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Musique classique - Page 5

  • Les grands travaux de l'automne 1975 dans la Basilique St-Nazaire et St-Celse

    À l'initiative de la Direction des Monuments historiques placée sous la responsabilité de MM. Bourély et Hermitte, d'importants travaux de restauration son engagés à partir d'octobre 1975. Il s'agit de rendre son caractère original à un édifice qui, comme bien d'autres, a été restauré selon les conceptions de Viollet-le-duc.

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    Le chœur de la basilique Saint-Nazaire

    L'entreprise Sèle de Nîmes qui est chargée des travaux, entreprend de reconstituer le chœur afin de lui rendre sa configuration en "anse de panier". Pour se faire, on utilisera des matériaux nobles comme le marbre de Caunes-Minervois. 

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    © TripAdvisor 

    Dans le même temps, on procède au décrépissage des voûtes et des parements. Les réfections des installations électriques et l'installation d'un nouveau système de chauffage sont au programme. Cette dernière permettra la tenue de concerts d'orgue pendant l'hiver. L'ensemble de ces travaux d'un montant de 400 000 francs dureront plusieurs mois durant l'année 1976. Une somme de 300 000 francs sera affectée à la restauration des façades de la basilique.

    D'autres édifices religieux dans l'Aude profiteront du généreux financement de l'état : Restauration des chapelles et de la sacristie de la collégiale Saint-Michel de Castelnaudary (170 000 francs), restauration de la voûte et de la charpente de la chapelle N-D du Colombier à Montbrun (150 000 francs), restauration des façades latérales de l'église Saint-Paul de Narbonne (300 000 francs), restauration de la couverture et le dégagement du chevet de l'église de Peyriac-de-mer (146 000 francs), réfection des couverture du cloître de Saint-Hilaire (185 000 francs).

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    © musiqueorguequebec.ca

    L'orgue de la basilique

    Depuis 1962, l'Association des Amis de l'Orgue, présidée par le commandant Adroit, demandait la restauration de l'illustre instrument. La Commission des orgues de Paris finit par accepter et choisit pour l'exécution des travaux un facteur d'orgue italien, M. Barteloméo Formentelli. On remonta avec soin les 2000 tuyaux pendant huit jours et l'ensemble de la machinerie fut expédiée à Vérone. Seul le buffet d'orgue resta sur place où il subit quelques aménagements. Au XIXe siècle, il avait été peint d'une couleur marron peu esthétique dissimulant les sculptures qui la décorent.

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     Cet orgue existait déjà en 1522. En 1614, l'instrument comptait sept jeux. Vers la fin du XVIIe siècle, le facteur d'orgue parisien Jean de Joyeuse, en devint le titulaire. Il le restaura et proposa un projet d'agrandissement. Le 13 octobre 1696, l'orgue est réparé par le sieur Just Boat, facteur d'orgue. Il le sera également en 1704. Vingt ans plus tard, l'état de l'instrument s'aggrave. Le Chapitre met un crédit de 400 livres à la disposition du sieur Jean-Baptiste Lanes, facteur d'orgue demeurant à Carcassonne et organiste à Saint-Nazaire. C'est ensuite Jean-Baptiste Nicot, facteur d'orgue à Paris et demeurant à Toulouse, qui s'en occupa.

    Entre 1751 et 1766, l'orgue n'est pas restauré mais en 1772, Jean Pierre Cavaillé est chargé de la réparation et de l'agrandissement de l'instrument. C'est lui qui place le dispositif actuel sur l'avant de la tribune et dote l'orgue de jeux de pédales, change la voix humaine et ajoute deux plate-faces et deux tourelles au buffet. Il semble que Jean Pierre Cavaillé se soit inspiré du projet de Jean de Joyeuse. Pendant la Révolution de 1789 et après, l'orgue se détériore, l'église étant transformée en écurie par les régiments de cavalerie. De 1810 à 1831, l'instrument est entretenu par Bidaux qui en est l'organiste.

    Pendant la restauration de la basilique par Viollet-le-duc, il fut constaté que sur les trente-deux jeux d'alors, seize étaient muets ; d'autres étaient endommagés par des essaims de papillons ou leurs tuyaux étaient brisés ou oxydés. Seul l'organiste Milhet qui connaissait les défauts de l'instrument pouvait en tirer des sons relativement harmonieux. L'orgue semblait quand même voué à la ruine.

    À la fin du XIXe siècle, l'abbé Antoine Falcou consacra son temps et sa peine à le faire restaurer. Une réparation complète est alors effectuée par Michel Roger, facteur d'orgue à Bordeaux. Les travaux portèrent principalement sur la soufflerie, sur la mécanique des claviers. Les leviers et mécanismes sont remis à neuf. Une machine 'barker" pour le grand orgue est ajoutée. Des tuyaux endommagés sont remplacés ou réparés. Quelques timbres d'inspiration romantique sont ajoutés.

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    © Irène Randrianjanaka

    La console

    En 1925, la soufflerie est électrifiée. Pendant l'Occupation, l'orgue n'est plus utilisé régulièrement. Des vitraux ayant été extraits des ouvertures de 1939 jusqu'en 1951, l'orgue mal protégé est soumis à de grandes variations de température et subit les effets de la sécheresse et de l'humidité. L'instrument se dégrade jusqu'en 1962. Cette année-là, est fondée la Société des Amis de l'orgue de la Basilique Saint-Nazaire et Saint-Celse pour sauver de l'abandon complet ce magnifique témoin de la facture d'orgue française des XVIIe et XVIIIe siècles. Grâce aux cotisations des membres, aux dons ou recettes des concerts organisés chaque année, il a été possible de faire effectuer des réparations urgentes. C'est ainsi que des tuyaux de montre du buffet Grand Orgue ont été réparés en 1963-1964 et d'autres en 1965. En 1968, un trémolo est redevenu utilisable. En 1969, le jeu de hautbois est refait en partie.

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  • Le triomphe de Suzanne Sarroca dans sa ville natale, le 1er mai 1962

    Le 21 février 1961 est constituée dans une salle du théâtre municipal,"l'Association des choeurs du Festival de Carcassonne". Cette formation de chanteurs Carcassonnais amateurs, puisée au sein du choeur de la cathédrale St-Michel, était dirigée par Georges Cotte et Jean Amiel. Elle devait participer aux productions des opéras programmés durant la période du Festival de la Cité.

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    © P. Hyvert

    Pierre Hyvert (debout), Jean Amiel (centre), Georges Cotte (droite)

    Les choeurs du Festival allaient se distinguer le 22 juin 1961 au théâtre municipal dans "l'Hommage à Camille Saint-Saëns" dirigé par Georges Cotte avec les solistes de l'Opéra de Paris dont Myriam Djavan (soprano), Geneviève Leroy-Thiebaut, contralto de l’Opéra (Dalila); Maurice Blondel, ténor de l’Opéra (Samson); André Jonquères, baryton de la Radio-Télévision (Le Grand Prêtre).

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    © P. Hyvert

    On reconnaît Mlle Mailhac, Mme Jean Amiel, Mlle Bels, Zélie Lacoste

    Carcassonne possédait en ce temps-là non seulement un choeur amateur très important, mais également une Harmonie municipale avec des éléments primés dans les conservatoires du musique. 

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    © P. Hyvert

    Pierre Hyvert, Jean Malaval, Marius Laffargue, Sablayrolles, Mlle Mailhac, Mme Escoupérié

    L'année suivante, Jean Alary qui avait en main la direction du théâtre municipal, eut l'idée de monter une production de Faust - le chef d'oeuvre de Charles Gounod. Cet opéra composé d'après la pièce de Goethe, reste encore de nos jours, le plus représenté à l'Opéra de Paris. Le désir d'Alary fut de proposer à la soprano Carcassonnaise Suzanne Sarroca, qui allait avec la Scala de Milan inaugurer l'ouverture de l'opéra de Genève quelques mois plus tard, le rôle de Marguerite. Il se mit alors en relation avec Louis Nègre - son mari et impresario - afin de la faire chanter pour la première fois dans sa ville natale. La fille d'une épicière de la rue Trivalle devenue star internationale de l'Art lyrique, acceptait de se produire à Carcassonne, alors qu'elle triomphait à Milan, Rome, Paris et New-York. C'est là toute la délicatesse et l'humilité de Suzanne Sarroca, qui même à 90 ans, ne l'ont toujours pas quittées. 

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    © P. Hyvert

    Les chœurs de Faust à la Cité

    Tenez-vous bien ! La distribution de ce Faust à Carcassonne rassemblait ce qui se faisait de mieux comme chanteurs français à cette époque.

    Dr Faust : José Luccioni (1er acte) et Paul Finel

    Marguerite : Suzanne Sarroca

    Méphistofélès : Xavier Depraz

    Valentin : Michel Dens

    Siébel : Mireille Martin

    Dame Marthe : Colette Gérardin

    Wagner : Georges Borrot

    Le Grand orchestre de Toulouse fort de 36 instrumentistes, les choeurs du Festival de Carcassonne, de Nîmes et de l'opéra de Toulon étaient dirigés par Georges Gayral. Les décors provenaient du théâtre du Capitole de Toulouse. C'est la maîtresse du ballet du Capitole - Simone Techeney - qui avait réglé "La nuit de Walpurgis". On peut retrouver son interview en cliquant ci-dessous.

    https://www.youtube.com/watch?v=MTq5NfMWjQY

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    Paul Finel, Suzanne Sarroca et Xavier Depraz

    Au cours du troisième acte, au moment où Suzanne Sarroca (Marguerite) chantait "Anges purs, anges radieux", son mari qui avait été pris d'un malaise dans la journée, succombait à une embolie pulmonaire. On la tint à l'écart de la nouvelle jusqu'au moment où dans la voiture, elle effectuait le trajet du retour vers sa maison natale, rue Camille Saint-Saëns. C'est là qu'elle apprit le décès brutal de Louis Nègre à l'âge de 59 ans. Ce grand chanteur et professeur de chant au conservatoire de Toulouse fut inhumé à Carmaux dans le Tarn.

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    Louis Nègre

    Les représentations de ce Faust à Carcassonne resteront inoubliables pour tous les amoureux de l'Art lyrique, mais surtout bien tristes pour Suzanne Sarroca. Elles prouvent s'il le fallait que notre ville possédait des éléments de valeurs à la tête des orchestres, des théâtres et des chœurs. Aujourd'hui, nous allons simplement écrire avec fatalité et pour ne fâcher personne qu'il s'agissait certainement... d'un autre époque. Que chacun se fasse une idée du niveau actuel

    Sources

    La dépêche / Le Midi-Libre

    Remerciements

    Pascal Hyvert et Arlette Moulin

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  • "Jeanne d'Arc au bûcher" au Festival de la Cité de Carcassonne

    Cette oeuvre dramatique du compositeur Arthur Honneger sur un texte magnifique de Paul Claudel venait d'être créée à Bâle (Suisse) le 12 mai 1938, lorsqu'une tournée dans 40 villes la fit représenter à Carcassonne le 19 juillet 1941. On entendit l'ensemble Chantier orchestral sous la baguette d'Hubert d'Auriol avec Jacqueline Morane (1915-1972) dans le rôle de Jeanne d'Arc.

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    Festival de Carcassonne 1982

    "Jeanne d'Arc est sur le bûcher, elle voit sa vie défiler. Onze tableaux pour retracer son histoire, onze pages du livre de sa vie évoquées feuille à feuille avec frère Dominique, alors que le feu se prépare. De l'infâme jugement d'un tribunal dirigé, par des animaux à son enfance insouciante, c’est la France blessée et l’épopée de la Pucelle qui sont évoquées à rebours, au milieu des cris de haine d’une foule hostile, à jamais impénétrable pour l'innocente Jeanne." (Opéra de Lyon)

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    Jeanne d’Arc au bûcher a les apparences d’un oratorio avec chœur et orchestre mais les personnages qui font l'histoire sont des rôles parlés : les derniers instants de la sainte se prêtent ainsi aisément à l'action dramatique, mais aussi mystique puisque Jeanne, déjà en dialogue avec le Divin, ne comprend plus la haine des hommes…

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    Jean Deschamps et Marie-Christine Barrault en 1982

    Le 29 juillet 1982, le directeur du Festival de Carcassonne - Jean Alary - programme une représentation de l'oeuvre d'Honneger et de Claudel. L'orchestre et les choeurs sont dirigés par le chef du Théâtre du Capitole de Toulouse, Michel Plasson. Le succès sera au rendez-vous et un article dans le Figaro mettra en exergue la réussite de cette production, montée de toute pièce pour Carcassonne.

    Distribution

    Chorale Elisabeth Brasseur de Paris, Ensemble Vocal d’Oratorio de Bordeaux, Choeurs de l’Opéra de Lyon, Chorale d’enfants “Les petits chauriens”. Avec Marie-Christine Barrault (Jeanne), Jean Deschamps (Saint-Dominique), Rémy Corazza (Porcus), Michèle Command (Marguerite), Chantal Bastide (La Vierge), Gisèle Guidicelli (Catherine), Roger Trentin (Le hérault), Jean-Jacques Cubaynes (Le deuxième hérault).
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    Maquette des décors de 1982 à Carcassonne

    La scénographie et les décors sont réalisés spécialement pour le Grand théâtre de la Cité par Georges Wakhevitch (1907-1984). Né à Odessa (Ukraine), Wakhevitch est Illustrateur, peintre, costumier et décorateur pour le cinéma, le théâtre et le ballet. Il est également le père du compositeur Igor Wakhévitch, connu notamment pour ses collaborations avec la chorégraphe Carolyn Carlson à l'Opéra de Paris entre 1973 et 1978, sous la direction de Rolf Liebermann.

    Pour le cinéma, on peut citer : « L’homme à l’Hispano », « Baroud », « Prison sans barreaux », « Les visiteurs du soir », « L’éternel retour » ; pour le théâtre ou l’opéra : « Le jeune homme et la mort », « Adventure story » à Londres, « Jeanne la folle », « Donogoo », « Roméo et Juliette », « Le Consul », de Menotti à la Scala de Milan, un des tableaux des « Indes Galantes » à l’Opéra de Paris, « Le libertin », « Thérèse Raquin », à Edimbourg, etc.

    Video ci-dessous de Jeanne d'Arc au bûcher

    https://www.youtube.com/watch?v=W4T3jO1WMmM

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