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  • L'histoire du hameau de Montlegun

    Le hameau

    de

    Montlegun

    situé à 2 kilomètres à l'est de la Cité de Carcassonne doit son nom à deux montagnes au centre desquelles il est placé. L'une au sud-ouest est appelée Pech-Mary - couverte autrefois d'une forêt de chênes c'est là que Charlemagne aurait harangué l'armée qui allait assiéger Narbonne -, l'autre au nord-est nommée Montorgueil ou Montelonguel. Le nom Montlegun viendrait donc de Montelongo.

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    © Coll. Martial Andrieu

    Montlegun depuis Pech-Mary en 1900

    La terre et la seigneurie de Montlegun ont appartenu jusqu'au XVIe siècle au Chapitre cathédral de Carcassonne, qui les vendit le 31 août 1577 pour 3000 livres tournois, au sieur Jean Pelatier, bourgeois de la Cité. Cette vente fut faite par le Chapitre pour fournir sa qualité du rachat de François 1er. Mais les vaillants habitants de Montlegun voulant s'affranchir de toute servitude, remboursèrent, dès 1580, le sieur Pelatier du montant de son acquisition et jouirent librement depuis cette époque de terres ayant dépendu de cette seigneurie. 

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    Coll. Martial Andrieu

    Le château seigneurial, ancien fief des Naucadéry, de la Cité s'élevait à l'entrée du village sur l'emplacement du château moderne appartenant à M. Louis Viguier. Le portail d'entrée en fer forgé provient de l'ancien château. La console en pierre sculptée à l'angle du château est le dernier vestige de la construction primitive.

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    L'église est d'origine romane avec un sanctuaire gothique. Les reliques authentiques de Sainte-Cécile y sont conservées dans une châsse dorée, ornementée de deux têtes d'anges. Blason gravé de trois fleurs de lys, incrusté dans l'angle extérieur du mur de la nef, à un mètre environ au-dessus du sol. Sur la photo ci-dessus, l'église possède un clocher mur comme l'on en voit beaucoup dans le Lauragais. Il en existe un autre à Carcassonne, à l'église du hameau de Grèzes-Herminis.

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    La villa Rey-Tastu, surmontée d'une tourelle de style oriental

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    Le domaine de Marseillens - autrefois propriété du Dr Bousquet - était un fief et un village avec un église paroissiale dédiée à Saint-André. Cette église fut transformée en 1215 en prieuré uni au chapitre cathédrale de la Cité. La seigneurie de Marseillens fut possédée en 1050 par Bernard Guilhelmi, en 1319 par Pierre Roque de Montirat, en 1520 par la maison Dugué et de 1770 à la Révolution par la maison Lasset. La route secondaire romaine de la Cité à Largesse passait au sud de Marceillens. Y voit-on encore la borne portant le nombre VIII en chiffres romains ? Ce domaine est aujourd'hui un très beau gîte pour chambres d'hôtes.

    Montlegun

    Le domaine de Conardis sur le chemin de la Cavayère. C'est aujourd'hui un gîte avec chambres d'hôtes appelé Canardis - très probablement une mauvaise transcription orthographique.

    Autres domaines de Montlegun

    Portici, la Cavayère, Gaja, Sautès le haut et Sautès le bas.

    La bastide del Porgé était un fief de la maison de Lasset. Les bâtiments s'élevaient entre Montlegun et Gaja. Il n'en reste aucune trace. Y voit-on encore le puits en pierres maçonnées ?

    Sources

    Cartulaire et archives de l'ancien diocèse et de l'arrondissement administratif de Carcassonne 

    (Mahul / 1857)

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2016

  • Faut-il débaptiser la rue Georges Clémenceau à Carcassonne ?

    Après l'armistice de 1918, on n'a pas tari d'éloges à l'égard de celui qui fut considéré comme l'architecte de la victoire des troupes françaises contre l'armée du Kaiser.

     Georges Clémenceau - rappelé à la tête du gouvernement en 1917 par un Raymond Poincaré qui le détestait - exerça les fonctions de Président du conseil et de Ministre de la guerre jusqu'au début de l'année 1920. "Le père la victoire" jouit d'une telle popularité qu'il put sans doute se racheter une virginité dans les livres d'histoire racontés aux élèves. Sait-on pour autant que le "Tigre" ou le "premier flic de France" s'opposa farouchement aux ouvriers le qualifiant de "briseur de grève" ? Sait-on qu'il n'hésita pas à envoyer la troupe, à faire tirer sur les grévistes. A paris, il interdit une manifestation qui se fait quand même aux cris de "Vive les poilus !" et "A bas Clémenceau". Bilan : 300 manifestants et 400 policiers blessés ; deux morts.

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    Le 8 juin 1920, la municipalité radical-socialiste du Dr Albert Tomey donne à l'ancienne rue de la gare, le nom de Georges Clémenceau - il ne mourra que neuf ans après. La capitale audoise n'a pas visiblement honte d'honorer la mémoire de celui qui, treize années plus tôt, avait maté dans le sang la révolte des vignerons du midi. Quelle vergogne ! Dans presque aucune des villes et villages de l'Aude, vous ne trouverez une artère à la gloire de Clémenceau. Une belle rue en plein centre de Carcassonne, là où Marcellin Albert et Ernest Ferroul attendront plus de soixante ans pour en avoir une près du cimetière La Conte. Un bel enterrement de première classe pour l'histoire locale.

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    Le 26 mai 1907, Marcellin Albert accompagné de près de 25 000 manifestants affamés défilent en haut de la rue de la gare. La raison ? L'autorisation de l'importation des vins Algériens pour les couper avec les vins médiocres de la métropole. La surproduction grâce à la fraude est une des conséquences du marasme économique dans le midi - les viticulteurs crèvent de faim. Ceci profite aux grands propriétaires viticoles favorables aux radicaux-socialistes de Clémenceau.

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    Victime du 139e de ligne à Narbonne

    Le 19 juin, le maire de Narbonne - Ernest Ferroul - est arrêté et emprisonné à Montpellier. À Narbonne, l’inspecteur de police Grossot, l'un des auteurs de l’arrestation de Ferroul, est pris à partie et mis à mal par la foule. Pour le dégager, il est donné ordre à la troupe de tirer sur les manifestants. Les coups de feu font cinq morts dont une jeune fille, âgée de 20 ans, Julie (dite Cécile) Bourrel qui se trouvait là par hasard, venue à Narbonne en ce jour de marché. Il y a de plus 33 blessés qui gisent à terre.

    Le mépris de Clémenceau pour Marcellin Albert

    Pourchassé par la police, Marcellin Albert se réfugie à Paris pour tenter de rencontrer Clémenceau. Le 22 juin, l'Assemblée nationale refuse de le recevoir. Le lendemain, il est reçu au ministère de l'Intérieur par Clémenceau qui lui fait la promesse de réprimer la fraude, si Marcellin s'engage à convaincre les manifestants d'arrêter la rébellion. Il accepte, mais a le malheur d'accepter les cent francs que lui tend Clémenceau pour payer le billet de retour. Après son départ, la presse relayera l'évènement savamment orchestré par Clémenceau pour faire passer Marcellin comme vendu auprès de ses supporters. A son retour, il manquera de se faire lyncher. Grâce à l'intervention de Jean Jaurès, une loi anti-fraude sera votée au parlement le 29 juin 1907.

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    À l'heure où les élus socialistes de l'Aude font pousser des éoliennes sur la montagne noire, ils s'apprêtent à faire détruire un vestige historique de l'histoire locale : La maison du Dr Ferroul au Mas-Cabardès. Au même moment, le chef du gouvernement actuel - grand admirateur de Clémenceau - tente de réformer le code du travail à n'importe quel prix... Comme aurait dit mon oncle mineur à Salsigne : An virat la vesto* ! Je lui répondrais alors ceci : "C'est la faute aux éoliennes... es le vent que le a virat*.

    * Ils ont tourné la veste

    * C'est le vent qui les a changé

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  • Un tableau signé Max Ernst provenant de la collection Joë Bousquet, retrouvé à Madrid

    Selon l'abbé Cazaux, que nous avons interrogé puisqu'il se trouve être le neveu du poète Carcassonnais Joë Bousquet, la collection de tableaux de son oncle ne devait pas être dispersée. Ce serait la recommandation qu'il aurait faite à sa soeur Henriette Bousquet, épouse Patau. Il faudrait bien entendu pour s'en assurer, consulter les dispositions testamentaires de Joë Bousquet - cela semble impossible pour le moment. Comme nous l'avons démontré dans un précédent article, il a été créé après sa mort au Musée des beaux-arts de Carcassonne, une salle consacrée aux toiles de la collection Bousquet. Cette salle aménagée par René Nelli - conservateur du musée à partir de 1948 - n'a duré que dix ans ; elle contenait les oeuvres des peintres surréalistes acquises par le poète ou données ensuite à des amis comme James Ducellier.

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    La ville entière de M. Ernst (1935) fut acquis par J. Ducellier sur les conseils de Bousquet. Il a été exposé en 2013 à la fondation Beyeler de Zürich (Suisse). Qui en est l'actuel propriétaire ?

    Ces toiles prenant une belle cote au fil des ans, les généreux donateurs sont venus les reprendre. Tant et si bien qu'il ne resta que les cinq tableaux dévolus au musée. Que sont-ils devenus ? Selon une source, il n'y sont plus... C'est d'autant plus plausible que conserver actuellement dans les réserves des oeuvres de plusieurs millions d'euros telles que celles de Max Ernst, Magritte ou Fautrier - pour ne citer qu'eux - n'aurait pas de sens. Il est donc préférable de penser qu'elles ont été vendues et dispersées. Où cela ? Certaines d'entre elles - nous le savons - n'ont pas quitté Carcassonne. Il s'en trouverait quelques-unes dans un bel immeuble de la rue Antoine Marty... 

    Arbres solitaires et arbres conjugaux 

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    La toile de Max Ernst ci-dessus fut acquise par Joë Bousquet ; elle se trouvait même de son vivant, au-dessus de son lit. Dans une lettre en date du 24 décembre 1940, Ernst écrit à Bousquet :

    "Tu as raison, Joe. Il vaut mieux ne pas rouler ce tableau, je ne vais pas te priver de la surprise de le voir sortir de sa caisse. Car je pense (je voudrais au moins) qu'il te surprenne un peu et que tu le trouveras au moins l'egal du tableau vert dont tu me parles souvent. Un seul inconvenient si je demande au seul menuisier du village de me construire cette caisse, il le fera tres bien, mais il y mettra quelques mois pour la terminer. Je vais donc essayer de le faire moi-meme. Pour un autre tableau, il a le meme problème avec le chassis qui n'est pas au format desire, ce qui repose la question du menuisier."

    Max Ernst après son internement au camp des Milles n'avait presque plus de ressources. En échange de tableaux, Joë Bousquet lui envoya de l'argent. Ce fut le début d'une longue et profonde amitié entre les deux hommes jusqu'à la mort du poète en 1950. Bousquet peut-être considéré comme un mécène des artistes dont il admirait les toiles ; il a toujours cherché à les protéger et à les sortir de la misère. S'il n'a pas pu profiter de la plus-value que prirent ensuite les oeuvres de peintres jusque-là quasi inconnus, ceux qui en ont hérité se sont sûrement bien enrichis - le prix d'un Dubuffet en 1945 n'étant plus le même en 1960..

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    Cette toile se trouve actuellement à Madrid dans les collections du musée Thyssen-Bornemisza.

    Haut Négoce

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    © ADAGP, Paris 2016

    Toile ci-dessus signée Dubuffet ayant appartenue à Joë Bousquet. Chez quel collectionneur se trouve t-elle ?

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    Ce portrait de Bousquet réalisé par Dubuffet en 1946 à Carcassonne, se trouve actuellement au Muséum Of Art de New-York.  Comment y est-il arrivé ? Je l'aurais bien vu à Carcassonne dans les collections de notre musée. Peut-être y était-il avant 1960...

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