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Musique classique - Page 10

  • Qui est donc Jacques Charpentier, compositeur de musique ?

    Jacques Charpentier est un pianiste, chef d'orchestre, professeur et conférencier, né à Paris le 19 octobre 1933 au n°10 de la rue Claude Debussy. Fils de Georges Charpentier - gérant de société - et de Paulette Genillier - secrétaire -, le jour de son cinquième anniversaire ses parents l'installent devant le piano du professeur Maria Cerati-Boutillier. En 1948, l'organiste Henri Büsser le met en relation avec Janine Rueff (1922-1999), compositrice et Grand prix de Rome. 

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    © Roger-Viollet

    Jacques Chapentier en 1961

    Il effectue ses débuts comme organiste suppléant à la chapelle St-Benoît d'Issy-les-Moulineaux, à l'âge de 18 ans. L'année suivante, pour gagner sa vie il devient le pianiste accompagnateur dans les salles de la société de cinéma Gaumont, notamment au "Gaumont Gambetta" à Paris. C'est entre 1953 et 1954 qu'il se prend de passion pour la musique traditionnelle de l'Inde qui nourrira ses futures compositions ; il est alors pianiste au Grand hôtel de Calcutta et reçoit les conseils du musicologue Alain Daniélou.

    De retour à Paris, il entre au Conservatoire Supérieur de Musique de Paris dans les classes de composition de Tony Aubin et d'analyses d'Olivier Messiaen. On lui octroie un 1er prix de philosophie de la musique pour sa thèse "Introduction à l'étude des lois de la Musique de l'Inde" et un 1er prix de composition pour sa "Symphonie brève pour cordes". Après un passage aux Jeunesses Musicales de France comme conférencier, pianiste et chef d'orchestre, il est nommé Maître de chapelle et organiste de la chapelle St-Benoît d'Issy-les-Moulineaux. Le grand organiste Marcel Dupré (1886-1971), lui prodigue de précieux conseils.

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    © A. Machelidon

    C'est au cours d'un voyage avec les JMF qu'il découvre Carcassonne au début des années 1960 et où il s'installera, d'abord à la Cité puis près de la place Carnot. En 1964, à la demande de Jean Deschamps il compose pour le Festival d'Art dramatique de Carcassonne, la musique pour la pièce "Les mouches" de Jean-Paul Sartre.

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    © Archives J. Deschamps / ADA 11

    Partition manuscrite J. Charpentier (Les mouches)

    En juillet 1966, suite à une proposition de Marcel Landowski et une recommandation écrite d'Olivier Messiaen, Jacques Charpentier est nommé Inspecteur Principal de la Musique par André Malraux. Inspecteur Général de Musique en 1975, puis Directeur de la Musique de l'Art lyrique et de la Danse en 1979 ; fonction qu'il quitte en octobre 1981. L'année suivante, c'est à Nice que Jacques Charpentier pose ses bagages comme Directeur de la Musique et professeur de composition au conservatoire. En 1989, Il devient professeur d'instrumentation et d'orchestration au CNSM de Paris.

    L'oeuvre musicale du compositeur se compose d'environ 200 pièces instrumentales et vocales, Sept musiques de scène, deux musiques de film.

    Les élèves lauréats de sa classe

    Estéban Benzecry, Régis Campo, Sylvain Dieudonné, Thierry Escaich, Joachim Jousse, Bruno Mantovani, Jorge Torres Saenz, Marie-Jeanne Serero, Héléna Tulve...

    Distinctions

    Commandeur de la légion d'honneur (2016)

    Commandeur dans l'ordre National du Mérite (2006)

    Commandeur dans l'Ordre des Arts et des Lettres (1975)

    Officier des Palmes Académiques (1993)

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    © La dépêche / Roger Garcia

    Jacques Chapentier est Commandeur de la légion d'honneur en 2016

    Cette biographie qui n'a pas vocation a être complète a pu être réalisée grâce aux liens amicaux que j'entretiens avec Jacques Charpentier depuis quelques années. Il est par ailleurs l'auteur de la préface de mon livre sur la vie et l'ouvre du compositeur Paul Lacombe. J'avoue en toute humilité ne pas être particulièrement sensible à ce que j'ai écouté de Jacques Charpentier, c'est sûrement parce que mon oreille n'est pas encore en mesure de comprendre cet univers harmonique. En revanche, je passerais des heures en sa compagnie, tant l'homme est riche intellectuellement et spirituellement. Pour le reste, je n'aime pas trop les mondanités du microcosme Carcassonnais, qui lui, j'en suis convaincu, comprend et apprécie cette musique si particulière, mais snobe celle de Paul Lacombe.

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2016

  • La Cité médiévale sujet d'illustration pour les partitions de musique

    Nous avons trouvé une partition piano-chant de la compositrice Augusta Holmès éditée en 1900 : Ogier le Danois. La cité médiévale de Carcassonne dessinée par Gaston Bussière (1862-1928) illustre la première page.

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    "Holà ! Ho ! Gardiens de ces tours !
    Ogier le Danois réclame sa ville !
    Je viens d'Avallon, la merveilleuse île
    Où vivent les Preux dans de clairs séjours !
    Hola ! Ho ! Ho ! ouvrez-moi ma ville,
    Gardiens de ces tours!"

    Cavalier géant, plus haut que nos chênes,
    Que clâmes-tu donc en levant les bras ?
    Es-tu le Héraut des luttes prochaines ?
    Nous sommes petits et nous parlons bas,
    Nous sommes vaincus, nous aimons nos chaînes !
    Passe ton chemin ! Nous n'ouvrirons pas.

    "Holà ! Ho ! Gardiens de ces tours !
    Ogier le Danois, c'est moi, votre maître !
    Vous ne voulez donc pas me recconaître ?
    Je ne suis parti que depuis trois jours !
    Holà ! Ho ! Holà ! Ho !
    C'est moi, votre maître,
    Gardiens de ces tours !"

    Ogier le Danois ? Etranger, tu rêves !
    Il a disparu depuis trois cents ans !
    Nous ne voulons plus de guerres sans trêves...
    Nous avons de l'or, des palais luisants,
    Et pour nos plaisirs les nuits sont trop brèves...
    Et nous oublions les héros absents !

    "Adieu donc gardiens de ces tours !
    Vous n'entendrez plus ma voix qui vous crie:
    Gloire! Honneur ! Vertu ! Devoir et Patrie !
    O mon seul désir, mes seules amours,
    O France ! O France ! O France fleurie !
    Adieu ! Adieu ! Adieu pour toujours !"

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    Augusta Holmès

    (1847-1903)

    Née à Paris le 16 décembre 1847, Augusta Holmès est l'une des très rares compositrices de son temps. D'origine britannique, elle obtient sa naturalisation française en 1873. C'est également la filleule d'Alfred de Vigny dont on pense qu'il fut son père naturel. Elle entretiendra une liaison avec le poète Catulle Mendès dont elle aura cinq enfants. Les trois filles seront peintes par Auguste Renoir.

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    "Les trois filles de Catulle Mendès"

    (Auguste Renoir)

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  • Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville, un audois à la Cour du Roi

    Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville,

    né à Narbonne le 25 décembre 1711. Son père est musicien à la cathédrale Saint-Just et prodigue à son fils les premiers enseignements, avant que ce dernier ne s'installe à Paris en 1738.

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    Violoniste virtuose et compositeur, Jean-Joseph entre au Concert spirituel et est promu l'année suivante, musicien du roi. En 1744, il occupe les fonctions de sous-maître de la Chapelle royale. Son oeuvre compte de nombreux motets, ballets, opéras et oratorios. Mondonville s'éteint à Belleville, le 8 octobre 1772.

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    Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville 

    (Maurice Quentin de la Tour / 1749)

    Il existe de nombreux enregistrements des ces oeuvres réalisés par William Christies et les Arts florissants, Choeur du collège d'Oxford, Centre musique baroque de Versailles.

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    Dans son numéro de juin, Opéra magazine nous apprend la sortie pour 2017 de l'enregistrement sur Cd de l'un de ses opéras. Isbé, d'après un livret d'Henri François de la Rivière, fut créé en 1742 à l'Académie Royale de Musique. Cet ouvrage a déjà été donné le 6 mars dernier au Palais des arts de Budapest en version concert. C'est dire si la musique de Mondonville qui trouve sans doute son inspiration dans la lumière de notre Languedoc, s'exporte à travers l'Europe.

    "Même en version de concert (mais au juste, qu’aurait apporté de plus – à part la restitution visuelle des ballets et des divertissements, une production scénique?), l’ouvrage de Mondonville captive de bout en bout. Isbé créé en 1742 est contemporaine de la reprise d’Hippolyte et Aricie de Rameau (créé en 1733), avec la restitution du fameux Trio des Parques aux impossibles vertiges harmoniques. Mondonville curieux et scrupuleux de ce que faisaient ses contemporains, met en scène lui aussi un trio de voix masculines. Inévitablement comparé à Rameau, Mondonville se distingue pourtant sans difficultés : son écriture apporte un autre type d’éclat, un autre point d’accomplissement d’une exceptionnelle cohérence. C’est cette unité de la vision globale qui fusionne mieux qu’ailleurs (Ballets, divertissements, intermèdes…) la continuité du drame, qui surprend et convainc totalement. En cela, Mondonville annonce Gluck, par son souci du drame, avant l’essor des tableaux pris séparément."

    (Classiquenews.com)

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    Classiquenews.com

    Il est dommage que notre département et notre ville ne sachent pas profiter de cette richesse musicale. Ouvrir des horizons et signer des partenariats avec un moteur tel que, par exemple, le Centre baroque de Versailles permettrait d'impulser une véritable politique culturelle dans nos festivals et de gagner en visibilité.


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