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Souvenirs de carcassonnais - Page 18

  • Les évènements de Mai 68 à Carcassonne

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     Lundi 13 mai 1968,

    près de 3000 manifestants sont dans la rue. Après un meeting sous les halles, les militants syndicalistes et politiques, les ouvriers et surtout un grand nombre de jeunes étudiants font face aux CRS.

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    Le texte d'une résolution condamnant la répression au quartier latin à Paris, est lu et approuvé par l'assistance.

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    Un mouvement de grève sans précédent paralyse alors la ville dans tous les secteurs publics. Plus d'électricté, de trains, d'école, de poste... Dans le privé, les ouvriers ont cessé le travail chez Huard, Someca, jean de Bru. Bientôt on va manquer de pain et d'essence! Les stocks de l'étoile du midi sont épuisés, car on se rue sur les denrées de base.

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    Dans la rue Jean Bringer devant la droguerie Garric, ça chauffe! Les étudiants sont aux prises avec les CRS qui défendent la Préfecture. Les lycéens vont s'organiser et tiendront des réunions au théâtre municipal. leurs revendications sont d'ordre sclaire mais aussi en soutien au monde ouvrier contre le diktat du patronat. A la tribune se trouvent: Pierre-Yves Boisboissel, A. Tarrius, A. Mortès, J. Durand, J. Vaquer, Yves Tarlier, Yves Lamarin, René Piniès et bien d'autres...

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    Les CRS tiennent la rue J. Bringer et malgré la tension, on ne comptera qu'un petit incident. Au moment de la dislocation de la manifestation sur la place Davilla, à 19h20 un fourgon de police arriva. Une dizaine de policier interpellèrent alors le représentant de l'UNEF, Roger Petit. Une fois dans le panier à salade, les forces de l'ordre consentirent à le libérer pourvu qu'on libère la place. Ainsi, tout le monde rentra chez lui et l'incident fut clos.

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    Les viticulteurs audois soutiennent le mouvement le révolte de mai 68. Sur le boulevard Barbès, ils sont des milliers à brandir des pancartes hostiles au pouvoir. On connaît l'apprêté du combat chez les vignerons depuis 1907 et certains slogans sont de retour comme "Vaincre ou mourir". Le leader vigneron André Castéra sera t-il nouveau Marcellin Albert?

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    Une contre manifestation favorable au Général de Gaulle s'organise sur la place Davilla. Les anciens combattants de la France libre vont déposer une gerbe au monument aux morts et chanter la marseillaise. Ils veulent s'opposer au désordre causé par les manifestants et tenter de retourner l'opinion en faveur du pouvoir. Le Général de Gaulle a quitté l'Elysée en hélicoptère avec toute sa famille pour Baden Baden en Allemagne. Il va s'assurer auprès du Général Massu (Compagnon de la libération et commandant des forces françaises en Allemagne) du soutien de l'armée. De Gaulle est fatigué, il a quitté Paris comme Louis XVI avait quitté Varennes. Lors d'une réusion qui fera date, Massu expose ses conditions: "Libérez les prisonniers!". De Gaulle consent à amnistier les responsables du coup d'état d'Alger: Salan, Challe et Jouhaud. De Gaulle inquiet dit à Massu: "il va falloir recommencer Juin 1940". Massu répond alors: "Allez vous reposer mon général. Tout va rentrer dans l'ordre". Voilà comment s'est déroulé l'entretien de Baden Baden entre Massu et De Gaulle, selon un officier qui se trouvait là et qui me l'a rapporté. Massu et De Gaulle entretenaient des relations tendues: "Alors Massu, toujours aussi con?", "Toujours Gaulliste, mon général"

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  • Elle n'avait que 19 ans en 1943, mais elle a vu l'horreur...

    En cette journée de 1943, Carcassonne est toujours occupée par l'Allemagne nazie. Paulette n'a que 19 ans et depuis le début de la guerre, elle a trouvé un petit travail à la Croix-rouge. Sa fonction est de récolter et d'expédier les colis destinés aux soldats français prisonniers en Allemagne. Cette fois, la délégation départementale située avenue Arthur Mullot, lui a demandé d'aller à la gare SNCF chercher un paquet. Lorsqu'elle arrive sur le quai, il y a beaucoup de personnes qui attendent le train et un jeune milicien, la mitraillette en bandoullière.

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    Très peu de temps après, une locomotive avec à sa file des wagons à bestiaux s'arrête en gare. On ouvre un des wagons et là, Paulette doit faire face à l'horreur. Devant ces yeux, des femmes en larmes, crient et tentent de s'extraire de cet habitacle restreint afin de prendre un peu d'air. Il y a aussi des enfants, mais pas d'hommes. Les autres voyageurs sur le quai font comme si rien n'était, c'est l'indifférence générale avérée ou supposée. Le jeune milicien, lui, tient en joue ces pauvres gens destinés vraisemblablement à la déportation. Alors, voyant Paulette, une de ces femmes lui lance un bout de papier. Est-ce une adresse ou un mot? C'est sûrement un acte désespéré, une bouteille à la mer dans cet océan déchaîné et criminel. Paulette va alors pour s'en saisir, mais le milicien lui intime l'ordre avec son arme de rester à sa place. On referme les portes du wagon, le train part et la jeune Paulette gardera ce souvenir tragique de cette journée ou elle fut incapable de porter assistance et secours. Aujourd'hui, ce n'est qu'à 90 ans qu'elle m'a livré ce lourd secret et tout en respectant son anonymat, j'ai décidé de faire le relais de ce témoignage.

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  • La quête des oeufs: une tradition perdue

    Il était de coutume dans nos villages le dimanche de Pâques, après la messe, de procéder à la quête des oeufs. Les enfants de choeur de la paroisse avec un panier, faisaient le tour des maisons du village afin de récolter des oeufs. On frappait à la porte et quand le propriétaire sortait, on disait de concert: "C'est la quête des oeufs". Ceux qui étaient au courant de la tradition pascale, avaient déjà tout préparé. Pour les autres, il fallait expliquer que l'on donnait soit des oeufs, soit des sous. A la fin d'une quête qui durait la journée, on se partageait les oeufs et l'argent. Largement pour faire une omelette géante et le reste en pourboires non négligeables.

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    A Villalbe, cette tradition s'est pratiquée jusqu'à la retraite de l'Abbé Maurice Vidal (avec le papier à la main), dernier curé du hameau. Ce dernier est décédé en 1997 et c'était vraiment "un vrai" dans tous les sens du terme. Disons, un de ceux qui ne faisaient pas fuir leurs ouailles et qui ne fixait pas de tarif pour les baptêmes, inhumations ou mariages comme j'ai pu le voir ailleurs... Un homme qui visitait les malades, apportait parfois une aide financière avec ses propres deniers, accompagnait lors des inhumations le défunt jusqu'au cimetière.

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