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  • Les fêtes jubilaires de Mgr de Beauséjour, le 20 avril 1927

    Paul-Félix Beuvain de Beauséjour

    (1839-1930)

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    est nommé le 13 mai 1902, évêque du diocèse de Carcassonne, après le décés de Mgr Billard. Né à Vesoul (Haute-Saône) le 5 avril 1839, il est ordonné prêtre le 6 janvier 1863 et devient curé de Luxeuil. C'est un éclésiastique très érudit ; il enseigne au lycée Saint-François Xavier de Besançon et écrit plusieurs ouvarges en sa qualité de membre de l'Académie des belles lettres et arts de Besançon.

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    Armes de Mgr de Beauséjour

    D'azur au sautoir d'or, accompagné de quatre étoiles de même et chargé en coeur de gueules passant.

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    Contrairement à son prédécesseur, le nouvel évêque de Carcassonne représente la ligne rigoriste de l'église. Il s'avère droit et brutal quand il s'agit de tenter de dénouer l'affaire de Rennes-le-château dans laquelle Mgr Billard et l'abbé Saunière avaient trouvé quelques intérêts à s'entendre. Beauséjour ira jusqu'à accusé ce dernier d'avoir détourné les biens de la quête et instruira un procès contre lui.

    Les fêtes jubilaires

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    Le 20 avril 1927, le diocèse de Carcassonne célèbre les noces de diamant sacerdotales et les noces de diamant épiscopales de Mgr de Beauséjour en la cathédrale Saint-Michel

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    Tout ce que Carcassonne compte de catholiques se masse sur le parcours de la procession, en direction de la cathédrale Saint-Michel. Les photographies ci-dessus et ci-dessous ont été prises par le studio Charles, depuis la rue du marché (Rue Tomey).

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    On ne peut bien étudier la sociologie actuelle de notre ville, sans comprendre que les affrontements de la fin du XIXe siècle entre les catholiques fervents et les laïcs sur fond de séparation de l'église et de l'état ont laissé des traces. Citons pour exemple, les manifestations et les heurs contre l'explusion des moines du couvent des capucins en 1903. Carcassonne la bourgeoise, contrairement à Narbonne la laborieuse, a un passé très ancré dans la tradition religieuse. Pas étonnant donc, qu'au moment des élections municipales deux visions de la société s'affrontent avec véhémence. Dans ce grand village audois, les familles se reconnaissent entre-elles et poursuivent des buts communs dans les domaines économiques ou sociologiques soit qu'elles soient de culture religieuse ou laïque.

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2015

  • Le tournage du Miracle des loups en 1924 à la Cité de Carcassonne.

     

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    Synopsis

    Les Troubadours du Moyen Age racontent cette aventure légendaire survenue à Jeanne Laisné, dite "Jeanne Hachette". Poursuivie dans les bois par des hommes d'armes, elle est sauvée par une horde de loups. Dépouillant leur instinct féroce devant cette héroïque jeune femme, ils entourent en cercle l'élue de Dieu et se prosternent devant elle, s'agenouillant sur la neige du sol. En arrière-plan, la lutte de Louis XI et de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, qui s'achève par le siège de Beauvais où la même Jeanne Hachette se distingua par sa bravoure. Les machinations politiques déjouées, l'amour triomphera...

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    Musique du compositeur Henri Rabaud

     

    Le roman de Dupuy-Mazuel

    Ce film est tiré du roman éponyme d'Henri Dupuy-Mazuel. Le fait que l'écrivain soit maire de Verdun-Lauragais dans l'Aude entre 1919 et 1929, n'est sans doute pas étranger au choix de Carcassonne pour représenter Beauvais au Moyen-âge. Quatre ans plus tard, c'est encore à lui que l'on devra "Le tournoi dans la Cité" de Jean Renoir.

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    Distribution

    Vanni-Marcoux : Charles le Téméraire

    Charles Dullin : Louis XI

    Yvonne Sergyl : Jeanne Fouquet

    Romuald Joubé : Robert Cottereau

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    Raymond Bernard et la figuration

     

    Secrets de tournage

    Scénario et mise en scène

    Le roman fut d'abord remis à M. Antoine qui fut chargé de scénariser l'histoire et de la découper en séquences. Tout ceci dans le but, sans dénaturer l'oeuvre orignale, de la rendre animée et vivante dans un film de 2 heures et 10 minutes. La mise-en-scène rigoureuse de Raymond Bernard se heurta a la difficulté du sujet historique pour lequel un comité d'experts fut engagé. Parmi celui-ci Camille Jullian de l'Académie Française et messieurs Camille Vergniol et G. Calvet. Enfin MM. Albert Carré et Antoine aidèrent à la réalisation artistique de l’œuvre, dont M. Henry Bordeaux de l’Académie Française, contrôla avec sa profonde connaissance des choses et des gens du XVe siècle la rédaction des divers sous-titres, tandis que M. Francis de Croisset  se chargeait du contrôle dramatique avec sa science étendue de la scène.

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    L'interprétation

    La matière historique prête, les difficultés allaient commencer : il fallait trouver des interprètes capables d’incarner avec une précision digne de celle de la documentation, les personnages du film. Et c’est ainsi qui M. Vanni-Marcoux, à la fois grandiose, souple, félin, magnanime, prêta sa magnificence à Charles le Téméraire, dont il fit une création inoubliable, que l’intelligence matoise, l’esprit tourmenté, la curieuse instabilité psychique de Louis XI trouvèrent en M. Dullin comme un autre ennemi du Téméraire. Jeanne Fouquet, une âme d’airain dans un corps de lis, tour à tour tendre, emportée, meneuse d’hommes, amante éperdue, qui pouvait mieux en camper l’attachante et vivante silhouette que Mlle Yvonne Sergyl, dont l’intelligence subtile et la puissance d’extériorisation ont marqué de leur cachet original l’héroïne du Miracle des Loups !

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    Comment ne pas louer encore la puissance, l’extraordinaire audace, le courage et le puissant tempérament de M. Modot, admirable Du Lau, la fougue et la passion que M. Romuald Joubé apporte au personnage de Robert Cottereau, La vis Comica de M. Arnaud Bernard, aussi étourdissant en Bische qu’en son légendaire Planchet ; la tenue de M. Mailly, remarquable Philippe le Bon, la composition savante et nuancée de M. Hériat fit de Tristan l’Ermite, la bonhomie et l’émotion de Fouquet, si bien traduites par M. Maujain, l’entrain et la grâce de Mmes Delpratto, Line Doré et Germaine Vallée et enfin les extraordinaires acrobaties de M. Préjean qui avec un courage souriant, une connaissance peu commune de tous les sports, avec une témérité juvénile n’hésita pas à s’élancer dans les douves de Carcassonne du haut des remparts et à lutter farouchement avec les loups furieux de Beauvais, exécutant tout le long du film des prouesses émotionnante. Sans compter les innombrables figurants, plus de six mille dont nous parlerons plus loin et que les organisateurs, avant de commencer à tourner, durent d’abord habiller. (Le Monde illustré)

    Les costumes

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    C’est ici qu’intervint la science profonde d’un admirable artiste, d’un érudit étonnant, d’un dessinateur rare, je veux parler de M. Job. Qui ne connaît pas son album de Louis XI, véritable fresque sortie vivante de notre XVè siècle ! Il mit à la disposition de M. Raymond Bernard ses nombreuses collections personnelles, il sut tirer des miniatures et des gravures les plus petits renseignements de détail indispensables à la confection précise de costumes. Souvent son infatigable minutie le poussa à donner des croquis d’une manche ou d’une simple broderie. D’après ces maquettes que réalisèrent MM. Muelle Rossignol, furent exécutés par des couturières des quatre coins de la France les costumes nécessaires aux trois mille personnages du Miracle. Et l’on ne regarda point à la dépense : velours, soie, brocart, remplacèrent les « ersatz » généralement employés et permirent, grâce à leur belle qualité, d’accrocher plus agréablement la lumière.

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    Ajoutons que les armes furent tirées des collections particulières ou entièrement fabriquées selon les images du temps. Enfin les meubles prêtés par de riches collectionneurs ou parfois remarquablement reconstitués permirent aux organisateurs de donner à chaque épisode du film le cadre précis que lui avait créé l’époque.

    (Le monde illustré / 29 novembre 1924)

    Intérieurs

    C’est au grand studio de Joinville qu’ont été exécutés la plupart des épisodes du Miracle des Loups. Imaginez une manière de grande gare de 60 mètres de long sur 25 m de large, dont le centre peut se transformer selon les nécessités de la mise en scène en une vaste piscine de 30.000 litres d’eau. Partout des cintres, des praticables de longues échelles des lampes et des projecteurs ayant une puissance lumineuse de 3.800 ampères. Des sunlights, des rampes à vapeur de mercure, des rampes Jupiter, augmentées encore de l’énergie électrique, de nombreux camions Crochat permirent à Raymond Bernard de reconstituer notamment l’admirable représentation du Miracle avec tout le pittoresque de la tente du Téméraire et l’exquis jardin du XVè siècle où fleurit délicieusement la gente idylle de Jeanne et de Cottereau.

    Décors

    Donjon, jardins, portes de château fort, palais, tout cela devait être construit par un artiste à la fois architecte émérite et connaissant à fond les « possibilités » de l’objectif. Ce reconstructeur minutieux de morceaux d’histoire, M. Raymond Bernard le trouva en M. Mallet Stevens, qui refit son studio de Joinville avec le concours de M. Perrier une admirable série de décors aussi émouvants de vérité que le drame lui-même.

    Le bois, le mortier, la terre et même la pierre, rien ne fut ménagé pour donner à chaque scène l’ambiance véritable. C’est ainsi que le jardin dont nous parlons plus haut, a été entièrement reconstitué à Joinville, non pas avec du carton pâte ou des plantes stérilisées mais avec de véritables petits massifs de verdure, avec du gazon, de la vraie terre et des fleurs naturelles. Il n’est pas jusqu’à la fontaine et aux petites barrières rustiques qui n’aient été refaites telles que les représentaient les miniatures du temps.

    Extérieurs à Carcassonne

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    Pour commencer il mit la vieille cité sur le pied de guerre. Grâce à l’obligeance et à l’infatigable dévouement du Docteur Tomey, maire de Carcassonne, un pont-levis fut établi à l’une des portes et les donjons purent comme jadis mirer leurs massives architectures dans l’eau des douves. Plusieurs jours durant, de ce fait, la ville fut privée d’électricité et de téléphone, dont les fils avaient été noyés dans l’onde des fossés.

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    La figuration

    Il fallut ensuite recruter les milliers d’assiégeants et d’assiégés et l’importante question de la figuration se posa pour M. Raymond Bernard. Il n’était pas question d’amener de Paris, à grands renforts de wagons, les artistes accoutumés à ces rôles. Des chefs de file étaient là, qui devaient servir de guides à la figuration choisie sur place. Tout Carcassonne alla, moyennant rétribution, peupler les anciens remparts et soutenir avec autant de conviction que d’entrain, le siège acharné des troupes du Téméraire. Plus de cinq cents personnes « tournèrent » chaque jour à l’abri des murs séculaires, désertant usines et magasins. Souvent que de « types » saisissants de naturel purent être trouvés parmi les « amateurs » figurants ! Habilement encadrés par quelques professionnels, ces derniers se montrèrent fort heureusement photogéniques, gesticulant peu, exprimant avec force les divers sentiments, qui agitaient les âmes des assiégés.

                Il restait à découvrir les assiégeants, gens de pied, hommes d’armes, cavaliers, arbalétriers, plus de 1000 hommes portant lourdes armures, fonçant, chargeant, galopant, tombant de leurs montures, blessés à mort par les traits de feu. C’est alors qu’intervint l’utile collaboration de l’armée à la réalisation parfaite de notre premier film de propagande nationale. Fantassins et cavaliers volontaires furent prêtés par le XVIè et le XVIIè corps, venant des régiments de Carcassonne, Toulouse, Montauban, Auch, Pamiers, Saint-Gaudens, Castelnaudary et Montpellier.

                Encadrés par des sous-officiers, les hommes étaient dans les casernes habillés et équipés et l’on pouvait voir cet amusant spectacle d’une compagnie bleu-horizon sortant quelques heures après du quartier, transformée en guerriers du XVè siècle. Quatre cents cavaliers figurèrent la cavalerie du Térméraire et chargèrent sous les ordres de leurs officiers.

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                Toutes les armes de l’époque étaient représentées et fonctionnaient avec précision : arbalètes, arbalètes à rouet, traits de feu, lances. Et l’on n’avait négligé ni les fascines, ni l’huile bouillante, ni les grandes échelles de 12 mètres de haut manœuvrées par 25 hommes. Soldats et chevaux portaient les cuirasses pesantes, dont l’ennemi, vouge au poing pour couper les jarrets des coursiers, cherchait à trouver le défaut.

               Et les opérations du siège commencèrent sous les yeux des généraux Pont et Martin et du Colonel Alaret, suivant avec intérêt cette leçon de tactique rétrospective. Juché sur un PC impressionnant, fait d’une estrade en bois, Raymond Bernard, porte-voix d’une main, téléphone de l’autre, réglait les charges, désignait les tués, les blessés, les prisonniers, déchaînait des mêlées tragiques, lançait les hommes du Téméraire contre les murailles, desquelles pleuvaient les flèches, les pierres et coulaient des flots d’huile bouillante. Jamais tableau de mort ne fut si bien vécu. Et l’on entendait se répéter à l’infini le commandement « Allumez vos amadous ».

    Cela devint vite la scie du jour à Carcassonne et longtemps encore ceux qui aidèrent à réaliser cette magnifique épopée cinématographique rediront ces paroles.

                Il reste à citer à l’ordre de la bataille de Carcassonne, trois vaillants, dont le métier consommé dont l’habileté technique, dont le « cran » infatigable dont permis de projeter devant le public les admirables images du Miracle des Loups, j’ai nommé les trois opérateurs.

    Les Carcassonnais

    Ce film muet qui deviendra parlant en 1930 est tourné à Carcassonne entre novembre 1923 et mai 1924 avec 4000 personnes, avec parmi eux des fantassins et cavaliers du 16e et 17e corps d'armée. Certains figurants Carcassonnais firent des cascades payées 2 francs l'unité. C'est le cas d'un habitant de la Cité nommé Julien Céréza qui devait sauter d'une tour, touché par une flèche, dans un filet de protection.

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    Julien Céréza au milieu d'autres camarades de la Cité

    Le Miracle des loups a coûté 8 millions de francs à la Société des films historiques. La première projection fut donnée à l'Opéra de Paris, le 13 novembre 1924 en présence du Président de la République Gaston Doumergue. Un DVD de ce film est aujourd'hui disponible à la vente. Qu'on se le dise !

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    Sources

    Le Monde illustré - 29 nov 1924

    La dépêche du midi - 1992

    Photos

    Collection sur plaques de verre - Martial Andrieu

    Cinémathèque de Paris -Gaumont

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  • Robert Ménard : Le premier concessionnaire Citroën de Carcassonne

    Le première concession automobile Citroën est fondée par

    Robert Ménard

    en 1925.

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    Robert Ménard dans son bureau

    Elle se situait dans la rue Montpellier à l'emplacement où travait initialement de l'Acacia Tennis. Vers 1932, ce garage se déplace non loin de là, sur l'avenue de la gare qui prendra en 1936 le nom du Maréchal Joffre.

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    L'agence Citroën dans les locaux de l'hôtel des deux gares (Hôtel Bristol) vendait également les marques Unic, Sizaine Frères et Talbot. Remarquons que l'entrée a été rénovée dans le style Art-déco, par rapport au bâtiment datant de la second moitié du XIXe siècle.

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    Magasin d'exposition

    Elle assurait également les réparations des automobiles.

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    Les ateliers

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    Les véhicules devant l'agence Citroën

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    Cette partie était occupée autrefois par l'écurie de P. Resseguier. Il reste encore aujourd'hui la tête de cheval sur le toit et en bordure de la façade.

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    Peu de temps avant la seconde guerre mondiale, le garage Citroën se déplace sur le boulevard Omer Sarraut, juste à côté du Bar Edouard. Quand Robert Ménard partira du centre ville dans les années 70 pour s'installer route de Toulouse, le local sera occupé par Rey 113. C'est aujourd'hui, un supermarché.

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    Une facture de 1938 pour l'achat d'une Citroën 5 cv de 2700 francs.

     Robert Ménard s'installe donc 32 route de Toulouse jusqu'en 1992, presque en face de l'ancienne clinique Cathala. C'est aujourd'hui, un grand parking avec quelques commerces d'alimentation. Le garage vend également la gamme légère Berliet et propose la location de véhicules sans chauffeur Citer. Une station service Total délivre du carburant. Robert Ménard prend sa retraite en 1970 et décède l'année suivante. La concession Citroën continuera avec le nom de son fondateur.

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    Sur cette carte téléphonique publicitaire, nous retrouvons en 1994 le garage Citroën à côté de l'actuel Hypermarché Géant-Casino.

    Merci à Jean-François Ménard

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