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Souvenirs de carcassonnais - Page 18

  • Elle n'avait que 19 ans en 1943, mais elle a vu l'horreur...

    En cette journée de 1943, Carcassonne est toujours occupée par l'Allemagne nazie. Paulette n'a que 19 ans et depuis le début de la guerre, elle a trouvé un petit travail à la Croix-rouge. Sa fonction est de récolter et d'expédier les colis destinés aux soldats français prisonniers en Allemagne. Cette fois, la délégation départementale située avenue Arthur Mullot, lui a demandé d'aller à la gare SNCF chercher un paquet. Lorsqu'elle arrive sur le quai, il y a beaucoup de personnes qui attendent le train et un jeune milicien, la mitraillette en bandoullière.

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    Très peu de temps après, une locomotive avec à sa file des wagons à bestiaux s'arrête en gare. On ouvre un des wagons et là, Paulette doit faire face à l'horreur. Devant ces yeux, des femmes en larmes, crient et tentent de s'extraire de cet habitacle restreint afin de prendre un peu d'air. Il y a aussi des enfants, mais pas d'hommes. Les autres voyageurs sur le quai font comme si rien n'était, c'est l'indifférence générale avérée ou supposée. Le jeune milicien, lui, tient en joue ces pauvres gens destinés vraisemblablement à la déportation. Alors, voyant Paulette, une de ces femmes lui lance un bout de papier. Est-ce une adresse ou un mot? C'est sûrement un acte désespéré, une bouteille à la mer dans cet océan déchaîné et criminel. Paulette va alors pour s'en saisir, mais le milicien lui intime l'ordre avec son arme de rester à sa place. On referme les portes du wagon, le train part et la jeune Paulette gardera ce souvenir tragique de cette journée ou elle fut incapable de porter assistance et secours. Aujourd'hui, ce n'est qu'à 90 ans qu'elle m'a livré ce lourd secret et tout en respectant son anonymat, j'ai décidé de faire le relais de ce témoignage.

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2014

  • La quête des oeufs: une tradition perdue

    Il était de coutume dans nos villages le dimanche de Pâques, après la messe, de procéder à la quête des oeufs. Les enfants de choeur de la paroisse avec un panier, faisaient le tour des maisons du village afin de récolter des oeufs. On frappait à la porte et quand le propriétaire sortait, on disait de concert: "C'est la quête des oeufs". Ceux qui étaient au courant de la tradition pascale, avaient déjà tout préparé. Pour les autres, il fallait expliquer que l'on donnait soit des oeufs, soit des sous. A la fin d'une quête qui durait la journée, on se partageait les oeufs et l'argent. Largement pour faire une omelette géante et le reste en pourboires non négligeables.

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    A Villalbe, cette tradition s'est pratiquée jusqu'à la retraite de l'Abbé Maurice Vidal (avec le papier à la main), dernier curé du hameau. Ce dernier est décédé en 1997 et c'était vraiment "un vrai" dans tous les sens du terme. Disons, un de ceux qui ne faisaient pas fuir leurs ouailles et qui ne fixait pas de tarif pour les baptêmes, inhumations ou mariages comme j'ai pu le voir ailleurs... Un homme qui visitait les malades, apportait parfois une aide financière avec ses propres deniers, accompagnait lors des inhumations le défunt jusqu'au cimetière.

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  • L'école des femmes... ménagères

    A la fin du XIXe siècle se développe l'enseignement ménager sensé apprendre aux jeunes femmes à bien tenir un foyer. Les cours sont divisés le plus souvent en deux catégories: Les cours de cuisine et les cours de repassage, blanchissage, nettoyage. Les cours de cuisine comprennent l'achat des provisions nécessaires pour le menu du jour, la gestion des dépenses, la préparation des aliments, la mise du couvert, des conseils sur le nettoyage et le ragement de la cuisine. Dans les cours de repassage on apprend l'amidonnage et l'empesage du linge: cols de lingerie, rabats, rideaux, chemisettes. Dans les cours de racommodage, il s'agit de remmaillage et de raccords. Enfin le nettoyage rend invincible contre le cambouis, la peinture, les vernis... En 1910, le ministère de l'instruction publique l'introduit même dans les lycées de fille.

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    Les jeunes filles commençaient par obtenir leur Certificat d'études primaires

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    A Carcassonne, l'école de ménagère se trouvait sur l'avenue Bunau Varilla dans un immeuble en face de l'actuelle Caisse d'Epargne et à côté du supermarché ED. La directrice était madame Maurel Marie-Rose accompagné par sa soeur Marguerite qui enseignait.

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    Les jeunes femmes faisaient également (avaient-elles le choix?) des études pour devenir secrétaire. A Carcassonne, plusieurs écoles privées dispensaient cet enseignement. C'est le cas de madame Gorry, sur le boulevard de Varsovie à côté du café Barthe (Le Makila, aujourd'hui).

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    Il y avait aussi l'école de madame Chatenet dans la rue de la mairie (Rue A. Ramond), à l'angle avec la rue Bringer.

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    Les bonnes secrétaires étaient recherchées et rares sont celles qui n'ont pas trouvé d'emploi à cette époque.

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