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  • Ivan Messac, sa sculpture est digne d'Éloges à l'aéroport de Carcassonne

    Depuis 31 ans, cette oeuvre en acier massif, lourde de douze tonnes, ne représente pour le passant qu'un morceau de ferraille rouillé. S'est-on seulement demandé ce qu'elle fait à cet endroit et comment est-elle arrivée là ? Voilà tout le problème des objets d'art sur l'espace public, lorsqu'ils sont dépourvus de toute indication. Nous nous sommes donc mis en quête de retrouver des informations. Un article de journal paru dans La dépêche en 1992, a permis de lever le voile sur une partie de cette énigme. Il s'agit d'une oeuvre du sculpteur français Ivan Messac baptisée Éloges. Don de l'État à la Chambre de Commerce et d'Industrie de Carcassonne, elle fut réceptionnée au cours d'une cérémonie en présence de Jacques Talmier (président de la CCI), Raymond Chésa (Maire) et Victor Convert (préfet de l'Aude). Inutile de préciser que les brocards ne tardèrent pas à la caricaturer, n'y voyant qu'une vulgaire tranche de gruyère. 

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    © magcentre.fr

    Ivan Messac, artiste plasticien

    Ivan Messac est né à Caen en 1948. Au moment de l'inauguration de son oeuvre à Carcassonne, il vient d'obtenir le Prix Léonard de Vinci pour ses réalisations en marbre. Le reste de sa biographie étant parfaitement documenté sur Wikipédia, inutile d'en reproduire un copier-coller dans cet article. En revanche, nous avons contacté l'artiste directement par téléphone afin qu'il réponde à nos interrogations. Une heure pendant laquelle cet homme courtois nous a appris bien des choses sur son oeuvre.

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    La sculpture a été déplacée à proximité du rond-pont de l'aéroport

    A l'âge de 20 ans, Ivan Messac avait fait son entrée à la Cité des Arts à Paris ; elle lui avait attribué un atelier pour ses travaux. A l'occasion du 25e anniversaire de cette institution, il devait être choisi afin de réaliser une sculpture monumentale. L'artiste stylisa des formes ou profils de visages, à partir de dessins vectoriels ; le tout devant être découpé au chalumeau dans 30 centimes d'épaisseur d'acier massif. Il fit appel à l'ancienne entreprise sidérurgique Creusot-Loire pour la réalisation de sa sculpture. Celle-ci se trouva exposée pendant trois mois sur le parking de la Cité des Arts à Paris, au cours desquels on lui demanda de la récupérer. Ivan Messac proposa d'en faire don au Ministère de la culture et après bien des péripéties, François Baret de la Direction des Arts Plastiques finit par lui trouver une destination. Durant son passage à la préfecture de l'Aude, Victor Convert se prit de passion pour l'art contemporain. C'est grâce à l'action de ce préfet que Carcassonne disposât d'autant de sculptures sur l'espace public.

    Éloges — c'est son nom — fut donc transporté par l'entreprise DEMEX de Roland Alvaro à Carcassonne. Son titre rappelle le souvenir et le courage du grand-père de l'artiste, l'écrivain-résistant Régis Messac, envoyé en déportation en 1943. Cette opération ne coûta pas un centime à la collectivité ; elle n'en rapporta pas davantage à l'artiste. Si vous vous dirigez vers Montréal-d'Aude, en passant devant l'aéroport... Songez qu'il ne s'agit pas que d'un morceau d'acier. 

    Merci à M. Ivan Messac

    https://ivanmessac.com

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  • Charles Henri Combes (1912-2002), fondateur de l'ASC Athlétisme

    Détronant l'Atacienne et l'Avenir, les deux sociétés Carcassonnaises ancestrales, Charles Henri Combes fonda en 1934 l'Association Sportive Carcassonnaise d'Athlétisme. L'accouchement ne se fit pas sans mal, puisqu'il s'agit d'une scission de licenciés à l'Atacienne désirant voler de leurs propres ailes. Né le 18 juillet 1912 à Carcassonne, Combes s'entoura de quelques uns comme Blaché, Julien Gros et René Rauly afin de mener à bien son projet. Le 22 juillet 1934, l'Atacienne porta réclamation devant la Fédération Française d'Athlétisme et de Basket-Ball. Le motif ? Combes fut accusé d'avoir commis un faux pour obtenir la dissolution de l'Atacienne et, comme conséquence, la mutation des athlètes en faisant partie pour l'AS Carcassonnaise. Le bureau de la FFA proposa la radiation de Charles Henri Combes. Seize athlètes mutés irrégulièrement à l'ASC auront leurs licences annulées et devront être engagés d'office pour l'Atacienne avec Camille Renard, André Wrobel, Marcel Fraysse, Edouard Cassignol, Louis Blaché, Jean Murgui, Julien Thibon et Pierre Cormary. Les hérétiques désignés pour le bucher étaient Marcel Vila, Edouard Constancio, René Lafitte, René Rauly et Julien Gros. 

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    Championnat de France par équipes à Carcassonne en juillet 1941

    On n'entendit bientôt plus parler de l'Atacienne. Combes entraîna les athlètes du sprint et de la hauteur, avec succès. En 1962, l'ASC revint victorieuse des Championnats de France par équipes et remporta le droit d'évoluer en division nationale avec le Racing Club de France. Jean-Pierre Boccardo devint Champion de France du 100 mètres et fut sélectionné pour les J.O de Tokyo. Il se qualifia pour le 400 mètres en quart de finale en 46''34. Que ne dirions nous pas sur Patrick Malrieu qui courut avec Guy Drut ? Son palmarès : 8 fois champion de France du 110 mètres haies et 3e des Championnats du monde en 1970.

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    Charles Henri Combes entra au Comité directeur de la FFA et assura la présidence de la ligue Languedoc-Roussillon entre 1978 et 1983. Il est décédé à Carcassonne le 19 décembre 2002. Une plaque a été installée au stade Albert Domec en son souvenir.

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  • René Descadeillas (1909-1986), conservateur de la bibliothèque municipale

    Paul René Jean Descadeillas naquit à Moissac dans le Tarn-et-Garonne le 7 mars 1909, où son père enseignait au collège de cette ville. Deux ans plus tard, en raison de la mutation de ce dernier au lycée de Carcassonne, la famille vint s’établir dans la capitale audoise. La Grande guerre enleva son père en 1915 à l’affection des siens. Sa veuve ouvrit une petite librairie, 37 rue de la République, et René fut adopté par la Nation. Elève brillant au lycée, il poursuivit ses études à la faculté Toulouse où il obtint une licence en histoire et géographie puis un doctorat en histoire moderne.

    A l’âge de 23 ans, il devint le secrétaire d’Albert Sarraut, le directeur de la Dépêche du Midi à Toulouse aux attaches Carcassonnaises. Deux ans plus tard, Descadeillas rédige des articles politiques remarqués dans le journal radical-socialiste « La démocratie ». Il en demeura le correspondant pendant dix-sept ans. Il fréquente des amis de lycée comme René Nelli et participe aux soirées littéraires dans la chambre de Joë Bousquet.

    Collectionneur d’armes du Premier Empire, conférencier et écrivain, il fit partager son savoir au sein de la Société des Arts et des Sciences de Carcassonne. Après la Libération, la municipalité radicale de Carcassonne le nomma le 1er janvier 1950 comme Conservateur de la bibliothèque municipale, puis Conservateur du musée des beaux-arts en 1964 afin de remplacer René Nelli. A chaque fois, René Descadeillas fit autorité dans la charge qu’on lui confia. Longtemps, on le considéra comme le plus grand conservateur de notre ville. Sans faire offense à la mémoire de Nelli, Descadeillas remit en ordre un musée qu’il trouva dans un bien triste état. 

    descadeillas

    Spécialiste de l’affaire du trésor de l’abbé Saunière à Rennes-le-château, il finit par publier un ouvrage pour tordre le cou à des historiens épris d’ésotérisme. Ceci ne lui valut pas que des amis, mais Descadeillas ne s’embarrassait pas quand il était convaincu d’avoir raison. D’ailleurs, ce livre lui vaudra en 1975 le Prix Toutain, décerné par l’Académie française. Retraité de ses fonctions de conservateur de la bibliothèque municipale, il garda néanmoins celles du musée jusqu’en 1980. René Descadeillas, que tout le monde à oublié à Carcassonne, disparut le 22 avril 1986. Peut-être avait-il été le dernier d’une génération d’érudits, issus de ce lycée de la ville qui fit tant de têtes bien pleines : Gaston Bonheur, Fonvieille-Alquier, René Nelli, Ferdinand Alquié, etc.

    René Descadeillas sur Antenne 2 en 1973 à propos de Rennes-le-Château

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