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Églises et lieux de culte - Page 7

  • Les statues de la vierge cachées ou disparues de la Bastide Saint-Louis

    La vierge du Saint-Suaire

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    A l'angle de la rue Pinel et de la rue de Verdun se trouve une élégante niche. Au XIVe siècle, il y avait à cet endroit l'oratoire du Saint-Suaire et la statue qui l'ornait était appelée "La vierge du Saint-Suaire". Cela n'a rien d'étonnant puisque les R.P Augustins conservaient dans leur couvent, un suaire sensé avoir enveloppé le corps du Christ. Ce drap attirait une foule de pèlerins à Carcassonne et Louis XIV en personne visita le couvent des Augustins à cet effet. Le suaire a été conservé ; il se trouve dans le trésor de la cathédrale Saint-Michel. Vous ne le verrez jamais, car le curé desservant le garde pour lui. S'il avait un tant soit peu le sens du commerce, ce suaire pourrait à lui seul faire des miracles. Comme par exemple, recueillir des fonds pour la restauration de l'église des Carmes. On vénère bien le suaire de Turin ; celui de Carcassonne n'a rien à lui envier.

    Revenons à cette statue, car elle a une histoire... En 1568, pendant la première période des luttes entre catholiques et huguenots, elle fut un jour trouvée de bon matin dans le ruisseau. Elle était mutilée et souillée de boue. Les catholiques crièrent à la profanation, et traitèrent les huguenots d'iconoclastes. Ils prirent les armes et les attaquèrent, non seulement dans les rues mais aussi dans leurs demeures. Il y eut des morts et des blessés. A la suite de ce pugilat, on organisa une grande procession en expiation de la profanation qu'on reprochait aux disciples de Calvin. Elle se termina par la pose d'une nouvelle statue dans la niche. Qu'est-elle devenue ? Mystère...

    La statue de la Merci

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    Au n° 22 du boulevard de Varsovie, cette maison est appelée communément "Maison de la vierge". Elle marque l'emplacement du couvent des pères de la Merci. Ces religieux recueillaient les aumônes pour délivrer les catholiques esclaves des Barbaresques.

    Notre-Dame du Sauveur

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    A l'angle de la rue de Verdun et de la rue Chartrand, on distingue une magnifique statue en marbre blanc. Le sculpteur serait Barata fils, à qui l'on doit la fontaine de Neptune de la place Carnot. Monsieur H. Bourbon était propriétaire de cette maison ; il acheta cet oeuvre d'art et la fit placer à cette niche qui abritait autrefois la statue votive de Notre-Dame du Sauveur. Celle-ci avait été placée à cet endroit dans un oratoire, afin de matérialiser l'emplacement de l'ancienne église du N-D du Sauveur qui fut supprimée lors de la construction de l'Officialité au XIVe siècle. Le magasin - aujourd'hui, la Ferme - s'est très longtemps appelé "A la vierge". Les vieux Carcassonnais le nomment encore ainsi.

    Notre-Dame de Lourdes 

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    A l'angle de la rue du 4 septembre et Jules Sauzède, dans le quartier dit "de l'artichaut" on distingue une statue dédiée à Notre-Dame de Lourdes. Ce lieu de dévotion était régulièrement fleuri, ce qui bien sûr n'est plus le cas. En dessous, se trouvait la fontaine de l'artichaut.

    Sainte-Eulalie

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    Au Moyen-âge, la commanderie de Saint-Eulalie occupait ce terrain. La vierge que l'on aperçoit dans une alcôve de la façade de Monoprix se trouvait à l'angle de cette rue, dans un bâtiment aujourd'hui détruit. L'immeuble actuel date de la fin du XIXe siècle ; c'était le Bazar Combéléran. La statue a été sauvée et ainsi déplacée.

    Notre-Dame de Pitié

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    Provenant de l'église de Peyriac-Minervois, la statue de Notre-Dame de Pitié fut vendue par un antiquaire à Mme Delteil - épouse du Dr fondateur de la clinique. Cette vierge ornait le jardin de l'établissement - aujourd'hui, maison de retraite Montmorency. On la plaça à l'intérieur du bâtiment pour la protéger. 

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    Cette statue se trouve dans l'église Saint-Vincent. Madame Delteil en avait fait don à l'abbé Jean Cazaux.

    Source

    Le culte de Notre-Dame à Carcassonne / Louis Cros / 1978

    Cette brochure dactylographiée de 30 pages et jamais éditée, a été sauvée par mes soins de la décharge publique. Louis Cros fait partie de ses passionnés Carcassonnais, auxquels on n'accorde aujourd'hui aucune reconnaissance. Pourtant, leurs travaux auront fait considérablement avancer la connaissance du patrimoine de notre ville. Nous ne sommes tous que les dépositaires d'un héritage...

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2016

  • Quand la ville rasa les vestiges de l'église des Augustins en 1991

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    Dans la rue des Etudes, ce bâtiment de couleur saumon du plus bel effet architectural, a écrasé l'abside de l'église des Augustins fondée au XIIIe siècle. Suite à la mise au jour de ces vestiges lors de la destruction d''immeubles au numéros 43 et 45 de la rue des Etudes, des chercheurs alertent immédiatement M. Pellissier - Architecte des Bâtiments de France - et M. Massy - directeur des Antiquités. Les travaux de démolition avaient déjà endommagé une partie de l'abside. C'est donc en urgence que les scientifiques sont intervenus ; on peut les remercier.

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    © Patrick Mangin

    Ce que l'on a détruit sans autre forme de procès

    Des structures visibles après les premiers travaux, il restait : 

    - Le mur sud de l'abside conservé sur une élévation de 6,50 m comprenant une niche ogivale en parfait état.

    - Le contrefort sud-est, conservé sur la même hauteur

    - Le mur nord-est de la nef

    - un reste de mur nord de l'abside

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    © Patrick Mangin

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    Les sépultures

    Dans cette partie du choeur, une douzaine d'individus ont été prélevés. Cela représente une petite partie de l'ensemble des inhumations car seulement 50 % du choeur a pu être fouillé. Il semble qu'il y ait eu des ossements dans la partie superficielle déjà décaissée par la pelleteuse avant l'intervention des archéologues. La plupart des sépultures avaient été ensevelies dans des cercueils et les squelettes portaient au doigt des bagues en métal précieux. Ces objets ont peut-être été entreposés dans un dépôt du service de l'archéologie à Carcassonne. Il est bien dommage pour les Carcassonnais que notre ville n'envisage pas la construction d'un musée archéologique, dans lequel figureraient tous ces objets de fouilles. L'abside a été rasée après les fouilles malgré la demande des chercheurs ; on aurait pu simplement la préserver sous une dalle vitrée.

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    Les restes de l'abside

    Une statue polychrome

    Un fragment de statue polychrome a été versé au Musée des Beaux-arts. Qu'est-il advenu de lui ? Se trouve t-il dans une vitrine parmi les collections permanentes ou en réserve ? 

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    Plan de 1729

    Ce qu'il reste de visible

    Le couvent des Augustins s'étendait tout le long de la rue de Verdun. On peut encore en voir des vestiges dans les différents immeubles. Sur cette photo aérienne de 1954, nous avons dessiné grossièrement l'emprise de l'église des Augustins. Il faudrait ajouter le cloître et les bâtiments conventuels et nous aurions la dimension de ce site.

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    Dans l'un d'entre eux, une partie de l'ancienne nef fut transformée en jardin (point rouge). Dans la boucherie Safon : un bénitier,  un morceau de rosace et d'une porte en ogive sur l'ancien mur ouest de l'église.

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    © Le 104

    Le restaurant bio "Le 104", rue de Verdun, est installé dans la nef de l'église des Augustins

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    © Jacques Blanco

    Dans le magasin Bio-Vivre - 104, rue de Verdun - les vieilles pierres de la nef de l'église des Augustins (XIIIe siècle) témoignent encore de ce riche passé religieux.

    C'est là que le roi Louis XIV en 1660 s'arrêta  pour assister à la messe avant d'épouser l'Infante d'Espagne. Cette église abrita également la relique du Saint-Suaire sensée avoir recouvert le corps du Christ. Elle se trouve actuellement conservée à l'abri des regards dans la cathédrale Saint-Michel.

    Deux de nos articles à lire

    http://musiqueetpatrimoinedecarcassonne.blogspirit.com/archive/2015/09/03/le-saint-suaire-de-carcassonne-213786.html

    http://musiqueetpatrimoinedecarcassonne.blogspirit.com/archive/2015/09/02/le-voyage-de-sa-majeste-le-roy-louis-xiv-a-carcassonne-en-16-213768.html

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  • L'esclavage des Chrétiens par les Barbaresques du XIIIe au XVIIIe siècle

    Voilà encore un épisode méconnu de notre histoire... Au Moyen-âge et jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, la mer Méditerranée n'était qu'une vaste étendue de pirates qui en avaient fait un vaste lac musulman. On les appelait les Barbaresques venant du mot Barbare qui a donné ensuite, celui de Berbères. Sur la côté Barbaresque ainsi dénommée, s'étendant de l'ouest de l'Egypte au Maroc, on s'adonnait à un marché aux esclaves des blancs retenus captifs. Les maghrébins retenaient hommes, femmes et enfants que les pirates leur avaient procurés en pillant les navires et lors de raids sur les villes côtières d'Espagne, du Portugal, de France, etc... Pour exemple, on citera le sac de Baltimore en Irlande, au cours duquel les pirates s'empareront de la toute la population. On estime à 1 290 000 le nombre d'européens réduits en esclavage entre le XVIe et la fin du XVIIIe siècle. La plupart des capitaines des galères n'étaient pas des maghrébins, mais des européens convertis à l'Islam. Les esclaves sexuelles pouvaient gagner leur affranchissement à condition de se convertir à l'Islam et de faire des enfants.

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    Esclaves Chrétiens à Alger

    Les navires de commerce Américains naviguant dans cette zone, commencèrent à subir à partir de 1783 le pillage, la capture des équipages et leur vente sur les marchés aux esclaves. Une douzaine de bateaux furent ainsi saisis en 1793. C'est depuis cette date que les Américains décidèrent la construction de navires de guerre afin de combattre ce type de trafic en Méditerranée. Afin de récupérer leurs citoyens, les états devaient payer une rançon ; c'est dans ce but que l'US Navy mit fin petit à petit à cette pratique. Les pays européens continuèrent à payer jusqu'en 1830. Précisément à partir du moment où la France se mit à conquérir les territoires musulmans bordant la Méditerranée. C'est le début de la colonisation de l'Algérie.

    L'Ordre de la Merci

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    Rachat des Chrétiens captifs

    En 1218, le marchand drapier Pierre Nolasque né au Mas-Sainte-Puelle dans l'Aude, fonde à Barcelone l'Ordre de Notre-Dame-de-la-Merci, afin de racheter les Chrétiens tombés aux mains des maures et réduits en esclavage. En Espagne, l'Ordre s'appelle Orden de la Merced. Ce n'est pas le premier chronologiquement constitué ; l'Ordre de la Sainte-Trinité et de la Rédemption des captifs l'a précédé. On retrouve son existence à Carcassonne en 1739, lorsque Alexis Roques notable à Villalbe, en devient un des marguilliers. Les Mercenaires, outre les voeux de chasteté, de pauvreté et d'obéissance, s'engageaient à se livrer en otage si besoin, pour délivrer un captif.

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    Peu à peu, l'Ordre perdit son caractère militaire pour devenir un ordre missionnaire d'évangélisation du Nouveau monde. Il s'établit au XIIIe siècle à Carcassonne sur l'emplacement de l'actuel collège de Varsovie et devient le Couvent de la Merci. Dans le réfectoire de cet établissement subsistent des voûtes témoins de l'ancien couvent. Si l'Ordre de la Merci ne recueilla plus d'aumônes à Carcassonne après le Moyen-âge, il semblerait que l'Ordre des trinitaires et de la Rédemption des captifs perdura jusqu'à 1780.

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    On s'interrogera sur la présence de Notre-Dame-de-l'esclavage à l'intérieur de l'église Saint-Vincent. La priait-on pour ramener les captifs Chrétiens des Barbaresques ? A Bordeaux, on faisait des dévotions à Notre-Dame-de-l’Esclavage jusqu'à la Révolution (Cf. Saugera, Bordeaux Port négrier, p. 319) 

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