Il m'arrive certaines fois de songer qu'il vaudrait mieux que je ne sache rien, à défaut de fermer les yeux sur l'inexorable détérioration de notre patrimoine historique. En vérité, c'est plus fort que moi. Mon oeil, attiré par une porte entrouverte, ne peut s'empêcher d'encourager mon pied à en pousser l'accès. Une fois dans la place, il n'est pas rare que l'engouement se trouve ébranlé par une bien triste découverte. Pénétrons par le porche d'un ancien hôtel particulier du XVIIIe siècle situé dans la rue Victor Hugo n°14. Il s'agit de l'hôtel Boulhonnac, photographié par Jean-Louis Bonnet dans son livre La bastide en poche, publié en 2007.
Depuis la cour intérieure, on accédait par un superbe escalier aux appartements d'un riche marchand drapier. Monsieur Bonnet indique qu'il date du XVIIe siècle.
Voici donc l'escalier photographié en 2007, mais depuis... Depuis des squatters sont passés par là. Le derrière d'une maison de la rue Tomey donnant dans la cour menace de s'effondrer ; la ville a dû prendre un arrêté de péril imminent à l'encontre du propriétaire. La commune a acquis l'ancien hôtel particulier.
Voici le résultat en 2025, soit 18 ans après. Les entrées des trois grands arcs ouvrant sur l'escalier ont été murés avec des briques. On vient d'installer des tirants afin que le mur d'en face ne s'écroule pas. Que fait donc la commune de l'ancien hôtel particulier, à deux pas de la place Carnot ? Ce n'est hélas pas un cas isolé à l'intérieur d'une bastide classée en secteur sauvegardé depuis 1995.
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Commentaires
Merci pour cette information. C'est désolant, pourquoi avoir racheté ce monument historique pour le massacrer ? Ne valait-il pas mieux laisser un particulier le rénover et éventuellement l'ouvrir à la visite ?
De si beaux ouvrages condamnés à la décrépitude et à l’oubli
Quel dommage ! Merci pour votre article