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  • L'ancienne droguerie Bugnard, rue Clémenceau

    La famille Bugnard venait de Suisse et s'était installée à Carcassonne où Jean Bugnard (1855) tenait une entreprise de peinture avec son épouse Jeanne (1850), 17 rue du 4 septembre. Louis Bugnard né en 1874 à Toulouse avait ensuite repris l'affaire de son père. A la fin des années 1920, il déménagea avec son épouse Maria Capéran (1891-1974) née à Saint-Martin (Gers) - de 17 ans plus jeune que lui - et ouvrit une droguerie au 32, rue de la gare. C'est aujourd'hui la boutique de vêtements Blue Box, située en face de Monoprix. Après la mort du chef de famille, sa veuve se retrouva seule avec son fils Henri (1911-1963) à gérer se commerce et cet artisanat de peinture-vitrerie.

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    © Antonia Reynès

    Lors d'une braderie devant chez Bugnard

     Maria Bugnard, était toute dévouée à sa clientèle pour laquelle elle n'hésitait pas à proposer un produit moins cher, si c'était nécessaire. Les conditions de travail bien que très familiales laissaient de côté à cette époque les plus élémentaires consignes de sécurité. Sans se soucier du danger, on servait directement dans les bouteilles des clients des produits extrèmements corrosifs (acides, ammoniaques...), à partir de grandes bonbonnes placées en hauteur. Il n'y eu pourtant jamais d'accident... un miracle !

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    La droguerie Bugnard en 1978

    La famille Bugnard était parente par alliance avec l'entreprise Ouliac, située plus haut dans la rue de la gare. Louis Ouliac s'était marié avec Jeanne Bugnard ; leur fils Jean né en 1904 qui jouait du violon et professait à l'école de musique de la ville avait ensuite épousé Jeanne Authier. Ils donneront naissance à Paul Ouliac en 1930. 

    Sources

    Recensement de la population / ADA 11

    Etat-Civil / ADA 11

    Filae et Généanet

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  • Ces familles Carcassonnaises inhumées dans l'église Saint-Vincent

      Au XVIIe siècle, le sieur Jean Poussonnel est contrôleur des tailles et conseiller de Louis XIV, fonda la Manufacture de la Trivalle avec Castanier. Il s'est marié avec Marie de Bailheron, fille de Jean Bailheron apothicaire de son état et Consul de Carcassonne en 1677.

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    "Portent d'azur à héliotrope d'or, surmonté d'un soleil de même, posé au milieu du chef"

    (Armorial général de France)

    Les époux Poussonnel auront Marie (mariée Jean Clair de Conques), Béatrix, Jeanne (mariée à De Marragon), Vitalus et Jean. Cette famille réside dans le carron des Pénitens bleus, rue Mage (Actuelle rue de Verdun, face à l'hôtel particulier de Castanier-Laporterie). Pour ses fils Vitalis et Jean, le père a acheté deux offices ; l'un de contrôleur du diocèse et l'autre de contrôleur des finances au parlement de Toulouse.  

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    La chapelle de N-D de l'esclavage

    Le 18 décembre 1689, Jean Poussonnel, malade et alité dans sa maison de la rue Mage, convoque son notaire et lui dicte ses dernières volontés. Il demande qu'après son décès son corps soit porté en l'église Saint-Vincent, qu'il soit enseveli dans la sépulture qu'il possède à la chapelle Notre-Dame de l'esclavage sous le clocher où il a deux de ses enfants, à côté de l'autel où l'on dit l'épitre. Il ne souhaite aucun autre prêtre ni religieux et exige un enterrement comme le moindre artisan, sans faste ni vanité. Marie de Bailheron, sa très chère bien aimée femme et son héritière, sera sommée d'exécuter le testament et de faire dire et célèbrer pour le repos de son âme 400 messes basses, y compris celle de la neuvaine, en l'église Saint-Vincent. Jean Poussonnel s'éteint le 24 mars 1694 à Carcassonne. La chapelle Notre-Dame de l'esclavage portait ce nom en raison des Chrétiens esclaves des Barbaresques musulmans au Moyen-Orient. On recueillait des aumônes pour les faire libérer après le versement d'une rançon.

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    © Claude Gironis

    Le château des Saptes à Conques-sur-Orbiel

    Après la mort de son père, Vitalis de Poussonnel fondera en 1704 la Manufacture des Saptes à Conques-sur-Orbiel. Il y travaillera avec son beau-frère Jean Clair, époux de Marie de Poussonnel. 

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    Ignorant l'existence de la sépulture de Jean Poussonnel, l'abbé Jean Cazaux nous a indiqué que dans la chapelle lui faisant face, avait été ensevelie la famille David de la Fajeolle. Notre recherche aura sans doute permis d'augmenter les connaissances sur l'histoire de cette église, si chère au cœur des Carcassonnais.

    Sources 

    Recherches et synthèse / Martial Andrieu

    Testament de Jean Poussounnel / ADA 11

    Histoire de Carcassonne / RP Bouges 

    Cartulaire de Mahul

    Registres paroissiaux / ADA 11

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  • L'ambiance d'autrefois dans les cafés de Carcassonne...

    Que faisait-on autrefois à Carcassonne quand il n'y avait pas la télévision, ni internet ? Comment faisait-on pour rencontrer des gens d'horizons sociaux différents lorsque Facebook n'existait pas ? Si ces questions pourraient paraître comme futiles à ceux dont l'âge dépasse la quarantaine, leurs réponses aideront sans doute les plus jeunes à comprendre les tourments de notre époque. Sans vouloir être passéiste en affirmant que c'était mieux avant, force est de constater que l'enfermement et isolement actuel de la population dans les réseaux sociaux est le miroir aux alouettes de la communication. La société pour exister a besoin de contacts physiques et verbaux. Ils nourrissent la compréhension de l'autre, creusent des tombes aux préjugés et sont moteurs de la solidarité. La superficialité du réseau social facebookien favorise la vanité, l'égocentrisme, la délation, le voyeurisme et les fausses informations.  

    Au XXe siècle, les Carcassonnais fréquentaient les bistrots à une époque, où il n'était pas déconseillé de fumer, de boire, de draguer et de bien manger. Tout un univers favorable à la fraternisation, n'est-ce pas ? Ce pouvoir alchimique de l'émulation entre les humains, était favorisé par divers évènements organisés par les cafetiers. Aujourd'hui, les Français deviennent frigides d'un pouvoir castrateur. A force d'interdire, on infantilise et on déresponsabilise la société pour mieux la dominer.

    Les lotos dits "A la volaille"

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    René Lapasset dans son café

    Oseriez-vous imaginer aujourd'hui des pintades, poulardes, canards gras, oies grasses ou des longes de porc mises en exposition sur une table le temps d'un loto ? Bien sûr que non, les services de l'hygiène sont passés par là pour tout interdire. Sans compter que vous auriez peut-être quelques extrémistes végétariens pour perturber la manifestation. Pourtant, il y a encore quelques décennies de cela dans ce Carcassonne d'aujourd'hui à l'âme fraternelle déchue, les Biscans, Lapasset, Quintilla rassemblaient la population avec leurs lotos. On appelait cela "A la volaille". Cette joyeuse basse-cour était escortée de gibier : lièvres, lapins forains et même de sangliers, biches et porcelets. Tous ces lots étaient présentés, les soirées ou matinées de Noël ou du Jour de l'An, aux fils de fer ourlant l'intérieur des vitrines des cafés-loteurs. Les habitués faisaient ainsi le tour des vitrines afin de choisir l'endroit où ils iraient loter en fonction de ce qui était mis en jeu. Monsieur Toulzet relate en 1998 une anedocte assez croustillante ; nous la transcrivons ci-dessous :

    Tout voisin du café Biscans, le célèbre Café Not, dirigé par les époux Guy, aidés par leur beau-frère Léonce, faisaient bien entendu, loter. Lors d'une de ces soirées, la direction de ce célèbre établissement avait prévu, comme lot, quelque chose de jamais vu à l'époque. En effet, un superbe cochon de près de cent kilos était mis en jeu ! L'animal, au matin du grand jour, fut mis en exposition entre quatre barrières sur la place Carnot. L'admiration était grande chez les badauds qui se pressaient autour de ce superbe premier loto exceptionnel. Le soir arriva. La salle du Not du rez-de-chaussée était comble, tout comme la salle du premier étage qui servait de salon pour noces et banquets. Après les lots habituels annoncés par le "nommeur" officiel M. Léonce, un habitué du café fit carton plein ! Carton vérifié, l'heureux gagnant se vit face-à-face au cochon que la chance lui attribuait ! Que faire de cette bête ? Il parlementa avec les propriétaires du Not. Les patrons, aussi distingués que beaux joueurs, proposèrent l'achat du goret au gagnant et remirent en jeu l'animal. Annoncée, cette remise en jeu par les microns installés par les soins de M. Bouichou, rue du Marché, la nouvelle souleva de longs applaudissements. Et voilà le loto reparti avec entrain. Quelques minutes passèrent et soudain, une voix étranglée par l'émotion, un client cria "Quine". Tous les yeux se portèrent sur le gagnant qui, vous l'avez peut-être deviné, n'était autre que les premier chanceux qui devenait l'heureux propriétaire pour la seconde fois de ce cochon aussi rose que dodu. Cette fois-ci notre ami fit retirer ce lot encombrant par un charcutier Carcassonais, qui, nous l'apprîmes plus tard, offrit un jambon à ce champion toutes catégories du loto de Noël du Café Not !

    Le jeu de la Poule

    Pratiquement tous les cafés de la ville étaient équipés d'un billard, car c'était avant les flippers la distraction des clients. Le jeu de la Poule semble avoir été très pratiqué dans l'Aude. Les problèmes rhumatismaux chez les hommes se situent au niveau du coude... Les clients misaient l'apéritif au 109. Il fallait faire tomber dix petites quilles posées sur le billard et effectuer neuf carambolages. Autant de carambolages en trop, autant de levées du coude en plus ! Aux coins d'un table, les autres clients préféraient jouer au Bézi, l'ancêtre du Rami, ou la Belote, la Bourre, la Manille.

    Le P.MU

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    Lucien Biscans et son épouse

    Le premier bureau du P.M.U apparaît en 1950 au café Biscans, rue Victor Hugo. Les Carcassonnais montaient à l'assaut des guichets les dimanches. Lors du Prix de l'Arc de Triomphe en 1964, l'engouement fut si grand que les barrières prêtées par la mairie et installées depuis le trottoir de la place Carnot jusqu'au café, furent nécessaires pour canaliser le flot des turfistes. Dans ce petit troquet, on partageait les pronostics autour d'un pastis bien tassé. Au café Biscans, c'est Albert Atal qui enregistrait les paris et continua lorsque le Longchamp reprit le P.M.U.

    La télévision

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    Just Fontaine en 1958

    Lors de la Coupe du monde de football en Suède, aucun Carcassonnais n'avait la télévision. Pendant le mois de juin 1958, Lucien Biscans installa dans son café l'un des premiers téléviseurs. C'était un Clarville, en noir-et-blanc bien sûr. Les hauts parleurs avaient été installés sur la façade et de tant de monde, la circulation avait dû être coupée dans les rue Victor Hugo et du Marché (Tomey), pendant toute la durée du match. 

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