Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Patrimoine disparu - Page 16

  • Les secrets des anciens remparts médiévaux de la Bastide Saint-Louis (I)

    Après le passage du Prince noir en 1355 et de ses troupes qui incendièrent la ville basse, édifiée sur ordre de Louis IX (Saint-Louis), on procéda à sa reconstruction. En 1247, elle s'étendait au nord et au sud au-delà du périmètre actuel. Disons sur l'actuel quartier des Capucins et le square André Chénier.

    19396911_10212670053133911_4532422544225518291_n.jpg

    © Carcassonne, ville basse / G. Mot

    Un an après la mise à sac, on fut obligé de reconsidérer les pourtours de la ville en réduisant sa superficie. Elle fut rescindée de moitié en raison des coûts de construction et de la perte d'un nombre conséquent d'habitants. En 1331, Carcassonne dénombrait 20 000 sujets du roi de France. On enserra la ville de remparts de 12 mètres de hauteur sur 3 mètres d'épaisseur avec un chemin de ronde. A chaque angle, quatre bastions flanqués d'une tourelle pour les commander : Tour Saint-Martial (école du Bastion), Tour du bourreau (ancienne clinique St-Vincent), Tour des Jacobins (Maison de retraite Montmorency) et Tour Grosse (Calvaire). Les fossés de 12 mètres de large sur 5 mètres de profondeur étaient alimentés par des recs (ruisseaux) ou escouladous. Le premier (Tourtel) au niveau de la Tour du bourreau, vers La Prade ; le second au niveau de la porte des Cordeliers (Le toual), vers l'Aude. Quatre portes fortifiées gardaient les entrées de la ville : Porte des Carmes (rue Clémenceau), Porte des Cordeliers (rue de Verdun), Porte de Toulouse (rue de Verdun) et la Porte des Jacobins (rue Courtejaire).

    19225551_10212670052973907_4829341329849616959_n.jpg

    © Carcassonne, ville basse / G. Mot

    En 1764, Monseigneur Armand Bazin de Bezons décida de transformer les anciens fossés en promenade. Ils furent comblés ; des ormeaux et du gazon furent plantés. C'est la configuration actuelle des boulevards, à l'exception de celui d'Omer Sarraut.

    À la recherche des anciens remparts...

    En face de l'actuel square Chénier, sur l'emprise des immeubles longeant le boulevard Sarraut se trouvait la promenade arborée décidée par Mgr de Bezons. Cependant, à la suite de la transformation du vieux chemin de Toulouse et de Pennautier en route départementale après la Révolution, il s'avérait que les bastions étaient frôlés par la nouvelle route. Diverses auberges et relais de poste s'étaient implantés en avant du rempart nord. C'est pour cela que ces anciens murs se trouvent aliénés dans ces immeubles, auxquels ils servent de point d'appui. Les remparts n'ont pas disparu ; ils sont cachés à l'intérieur des maisons du boulevard Sarraut.

    Capture d’écran 2017-06-20 à 09.10.21.png

    © Cartulaire de Mahul / Tome 6 (2e partie)

    L'actuel boulevard O. Sarraut vers 1780

    Il reste un seul vestige des arbres plantés sous Mgr de Bezons. On l'appelle le platane des orphelines, en raison de sa proximité avec l'Œuvre des Orphelines qui s'appuyait jusqu'en 1974 sur le bastion St-Martial. Ce beau plantureux fait quatre mètres de circonférence. 

    Capture d’écran 2017-06-20 à 11.22.05.png

    © Google maps

    Le platane des Orphelines, rue A. Tomey

    Lorsque les écuries de l'ancienne brasserie Lauth (aujourd'hui, immeuble liberté) - à droite, sur la photo ci-dessus - se sont écroulées au début des années 70, la ville voulut y faire un parking. On appela ce projet l'îlot Liberté. On rasa ces immeubles vétustes du XIXe siècle, ce qui permit de mettre au jour une partie des anciens remparts de la bastide Saint-Louis, dans sa partie nord.

    Ancienne écurie de la Brasserie Lauth efondrée en .jpg

    © Droits réservés

    L'ancienne écurie Lauth écroulée, à côté de l'actuel restaurant Chez Fred.

    En partant de l'ouest, ce mur accolé au bastion Saint-Martial avait une épaisseur de 3 mètres à la base. On peut encore en apercevoir des vestiges en bordure du parking, place Lucie Aubrac. Il est coupé par la rue Tomey, puis reprend entre le restaurant Chez Fred et l'immeuble Liberté. C'est là qu'on le découvrit en 1975, lors de la démolition des écuries.

    Parking Rue Tomey Démolition immeuble écurie Brasserie Lauth.jpg

    © Droits réservés

    A droite, la mise au jour des anciens remparts de 1356 avec le chemin de ronde. A gauche, la cour de la brasserie Lauth (actuellement, Chez Fred), avec au-dessous des caves voûtées.

    Capture d’écran 2017-06-20 à 11.46.54.png

    La situation en 2017 avec les vestiges de ce rempart

    _copie-0_Ancienne Brasserie Lautk 2.jpg

    © Droits réservés

    Dans l'écurie Lauth avant sa destruction, on voit la partie de l'enceinte avec ce pourrait ressembler dans le mur à une meurtrière. Nous sommes là, au niveau de la rue médiévale telle qu'on la voyait au XIVe siècle.

    Rempart.jpg

    L'ancienne route de Toulouse (Bleu) ; la promenade de Mgr de Bezons au XVIIIe siècle (vert) ; les remparts médiévaux (rouge). Nous allons maintenant cheminer virtuellement sur le chemin de ronde... Plusieurs étages supérieurs de la rue de la liberté, ont les greniers de ces maisons sur ce chemin de ronde. Par exemple, l'ancien maréchalerie de M. Picheric, s'appuie intérieurement sur le rempart.

    Capture d’écran 2017-06-20 à 11.58.46.png

    Maréchalerie Pichéric, 65 rue Armagnac

    Après avoir sauté ladite rue, il se poursuit jusqu'à la rue Clémenceau. L'ancienne quincaillerie Rey 113 (Supermarché G20), avait démoli un tronçon pour établir son commerce et son parking souterrain. Le magasin d'optique Ducoup s'appuie sur la face externe qui reliait à cet endroit la Porte des Carmes.

    Capture d’écran 2017-06-20 à 09.10.21.png

    La Porte des Carmes au XVIIIe siècle

    Capture d’écran 2017-06-20 à 12.05.40.png

    Son emplacement en 2017. On l'appelait aussi Porte Dillon.

    Si l'on continue, le mur historique en question sépare les anciens immeubles Ouliac de ceux de la boutique Camaïeu, rue de la liberté. A l'immeuble des meubles Wolf alias Teisseire (N°24), au temps où c'était une menuiserie, des trous avaient été pratiqués dans l'épaisseur du rempart pour façonner plus commodément les pièces de bois. En cet endroit, le mur avait conservé son chemin de ronde, son faîte constitué de dalles en un mètre de large et de longueurs diverses avec bord en encorbellement. Malheureusement, une terrasse en béton, construite vers 1935, s'appuie dessus.

    Capture d’écran 2017-06-20 à 12.13.29.png

    Après cet immeuble, on trouve l'ancien entrepôt Ouliac. Là, on voyait encore vers 1930 les restes d'un escalier qui servait à monter sur le rempart. Ces défenses étaient crénelées, mais sans meurtrières. Elles s'élevaient à 12 mètres de hauteur du bas des fossés. Enfin, face au magasin Jaumes dans la rue Bringer, se trouvait une partie du bastion du bourreau, appelé aussi le Landremont et de la Figuière. Ce bastion disparut à la Belle époque car il s'avançait trop vers le carrefour du Minervois et gênait la circulation.

    Capture d’écran 2017-06-20 à 12.21.46.png

    L'ancienne Clinique St-Vincent édifiée en 1958 sur laquelle se trouvait le bastion du Bourreau. Il servait de logement à l'exécuteur des hautes œuvres... La fois prochaine, nous évoquerons les secrets des boulevards Jean Jaurès et Camille Pelletan.

    Sources

    Antoine Labarre / L'Indépendant / 1975

    Gustave Mot / Carcassonne, ville basse / 1963

    Synthèse et souvenirs / Martial Andrieu

    __________________________

    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2017

  • Dans les cachots de Carcassonne du XVIIIe au XXe siècle...

    Au cours du XVIIIe siècle et jusqu'à la Révolution, les condamnés n'étaient plus emprisonnés dans la Cité. La prison, appelée également la geôle, avait été déplacée au début de la rue Mage (actuelle, rue de Verdun) et occupait un petit bastion à gauche débordant sur le boulevard.

    Capture d’écran 2017-05-27 à 07.52.20.png

    © Google maps

    De l'entrée de cette prison, il subsiste la porte dans l'immeuble du n°2 de la rue de Verdun, occupé par un caviste. Selon plusieurs études rédigées dans les années 1920 dans le bulletin de la SESA, ce bâtiment devait avoir un aspect fortifié puisqu'au cours de travaux pour ouvrir un couloir, on dut percer un mur qui comportait une meurtrière.

    Cellule de Prison sous la Rue Mage.jpg

    Une cellule de la prison

    L'immeuble comportait une douzaine de cellules à l'étage et d'autres dans le sous-sol, qui sert aujourd'hui de cave au marchand de vin. Les bas-flancs de pierre (photo ci-dessus) servaient de couchette aux prisonniers.

    "Si on descend pour la visite des lieux, on remarque le soubassement du couloir en pierre taillée et au bas de l'escalier, le départ rond d'un autre escalier hélicoïdal comblé. Probablement, il desservait une souricière pour conduire les détenus peu communs au Palais de justice (Présidial), situé en face du côté droit de la rue (aujourd'hui, Musée des beaux-arts)." Antoine Labarre.

    Capture d’écran 2017-05-27 à 08.21.58.png

    L'ancien Présidial, rue de Verdun

    Élevé en 1657 lors du transfert de la justice qui siégeait à la Cité dans les dépendances de l'Évêché - peut-être au logis de l'inquisition - le Présidial vint s'établir dans la rue Mage. Malgré la transformation de la façade durant le Premier Empire, le tribunal garde encore la disposition des salles du XVIIe siècle. En entrant à gauche le prétoire ; en face, le concierge et une écurie ; à l'étage, la bibliothèque et les archives. Le Présidial rendit la justice à cet endroit jusqu'en 1861, date à laquelle l'actuel Palais de Justice fut construit en face de l'actuelle préfecture de l'Aude.

    construction du Palais de Justice en  1870.jpg

    © ADA 11

    Construction du Palais de justice

    Vers 1830, le Conseil général fit construire une gendarmerie et une nouvelle prison, afin de remplacer les anciennes geôles de la rue de Verdun. 

    Ancienne Prison Départementale  Remplacée par Ecole J Jaurès.jpg

    La prison et la gendarmerie face au square Gambetta vers 1910

    Ces bâtiments se trouvaient sur l'emplacement actuel du groupe scolaire Jean Jaurès, inauguré en 1928 par le Président de la République M. Gaston Doumergue. Ils ont été rasés à cette occasion.

    Ancienne Prison sous Préau JJaures  Les cellules et un cellule de réclusion.jpg

    Il reste quelques grandes cellules dépourvues de grilles dans le sous-sol de l'école Jean Jaurès, au niveau du préau. Gageons que dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine, un conférencier obtiendra l'autorisation de les faire visiter au public.

    Ancienne Prison J Jaurès portes de prison réutilisées.jpg

    Portes des cellules en réemploi dans le jardin d'un particulier

    Au temps où les coupables étaient emprisonnés et jugés en la Cité, les exécutions avaient lieu sur le Prado. Là, y fut pendu à un arbre pour cause de duel le 21 décembre 1591, l'avocat général Gibron. AU XVIe siècle, celles-ci se faisaient au-lieu dit "Les justices", en bordure de la voie romaine (avenue H. Gout) dans le parc du chirurgien Héran. On y dressait les touches patibulaires. Il a été trouvé en ce lieu des pièces de monnaies d'époque romaine.

    jeanne2.jpg

    A la Révolution, Jeanne Establet - dite Jeanne la noire en raison de son teint basané - accompagnée de Chanard et de Boyer, assassins du Procureur général syndic Verdier, furent guillotinés en décembre 1792 sur la place Carnot. Les petits délinquants étaient exposés au pilori sur la place des halles, actuelle place Eggenfelden. Un rond de pavés marque encore aujourd'hui l'emplacement de ce pilori.

    Sources

    La prison de Carcassonne / C. Boyer / Bull. SESA 1923

    Le présidial de Carcassonne / J. Sablayrolles / Bull. SESA 1929

    Antoine Labarre et remerciements à son fils Louis

    ________________________

    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2017

  • Qu'est devenue la Marianne du Sidobre ?

    En 1971, à l'issue de la première phase des Jeux Intervilles animés par Guy Lux opposant Carcassonne à Castres, Jacques Limouzy - Maire de la commune Tarnaise - avait offert à Antoine Gayraud un buste de Marianne. 

    buste.jpg

    Cette Marianne était l'œuvre du sculpteur Castrais Jean Cros. Elle figura longtemps dans diverses expositions avait d'être livrée à la municipalité de Carcassonne. Celle-ci la mit ensuite dans la Salle des Mariages de l'actuelle ancienne mairie, rue Courtejaire. Si quelqu'un a vu cette sculpture en mairie, qu'il veuille bien nous la signaler. A défaut, nous considérerons qu'elle est allée rejoindre la liste de nos chers disparus.

    _________________________________

    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2017