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  • Coup de gueule...

    Si vous aimez, si vous y pensez... Laissez parfois un commentaire sur ce blog ! C'est le seul salaire que je toucherai ; celui de vous avoir peut-être fait plaisir en partageant ma passion de l'histoire locale. Pensez-donc que l'ensemble des informations que je diffuse sont gratuites, mais qu'elles demandent un temps de fou de recherche et de rédaction. Beaucoup parmi vous reconnaîssent implicitement ce blog comme étant d'utilité publique, alors ne laissez pas ses détracteurs affirmer qu'il n'a pas d'audience. Ces derniers sont quand même bien content de pouvoir utiliser mes articles. Ici l'expression est libre et ne subit l'influence ou la pression. Avez-vous remarqué que le blog a été le seul à rendre compte de l'entière destruction de la maison de la Gestapo, voilà 15 jours ? Pas même, un petit placard dans la presse locale...

     

    Voici ci-dessous les statistiques

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    Colonne bleu : les visites journalières (421 en moyenne)

    Colonne marron : les pages consultées (1400 en moyenne)

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    Ce mois-ci l'article ayant connu le plus grand succès fut

    "Reims bien mieux que Carcassonne"

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  • L'action résistante de Robert Tauziès dans le secteur de Lézignan-Corbières

    Je voudrais vous faire partager un document dactylographié inédit, émanant des Archives de l'Aude datant de la Libération. Il a été rédigé par le Comité Local de Libération Nationale de Lézignan. Ce texte évoque les actions de Robert Tauziès au service de la France Libre.

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    Le cours de la République à Lézignan

    Nommé à la direction du Crédit Lyonnais de Lézignan, en août 1940, après sa démobilisation, il fait de son agence une succursale Gaulliste ; ainsi baptisée par des membres influents de la Légion. Il entre ouvertement en conflit avec les légionnaires, ainsi qu'avec toute personne attaquant directement ou indirectement l'action du général de Gaulle ; il transmet ou fait transmettre par son personnel, qui lui est entièrement dévoué, toutes les nouvelles ou instructions de la Radio Française de Londres.

    Au point de vue professionnel, il refuse de participer au financement du marché allemand, conclu par le syndicat des vins, alors que certaines banques de la place proposent leur concours. Il aide à la formation d'un clan Gaulliste, à la tête duquel se trouve Oswald, pour saper l'influence de la Légion au sein du Conseil municipal, pour aboutir finalement à la désagragation de cet organisme Vichyssois. Il insiste particulièrement pour que des Gaullistes notoires soient inclus au Conseil municipal, et plus particulièrement Tallieu et Oswald.

    Le champ était ainsi libre pour lui permettre avec Oswald de fabriquer de fausses cartes d'identité (50 à 60). De nombreuses cartes d'alimentation, dérobées par Oswald étaient distribuées aux réfractaires, et Tauziès remit des jeux entier à Graille pour les maquis.

    Dès 1941, Oswad avait envisagé, avec le colonel Picard, la possibilité de créer des mouvement de résistance ; peu de temps après, étant rentré en contact avec Jean-Paul Léry, Tauziès fut désigné comme agent de liaison, transportant des documents importants à Carcassonne ; lesquels parvenaient au commandement allié. Léry était reçu chez lui et ce travail dura jusqu'au 22 septembre 1943, date de l'arrestation de ce grand français qui fut fusillé le 5 novembre 1943.

    Afin de coordonner l'action de résistance, son chef de secteur lui demande d'essayer de se mettre en contact avec les chefs de la Résistance de l'Aude. Après de nombreuses démarches, il parvient à déceler Sablé, et le fait toucher par M. Claustres, son beau-frère. Il obtint un rendez-vous au Crédit-Lyonnais de Carcassonne, auquel il se rend avec Oswald. Dès cette époque, il se tient en contact avec Sablé, Graille, Myriel [Jean Bringer, NDLR], Georges... et transporte à Lézignan toutes les circulaires et instructions qui lui étaient remises à la suite des réunions tenues au Café du Nord [actuel, café du Dôme. NDLR], et auxquelles il assistait.

    Recevant des ordres de Carcassonne pour organiser des réunions clandestines à Lézignan, soit dans son bureau, soit chez Oswald, ou chez Vidal, instituteur, il s'acquitte merveilleusement de sa tâche et tout se passe bien.

    En juillet 1944, Sablé lui remet un bon de 500.000 francs parachuté d'Alger, et place ce bon chez un de ses clients, accompagné de son chef de secteur. L'argent fut remis à Graille par fraction.

    Quelques temps après, Sablé lui demande de s'assurer de la police ; il rend compte à son chef de secteur, et convoque à la mairie le chef de brigade Chabbal ; celui-ci paraissant hésiter de se mettre à la disposition de la Résistance au jour indiqué. Tauziès et Oswald menacent de le descendre au cas où il n'accepterait pas ; l'accord fut conclu pour qu'il obéisse aux ordres insurrectionnels qui lui seraient donnés le jour J.

    Georges et Sablé convoquent Tauziès à Carcassonne pour lui remettre le plan du cable téléphonique reliant Narbonne-Carcassonne ; avec ordre de le faire sauter ; il emporte ce plan à Lézignan, où les membres du Comité actif l'étudient. Huit jours après le cable sautait à la borne 222.

    Les évènements se précipitèrent et le 19 août 1944, le capitaine Oswald lui ordonna de faire la liaison avec Carcassonne par n'importe quel moyen.  Toutes les communications étant coupées, il réquisitionne d'ordre de la Résistance, un garde-voie avec sa moto et muni d'un faux ordre de mission, il part vers Carcassonne. Plusieurs fois arrêté par les troupes allemandes en retraite, il est retenu à Trèbes où s'agit de traverser les lignes allemandes. De nouveau arrêté, adossé contre un arbre, il doit son salut à la confusion soudaine apportée par une autre colonne allemande se dirigeant sur Béziers.

    Il arrive à Carcassonne, trouve Sablé dans la cour de la mairie, recueille ses conseils et ses ordres, puis se rend au Comité départemental qui siégeait clandestinement rue de la préfecture ; il y rencontre Guille [Georges Guille sera député de l'Aude. NDLR] et Milhaud au moment où la fusillade crépite dans la rue.

    Il repart à Lézignan, rejoint son chef de secteur Oswald et organise avec lui la direction de tous les services de la ville. Il participe aux arrestations, interrogatoires, travaillant nuit et jour pour seconder son chef, dont la charge est écrasante.

    Il organise des patrouilles, aide à la capture de prisonniers et demande à participer à la bataille de Rieux-Minervois, où il part avec la section de Lézignan. Le commandant Bousquet fit connaître , le lendemain, comment s'était comportée cette section.

    Actuellement, les pouvoirs publics prenant peu à peu la direction des affaires, M. Tauziès, membre du Comité local actif de Libération, continue à servir son pays dans la Résistance.

    Fait à Lézignan, le 17 novembre 1944.

    robert tauziès

    Note du blog

    D'après mes recherches, il n'y a pas de rue Robert Tauziès à Lézignan-Corbières. Une lacune fort dommageable... Je ne possède pas de photographie de Robert Tauziès, hélas.

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  • Achille Rouquet (1851-1928), poète et journaliste

    Passez dans les rues de Carcassonne et demandez aux passants si le nom d'Achille Rouquet leur dit quelque chose... Je vous parie — à moins que vous ne tombiez sur l'érudit du coin — que personne ne sera en mesure de répondre à votre question. C'est malheureusement le lot d'un ensemble d'illustres artistes, scientifiques ou écrivains de notre ville dont le nom s'arrête à une plaque de rue. Ne pourrait-on pas s'énorgueillir à travers des manifestations culturelles d'avoir eu des Paul Lacombe (compositeur), André Cayatte (réalisateur), Ferdinand Alquié (philosophe), Paul Sabatier (Chimiste), Gamelin (peintre)...? Pour ce qui concerne Achille Rouquet, Carcassonne a oublié que c'est grâce à lui, si chaque 14 juillet, la cité s'embrase en faisant rentrer un grand nombre de devises dans ses caisses. Qu'importe ! Au diable l'histoire et la culture ; puisqu'on a transformé la cité médiévale en un supermarché du mauvais goût, on peut bien se passer de ces futiles considérations qui ne feront pas grossir davantage les tiroirs-caisses. Car, c'est bien ainsi qu'on raisonne au pays de Joë Bousquet en terme de culture.

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    Achille Rouquet

    est né à Carcassonne le 8 janvier 1851, au numéro 3 de la rue Victor Hugo. Toute sa vie, il n'a eu de cesse de glorifier, de magnifier et d'aimer Carcassonne. Après ses études au lycée de Carcassonne, il devient pendant quelque temps clerc de notaire avant de se marier le 22 octobre 1878 avec Henriette Ramondenq, dont il aura quatre enfants. Son épouse tient un magasin d'ouvrages de dames avec sa sœur ; il s'installera avec elle dans la maison paternelle.

    Le poète

    Achille Rouquet écrit un grand nombre de poésies dont certaines seront mises en musique par Paul Lacombe. Citons "Dans la candeur des matins blonds", par exemple. À ce titre, il est lauréat des concours poétiques de Marseille, Béziers, Agen, Toulouse et Bordeaux et 1er grand prix et membre d'honneur de l'Alliance des poètes.

    En 1883, il fonde la première bibliothèque municipale de Carcassonne à travers la Société de lecture. En 1892, c'est l'Escolo Audenco (Ecole Audoise du Félibrige). En mai de l'année suivante, il organise les manifestations de la Sainte-Estelle. En août 1898, c'est la venue des "Cadets de Gascogne", troupe itinérante composée de poètes et de personnalités arts et de la politique. Parmi elles, Frédéric Mistral, Benjamin Constant, Mounet-Sully, Falguière... Cette année-là, il créé l'embrasement de la Cité qui encore aujourd'hui est le plus beau feu d'artifice de France.

    Le xylographe

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    Son œuvre "La ville du passé" est publiée dans "La revue méridionnale" en 1911. L'ouvrage est décoré de cent trois bois gravés et deux dessins d'Auguste, Jane et Achille Rouquet. 35 ont été tirés sur papier Japon et 300 sur Alfa. Ci-dessus une réédition de 1925, dont le tirage a été plus important.

    Le journaliste

    La Revue de l'Aude est le premier journal de la vie littéraire qu'il fonde en 1886. Il prendra ensuite treize ans plus tard, le nom de La Revue méridionnale. On peut y lire des texte de Frédéric Mistral, Achille Mir, Gaston Jourdanne...

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    La Revue méridionale s'arrêtera en plein conflit de la Grande Guerre, vers 1916.

    Sa fin de vie

    Achille Rouquet avait une petite maison "Castel Grazailles" sur la colline de Grazailles au milieu de ses vignes. C'était la campagne où les Carcassonnais se rendaient les dimanches à la belle saison. Peut-être non loin de la rue qui porte depuis 1955 son nom... Quant à sa maison de la rue Victor Hugo, il l'a vendu et a quitté la ville qu'il aimait tant pour rejoindre ses enfants.

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    C'est encore aujourd'hui une mercerie !

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    La maison d'Achille Rouquet, 3 rue Victor Hugo. Avouez encore une fois que la ville pour laquelle il a tant œuvré, le lui rend fort mal. Pas une plaque commémorative ! N'aurait-on pas pu donner le nom de la médiathèque à Achille Rouquet, qui fut le premier à la concevoir ? Dormez braves gens, les animateurs de fiestas veillent sur notre culture !

    Sources

    Jean Amiel / Six Ataciens célèbres / 1929

    Un grand merci à M. Alain Rouquet, petit-fils d'Achille Rouquet

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