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Portraits de carcassonnais - Page 20

  • Mgr Jean Joseph Pays (1882-1951), évêque de Carcassonne

     Né le 7 janvier 1882 à Julos (Hautes Pyrénées), Jean Joseph Pays n'avait pas été élevé avec une cuillère en argent dans la bouche. Ses parents étaient au contraire des travailleurs de la terre vivant très modestement, mais suffisamment pour arriver à nourrir dix enfants : "Ma première éducation familiale fut plutôt austère. Nous étions nombreux et plus riches de traditions honorables et chrétiennes que des biens de la fortune. Nos parents vénérés nous donnèrent en particulier l'exemple du travail, et de bonne heure aussi nous en firent prendre l'habitude. Notre père aimait à rappeler avec une pieuse confiance qu'il était né le même jour que Bernadette, le 7 janvier 1844. Lorsque j'eus fait ma Première Communion le 15 août 1892, M. l'abbé, comme nous appelions le pasteur de la paroisse, me demanda si je voulais étudier pour devenir prêtre. On fut bien vite d'accord, M. l'abbé, mes parents et moi-même." Une vocation familiale, puisque son frère sera le supérieur de la Congrégation de religieux attachés à la grotte de Lourdes.

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    Jean Joseph Pays en 1940

    Le 9 juillet 1905, après des études au Séminaire Saint-Louis des Français à Rome, Jean Joseph Pays est ordonné prêtre. Directeur du Grand Séminaire de Tarbes, sous l'épiscopat du cardinal Gerlier, Primat des Gaules et archevêque de Lyon, l'abbé Pays est nommé évêque de Carcassonne par le pape le 16 août 1932. Son prédécesseur Mgr Portes prendra ses fonctions à l'archiépiscopat d'Aix-en-Provence.

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    Sacré le 7 octobre 1932 dans la Basilique du Rosaire à Lourdes, Mgr Pays est intronisé dans la cathédrale de Carcassonne le 27 octobre 1932. La République l'honore en 1949 en lui décerna la légion d'honneur, épinglée par le préfet de l'Aude M. Picard, en présence du Dr Philippe Soum, maire de la ville. Très vite, le nouvel évêque s'attache à connaître l'ensemble du département, visitant jusqu'à 8 localités par jour. En 1935 : 66 confirmations et 130 visites canoniques de paroisses. En 1936 : 85 confirmations et 120 visites. En 1937 : 69 confirmations et 130 visites. Même malade, il a tenu jusqu'en décembre 1950 : consécration de la cathédrale en novembre 1949, pèlerinage à Rome en mai 1950, pèlerinage diocésain à Lourdes en juillet, retraites pastorales en septembre, triduum de la Bienheureuse Javouhey en novembre à Limoux, ordination, etc. Concernant ses œuvres pour le département : Réorganisation des collèges de Carcassonne et de Narbonne, fondation de la Manécanterie Notre-Dame et de l'orphelinat Notre-Dame de l'Espérance, aménagements du Grand Séminaire et de la Maison de Béthanie.

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    Mgr Pays sur son lit de mort

    Le lundi 18 juin 1951 Mgr Pays s'atteint subitement à l'évêché à 8 heures du matin. Carcassonne va alors lui faire des obsèques grandioses, certainement à la dimension de ce personnage d'église. Elles ont lieu le jeudi 21 juin à 9h30, présidée par Mgr Saliège, archevêque de Toulouse. 

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    A travers les rues du centre-ville, le cortège s'ébranle, comme ici place Carnot. Une foule immense le salue sur son passage. Dans la cathédrale, on remarquera la présence des R.P abbés des Cisterciens de Fontfroide et Saint-Michel de Cuxa, des Bénédictins d'En Calcat, des Trappistes de Sainte-Marie-du-désert. Les Vicaires généraux Rivière et Boyer accompagnés du Chancelier Cazemajou, aident le services religieux célébré par Mgr Garonne. Du côté des autorités civiles : MM. le préfet Picard, le secrétaire de préfecture Alexis Fabre, l'abbé Gau (député), Dr Henri Gout (ancien député), Francis Vals (Président du Conseil général), Itard-Longueville (Maire), etc. Les honneurs militaires sont rendus par un détachement du 24e R.I coloniale.

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    La tombe de Mgr Pays dans le chœur de la cathédrale St-Michel

    Le corps de l'évêque fut déposé dans la crypte du chœur le 22 juin 1951 à 16 heures. Il repose aujourd'hui aux côtés de ses illustres prédécesseurs et successeurs.

    Sources

    Notes, synthèse et recherches / Martial Andrieu

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  • Ce fils d'ouvrier Carcassonnais qui chanta au Métropolitan Opera de New-York

    Dans la famille Rousselière on ne roulait pas sur l'or, tout au plus manipulait-on la fonte. Père de treize enfants, Antoine Rousselière et son épouse Jacquette Artozoul n'avaient guère les moyens d'offrir des cours de chant à leur fils cadet. D'ailleurs, aucun d'entre eux ne fut en mesure de déceler chez Charles cette voix exceptionnelle qui le fit monter sur les plus grandes scènes d'opéras du monde.

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    Charles Rousselière 

    (1875-1950)

    Charles Rousselière naît le 17 janvier 1875 à Saint-Nazaire d'Aude. Dernier d'une nombreuse fratrie, c'est à Carcassonne où son père occupe le poste d'ouvrier dans l'une des fonderies de la ville, que le jeune Charles va s'émanciper. Dans la capitale audoise, le futur ténor fait entendre quelques fois sa voix, mais personne chez nous ne voulut aider l'éclosion de ce talent. A la faveur d'un voyage en Algérie, département dans lequel les pauvres de la ville allaient dépiquer la vigne, la famille s'installe à Sidi-Bel-Abès. Charles Rousselière va être pris en main par un dénommé Maurin. La municipalité lui octroie une bourse et l'envoie étudier à Paris. Au Conservatoire national de musique, il a pour professeurs Vergnet (chant), Girardot (opéra) et Achard (opéra-comique). En 1899, il obtint un second accessit de chant et un second prix d'opéra. Il fut aussitôt engagé à l’Opéra et débuta dans Samson et Dalila avec un succès qui le plaça d’emblée au nombre des artistes en vue et qui, ensuite, ne s’est pas démenti.

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    Rousselière dans Samson de Camille Saint-Saëns

    Sa voix exceptionnelle et ses dons de comédie seront les moteurs d'une rapide ascension dans le métier. Mais, Rousselière possède également la rare faculté à cette époque de chanter en Anglais et en Italien. En France, tous les opéras étrangers étaient traduits. C'est cet atout supplémentaire qui permit au ténor Carcassonnais de franchir l'Atlantique. Ainsi, après sept années passées à l'opéra de Paris, le voilà engagé au Metropolitan Opera de New-York. Il était le seul à ne pas être italien dans la troupe.

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    Adulé, Charles Rousselière reçoit des cadeaux par milliers et l'on se sert de son image pour des publicités dont le cacao Poulain. Un lion lui fut même offert qu'il donna au zoo de Vincennes. Interprète divin des œuvres de Richard Wagner, Guillaume II lui décerna une décoration. En 1914, il la lui renvoya avec l'expression de son profond mépris. Au cours de l'une de ses tournées en Europe, le compositeur Gustave Charpentier vint le chercher à Barcelone pour lui demander créer Julien, son nouvel opéra. Le contrat fut signé entre Barcelone et Carcassonne. C'est dans cette dernière qu'il avait pour cousins MM. Falcou et Artozoul. Le premier était imprimeur, le second marchand d'articles de pêche dans la rue de la gare. 

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    Feodor Chaliapine

    (1873-1938)

    Revevant d'Espagne après y avoir chanté, Rousselière amena la grande basse Russe Féodor Chaliapine à Carcassonne déjeuner chez les Falcou. Que reste t-il de tout cela ici ? Rousselière ne fut jamais convié à chanter dans le Grand théâtre de la Cité. Si le monde entier, connut Rousselière, Carcassonne ne s'y intéressa sûrement pas. C'est aux arènes de Béziers qu'il créa en 1900 Prométhée, l'opéra de Gabriel Fauré.

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    On pourra lire cette biographie parue chez Edilivre en janvier 2017. On n'y parle pas de Carcassonne, mais le mérite t-elle vraiment ? Vous trouverez également sur Youtube de nombreux enregistrement d'époque de Charles Rousselière : Samson et Dalila, La juive, Lohengrin, Manon, etc.

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  • François, Pierre Milhet (1881-1949), député de l'Aude

    François, Pierre Milhet est né à Carcassonne le 9 avril 1881. Fervent défenseur de la laïcité, son premier mandat est celui de Conseiller municipal de Carcassonne. Sa profession d'Instituteur ne le dispense d'aller défendre la patrie durant la Grande guerre, dont il reviendra amputé du bras gauche. Il recevra la Médaille militaire et la Croix de guerre pour ses faits d'arme et prendra la présidence des mutilés de l'Aude.

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    François Milhet est élu la première fois comme Député de l'Aude le 16 novembre 1919 sur la liste de la Fédération d'Union économique, agricole, démocratique et sociale. Il siège comme élu du Parti Radical Socialiste. Lors de son mandat, il défend la Société des Nations (ancêtre de l'ONU) dont il souhaite des pouvoirs étendus. A L'Assemblée nationale, il est membre de la commission des armées et des pensions militaires. Il veille également sur le budget des travaux publics afin que le Canal du midi n'y soit point oublié. Ses prises de positions contre le communisme pour défendre la propriété individuelle, sont radicales. François Milhet fera un second mandat le 11 mai 1924 puis se retira de la vie politique après celui-ci en 1928. Il mourra à Carcassonne le 16 octobre 1949 à l'âge de 68 ans.

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    La maison de François Milhet dans laquelle sa sœur donnait des cours de piano ; elle est située sur la place Marcou dans la cité médiévale.

    Sources

    Dictionnaire des parlementaires (1889-1940)

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