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  • Une place dans Carcassonne à un héros historique qui n'a jamais existé !

    Qui pouvait bien être ce Davilla, dont une de nos places les plus illustres porte le nom depuis 1899 ? Selon Louis Fédié (1815-1899) - Conseiller général de Couiza et membre éminent de la Société des Arts et des Sciences de Carcassonne - ce personnage était Premier consul de la ville en 1355. Au moment de l'attaque du Prince noir qui dévasta la Ville basse, Davilla se serait porté à la tête des milices bourgeoises pour défendre Carcassonne et aurait été tué héroïquement. 

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    Le 2 novembre 1355, le Prince de Galles se présente devant Carcassonne ville basse, et somme les habitants de se rendre à discrétion. La défense pourrait être essayée du côté du Midi et du Levant ; mais du côté du Nord et du couchant, la résistance était impossible. Les Consuls et les chefs des Corporations offrirent vingt-cinq mille écus d'or pour rédimer la ville. (...) Le Prince de Galles refusa, et attaqua la ville. La résistance fut des plus énergiques et le gros de l'action se concentra à la porte de Toulouse. Attaquée par une forte colonne d'assaillants cette porte fut défendue avec le plus grand courage par les milices et les bourgeois armés. A la tête des défenseurs on voyait le premier Consul Davilla, qui revêtu de ses insignes de cérémonie, donnait l'exemple d'une héroïque résistance. Les Anglais parvinrent à forcer le passage, et le Consul Davilla fut tué sur la brèche.

    (Louis Fédié / Histoire de Carcassonne / 1886)

    Fort de cette information qui n'a jamais pu être vérifiée, la ville de Carcassonne donne le 30 juin 1899 à l'ancien rond-point de la Porte de Toulouse, le nom de Place Davilla. Aucun historien n'a pu retrouver le document sur lequel s'est appuyé Fédié pour citer Davilla. Il n'empêche qu'une plaque commémorative fut placée le 6 janvier 1900 sur l'un des piliers de la Porte de Toulouse.

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    Dans les années 1950, la plaque fut déposée afin de mettre fin à la légende. Selon l'hypothèse de Jean Sarrand, communiquée dans le bulletin de la Société des Arts et des Sciences de Carcassonne en 1976, l'erreur proviendrait d'une mauvaise lecture de Fédié. Il s'agirait d'Arnaud de Villar, lieutenant du sénéchal de Carcassonne en 1348. Selon une autre hypothèse, ce serait une inscription en occitan dans le texte qui l'aurait induite en erreur "Lo consul da villa" - Le Consul de la ville. Si la plaque fut enlevée, la place demeure encore avec le nom de Davilla. Restait à savoir ce qu'elle était devenue... Un historien amateur de la ville l'avait récupérée ; son fils la garde soigneusement dans son jardin depuis ce temps.

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    Jacques Blanco vient de la retrouver et tel le pêcheur qui présente fièrement sa prise au photographe, il pose pour la postérité avec la sienne. 

    Sources

    Louis Fédié / Histoire de Carcassonne / 1886

    Les Audois / Dictionnaire biographique / 1990

    Photos

    Jacques Blanco

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2017

  • Huit résistants Audois jugés au tribunal militaire de Bordeaux en 1950

    Au mois de novembre 1950, comparaissent devant le Tribunal militaire de Bordeaux huit prévenus désignés comme "La bande à Chiavacci". Il ont à répondre des chefs d'inculpation d'assassinats, vols qualifiés, coups et blessures ayant entraînés la mort et d'actes de barbarie. Ces exactions ont été réalisées peu de temps après la Libération de Carcassonne.

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    Les accusés à leur procès

    Les faits

    Ce qui doit éclairer d'emblée notre réflexion, ce sont les compte-rendus dans la presse issue de la Résistance, selon qu'elle soit Gaulliste ou Communiste 

    "Les inspecteurs de police de Carcassonne, Got et Durand ainsi que M. Tagliaferri furent exécutés ; M. Carillo, suspecté à tort d'avoir appartenu à une association de collaboration avec les Allemands, fut torturé et garda une incapacité de plus de deux mois. Amoureux du tison rougi, de l'écrasement des membres par la presse à papier, ils supplicièrent Raymond Terrier, Christian de Lorgeril et Louis Ganet jusqu'au dernier soupir. Ces deux derniers - emprisonnés à la Libération pour suspicion d'appartenance à la Milice. Enfin, ils ne dédaignaient pas d'arroser d'essence le corps de leur victime, afin d'y mettre le feu. Quant à la liste des vols commis lors de leurs "perquisitions" ou des visites organisées dans cette intention, elle est longue. Les huit accusés se trouvent en face d'un dossier, on ne peut plus volumineux." (Le Midi-Libre)

    Pendant ces cinq ans, des lois d'amnistie aux traitres et collaborateurs ont été votées. Von Faber du Faur a été acquitté par le tribunal militaire de Paris. Le tribunal militaire de Bordeaux juge actuellement des Résistants. Hier matin, avant l'audience, M. Tixié-Vignancourt, ex-ministre de Pétain, qui avait pris place dans le public, avait eu un long entretien avec le conseiller Wagner. Il n'y a rien dans l'acte d'accusation qui permette de penser un seul instant que les inspecteurs Got et Durand, aussi bien que Tagliaferri, qui furent exécutés, étaient des des dénonciateurs de patriotes. Pourtant, ils l'étaient. Le président du comité de local de libération l'a déclaré dans sa déposition. (Le patriote)

    Le contexte politique

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    © Assemblée Nationale

    Jean Llante

    En 1948, l'union nationale autour du Gouvernement provisoire formé par le Charles de Gaulle avec dans ses rangs, cinq ministres communistes avait volé en éclat. Chaque formation reprenait son indépendance et renouait avec les discordes d'avant-guerre. Le régime des partis s'installait dans la Quatrième République et le général rendait son tablier. Le communisme poussait ses pions en Europe de l'Ouest et le gouvernement français tentait de contenir son influence. Aux Etats-Unis, dès 1950 le sénateur Mac Carthy voyant des communistes partout, procédait à la chasse aux sorcières de Moscou. En France, l'opération Boléro-Paprika vit l'expulsion de 397 étrangers d'obédience communiste dont 176 espagnols, suspectés de préparer un coup d'état. Le PCE (Parti Communiste Espagnol) fut interdit en France.

    Pendant ce temps, Robert Schuman, est nommé Président du Conseil (Premier ministre) par Vincent Auriol. Dans un passé si proche, Schuman avait été sous-secrétaire d'état de Vichy et avait voté les pleins pouvoirs au maréchal. Frappé d'Indignité Nationale et d'inéligibilité à la libération, il retrouva une virginité politique dès le 15 septembre 1945. Grâce à l'intervention de ses amis, la Haute-Cour de justice prononce un non-lieu en sa faveur. Tiens, comme Maurice Papon, René Bousquet, etc... Le fondateur de la Communauté Européenne était donc pétainiste. Sa postérité est sans égale sur les places et artères française, pourtant il était d'avis en 1940 de déposer les armes contre l'Allemagne nazie. En 1990, l'évêque de Metz demande à instruire son procès en béatification ; il est toujours en cours, mais le pape François n'a toujours pas trouvé quel miracle il a accompli.

    C'est à partir de cette époque que les anciens Miliciens et Collaborateurs, vont voir leurs peines d'Indignité nationale réduites ou abrogées. Les lois d'amnistie du début des années 1950, leur donneront l'absolution totale de leurs crimes.

    A Carcassonne, le préfet Louis Maurice Picard envoie de multiples rapports au ministre de l'Intérieur de l'époque, Jules Moch (à partir de juillet 1950 : Ministre de la Défense nationale), alimentant la théorie du rôle de « cinquième colonne » joué par le Parti Communiste Espagnol :

    « J'ai l'honneur d'attirer votre attention sur la présence dans mon département de nombreux guérilleros espagnols qui d'après les renseignements que j'ai pu obtenir sont considérés par le PC comme des troupes de choc spécialement destinées à se trouver à la pointe du combat en cas de troubles. »

    Ce préfet de l'Aude, né en 1907, avait été déporté à Dachau.

    Les arrestations  

    Le 12 mars 1948 à Limoux, la gendarmerie procède à l'arrestation des suspects et à leur incarcération à la Maison d'arrêt départementale. Parmi eux, il y a trois maquisards appartenant aux FTPF (Francs Tireurs et Partisans Français) liés au Parti Communiste. Le député communiste de l'Aude Jean Llante s'indigne :

    "L'autre jour à Limoux, on a arrêté trois Résistants !"

    Dans un courrier adressé au Ministre de l'Intérieur, le préfet Picard indique que cette affaire ne peut entrer dans le cadre de l'Ordonnance du 6/7 1943, concernant les crimes et délits accomplis en vue de la Libération du territoire. Il est motivé par l'ordre donné le 18 mars 1948 par le Garde des sceaux aux procureurs généraux de faire application de cette ordonnance.

    "Tortures et pillages postérieurement au départ des Allemands sur des victimes taxées à tort ou à raison de Collaboration par un certain nombre de Résistants ou pseudo-résistants. Beaucoup ont fait l'objet de condamnations de droit commun. Hans, alias Walezewsli Stanislas dit "Stani le tueur" a été récemment abattu à Montauban. Ces crimes ont été commis nuitamment à la prison de Carcassonne et dans la région de Limoux.

    Le risque d'insurrection 

    Les communistes vont alors tout tenter afin de délivrer leurs camarades en activant leurs réseaux (CGT, Associations d'anciens combattants FTPF, députés communistes, etc..). Le 5 août 1948, un première réunion se tient à Limoux dans la salle St-Louis. 25 personnes entendent protester contre "le maintien en détention des patriotes limouxins". Parmi eux, M. Dejoi (Président de l'Amicale des FFI - FTPF) et M. Loupia alias Colonel Blucher. Ce dernier prétend que ces véritables résistants ont agi sur ordre ; il en prend la responsabilité.

    Partout dans l'Aude, le PC tente de mobiliser au-delà de ses troupes. Des courriers de toutes les sections locales arrivent sur le bureau du préfet. On menace d'organiser des manifestations afin de réclamer la libération de Cartier, Lafforgue, Mounié, Nouyé et Molinié détenus depuis 5 mois à la prison. Le 12 août 1948, lors d'une réunion à la mairie de Carcassonne le colonel Blucher ne s'oppose pas au procès, mais demande la mise en liberté provisoire. Il rappelle que les exécutions réalisées par la Résistance le furent sur ordre de l'Etat-major suivant la nécessité d'éliminer les traitres et les Collaborateurs. L'argent pris à ces derniers se justifiait pour subvenir aux besoins de la Résistance. Il s'indigne de l'acquittement du général Weygand et de l'amiral Abrial, alors que d'authentiques résistants sont en prison. Blucher espère un grand rassemblement de protestation le 22 août 1948, lors de l'inauguration du Monument à la Résistance Audoise au square Gambetta, en présence du général Zeller.

    Une détention provisoire qui dure

    Le préfet prend l'affaire au sérieux lorsque les communistes envisagent de forcer les portes de la prison de Carcassonne afin de faire libérer les 7 détenus. Il décide donc de les transférer à la prison de Béziers avec l'accord du procureur François Pastour et s'inquiète auprès du ministre, de la résolution signée par 350 FTPF afin de hâter la procédure. L'avocat des prévenus Maître L. Mas, n'obtient pas la requalification de ses clients de prisonniers de droit commun en prisonniers politiques. Après un an de détention, la colère monte et le Conseil général intervient à son tour. 

    Dans le journal communiste "La voix de la patrie", Jean LLante attaque le 5 août 1949 son collègue député l'abbé Gau - ancien résistant - après ses propos tenus à l'Assemblée nationale au sujet des détenus.

    " J'ai cité à deux reprises et mon collègue M. Llante y a fait allusion, le cas de quatre résistants de ma région qui sont emprisonnés pour crime de droit commun. Il ne m'appartient pas de révéler ce qui figure dans le dossier, mais les crimes qu'ils ont commis sont épouvantables. Le Parti Communiste demande leur libération. C'est une honte !

    L'affaire est dépaysée

    Le 10 octobre 1949, le préfet demande au procureur de dépayser l'affaire

    "Elle a servi en effet d'agitation au Parti Communiste et les récents évènements du 2 octobre à Carcassonne prouvent que ce parti cherche à donner quelque vitalité à ses manifestations sur la voie publique."

    Le 3 décembre 1949, il écrit au Ministre de l'Intérieur pour le renvoi devant une autre juridiction formulée par le parquet général de Montpellier auprès de la Cour de cassation. Le 6 juillet 1950, on apprend que les accusés seront jugés devant le tribunal militaire de Bordeaux. Ce procès n'interviendra que le 14 novembre 1950 ; le 8 septembre les inculpés avaient été remis en liberté provisoire.

    Le procès à Bordeaux

    Chiavacci

    © Droits réservés

    Le tribunal militaire de Bordeaux en 1953

    Le 14 novembre 1950, ils sont huit à comparaître dans le box des accusés. Trois d'entre eux avaient été déjà condamnés aux assises pour avoir, révolver au poing, volé des plaques d'or chez un dentiste de Limoux. L'audience se déroule donc sur le Cv des inculpés.

    Le premier, Michenet, actuellement employé des PTT explique :

    - J'ai été incarcéré le 15 mai 1940, par les autorités françaises pour avoir distribué des tracts contre l'armée Allemande.

    Cette déclaration liminaire fait sursauter le tribunal et c'est le commandant Raymond qui rectifie :

    - Pour avoir démoralisé l'armée française, ce n'est pas pareil. A ce moment-là, il y avait des soldats français qui se faisaient tuer.

    Michenet poursuit :

    - J'ai été chef-adjoint de la police politique à la Libération. J'étais sous les ordres de "Louis" et du commandant Bourga jusqu'en novembre 1944.

    Le commandant Raymond intervient : "La défense a dit tout-à-l'heure que c'était à ces hommes que le tribunal devait de pouvoir siéger en ce jour. Quels sont donc les titres des accusés ?

    Pour ma part, répond Michenet, j'ai fait un travail d'instructeur et je n'ai pas combattu les Allemands d'homme à homme.

    Quant à Chiavacci, il fait un retour sur son passé : "abord enfant de troupe, puis élève à l'Ecole d'application Fontainebleau, il finit, après une tentative infructueuse pour devenir commissaire de police, par être exploitant de cinéma. Arrêté par la Gestapo, je fus, dit-il, libéré par la Croix-Rouge, le 19 août 1944.

    Le Président rappelle que, pendant un temps, Chiavacci fut soupçonné d'avoir été un dénonciateur mais que les faits n'ont pu être prouvés. Depuis, l'accusé a quitté le Parti Communiste parce que, dit-il, c'était contraire à ses idées. Ses contacts avec les Allemands ? L'accusé indique au commandant Raymond qu'il appartenait au service de Kervanoel.

    Cartier, membre des FFI du 10 juin au 2 août 1944 ; Lafforgue, Coronas, Mounié, Molinié, qui entrèrent dans les maquis à des époques diverses, affirment qu'ils ont combattu l'occupant presque tous dans les mêmes circonstances. C'est-à-dire lors de l'attaque de la colonne ennemie qui se réfugiait en Allemagne.

    Lafforgue en août 1944, sabotait les voies ferrées tandis que Mounié sabotait des camions et effectuait des parachutages. Quant à Molinié : "Je ne voulais pas, dit-il, travailler pour les Allemands car il fallait travailler le dimanche." Il rejoignit le maquis et fit, d'après ses affirmations, des sabotages de locomotives à Bédarieux. Nouyer, enfin, appartint successivement à plusieurs maquis. Disons encore à l'avantage des accusés que plusieurs d'entre eux, notamment Mounié et Molinié ont, après le départ des Allemands, participé au sauvetage d'aviateurs britanniques tombés en montagne.

    Les inculpés se renvoient les responsabilités et la défense dépose des conclusions tendant à écarter l'accusation de vols en ce qui concerne Mounié, Coronas, Lafforgue et Cartier.

    Le verdict

    Au terme du procès les accusés sont acquittés le 18 novembre 1950. Le préfet de l'Aude informe le Ministre de la défense par courrier le 5 décembre 1950, que la population de Carcassonne est fort mécontente de la décision du tribunal militaire. Que celle-ci est due à la pression incessante du Parti Communiste pour obtenir ce résultat

    Il y a lieu de signaler que durant la détention des suspects, la Fédération communiste de l'Aude ne cessa d'alerter l'opinion publique pour protester contre ce qu'ils appelaient l'arrestation illégale des résistants de Limoux. Il ne se passait pas de semaine sans qu'un article de presse ne vienne rappeler l'activité des intéressés dans la Résistance et critiquer violemment l'attitude du gouvernement dans cette affaire. (...) Le sentiment qui prédomine dans l'esprit public est que la campagne d'intimidation organisée par le Parti Communiste porta ses fruits et que les juges du tribunal de Bordeaux ont été impressionnés par les pétitions, lettres adressés en masse au moment du jugement par les organisations d'obédience communiste.

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  • La Passion du Christ : Une vieille tradition théâtrale Carcassonnaise disparue

    Le 16 octobre 1900, on apprend dans Le courrier de l'Aude qu'une "oeuvre artistique et moralisatrice" est offerte aux spectateurs par le Musée vivant de passage à Carcassonne. "La troupe de M. Kétorza-Drumont fait revivre avec une réelle perfection le sacrifice du Fils de l'Homme. Les principaux rôles : Jésus, la Vierge Marie et Marie-Magdeleine sont remplis d'une façon admirable. Tout Carcassonne ira voir ces scènes de la Passion qui ont surtout le mérite de jeter une douce impression sur l'âme des spectateurs." Salomon Kétorza, né en Tunisie, est un homme de spectacle propriétaire d'un cinéma ambulant. Il mourra en 1928.

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    La Passion aux Carmes

     Un autre article de presse paru dans L'Eclair le 16 mars 1910, nous informe que plusieurs représentations de la Passion du Christ ont lieu durant la Semaine Sainte au chevet de la chapelle Notre-Dame des Anges, derrière l'église des Carmes. "Les nombreux figurants mériteraient chacun un éloge particulier". 

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    Jean-Marie Cazaux (Jésus Christ)

    Le mystère de la Passion fut créé à Carcassonne au sein de "L'Oeuvre des Carmes" en 1906. Pour la circonstance, plusieurs paroissiens de St-Vincent interprétaient les rôles de Judas (René Stark), Marie-Magdeleine (J. Pradelles), Jean-Marie Cazaux (Jesus). Ce dernier serait un lointain cousin de l'abbé Jean Cazaux, ancien curé de Saint-Vincent. C'est donc vers lui que nous nous sommes tournés.

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    D'après l'abbé, cette représentation théâtrale aurait été organisée chaque année par la paroisse de St-Vincent, propriétaire des Carmes. Sur l'actuel parking de l'Evêché se tenait autrefois une salle "Le Familia" dans laquelle seront projetés des films ayant passé la censure religieuse. Nous nous souvenons d'une précédente chronique dans laquelle M. Ouliac racontait que des parties de la bobine du film étaient parfois coupées. Selon l'autorité épiscopale, elles présentaient des scènes trop dénudées ; comprenez pour l'époque qu'il s'agissait d'une jupe au-dessus du genou. Selon l'abbé Cazaux, l'église a toujours eu un problème avec le sexe des hommes.

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    La cène dans la salle du Familia

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    Les Rameaux

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    Les adieux de Béthanie

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    Le Baiser de Judas

    Il est fort probable que ces représentations se soient arrêtés avec le début de la guerre de 1914. Toutefois, elles reprendront après la Seconde guerre mondiale dans le quartier des Capucins. A l'époque du père Augustin - Très Révérend Père Supérieur du Couvent des Capucins - une représentation de la Passion était donnée dans l'actuelle salle du Secours Catholique, rue du 24 février. Elle attirait beaucoup de monde de Carcassonne et des alentours.

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    Père Augustin, Gabriel Langlès

    (1906-1983)

    Mlle Canellas qui habitait rue Fortuné, s'occupait des accessoires. Georgette et ses amies cousaient les habits dans des morceaux de draps blancs, garnis de rubans et de macarons de toutes les couleurs. M. Philoctête avec son visage émacié et une barbe volontairement laissée poussée, interprétait le Christ. On peut également citer M. Mousseigne de la famille Chonier.

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    © P. Hyvert

    M. Philoctête alias Jesus Christ

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