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Première guerre mondiale - Page 2

  • Le monument aux morts du Couvent des Capucins retrouve la lumière !

    Le samedi 12 octobre 2002, le Couvent des Capucins dans la rue du 24 février était entièrement rasé et allait laisser place à une résidence immobilière. Vous pouvez à ce sujet consulter ci-dessous l'histoire de cet énorme gâchis.

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    Voici comment les peintures marouflées de Jacques Ourtal et le monument aux morts de la Grande guerre ont été sauvées in-extremis de la destruction.

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    Voilà où en était la destruction quand avec émoi, on entendit: 

    "Il faut tout arrêter, ils vont détruire les toiles de Jacques Ourtal".

    Ne pouvaient-ils pas s'en soucier plus tôt ? Il paraît qu'on avait oublié le grand peintre qu'était Ourtal. Heureusement, L'abbé Didier Escoupérié passait par là, car sans lui... Bon, on dépêcha sur place les services de la DRAC qui ordonnèrent la sécurisation des oeuvres du peintre, marouflées sur les murs que la chute des pierres avait rendus poussiéreuses. La mairie, grâce à Nicole Bertrou, imposa au promoteur qui n'avait cure de ces objets d'art et qui, sans elle, les aurait passé au pilon, de financer le sauvetage. C'est dans des conditions précaires et dangereuses que Andrezej Mielniczek (restaurateur agréé par les Monum), Corinne Calvet et M-C Ferriol ont sorti les toiles posées contre les murs des chapelles et du choeur. Ils ont travaillé sur un échafaudage municipal inadapté, en risquant de prendre des pierres sur la tête à tous moments. Là, où il leur aurait fallu 15 jours, on leur en donna seulement quatre. Malgré cela, les toiles furent mises en lieu sûr avec le concours de la camionnette du père de Corinne. L'essentiel était sauf...

    Que sont devenues les oeuvres d'Ourtal ? Le promoteur les a données (par la force des choses) à l'association diocésaine. La Sainte face a été vendue pour l'euro symbolique a la ville de Carcassonne, qui l'a déposée à l'église St-Vincent. La grande peinture représentant St-François d'Assise est enroulée dans un dépôt, en attendant de lui trouver un point de chute. Les anges et la grande fresque ont été protégés par la commission départementale des objets mobiliers, il y a environ deux ans. Il a été décidé que le monument aux morts serait déplacé dans la chapelle du cimetière St-Michel. Les tableaux sur toile sont à Notre-Dame de l'Abbaye. Quant aux statues, elles ont été données à d'autres congrégations religieuses. C'est selon Corinne Calvet, ce qui a permis de redécouvrir le talent Jacques Ourtal.

    Le Monument aux morts

    Après avoir été acquis pour l'euro symbolique par la municipalité de Jean-Claude Pérez - grâce à l'intervention des abbés Cazaux et Escoupérié - le monument aux morts a été installé dans la chapelle du cimetière Saint-Michel.

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    Il s'y trouve actuellement et nous avons le plaisir de vous le faire découvrir en exclusivité dans son nouvel emplacement. C'est un miraculé qui a échappé aux bombardements de l'abrutissement de quelques incultes.

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    © Jacques Blanco

    Les noms de tous les frères Capucins de France, morts lors de la Grande guerre, sont inscrits sur ce monument. Au-dessus, les toiles du peintre Carcassonnais Jacques Ourtal.

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    © Jacques Blanco

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2015

  • Gustave Motte, un carcassonnais fusillé pour l'exemple en 1915

    Gustave Paulin Raoul Motte est né le 13 septembre 1875 à Marseille. À Carcassonne, où il exerce les fonctions de banquier, on lui doit la construction du Grand hôtel Terminus achevé à la veille de Première guerre mondiale, le 24 juin 1914. Le 2 août 1914, le lieutenant Motte répond à l'ordre de mobilisation générale. Il est affecté au 224e régiment d'infanterie dans la 22e compagnie. En tant que directeur général de l'établissement, les responsabilités ne le quittent pas, il est inquiet de l'avenir de l'hôtel et de ses affaires. Cette situation le ronge au point d'en "perdre la tête".

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    Au coeur du conflit

    Le 30 janvier 1915 à 10 heures, le régiment reçoit un premier détachement du 119e régiment territorial comprenant, en autre, le lieutenant Motte qui est affecté à la 22e compagnie comme chef de section. 

     

     "Le 30, j'ai été dans les bois de Fargny, ma section était à la gauche de la compagnie. J'ai fait ce qu'il fallait faire. Il y a eu des obus pendant la nuit. J'avoue que j'ai eu peur. J'ai pensé à prendre la fuite. J'ai essayé de faire bonne contenance...Le 1e février, j'offrais au sergent-major de l'accompagner à Suzanne. C'était un prétexte...J'ai été saisi par la vue des cadavres. Le capitaine m'en avait montré un certain nombre. Je suis parti des tranchées avec le sergent-major de la compagnie. J'ai visité le poste du commandant. Mon idée dès ce moment était de fuir. J'étais comme fou."

     

      Le 1er février 1915 à 14 heures, le lieutenant Motte quitte l'abri du commandant Porlier pour rejoindre sa section dans les tranchées de premières lignes, au bois de Fargny (Somme). Au lieu de se diriger sur son poste de combat, le prévenu se dirige sur Suzanne. Pendant une partie du trajet, il est accompagné par le sergent-major Thibaut qui allait toucher le prét de sa compagnie et lui fait quelques confidences sur le but de son déplacement. Il voulait, dit-il, retrouver une somme de 5000 francs perdu par lui soit à Vaux, soit à Suzanne ou peut-être encore déposée par mégarde dans sa cantine. Arrivé au village, le lieutenant rencontre et discute quelques instants avec le sous-lieutenant Chanal. Depuis ce moment, le lieutenant Motte n'est plus apparu et nul ne sait où il se trouve. Ne voulant pas être seul, le lieutenant se rend à Lyon et à Annonay pour chercher des amis. Il passe par Lourdes pour avoue-t-il passer à l'étranger. Il poursuit sa route à Hendaye, va à Carcassonne voir sa femme et sa fille (âgée de 11 ans). Ne voulant pas être arrêté, le lieutenant Motte part précipitamment sur Marseille où il resta 48 heures. Ensuite il se rend à Amiens en passant par Limoges. Après avoir traversé plusieurs autres villes, le prévenu se rend à Rouen ; il rencontre le général Gorrau. 

     

    Jugé pour abandon de poste

    en

    présence de l'ennemi

     

    Le 17 avril 1915, le conseil de guerre de la 53e division d'infanterie, séant à Bray-sur-Somme (Somme) condamne, à la majorité de quatre voix contre une à la peine de mort. Un médecin atteste que le prévenu est dépressif, au bout du rouleau. Le conseil de guerre ne tient pas compte du diagnostic. Le lendemain, le condamné écrit une lettre au général Berthelot commandant de la 53e division d'infanterie pour plaider sa cause.

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    ©mémoiresdeshommes.org

     

    "Je suis absolument anéanti à l'idée que la peine de mort me soit appliquée. J'ai commis le crime qui m'est reproché dans des conditions que je n'ai cessé d'affirmer avoir été indépendantes de ma volonté. Plus tard la raison me revenant enfin ,e sui venu volontairement répondre de mes actes persuadé que dans une certaine mesure il m'en serait tenu compte. J'ai l'honneur, mon général, puisque mon sort est en vos mains, de vous adresser cette suprême supplique tendant à m'éviter cette fin d'ignominie qui frapperait en même temps des innocents...Dans la vie j'ai lutté et souffert beaucoup, mon passé est sans tâche et il a fallu que sois victime des conséquences de cette horrible guerre...Laissez-moi mon général au moins une chance de me réhabiliter... "

     

    Le général Berthelot ne tient pas compte de cette missive, car le jour même il ordonne que l'exécution doit avoir lieu immédiatement.

     

     L'exécution

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    Le 18 avril 1915 à 19 heures, à Bray-sur-Somme, le lieutenant Motte est atteint de 12 blessures par balles de fusil. On peut admettre que 4 au moins de ces blessures ont entraîné la mort immédiate comme le signifie le docteur Joseph Berthet médecin au 205e régiment d'infanterie. Le lieutenant est inhumé en la nécropole nationale à Bray-sur-Somme, tombe militaire n°650. "Condamné à la peine de mort pour abandon de poste en présence de l'ennemi par le Conseil de Guerre de la 53e Division d'Infanterie aux armées le 17 avril 1915 (jugement n°101). Passé par les armes le 18 avril 1915 à 15 heures devant les troupes à Bray s-Somme"

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    Le journal de marche et des opérations du régiment nous renseigne sur le déroulement de la journée du 18 avril. À 15 heures 20, l'ordre de suspendre l'exécution est tombé. Est-ce à ce moment que le général Berthelot a lu la lettre du condamné ?

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    Merci à Patricia Guinard pour l'ensemble de ce travail remarquable.

    Note du blog

    Le lieutenant Motte est mort à l'âge de 39 ans sans avoir jamais revu sa femme et sa fille. Il a été condamné également à la dégradation militaire et à l'obligation pour sa famille, de payer les frais engagés par l'état pour la procédure de jugement. En octobre 2014, l'armée française a comptabilisé 1008 fusillés pour l'exemple lors du conflit de 1914-1918, dont 82 sans jugement. Le 20 décembre 2012, le sénateur communiste Guy Fischer présente une proposition de loi visant à réhabiliter les fusillés pour l'exemple.

    "Les auteurs du texte observent en effet que "malgré les conditions exceptionnelles dans lesquelles ont agi - ou refusé d'agir - ces hommes, souvent très jeunes, l'absence de toute disposition de réhabilitation persiste à les faire considérer comme des lâches ou des traîtres, flétrissant ainsi leur mémoire et jetant l'opprobre sur leurs descendants".

    Aussi proposent-ils de "réunir enfin en une seule et même mémoire apaisée tous ceux qui, durant cette guerre, sont morts pour la France", pour "[rendre] justice à tous ceux, frères de combat, qui ont payé de leur personne et [permettre] enfin que l'ensemble des morts de la Grande Guerre réintègre la mémoire nationale".

    L'article unique de la proposition de loi prévoit également que "la Nation exprime officiellement sa demande de pardon à leurs familles et à la population du pays tout entier", que "Leurs noms sont portés sur les monuments aux morts de la guerre de 14-18" et que "la mention "mort pour la France" leur est accordée". (www.senat.fr)

    Le texte est rejeté par le Sénat le 19 juin 2014, après que le gouvernement a émis un avis défavorable.

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine / 2015 

  • Orphelin de la Grande guerre

    Comme beaucoup d'enfants après la grande guerre, mon grand père s'est retrouvé sans papa au sortir de ce terrible conflit. La patrie lui avait arraché à 9 ans l'affection d'un père que nul ne remplaça. Le plus âgé de ses trois frères, à 17 ans a du prendre en main la menuiserie dont l'activité était avant guerre si florissante. Mon arrière grand-mère quant à elle, veilla à asseoir un autorité envers ses garçons qui jusque là était à la charge du père. Dans ce contexte si perturbé l'école resterait-elle un vecteur de réussite où les plus doués pourraient envisager un meilleur avenir? Quand on a 10 ans en 1918, comment traduit-on la perte d'un être cher dans les résultats scolaires? Par chance, j'ai retrouvé dans le grenier les cahiers de dessins de mon grand-père de cette époque...

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    Ce dessin parle de lui-même. A noter, l'appréciation du maître dans le coin supérieur gauche...

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    Le 30 juillet 1918, l'élève Martial Andrieu se voit décerner un Billet de satisfaction pour son bon travail des mains de M. Cazemajou, instituteur à Villalbe.

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