposition

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Patrick Collot avait également monté une maison d'édition dans laquelle on retrouvait certains livres de Joseph Delteil. On peut citer aussi "La cuisine en Languedoc" d'André Bonnaure" et "Itinéraire en terre d'Aude" de Jean Girou.

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© Droits réservés

Patrick Collot aujourd'hui

Après son départ de Carcassonne, Patrick Collot laissa sa librairie à un Briviste. Elle prit le nom "Les Trois épis", puis fut remplacée par un magasin de vêtements. Aujourd'hui, c'est Séphora. Quant à Patrick Collot, il a repris sa profession de psychologue qu'il exerce à Riez dans les Alpes-de-Haute-Provence.

Sources

J.T / FR3 Languedoc-Roussillon

Photo en une, empruntée à Chroniques de Carcassonne

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Commentaires

  • Oui je me souviens de cette librairie, elle avait une âme...

  • Et oui !!! Un magasin, ensuite Sephora tout cela ne profite pas à la culture dont nous avons tant besoin, on cherche la mort du centre ville.

  • Je me souviens que cette librairie a été tenue.....il y a 80 ans par Mme CROS, si ma mémoire ne me trahit pas; ou nous allions lire les bandes dessinées de l’époque... est-ce exact ??
    Bien amicalement à vous,
    Pierre-Baptiste

  • Au détour d'une ballade sur le net, à la recherche d'une info pour l'instant introuvable, je tombe sur votre article. . Mon père passait de longs moments à la Librairie de la Cité alors que j'accompagnais ma mère et ma tante "faire les magasins". Puis j'ai remplacé mon père. j'y aurais passé des heures. Je n'en suis jamais ressortie les mains vides ! Dans toutes les villes où je passe je crois qu'inconsciemment je cherche l'équivalent de cette librairie. J'ai beaucoup de chance, il y en a une tout près de là où je vis... et il y a aussi un Séphora: Ô tempora,etc.
    Je reviendrai faire un tour sur cette page, à défaut.
    Amicalement,
    Laurence

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