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  • L'école du Mail, un établissement méconnu de Carcassonne

    Dénommée ainsi en 1809 car elle conduisait aux terrains de ce jeu de boules, le rue du Mail prit le nom de Jules Sauzède - ancien maire de Carcassonne - le 8 juin 1920. Pendant de nombreuses années, se tint l'école primaire du Mail au numéro 43 de cette rue, dans un bâtiment désaffectée de l'Institution Notre-Dame. L'annuaire de l'Aude de 1921 indique que Madame Moret en était la directrice, assistée de Mesdames Albarel, Gleizes et Ferrié. D'après l'historien Claude Marquié, cette école devait être la seule du centre ville car des élèves y venaient depuis le quartier des Capucins ; la rue était si insalubre qu'on l'appelait la rue du mal.

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    © Droits réservés

    La goutte de lait

    L'école du Mail accueillait également "La goutte de lait" fondée en 1920 par Clément Durand, instituteur à Carcassonne, sous les hospice de la Ligue Française. Dès l'entrée, on se sentait pénétrer dans le royaume du lait et de la propreté. Tous les services étaient en place. Ils comprenaient : celui de la consultation des nourrissons, celui de la préparation etc de la distribution du lait, celui des dames patronnesses. Le premier n'était que la suite améliorée, complétée, de l'organisation d'origine dans la clarté, les aises et le confort. Le deuxième résultait d'une création.

    L'œuvre achetait le lait, le pasteurisait dans ses locaux, le dosait pour chaque bébé conformément aux prescriptions du Dr Gaujon et le répartissait dans des flacons en nombre égal à celui des têtes journalières. Un petit panier recevait l'ensemble des flacons d'un seul nourrisson : la jeune maman emportait le matin la nourriture du jour de son bébé, assurée de l'excellente qualité du lait, de son adaptation aux besoins de l'enfant et confiante dans ses bons effets. Ce lourd et méticuleux travail fut confié à une sœur de la Miséricorde qui, avec une auxiliaire, s'acquittait de cette tâche. Le service des dames patronnesses était multiple et la répartition leur en revenait. Il y en avait attachées aux enquêtes discrètes et à la distribution des secours aux nécessiteux., d'autres enfin travaillant à l'Ouvroir pour des layettes et des tricotés. Aux côtés de mesdames Laperrine et Cazals, de Mlles Bès et Pons, combien d'autres ?

    Le bureau et le conseil d'administration assuraient la coordination des services et la gestion de l'Œuvre, sous l'autorité du président. Ses successeurs furent M. Suberville, les docteurs Sempé et Cassan, Louis Bourrié et les trésoriers Dufour, Rivière et Bourges.

     Au niveau national "La goutte de lait" fut créée par le docteur Léon Dufour en 1894 à Fécamp, afin de lutter contre la mortalité infantile. En 1912, on comptait 200 Gouttes de lait françaises.

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    © Google maps

    L'intérieur de l'école du Mail fut rasé en 1974 mais l'on conserva la façade. Sur la clé de voûte de l'entrée on peut encore apercevoir le millésime de l'année 1690. C'est l'école des Serres, rue des Etudes, qui aurait remplacé l'ancienne école du Mail.

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    En 1986, les sociétés d'économie mixte SIDEMRA - propriétaire de l'ancienne école du mail - et SEMICA avec à leur tête M. Rouvier entreprennent la destruction d'un pâté de maisons mitoyens de l'école. Sauf le numéro 41 que Jacques Dango n'a pas voulu vendre. L'îlot de l'environnement ainsi bâti comptera plusieurs logements du T2 au T4, une cour intérieure avec un parking et un espace vert.

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    L'actuel Îlot de l'environnement

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2017

  • "Jeanne d'Arc au bûcher" au Festival de la Cité de Carcassonne

    Cette oeuvre dramatique du compositeur Arthur Honneger sur un texte magnifique de Paul Claudel venait d'être créée à Bâle (Suisse) le 12 mai 1938, lorsqu'une tournée dans 40 villes la fit représenter à Carcassonne le 19 juillet 1941. On entendit l'ensemble Chantier orchestral sous la baguette d'Hubert d'Auriol avec Jacqueline Morane (1915-1972) dans le rôle de Jeanne d'Arc.

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    © Droits réservés

    Festival de Carcassonne 1982

    "Jeanne d'Arc est sur le bûcher, elle voit sa vie défiler. Onze tableaux pour retracer son histoire, onze pages du livre de sa vie évoquées feuille à feuille avec frère Dominique, alors que le feu se prépare. De l'infâme jugement d'un tribunal dirigé, par des animaux à son enfance insouciante, c’est la France blessée et l’épopée de la Pucelle qui sont évoquées à rebours, au milieu des cris de haine d’une foule hostile, à jamais impénétrable pour l'innocente Jeanne." (Opéra de Lyon)

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    Jeanne d’Arc au bûcher a les apparences d’un oratorio avec chœur et orchestre mais les personnages qui font l'histoire sont des rôles parlés : les derniers instants de la sainte se prêtent ainsi aisément à l'action dramatique, mais aussi mystique puisque Jeanne, déjà en dialogue avec le Divin, ne comprend plus la haine des hommes…

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    Jean Deschamps et Marie-Christine Barrault en 1982

    Le 29 juillet 1982, le directeur du Festival de Carcassonne - Jean Alary - programme une représentation de l'oeuvre d'Honneger et de Claudel. L'orchestre et les choeurs sont dirigés par le chef du Théâtre du Capitole de Toulouse, Michel Plasson. Le succès sera au rendez-vous et un article dans le Figaro mettra en exergue la réussite de cette production, montée de toute pièce pour Carcassonne.

    Distribution

    Chorale Elisabeth Brasseur de Paris, Ensemble Vocal d’Oratorio de Bordeaux, Choeurs de l’Opéra de Lyon, Chorale d’enfants “Les petits chauriens”. Avec Marie-Christine Barrault (Jeanne), Jean Deschamps (Saint-Dominique), Rémy Corazza (Porcus), Michèle Command (Marguerite), Chantal Bastide (La Vierge), Gisèle Guidicelli (Catherine), Roger Trentin (Le hérault), Jean-Jacques Cubaynes (Le deuxième hérault).
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    Maquette des décors de 1982 à Carcassonne

    La scénographie et les décors sont réalisés spécialement pour le Grand théâtre de la Cité par Georges Wakhevitch (1907-1984). Né à Odessa (Ukraine), Wakhevitch est Illustrateur, peintre, costumier et décorateur pour le cinéma, le théâtre et le ballet. Il est également le père du compositeur Igor Wakhévitch, connu notamment pour ses collaborations avec la chorégraphe Carolyn Carlson à l'Opéra de Paris entre 1973 et 1978, sous la direction de Rolf Liebermann.

    Pour le cinéma, on peut citer : « L’homme à l’Hispano », « Baroud », « Prison sans barreaux », « Les visiteurs du soir », « L’éternel retour » ; pour le théâtre ou l’opéra : « Le jeune homme et la mort », « Adventure story » à Londres, « Jeanne la folle », « Donogoo », « Roméo et Juliette », « Le Consul », de Menotti à la Scala de Milan, un des tableaux des « Indes Galantes » à l’Opéra de Paris, « Le libertin », « Thérèse Raquin », à Edimbourg, etc.

    Video ci-dessous de Jeanne d'Arc au bûcher

    https://www.youtube.com/watch?v=W4T3jO1WMmM

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  • La création d'une déviation dans le quartier de la Barbacane

    Au fil des années, le trafic automobile était devenu exsangue à l'intérieur de la rue Barbacane à tel point que les véhicules n'arrivaient plus à se croiser. Traverser cette artère comprise entre la route de Saint-Hilaire et le jardin Pierre Sire relevait de la gageure. Au cours de l'année 1984, la ville de Carcassonne décide avec l'aide financière du Conseil général de l'Aude qu'il sera réalisé une voie de contournement de la rue Barbacane. Une nouvelle route passant à proximité du Moulin du Roi puis du béal sera créée afin de fluidifier la circulation. A l'issue des travaux d'une durée d'un an et demi, les voitures emprunteront la rue Barbacane en sens unique à partir de la route de St-Hilaire. Les autres feront le chemin inverse par la nouvelle artère ainsi réalisée, depuis la ville vers la route de St-Hilaire.

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    Le 25 avril 1985, le conseil municipal fait l'acquisition de plusieurs parcelles de terrains comprises entre la rue Dujardin-Beaumetz et l'actuel giratoire, à l'entrée de la rue Barbacane. A Charles Crouzet on prend deux parcelles de 254 m2 et de 309 m2 payées 100 francs / m2. A Georges Crouzet, 2816 m2 achetés 20 francs /m2, comprenant une maison et un bâtiment agricole acquises pour 171 860 francs. A Philippe Crouzet, 1372 m2 avec reconstruction à l'identique des bâtiments. A Monsieur Pradel, 1284 m2.

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    © Bulletin municipal / Mars 1985

    Les travaux sont prévus en deux tranches. La première débutera en 1985 par le Pont vieux, la rue Barbacane, la petite côte de la Cité et enfin la déviation. Une partie du jardin Pierre Sire sera amputée afin d'élargir la chaussée. La seconde en 1986 concernera l'aménagement de la rue Barbacane entre la Petite côte de la Cité et le chemin des Ourtets. Le coût total des travaux est de 4 753 000 francs.

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    La nouvelle déviation par la rue Dujardin-Beaumetz

    L'inauguration en présence de Raymond Chésa - Maire de Carcassonne - et de Robert Capdeville - Président du Conseil général de l'Aude - a lieu durant l'automne 1986.

    "Je suis heureux d'inaugurer avec vous aujourd'hui cette petite rocade intérieure. Heureux aussi, du débat qu'a suscité cette initiative parmi la population. Il a prouvé qu'à Carcassonne toutes les opinions peuvent s'exprimer et que la démocratie participative, chez nous est une attitude réfléchie et une pratique quotidienne. On parle souvent d'un quartier historique comme d'un coeur. Mais que vaut un coeur dont les artères se bouchent, le menant, lentement mais sûrement à l'asphyxie ? Avec la mise en service du doublement de la Barbacane, je suis certain que vont se succéder aux traditionnels embouteillages une grande facilité de circulation et, aux difficiles conditions de stationnement de naguère, des possibilités jamais atteintes en places de parking. Jusqu'alors, on ne faisait que passer dans le quartier , s'y arrêter relevant du défi. Aujourd'hui, on pourra s'y attarder."

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    Au cours de l'année 1987, c'est toute la rue Barbacane qui subit un lifting de la voirie. Ce quartier si vivant avec ses commerces n'est aujourd'hui que l'ombre de ce qu'il fut autrefois. Espérons que l'Opération Grand Site donnera un coup de fouet à ce passage ignoré des touristes vers la Cité.

    Sources

    Carcassonne, ta ville / Mars 1985

    La dépêche du midi

    Conseil municipal / 25 avril 1985

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