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Vieux quartiers - Page 15

  • Les rues débaptisées de la Bastide Saint-Louis

    Carcassonne ne déroge pas à une règle qui a vu au cours de l'histoire les rues des communes françaises changer de nom ou d'appellation. Ces arrêtés municipaux se sont toutefois espacés dans le temps en fonction d'évènements politiques nationaux ou locaux, des hommages rendus à un personnage illustre ou simplement à un bienfaiteur de la ville. S'il fallait retenir une date entre toutes les autres, c'est celle du 7 juillet 1883 qui devrait retenir notre attention. Pourquoi ? Tout simplement, c'est ce jour là que l'on procéda au plus grand nombre de changement de noms dans la Bastide de toute l'histoire de Carcassonne. Retenez le chiffre 12:

    Ancien nom Nouveau nom
    Bd du Calvaire Bd T. Marcou
    Rue du Calvaire Rue Littré
    Rue du Gd Séminaire Rue Victor Hugo
    Bd St-Michel Bd Barbès
    Rue J. de Beauharnais Rue de la Liberté
    Rue Lafayette Rue de la République
    Rue Saint-Michel Rue Voltaire
    Rue St-Vincent Rue du 4 septembre
    Rue Hôtel Dieu Rue de l'Hospice
    Square Ste-Cécile Square Gambetta
      Bd du Canal
    Rue Mage Grand'rue

    Nous voyons avec ces changements que la République a souhaité honorer ses défenseurs et mettre un terme aux symboles de la Monarchie et de l'Empire.

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    La nouvelle rue Voltaire avec à proximité la Cathédrale Saint-Michel, d'où l'ancien nom qu'elle portait. En face du porche de la Cathédrale, il y avait la rue de la Lune qui a été détruite en 1951 pour construire l'actuel jardin où sont inscrits les noms des Morts pour la France.

    Ancien nom Nouveau nom Date de l'Arrêté
    Rue des orfèvres Rue Courtejaire 19.01.1877
    Traverse de l'hôpital Rue des calquières 1849
    Rue des Halles Rue Chartran 15.05.1901
    Rue de la grille Rue Coste-Reboulh 7.11.1902
    Bd des Tilleuls Bd Roumens 5.06.1911
    Grand'rue Rue de Verdun 26.08.1916
    Bd du Musée Bd C. Pelletan 8.06.1920
    Rue de la gare Rue Clémenceau 8.06.1920
    Rue du Mail Rue J. Sauzède 8.06.1920
    Traverse (privé) Rue F. Mistral 1934
    Bd du Canal Bd de Varsovie 4.10.1939
    Rue de l'Hospice Rue G. Brassens 1983

    Sur le tableau ci-dessus sont mis à l'honneur un ancien maire (Sauzède), deux bienfaiteurs de la ville (Courtejaire et Coste-Reboulh), deux militaires (Chartran et Roumens), un félibre (Mistral), le Tigre de la Grande guerre (Clémenceau) et la bataille de Verdun.

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    Le boulevard des Tilleulsvu de l'angle de l'actuel café du Dôme. Les arbres ont disparu après avoir été abattu par la municipalité à la fin des années 1990. Il est vrai qu'il fallait créer des places de parking et donner de l'air à ceeux qui voulaient bronzer à cet endroit...

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    Le boulevard du Musée vu depuis la Caisse d'Epargne.

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    Aimé Ramond (1918-1944)

    Autre fait marquant dans la triste histoire de Carcassonne, celle de martyrs de la Résistance. Hélas, tous ne seront pas traités de la même manière... Ainsi, la ville oublia Christophe Roquefort qui fut exécuté avec Ramond et Bringer à Baudriques en août 1944. Le 8 octobre 1944, 4 rues porteront le nom de résistants audois.

    Rue de la Préfecture Rue Jean Bringer
    Rue de la mairie Rue A. Ramond
    Rue du port Rue Armagnac
    Rue neuve du Mail Rue M. Perrutel

    A noter que pendant le Régime de Vichy, l'Etat Français avait fait débaptiser en 1941 l'actuel Boulevard Jean Jaurès pour celui de Philippe Pétain. J'ai également oublié la place d'Armes devenue place du général de Gaulle en face de la caserne Laperrine.

    Sources

    Léon Riba, Carcassonne, ses places et ses rues, 11 août 1951 (non édité)

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  • La pose des premiers égouts de Carcassonne

    La municipalité Albert Tomey décide en 1923 d'installer dans la ville de Carcassonne, le premier réseau de tout-à-l'égout. Jusque-là les habitants sortaient chaque jour à 9 heures, les tinettes qu'ils déversaient dans le caniveau. Ce n'est qu'après leur dispersion que la vie pouvait enfin reprendre dans les rues.

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    Place Davilla, avec les halles en toile de fond

    Quelques difficultés pour boucler le dossier financier allongèrent de trois ans le commencement des travaux. Ce n'est qu'en 1926 que l'entreprise Garric se voit confier l'ensemble du chantier. Il sera totalement achevé en 1930 pour le plus grand bonheur des carcassonnais, qui jusque-là, se plaignaient du désagrément causé par l'ampleur de la tâche.

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    Jules Garric supervise les travaux entre l'ancien hôtel St-Jean Baptiste et le jardin des plantes. Aujourd'hui, l'hôtel Terminus et le Square Chénier.

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    Les ouvriers devant la gare SNCF

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    Sous le pont de chemin de fer au bord du Canal du midi et en direction de la rue Buffon

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    Boulevard de la préfecture (Jean Jaurès)

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    Jules Garric, Maître ferblantier de son état, avait fait ses études chez les Compagnons du devoir. Nous le voyons ci-dessus avec son épouse devant son magasin, situé au N°5 de l'actuelle rue Armagnac.

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    Le situation du magasin aujourd'hui

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    Par la petite porte à gauche du magasin, on accédait aux ateliers. Dans les années 1950, les établissements Garric situés au N°12 de la rue de la République, posaient le chauffage central et employaient près de 100 personnes. Les descendants ouvriront ensuite une droguerie-quincaillerie à l'angle de la rue Jean Bringer et de la rue Barbès.

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  • La route minervoise, la belle ombragée (3)

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    Selon les informations que j'ai pu recueillir, la cheminée que l'on voit sur cette photo des années 1930 dans la rue Prosper Montagné, serait celle de l'usine Lauze.

    "L'entreprise LAUZE exploitait aussi les eaux d'ALET, avec lesquelles ils fabriquaient la limonade du même nom. D'abord à la porte Cadene, ensuite à la source. Dans les années 30 le gendre RENE BERNAT à pris la suite, puis ce fut le fils charles, jusqu'à ce que les boissons américaines à la composition mystérieuse envahissent le marché français. CHARLES BERNAT fut maire d' ALET de mars 1983 à juin 1995." (J. Blanco/ Le cyclisme et ses champions/ Bull. SESA)

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    Cuve en cuivre dans laquelle était fabriquée la limonade Lauze (Photo: J. Blanco)

     Dans ce quartier de Carcassonne appelé Le Tivoli, se tenaient au début du XXe siècle un grand nombre de distilleries et de Brasseries (Cabanel, Auguste Vialade, Lauth...). Les cheminées ont été démolies à cause des pétitions des riverains qui ne supportaient plus les nuisances olfactives. Certaines de ces usines se sont déplacées sur l'allée d'Iéna (Cabanel, Vialade) et d'autres ont cessé leurs activités. La cheminée de l'usine de boissons gazeuses Lauze a dû être abattue juste après la guerre de 1940, car elle n'apparaît pas sur les cartes postales des années 1950. En 1904, son adresse était: 1, boulevard du Jardin des plantes. Au Tivoli. C'est précisément à cet endroit.

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    Lors de mes balades carcassonnaises, je me suis longtemps demandé ce que pouvait être cet espèce de bâtiment en plein milieu de la rue Prosper Montagné. Au début du siècle dernier, cette artère portait le nom d'André Chénier. Il s'agit d'un vestige industriel et selon toute vraisemblance, celui de l'usine Lauze dont la cheminée était accolée au bâtiment. Dans le local de Lauze, plus tard il y eut la Maison Rieux, négociant en vins. cette affaire de vins elle aussi a cessé sont activité. Juste à côté de lui se tenaient les transports Laurens. Voilà un des rares souvenir du passé industriel de la ville encore debout. Une mise en valeur serait nécessaire, avant qu'il ne soit la proie d'un investisseur immobilier et de ses bulldozers.

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    Qui ne se souvient pas des bouteilles de chez Lauze ? Nos grands parents s'en servaient pour y mettre les coulis de tomates. Aujourd'hui, elles sont vendues dans les vides greniers...

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