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  • "La preuve par 4" à Carcassonne avec Michel Drucker en 1970

    L’émission « La preuve par 4 » présentée par Michel Drucker fit escale à Carcassonne. Diffusée sur la première chaîne de l’O.R.T.F entre le 25 juillet et le 26 septembre 1970, elle concurrençait Intervilles et ses vachettes lancées dans l’arène par Guy Lux, Léon Zitrone et Simone Garnier. 

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    L'équipe de Carcassonne

    Carcassonne faisait partie des seize villes françaises en compétition dont le but était de gagner une 4L mise en jeu par la Régie Renault. Il s'agissait de démontrer tout ce que l'on pouvait faire avec une Renault 4 et de mettre en exergue les qualités sportives de la jeunesse. La plupart des épreuves se déroulaient en direct, mais certaines pouvaient s'effectuer durant la semaine précédant l'émission. A l'issue de chaque émission, l'équipe ayant retenu le plus grand nombre de points était retenue pour la grande finale à Paris.Chaque membre de l'équipe victorieuse, à l'issue de la finale, devait recevoir une R 4.

    La présentation de l'équipe et de la voiture, l'épreuve de consommation (plus long parcours avec 5 litres d’essence), le plus gros volume transporté, des épreuves libres, faire rentrer dans la voiture le plus grand nombre de personnes, Le dépannage d'une voiture trafiquée par une candidate, le lieu le plus insolite : il s'agissait de placer la voiture dans le lieu le plus insolite, la course de lenteur sur un plateau basculant.

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    L’équipe Carcassonnaise composée de Jackie Thomas, Jean Galoffre, Yvette Frettin, Michèle Danis et Michel Cazaban avait choisi comme thème libre : Quatre jeunes inventeurs du Moyen âge avaient volé le cochon de Dame Carcas. Sous la férule de Monsieur Clave, directeur de la M.J.C, le rapt du cochon s’était bien déroulé malgré la poursuite de cavaliers sensés les en empêcher ;  ces derniers, formés par le Centre hippique dirigé par Monsieur Labadie.

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    Dominique Coquille

    Pour l’épreuve insolite, les Carcassonnais choisirent de placer la 4L sur le châtelet du pont-levis de la Cité médiévale. Ceci au moyen d’une grue. Tout ce joli monde se retrouva ensuite à Toulouse pour y affronter l’équipe de Revel pour le reste des épreuves. S’il avait été question de match de rugby à XIII, Carcassonne l’eut emporté haut la main, hélas… Revel fut bien plus habile pour loger le maximum de jeunes de plus de 16 ans dans l’habitacle de la Renault 4. Ainsi, s’acheva l’épopée estivale de « La preuve par 4 »…

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2019

  • Deux nouvelles victimes de la libération de Carcassonne sorties de l'oubli

    Le 13 août 1944 à 17h20, douze P38 du 1er St Fighter Group divisés en trois escadres, décollent d’Aghione en Corse. Il y a le 27th en tête avec comme nom de code Petlog, à sa droite le 71th Cragmore et à gauche, le 94th dit Springcap. Les pilotes américains  portent les noms de : Major J. Harris, Flight Officier Kozerski, Lt Buttles, Lt Fairhurst, Lt Long, Lt Wagnecz, Lt Cake, Lt Jensen, Lt Pregmon, Lt Dale, Kirby et Mullins.

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    Avion américain P38

    D’ordinaire, ces avions étaient chargés d’escorter les bombardiers lourds au-dessus de l’Europe occupée, mais entre juillet et août 1944 certains d’entre eux effectuèrent des missions d’attaques dans le sud de la France. Les objectifs visaient la neutralisation des infrastructures aériennes allemandes en vue du débarquement en Provence. De sa base, après avoir franchi la côté à Sète, l’escadrille arrive à Toulouse et mitraille avec succès une locomotive, un transformateur, un atelier des hangars à Blagnac et des casernements à Montaudran.

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    First Fighter Group "Conquer or die"

    En passant au-dessus de Carcassonne, les P38 s’attaquèrent au dépôt des locomotives de la gare de l’Estagnol, l’ancien local de la manufacture Franco-Italienne de cloches de laine, transformée par les Allemands en dépôt de vivres et la sous-station électrique. D’autres bâtiment connurent des fortunes diverses comme le toit de la gare SNCF et plus sérieusement, celui du château de Gaja qui servait de camp d’entraînement à la Milice de l’Aude. Des hangars de l’aérodrome de Salvaza furent également visés. Il faudra près de deux heures aux pompiers pour venir à bout de l’incendie de la manufacture Franco-Italienne.

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    Lieutenant-colonel Francis Harris, 94th squadron

    A 400 mètres d’altitude, les pilotes faisaient des passages d’Ouest en Est en mitraillant, avec à chaque fois des demi-tour vers le Païchérou et au-dessus de la Cité. En haut des Etablissement Lamourelle à l’Estagnol, la D.C.A Allemande (Flak) tentait de contrarier leur mission. Cette expédition aérienne ne se fit pas hélas sans victimes civiles et si l’histoire ne retint que les victimes du Quai Riquet, nous devons nous rappeler que deux Carcassonnais ont perdu la vie ce 13 août 1944 à 19 heures près du chemin de Serres. Deux autres furent blessés.

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    Walter Pregmon et John Mullins, 94th squadron

    La pauvre Marguerite Bichko née à Castres le 23 février 1931, demeurant à la Villa Sainte-Hélène (Chemin de Serres) à Carcassonne n’avait que 13 ans. Sa mère, Madame Chabastelon Jeanne épouse Bichko raconte le tragique destin de sa fille : « Aujourd’hui, 13 août courant, vers 18h45, j’ai du sonner l’alerte. Avec mes deux enfants, je me suis rendue aussitôt dans une vigne située à 100 mètres de l’habitation. J’ai fait coucher mes enfants à plat ventre. J’en ai fait de même de mon côté à proximité de mes deux enfants. Les avions sont passés aussitôt à basse altitude en tirant des rafales avec leurs mitrailleuses. Ma fille Marguerite a été atteinte d’une balle dans le dos qui est ressortie par la poitrine. Ma fille m’a dit : « Maman, je suis blessée ». C’est tout ce qu’elle a dit, et elle est morte aussitôt. »

    Zéphirin Seguy, né le 26 août 1869 à Espezel (Aude) terminait d’arroser le jardin potager à Saint-Antoine (Chemin de Serres) lorsqu’une escadrille d’avions est passée à basse altitude en mitraillant. Atteint de plusieurs projectiles aux jambes, le malheureux est mort vers 22 heures à l’hôpital de la ville. Il habitait 47 rue Antoine Marty.

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    © Artis

    La gare de l'Estagnol

    Monsieur Ramon Joseph né le 21 mars 1918 à Serres (Espagne) exerçant le métier de plâtrier dans le quartier des Capucins péchait au bord du canal lorsqu’il dut se cacher derrière un platane. Une balle de mitrailleuse lui occasionna une blessure au pied. Gomez Odette, née le 7 février 1932 à Carcassonne, écolière domiciliée rue A. Soumet, fut atteinte à la cuisse alors qu’elle se trouvait dans son jardin.

    Madame Geynes Anne-Marie, née Jaumes, domiciliée rue Dugommier fut légèrement blessée à la tempe gauche.

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    Le chemin de Serres

    Ces victimes civiles collatérales sont tombées depuis bien longtemps dans l’oubli. Il nous semble qu’elles mériteraient une plaque du souvenir à l’instar de celle du Quai Riquet. Elles sont mortes pour la libération de Carcassonne.

    Sources

    Archives privées A. Raucoules

    Archives de l'Aude / 127W

    Archives des victimes civiles / Cæn

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2019

  • Mise au point sur l'Ecole normale d'instituteurs

    Vous avez été nombreux hier à réagir sur le blog et sur les réseaux sociaux au sujet du projet de démolition de l’Ecole normale d’instituteurs que nous avons évoqué. Un grand nombre de personnes m’ont sollicité afin de lancer une pétition pour demander l’abandon de cette idée et la préservation du bâtiment avec son monument aux morts. Dans cette affaire, je me considère comme un lanceur d’alerte et chacun connaît le traitement que l’on réserve à ceux qui osent par leur courage informer leurs semblables. Il appartient à ceux qui veulent s’opposer à cette éventuelle destruction d’interroger les élus du Conseil départemental, puis éventuellement de constituer un comité de défense, si les gages qui sont donnés ne vont pas dans le sens souhaité.

    Pour ce qui me concerne, je ne serai pas comme par le passé le Don Quichotte du patrimoine Carcassonnais. Il y a dans cette ville des historiens, des sociétés savantes, des amicales d’anciens enseignants, etc. Ils ont toute légitimité pour agir s’ils le décident. Le feront-ils ou préfèreront-ils rentrer au chaud dans les alcôves de leurs bibliothèques ? .J’ai fait preuve de témérité autrefois et mes actions solitaires pour l’intérêt général ont eu pour effet de brimer ma carrière professionnelle dans l’Aude et des récompenses honorifiques pour lesquelles certains hauts responsables ont fait barrage. Je n’en dirai pas davantage ; chacun comprendra. Aussi, vous ne m'en voudrez pas de m'en tenir au cadre historique et informatif de ce blog.

    Bien à vous tous,

    Martial Andrieu