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Commerces d'autrefois

  • La blanchisserie Roumens, rue du Manège

    Au début du XXe siècle, Henri Daraud et Victorine Fouscais sont propriétaires de bâtiments situés au lieu-dit "Chemin de l'Aude" à proximité de la rue de Grignan prolongée. Le 26 mars 1918, l'ensemble des biens se retrouve entre les mains de la Société des Grandes Hôtelleries de France moyennant la somme de 17000 francs. Il s'agit d'un corps d'immeuble à usage de lavoir et d'habitation, ainsi qu'un terrain inculte servant d'étendoir situés 3 rue du Manège. Jacques Roumens (1871-1955), ébéniste de son état, ainsi que son épouse Jeanne Reiss, sage-femme, en font l'acquisition le 19 février 1920. C'est ainsi qu'est fondée "La blanchisserie du progrès".

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    Le 2 juillet 1943, Jacques Roumens vend à Georges Reiss, son neveu adoptif, l'ensemble du fonds de commerce. A cette époque, la surface industrielle s'étend sur 430 m2 entre la rue Andrieu et le Quai Bellevue.

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    Georges Reiss

    (1898-1973)

    L'historien Claude Marquié nous fait la description suivante du fonctionnement de la blanchisserie durant cette période. Le linge sale, à l'arrivée à l'usine, était réparti selon sa catégorie (draps, serviettes, torchons, mouchoirs), puis marqué à l'encre sur l'ourlet à l'envers du tissu, avec un code client.

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    Le linge était envoyé dans de grandes lessiveuses rotatives, puis séché sur des cintres dans une chaufferie alimentée par d'immenses chaudières. Ce travail qui exigeait une certaine force physique était exercé par deux ou trois hommes.

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    Le linge propre et sec était ensuite amené dans l'atelier où les femmes assuraient le repassage en le glissant dans les calandres. De l'autre côté de la machine, le linge ressortait entre les mains de deux autres ouvrières qui, dans un geste constamment reproduit, procédaient au pliage.

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    Le coin supportant le marquage à l'encre était replié pour que l'ouvrière de l'atelier suivant puisse repérer facilement la quantité de ligne d'un même client et en effectuer l'emballage précis. Cela conditionnait l'établissement de la facture correspondante par la secrétaire-comptable.

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    Monsieur Bousquet

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    Un chauffeur-livreur effectuait ensuite au domicile de chaque client, la livraison de son linge. Avant son décès, Georges Reiss passa l'affaire à son neveu Michel Fuséro. La blanchisserie Roumens ferma ses portes en 1975. Dans un premier temps l' ICV a acheté l'usine. La famille Audabram ayant racheté l’ ICV, tout fut transformé en appartements.

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    L'ancienne blanchisserie Roumens, aujourd'hui.

    Sources

    Claude Marquié, L'écho de Carcassonne (1943), Généanet, Michel Fuséro.

    Crédit photo

    Isabelle et Michel Fuséro que je remercie.

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2025

  • Michel Raynaud (1852-1952), quincailler

    Mourir centenaire en 1952, ce n'était pas courant comme aujourd'hui. C'est pourtant ce qu'il advint de Michel Raynaud, né le 25 novembre 1852 à Leuc. D'abord capitaine d'infanterie, il fut employé ensuite chez Léon Peyraudel avant de prendre sa succession comme quincailler à l'angle de la place Carnot. La présidence de la Société Carcassonnaise de tir lui valut la légion d'honneur en 1907. Michel Raynaud s'était marié le 20 avril 1880 à Carcassonne avec Elisabeth Cabrié avec laquelle il avait deux enfants. Il tint son commerce jusqu'à sa mort en novembre 1952.

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    Les plus anciens doivent encore se souvenir du marchand d'ameublement Embry : Le décor intérieur de la maison. Il demeura dans ce local jusqu'à la fin des années 1990.

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    Sous le balcon, on aperçoit encore le nom de Peyraudel inscrit depuis le XIXe siècle. Le local est actuellement occupé par le restaurant L'artichaut. 

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  • L'Oasis, le café des lycéens de Paul Sabatier jusqu'en 1982

    Après la Première guerre mondiale, le limonadier Paul Loustau transforma un ancien affenage en café, à l'angle de l'allée d'Iéna et de la route de Toulouse. Sa situation géographique à proximité de la Nationale 113 et de la gare de l'Estagnol, lui procurait une importante clientèle. En 1927, il vendit son établissement à Paul Hugonnet et s'en alla créer un nouveau café dans le quartier des Capucins. Nous en parlerons à la fin de cet article.

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    Le café Hugonnet en 1940

    Paul Hugonnet (1889-1965), bourrelier de son état, et son épouse Ida disposent toujours de la clientèle des cheminots de la gare de l'Estagnol et des habitants du quartier du Pont d'Artigues. C'est le lieu de rendez-vous festif et accueillant d'une société d'après-guerre prompte à fraterniser. Paul Hugonnet n'est pas en reste lorsqu'il s'agit de faire des blagues. Un jour, un cheval entra même à l'intérieur du café ; cela ne manqua pas de susciter un certain émoi parmi la population du quartier. Il faut dire qu'à cette époque, la télévision n'avait pas encore cloué les gens chez eux. A quelques pas de là, près de l'actuelle rue de Barcelone, se trouvait un terrain vague. Propriété de M. Auzias, on y faisait les fêtes du quartier avec un grand bal animé par René Cadrès.

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    Paul Hugonnet en 1930. 

    A partir de 1963, le nouveau lycée Paul Sabatier fait son ouverture sur les anciens terrains de La Reille. Nouvelle manne de clients pour les époux Hugonnet dont le café devient le QG des lycéens. La mort de Paul Hugonnet oblige son épouse et sa fille, Lucienne (1920-2012) épouse Bigou, à diriger les affaires. 

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    Lucienne Bigou, Ida Hugonnet, M. Combes (client), Paul Hugonnet, M. Llari (client) et le jeune Daniel Bigou en 1955

    Changement radical de nom et de formule en 1976. L'établissement se met au diapason de la modernité et prend le nom de l'Oasis, snack-bar. On y sert de la soupe au fromage et du cassoulet. Le club de rugby de Saint-Jacques XIII y installe son siège au premier étage. Gilbert, le cuisinier de la maison, ne rate aucune sortie des joueurs sur le terrain.

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    Actuel emplacement de l'Oasis, allée d'Iéna

    En 1982, Lucienne Bigou décide de mettre en vente son café. Duralex sed lex : La loi est dure, mais c'est la loi. Une maison de retraite a été bâtie en 1965 à soixante-dix mètres du café. La loi en impose cent... L'Oasis, malgré son antériorité, a vécu. Il sera remplacé par une agence du Crédit Agricole. 

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    La famille Loustau devant le Café de l'Industrie

    Revenons désormais au premier propriétaire du café du Pont d'Artigues. Paul Loustau (1888-1967), après s'être dessaisi de son établissement au profit de Paul Hugonnet, alla s'établir aux Capucins. Il fonda le Café de l'Industrie dans la rue de la rivière et résida avec sa famille, 43 rue des Amidonniers. 

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    L'ancien "Café de l'Industrie", aujourd'hui. 

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