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  • Il y a 20 ans : La transformation de la place Carnot

    L'ancienne Place aux herbes, ainsi dénommée en 1852, prend le 13 juillet 1894, le nom du Président de la République Sadi Carnot (1837-1894), assassiné par l'anarchiste Caserio. La nouvelle dénomination ne change pas les habitudes des Carcassonnais qui longtemps continueront à employer son ancien nom ; sûrement en raison du marché qui s'y tient trois fois par semaine.

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    La place Carnot en 1900

    Dans les années 1960, l'accès aux crédits à la consommation favorise grandement l'expansion automobile  à l'ensemble des ménages Carcassonnais. On va donc se garer sur la place Carnot qui en dehors des jours de marché servira de parking ; la ville, afin de réglementer le stationnement posera des horodateurs vers la fin des années 70.

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    La place Carnot en 1969

    Notons qu'à cette époque, il n'y avait que deux cafés : Chez Félix et Le grand café Not. Ce dernier fermera et laissera place successivement à l'EDF, le supermarché Carbasse, puis aujourd'hui au Crédit Agricole. Tant et si bien qu'avant 1995, il n'y a toujours que deux cafés : Chez Félix et Le Longchamp. Cette place est entourée de platanes centenaires, dont certains sont usés par le temps. On pouvait s'amuser même à se cacher dans le tronc de l'un d'entre-eux... Quant au revêtement du sol, le goudron était défoncé et bosselé en plusieurs endroits. On ne peut pas dire que la place offrait toutes les garanties esthétiques, mais c'était la mémoire des Carcassonnais.

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    Après avoir consulté les commerçants sur l'opportunité de construire un parking souterrain sous la place, le maire Raymond Chésa abandonne ce projet en tenant compte des avis négatifs. Certains archéologues et historiens locaux le regrettent, car cela aurait permis de connaître l'histoire de la ville basse incendiée par le Prince noir en 1355, puis reconstruite en Bastide par St-Louis. La municipalité vote néanmoins la rénovation totale de la place Carnot, qui intervient au second semestre 1994. Si vous cherchez la date d'une inauguration sous la mandature de R. Chésa, cela tombe très souvent la veille d'élections. Aussi, ces travaux seront-ils achevés avant mars 1995, date des élections municipales.

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    L'ensemble des platanes centenaires est déraciné puis replanté sur le parking du terrain de football de la plaine Mayrevielle. Ils y sont toujours...Il est donc fait place nette dans l'attente de poser un nouveau revêtement et de planter de nouveaux platanes. Je n'ai pas le souvenir de fouilles archéologiques à cet endroit ; c'est fort dommage...

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    L'enlèvement des platanes

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    La dalle en ciment est prête à accueillir le revêtement et l'emplacement des nouveaux platanes, précisément alignés comme l'étaient leurs prédécesseurs.

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    Les futurs centenaires sont plantés autour de la place Carnot. Il faudra attendre un peu pour qu'ils fassent de l'ombre. Une des objections impatientes du Carcassonnais...

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    Le revêtement intérieur est posé en pavés et dalles provenant de la carrière de Roquetaillade, située dans la Haute-vallée de l'Aude. Les abords de la place sont ornés de marches en marbre incarnat de Caunes-Minervois. Cette réalisation a été rendue possible grâce aux préconisations de l'architecte des Bâtiments de France adoptées par la ville de Carcassonne, avant l'arrêté du 3 octobre 1997 plaçant la Bastide St-Louis en secteur sauvegardé. On parle très souvent de cette année-là pour ce qui concerne le classement UNESCO de la Cité médiévale, mais peu en ce qui concerne la Bastide en secteur sauvegardé.

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    © Chroniques de Carcassonne

    Une plaque en marbre rappelle la réfection de la place

    LA PLACE CARNOT
    Au coeur de la Bastide Saint-Louis, créée par le roi de France au XIIe siecle.
    La place aux herbes actuellement place Carnot était au Moyen Age entourée de maisons à colombages et de couverts.
    Elle subit la chevauchée dévastatrice du Prince Noir en 1355 et les ravages d'un incendie le lendemain de la visite du roi Louis XIII en 1622.
    Le XVIIIe siécle la dota d'une monumentale fontaine dite "de Neptune" en marbre blanc de Carare due aux ciseaux des sculpteurs Barata et fils.
    Au cours de la période révolutionnaire, sur la place de la Liberté fut non seulement proclamée la constitution mais aussi dréssé l'echafaud.
    La monarchie embellit le côté ouest de la place par l'édification d'ube belle facade de style Louis Philippe.

    En cette fin du XXe siécle, la place, lieu convivial très animé les jours de marché, espace historique devait faire l'objet d'importants travaux de rénovation. C'est cette tache que la ville de Carcassonne et son maire Raymond CHESA ont menée à bonne fin en l'an de grâce 1995 

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    Aujourd'hui, la place Carnot garde son identité à l'intérieur de la Bastide. Elle propose toujours un marché aux fruits et légumes, les mardis, jeudis et samedis matin. Depuis 1995, on se bat pour ouvrir un café autour de la place et pour installer sa terrasse. Ce lieu revitalisé génère une activité commerciale que ne démentira certainement pas les cafetiers profitant de cette manne économique.

    Crédit photos

    Alain Machelidon

    Alexia Zwicker

    Chroniques de Carcassonne

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine / 2015

  • L'histoire du camping de la cité à Carcassonne

    Jusqu'au milieu des années 1990, la ville de Carcassonne accueille ses touristes dans un camping municipal construit dans les années 50, entre la voie de chemin de fer et le stade Albert Domec.

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    Le camping municipal en 1957

    Depuis très longtemps, ce camping est dans une situation indigne d'une ville touristique comme Carcassonne. Les mots pour le qualifier sont sans retenue ; il est sale, mal fréquenté, fort mal situé et sans toutes les commodités nécessaires à un accueil digne de ce nom.

    Un nouveau camping

    Lors de son second mandat à la tête de la ville, le maire Raymond Chésa a dans le viseur la fermeture pour des raisons sanitaires du camping municipal, dans lequel s'est installé une espèce de bidonville. La municipalité a pour projet de donner enfin à Carcassonne, un lieu d'accueil conforme aux exigences de son temps. L'ancien professeur du lycée Charlemagne bénéficie de relations aux sein de cette école d'agriculture qui possède de nombreux terrains. La ville va donc lui acheter 7 hectares d'anciennes vignes situées entre le béal de l'île et la route de Saint-Hilaire. L'ensemble de l'opération est co-financée par le Conseil régional Languedoc-Roussillon, dont le président Jacques Blanc est un ami politique du maire.

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    Le nouveau camping peu après sa livraison

    Les critiques

    A peine sorti de terre, le nouveau camping suscite déjà de vives critiques chez les Carcassonnais. Il est en plein soleil ! Comme vous pouvez l'apercevoir sur la photo ci-dessus, les quelques estivants ayant pris possession des emplacements ne jouissent pas de l'ombre que pourrait leur offrir les arbres. Il faudra donc attendre qu'ils veuillent bien se dépêcher de pousser.

    Autre objection, cette fois bien plus gênante : ce camping est situé dans une zone potentiellement inondable représentant un risque pour les usagers. En effet, il est bordé par une rivière, appelée le béal, qui rejoint l'Aude au niveau de la plaine Mayrevieille.

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    Nous nous sommes procurés ce document municipal de 2003, désignant en bleu les zones de Carcassonne présentant un risque d'inondation. Au sud de cette carte, le camping entre dans la zone sur laquelle il est implanté. Toutefois, le risque est sûrement très faible...

    Les avantages

    Les estivants jouissent d'un équipement moderne au pied de la Cité médiévale qu'ils peuvent même atteindre à pied, en passant par le parcours du coeur, ombragé à souhait jusqu'à la Barbacane. La création de ce camping coincide de peu, avec le classement de Carcassonne au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1997. Il offre une structure digne d'une ville touristique mondialement connue et personne aujourd'hui ne remet en cause l'utilité, ni les bienfaits de cet équipement.

    La DSP

    Géré depuis 1996 dans le cadre d'une Délégation de Service Public, la gestion du camping est confiée le 1er mars 2001 à la Société "Campéole" pour une durée de 10 ans. Le marché signé par Raymond Chésa prévoyait que Campéole reverse 30% du chiffre d'affaire à la ville. La CIAT (Compagnie Internationale André Trigano) ne reversera jamais la totalité du pourcentage conclu, mais seulement la moitié. Soit une perte sèche pour la ville estimée à 1 million d'euros.

    Fort de ce constat, la nouvelle municipalité élue en 2009 décide de ne pas renouveller la concession avec André Trigano, de récupérer la gestion du camping et d'exiger le paiement des royalties non perçues. Le 1er mars 2011, le camping revient dans le giron de la ville.

    La municipalisation

    Selon la Dépêche, la reprise de l'activité a coûté  à la ville 260 000 euros et la remise en état, 80 000 euros. Soit 340 000 € au total. A cela, il faut ajouter les charges fixes du personnel (24 en pleine saison) s'élevant à 250 000 €. L'estimation municipale des rentrées d'argent en fin de saison s'élève à 900 000 €.

    A la fin de l'exercice 2012, le camping a enregistré 46 000 nuitées soit un chiffre d'affaire d'un million d'euros. Une 4e étoile est décrochée grâce à 600 000 euros investis dans l'achat de bungalows, réfection des blocs sanitaires, terrasse couverte...  L'année suivante, la baisse de fréquentation générée par la crise et la mauvaise météo fut de 9% (20% au niveau national).

    La gestion épinglée par la chambre régionale des comptes

    "Par une délibération du 7 décembre 2000, la commune a décidé de confier la gestion et l’exploitation de son terrain de camping municipal à la société Camping Campéole, dans le cadre d’une délégation de service public. Le contrat a été conclu 8 janvier 2001, pour une entrée en vigueur à la fin du mois suivant, et un terme en février 2011. Le concessionnaire était tenu au versement d’une redevance fixée à «30 % du chiffre d’affaires hors taxes ».

    A la fin de l’année 2009 un litige est né entre les parties. Il a été relevé, en effet, que la redevance était assise sur le seul chiffre d’affaires des « emplacements nus » ou « passages », à l’exclusion des recettes de locations de mobil-homes et des recettes annexes (épicerie et snack bar), pourtant substantielles. Cette interprétation, qui aurait résulté d’un accord verbal remontant à plusieurs années, a donné lieu à un contentieux avant que les parties ne s’entendent pour conclure une transaction. Il a été convenu : d’une part, que la redevance s’appliquait au seul chiffre d’affaires « emplacements nus » ou « passages » ; d’autre part, que s’agissant de l’activité « locations » et des « recettes annexes », il y avait lieu de mettre en oeuvre une redevance au taux de 12 (et non 30) % du chiffre d’affaires, rétroactivement pour les exercices 2006 à 2010, la période antérieure étant considérée comme couverte par la déchéance quinquennale des produits et redevances du domaine.La somme restant à verser à la commune a ainsi été fixée à 409 353 euros au titre des « emplacements nus » ou « passages », et 260 888 euros au titre des « locations » (et recettes annexes), soit un total de 670 241 euros."

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    Par ailleurs, la transaction a acté la cession des équipements jugés nécessaires à l’exploitation du camping, pour un total fixé forfaitairement à 300 000 euros (biens mobiliers et immobilisés divers dont la valeur nette comptable ressortait à 319 704 euros), somme à compenser avec les précédentes. En définitive, le concessionnaire s’est donc obligé à acquitter 370 241 euros. La commune a par ailleurs repris deux employés, et s’est engagée à prendre en charge les loyers à échoir pour 20 mobil-homes (deux contrats venant à échéance en juillet 2011 et août 2012, le premier avec un loyer mensuel de 1 437 euros TTC, le second avec un loyer annuel de 24 158 euros TTC).

    Le document a été signé le 3 mai 2011 et il a pris, conformément à l’article 2052 du code civil, l’autorité de la chose jugée en dernier ressort. L’exploitation en régie a débuté au mois d’avril 2011, avec l’assistance d’un prestataire extérieur. La chambre considère que faute d’avoir correctement suivi l’exécution de son contrat, la ville a dû transiger, dans un contexte d’urgence lié à la fin de la délégation à l’approche de la saison touristique 2011, et de manière peu équilibrée. Elle s’est privée de recettes substantielles, de l’ordre de 70 à 80 k€ par an, correspondant à la différence entre les taux de 12 et 30 %, sur les recettes de locations et recettes annexes. Elle a renoncé à toute forme d’intérêts de retard, ainsi qu’aux redevances antérieures à 2006.

    (Rapports d'observations définitives n°136/ 983 du 25 septembre 2013)

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