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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 394

  • L'histoire du camping de la cité à Carcassonne

    Jusqu'au milieu des années 1990, la ville de Carcassonne accueille ses touristes dans un camping municipal construit dans les années 50, entre la voie de chemin de fer et le stade Albert Domec.

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    Le camping municipal en 1957

    Depuis très longtemps, ce camping est dans une situation indigne d'une ville touristique comme Carcassonne. Les mots pour le qualifier sont sans retenue ; il est sale, mal fréquenté, fort mal situé et sans toutes les commodités nécessaires à un accueil digne de ce nom.

    Un nouveau camping

    Lors de son second mandat à la tête de la ville, le maire Raymond Chésa a dans le viseur la fermeture pour des raisons sanitaires du camping municipal, dans lequel s'est installé une espèce de bidonville. La municipalité a pour projet de donner enfin à Carcassonne, un lieu d'accueil conforme aux exigences de son temps. L'ancien professeur du lycée Charlemagne bénéficie de relations aux sein de cette école d'agriculture qui possède de nombreux terrains. La ville va donc lui acheter 7 hectares d'anciennes vignes situées entre le béal de l'île et la route de Saint-Hilaire. L'ensemble de l'opération est co-financée par le Conseil régional Languedoc-Roussillon, dont le président Jacques Blanc est un ami politique du maire.

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    Le nouveau camping peu après sa livraison

    Les critiques

    A peine sorti de terre, le nouveau camping suscite déjà de vives critiques chez les Carcassonnais. Il est en plein soleil ! Comme vous pouvez l'apercevoir sur la photo ci-dessus, les quelques estivants ayant pris possession des emplacements ne jouissent pas de l'ombre que pourrait leur offrir les arbres. Il faudra donc attendre qu'ils veuillent bien se dépêcher de pousser.

    Autre objection, cette fois bien plus gênante : ce camping est situé dans une zone potentiellement inondable représentant un risque pour les usagers. En effet, il est bordé par une rivière, appelée le béal, qui rejoint l'Aude au niveau de la plaine Mayrevieille.

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    Nous nous sommes procurés ce document municipal de 2003, désignant en bleu les zones de Carcassonne présentant un risque d'inondation. Au sud de cette carte, le camping entre dans la zone sur laquelle il est implanté. Toutefois, le risque est sûrement très faible...

    Les avantages

    Les estivants jouissent d'un équipement moderne au pied de la Cité médiévale qu'ils peuvent même atteindre à pied, en passant par le parcours du coeur, ombragé à souhait jusqu'à la Barbacane. La création de ce camping coincide de peu, avec le classement de Carcassonne au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1997. Il offre une structure digne d'une ville touristique mondialement connue et personne aujourd'hui ne remet en cause l'utilité, ni les bienfaits de cet équipement.

    La DSP

    Géré depuis 1996 dans le cadre d'une Délégation de Service Public, la gestion du camping est confiée le 1er mars 2001 à la Société "Campéole" pour une durée de 10 ans. Le marché signé par Raymond Chésa prévoyait que Campéole reverse 30% du chiffre d'affaire à la ville. La CIAT (Compagnie Internationale André Trigano) ne reversera jamais la totalité du pourcentage conclu, mais seulement la moitié. Soit une perte sèche pour la ville estimée à 1 million d'euros.

    Fort de ce constat, la nouvelle municipalité élue en 2009 décide de ne pas renouveller la concession avec André Trigano, de récupérer la gestion du camping et d'exiger le paiement des royalties non perçues. Le 1er mars 2011, le camping revient dans le giron de la ville.

    La municipalisation

    Selon la Dépêche, la reprise de l'activité a coûté  à la ville 260 000 euros et la remise en état, 80 000 euros. Soit 340 000 € au total. A cela, il faut ajouter les charges fixes du personnel (24 en pleine saison) s'élevant à 250 000 €. L'estimation municipale des rentrées d'argent en fin de saison s'élève à 900 000 €.

    A la fin de l'exercice 2012, le camping a enregistré 46 000 nuitées soit un chiffre d'affaire d'un million d'euros. Une 4e étoile est décrochée grâce à 600 000 euros investis dans l'achat de bungalows, réfection des blocs sanitaires, terrasse couverte...  L'année suivante, la baisse de fréquentation générée par la crise et la mauvaise météo fut de 9% (20% au niveau national).

    La gestion épinglée par la chambre régionale des comptes

    "Par une délibération du 7 décembre 2000, la commune a décidé de confier la gestion et l’exploitation de son terrain de camping municipal à la société Camping Campéole, dans le cadre d’une délégation de service public. Le contrat a été conclu 8 janvier 2001, pour une entrée en vigueur à la fin du mois suivant, et un terme en février 2011. Le concessionnaire était tenu au versement d’une redevance fixée à «30 % du chiffre d’affaires hors taxes ».

    A la fin de l’année 2009 un litige est né entre les parties. Il a été relevé, en effet, que la redevance était assise sur le seul chiffre d’affaires des « emplacements nus » ou « passages », à l’exclusion des recettes de locations de mobil-homes et des recettes annexes (épicerie et snack bar), pourtant substantielles. Cette interprétation, qui aurait résulté d’un accord verbal remontant à plusieurs années, a donné lieu à un contentieux avant que les parties ne s’entendent pour conclure une transaction. Il a été convenu : d’une part, que la redevance s’appliquait au seul chiffre d’affaires « emplacements nus » ou « passages » ; d’autre part, que s’agissant de l’activité « locations » et des « recettes annexes », il y avait lieu de mettre en oeuvre une redevance au taux de 12 (et non 30) % du chiffre d’affaires, rétroactivement pour les exercices 2006 à 2010, la période antérieure étant considérée comme couverte par la déchéance quinquennale des produits et redevances du domaine.La somme restant à verser à la commune a ainsi été fixée à 409 353 euros au titre des « emplacements nus » ou « passages », et 260 888 euros au titre des « locations » (et recettes annexes), soit un total de 670 241 euros."

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    Par ailleurs, la transaction a acté la cession des équipements jugés nécessaires à l’exploitation du camping, pour un total fixé forfaitairement à 300 000 euros (biens mobiliers et immobilisés divers dont la valeur nette comptable ressortait à 319 704 euros), somme à compenser avec les précédentes. En définitive, le concessionnaire s’est donc obligé à acquitter 370 241 euros. La commune a par ailleurs repris deux employés, et s’est engagée à prendre en charge les loyers à échoir pour 20 mobil-homes (deux contrats venant à échéance en juillet 2011 et août 2012, le premier avec un loyer mensuel de 1 437 euros TTC, le second avec un loyer annuel de 24 158 euros TTC).

    Le document a été signé le 3 mai 2011 et il a pris, conformément à l’article 2052 du code civil, l’autorité de la chose jugée en dernier ressort. L’exploitation en régie a débuté au mois d’avril 2011, avec l’assistance d’un prestataire extérieur. La chambre considère que faute d’avoir correctement suivi l’exécution de son contrat, la ville a dû transiger, dans un contexte d’urgence lié à la fin de la délégation à l’approche de la saison touristique 2011, et de manière peu équilibrée. Elle s’est privée de recettes substantielles, de l’ordre de 70 à 80 k€ par an, correspondant à la différence entre les taux de 12 et 30 %, sur les recettes de locations et recettes annexes. Elle a renoncé à toute forme d’intérêts de retard, ainsi qu’aux redevances antérieures à 2006.

    (Rapports d'observations définitives n°136/ 983 du 25 septembre 2013)

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  • Raymond Chésa fidèle à Jacques Chirac contre Balladur en 1995

    Il est presque 20 heures ce 7 mai 1995 et déjà dans la permanence RPR de la rue Coste-Reboulh à Carcassonne, plusieurs proches du maire rapportent que Chirac ayant fait le trou sur son adversaire à Paris, il allait être élu à la Présidence de la République. Dans son bureau, Raymond Chésa songe qu'il a eu raison de soutenir son ami politique contre Balladur, au moment où celui-ci était lâché par un très grand nombre de ses alliés. Pourtant...

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    Le jeune Raymond Chésa a un point commun avec Jacques Chirac de cinq ans son aîné, c'est qu'il a milité comme lui à gauche, avant de se rallier au gaullisme. Chésa au PSU (Parti Socialiste Unifié) et Chirac en faisant signer la pétition communiste de l'appel de Stockholm contre l'armement nucléaire. En 1971, Chésa se présente aux élections municipales de Carcassonne sur la liste Grossetête et prend date pour l'avenir.... aux côtés d'un certain Jacques Chirac.

    Le mentor Charles Pasqua

    Lors de l'élection présidentielle de 1974, Marie-France Garaud et Pierre Juillet (éminence grise de Pompidou) poussent leur jeune pion dans un sens qui en surprend plus d'un. Au lieu de soutenir le candidat naturel du gaullisme incarné par Jacques Chaban Delmas, ils conseillent à Chirac dans un but essentiellement tactique, de lui préférer le centriste Valéry Giscard d'Estaing. Pasqua, lui, soutient Chaban et rêve en secret après l'épisode Pompidou de maintenir le gaullisme au sommet de l'état. En échange de ce soutien, Giscard offre Matignon à Chirac après l'élection. Dès lors, adieu Chaban et le député de la Corrèze devient le leader naturel d'une droite gaulliste qui ne veut se contenter de Matignon. Pour cela, il faut à terme avoir la peau de Giscard... Chirac affirmant n'avoir pas les moyens de son action, démissionne de son poste de premier ministre le 25 août 1976 sur les conseils de... Marie-France Garaud et de Pasqua. La bande des quatre (Garaud, Pasqua, Guéna et Juillet) fonde le RPR ; véritable machine à propulser Chirac au sommet de l'état, non sans quelques intérêts. L'appel de Cochin signé par Chirac alors qu'il est alité suite à un accident de la route, sur les conseils insistants de la serviable M-F Garaud, fait du président du RPR l'ennemi d'une Europe fédérale voulue par Giscard. En fait, il s'agit surtout d'une charge contre le Président de la République pour préparer les élections de 1981. Jacques Chirac ne franchira pas le premier tour, mais le RPR fera voter en sous-main pour Mitterrand au second tour. Giscard une fois écarté, Chirac est leader de l'opposition aux socialistes pour la reconquête du pouvoir. Le RPR est la première force de la droite...

    A carcassonne, la politique gouvernementale et les divisions locales font basculer la ville à droite en mars 1983. Chésa qui avait adhéré au RPR de son ami Chirac, devient maire de Carcassonne. Ce bastion du PS dans le giron de la droite, Chésa va en faire une machine de guerre au service de Chirac.

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    En 1986, la France connaît sa première cohabitation et Chirac est nommé 1er ministre par Mitterrand. Pasqua propulsé comme Ministre de l'intérieur, vient inaugurer en 1988 avant les élections présidentielles, le parking André Chénier. Chirac sera battu par Mitterrand pour la seconde fois.

    La Trahison de Pasqua

    Afin de se préserver pour la présidentielle de 1955, Chirac envoie Balladur à Matignon à sa place quand la droite remporte les législatives de 1993 lors de la seconde cohabitation. Pendant ces deux ans d'inactivité, Chirac voit les bons sondages d'opinion s'accumuler en faveur de Balladur. Tant et si bien qu'à quelques mois du scrutin, il est le mieux placé pour gagner l'élection. Lors d'une intervention télévisée, il déclare sa candidature rompant le pacte qu'il avait souscrit avec Chirac. Ce dernier est au plus mal, on ne lui prête que 12% d'intention de vote. Poussé par Seguin, il finira quand même par se lancer dans la bataille, en partant de très loin.

    Pendant ce temps, l'ensemble des centristes et une bonne partie de l'appareil du RPR a choisi Balladur. Parmi eux, Sarkozy et surtout Pasqua qui fera, à la surprise générale, campagne pour le premier ministre. La trahison en chiraquie est à son paroxisme où seuls quelques courageux, choisiront Chirac et ses maigres chances de réussite. Raymond Chésa dès l'annonce de sa candidature, lancera dans la bataille l'ensemble des militants Carcassonnais en faveur de Chirac.

    L'UPC

    Chésa prend le risque d'être désavoué en cas d'échec de son cheval si mal coté. Cela signifie qu'en cas de victoire de Balladur, les subventions pour sa ville risquent difficiles à obtenir. Un choix que de nombreux élus de droite carriéristes et opportunistes n'ont pas voulu faire. Notamment Nicolas Sarkozy qui se voyait à Matignon en cas de victoire de Balladur. En fin politique, Chésa va quand même protéger ses arrières. Si Balladur passe, il risque fort de n'avoir pas l'investiture à l'élection municipale de 1995 et de devoir se coller une liste Majorité présidentielle constituée de centristes en face de lui. Il fonde donc quelques semaines avant l'élection présidentielle, l'Union Pour Carcassonne. Il s'agit d'une association pour mener la bataille des municipales sans étiquête politique nationale.

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    Les anciens bureaux de l'UPC, 28 rue A. Ramond

    © Chroniques de Carcassonne

    Chirac et son pommier seront finalement élus avec près de 53% des voix contre Lionel Jospin. Le député européen Raymond Chésa sera réélu maire de Carcassonne, malgré une liste centriste menée par Jacques Albarel, son ancien adjoint à la culture. Il sera même présenti pour devenir secrétaire d'état à l'agriculture... Quant aux soutiens de M. Balladur, la traversée du désert n'en fut que plus longue et douloureuse à l'image de Nicolas Sarkozy.

    L'amitié brisée

    Les relations entre Chésa et Pasqua se sont altérées avec les heurs verbaux de la campagne électorale. Le maire de Carcassonne ne reconnaît plus le gaulliste qu'il a admiré en s'alliant avec les centristes contre son camp. Disons-le tout net, Chésa s'est toujours méfié des élus de l'UDF avec lesquels il a souvent entretenu des relations conflictuelles. Quant à Pasqua, il croyait que Chirac pour lequel il avait longuement travaillé n'était finalement qu'une machine à perdre. C'est lui qui s'est perdu...

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  • La Libération de Carcassonne croquée sur le vif par Jacques Ourtal en 1944

    Les Archives départementales de l'Aude regorgent de trésors souvent oubliés parmi les milliers de documents qu'elle offre à la lecture du public. Ainsi, avons-nous pu mettre la main sur une série de dessins exceptionnels et rares, réalisés par le peintre Carcassonnais Jacques Ourtal le jour de la Libération de Carcassonne.

    La Cité

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    Entrée d'une écoute dans les fossés du château

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    Sortie dans les lices hautes de la galerie allant jusqu'au fossés du château. Cette ouverture se trouvait à environ 40 mètres des tours Narbonnaises. Elle a été comblée en 1945...

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    Place Marcou

     

    Jardin Pierre et Maria Sire

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    Fortification en bas du Pont-vieux

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    Fortin dans un jardin. Pont-vieux

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    A l'extrémité du Pont-vieux

    Actuelle place Léopold Verguet

     

    Pont vieux

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    Entrée du Pont-vieux par Notre-Dame de la santé

    A droite, l'actuel hôtel des 3 couronnes

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    Entrée du Pont-vieux par l'ancienne maternité

    A gauche, aujourd'hui l'hôtel des 3 couronnes

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    Fortification bâtie sur le Pont-vieux par l'occupant

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    Casemates à la sortie du Pont-vieux vers la rue Trivalle

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    Blockhaus attenant à la maternité face à la Cité

    Aujourd'hui, terrasse de l'hôtel des 3 couronnes

     

    Route de Narbonne

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    Mannequin sur la barricade en face la prison.

    Inscription sur la pancarte :

    "On est foutus"

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    Entrée de l'avenue Arthur Mullot vers le square Gambetta

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    Barrage - Porte de la gendarmerie

    Gendarmerie rasée en 1985 et reconstruite au même endroit

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    Ce qu'il reste du Square Gambetta

     

    Rue Achille Mir

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    Route de l'abattoir

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    Barrage - route de l'abattoir

     

    Les quatre chemins

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    Carrefour - Route de Limoux

     

    Avenue du Maréchal Joffre

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    Entrée de l'hôtel Terminus

    La Kommandantur

     

    Boulevard de Varsovie

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    Boulevard du canal - chemin de hallage

    Entrée de galeries passant sous la route

     

    Patte d'oie

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    Entrée de galerie sous la butte de Patte d'oie

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    Sous la butte de Patte d'oie, deux galeries coffrées d'environ 20 mètres.

     

    Quai Riquet

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    Sous le pont de chemin de fer - Leur signature

    Il s'agit du massacre du Quai Riquet où plus de 20 victimes civiles innocentes furent lâchement exécutées par les allemands, le 20 août 1944.

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    Maisons incendiées au Quai Riquet

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    Les secours après le massacre du Quai Riquet.

    Le bâtiment incendié à gauche est celui de l'entreprise Hyvert

     

    Route minervoise

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    Bords du canal - Route minervoise

    Ces documents tout à fait exceptionnels et peut-être jamais présentés aux publics, constituent un témoignage émouvant de l'histoire contemporaine de Carcassonne. Je suis heureux de pouvoir vous les faire partager en exclusivité.

    Source

    Archives de l'Aude / 2J86

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