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Musique classique - Page 18

  • Georges-François Hirsch, directeur du Festival de Carcassonne

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    Comme chacun le sait, les choeurs de Carcassonne dirigés par Jacques Miquel ont participé à toutes les éditions du festival de la cité depuis 1979. Ils ont été amenés à renforcer les choeurs professionnels pour les opéras (Carmen en 1990, Faust en 1991...) ou pour les oratorios (Requien de St-Saens, de Mozart, La création de Haydn...). En 1989, la municipalié Chésa nomme Georges-François Hirschà la direction du festival. Ce dernier va vouloir impulser une dynamique lyrique, ayant pour ambition de créer un évènement de renommée internationale semblable à Aix en Provence ou aux Chorégies d'Orange. Le théâtre de la cité est un formidable lieu qui se prête aux plus belles mises en scène et le nouveau direc teur est sous le charme. Il considère, à juste raison, qu'il est sous exploité.

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    Georges-François Hirsch est l'homme qui peut tout apporter dans ce Carcassonne où les "estrangers" de la langue d'Oil sont perçus comme des envahisseurs. Simon de Montfort à laissé des traces... Dans ses bagages, le nouveau directeur du festival est à ce moment là l'administrateur de l'Opéra Bastille et à occupé le poste de directeur de l'Opéra de Paris de 1981 à 1983.

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    Les 5 et 7 juillet, on donnera l'un des plus beaux opéras du répertoire français: "Samson et Dalila" de Camille Saint-Saens. La distribution est prestigieuse avec Carlo Cossuta, Chantal Dubarry, Alain Fondary, Vincent le Texier, Jean-Jacques Cubaynes... Le metteur en scène est René Terrasson de l'opéra de Strasbourg. Les décors sont créés sur place pour la scène du théâtre et au moment où Samson fait écrouler le temple, les colonnes s'effondrent grâce à un système de vérins. Tout ceci est d'une grande majesté; digne des plus belles scènes lyriques du monde. Le magazine "Opéra international" parlera de ce succès venu de cette petite ville de province. Mais, car il y a toujours un "mais" à Carcassonne....

    L'ambition était trop belle et le spectateur n'a rempli la salle qu'au tiers seulement. Soit, environ 600 places par représentations. Il faut du temps pour construire la renommée d'un tel festival et savoir parfois perdre 100 francs pour en gagner plus tard 2000 ou 200000... Quand Raymond Chésa vit les comptes déficitaires et le mécontentement de la majorité de ses administrés, il ferma les robinets. Pourquoi, certains carcassonnais n'étaient pas contents (enfin, toujours les mêmes c'est à dire ceux qui critiquent alors qu'ils ne servent à rien)? Plusieurs raisons à cela... La première, M. Hirsch avait supprimé tous les spectacles de variétés et les habitants n'y ont vu qu'un festival élitiste. La seconde, ce Hirsch était un parisien mondain et parlait avec l'accent pointu dans l'esprit des pleutres. Enfin la troisième, M. Hirsch était forcément un homme de la gauche parisienne, dans l'esprit des fanatiques militants de l'époque. Aussi, G-F Hirsch est reparti et fut nommé par la suite directeur de l'Orchestre de Paris et du Théâtre des Champs-Elysées. Aujourd'hui, il est le directeur du spectacle vivant au Ministère de la culture.

    Que serait aujourd'hui notre festival? A vous d'en juger...

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    Crédit photo n°3: Alain Machelidon

    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2013

  • Henri Daraud, facteur de pianos

    La récente fermeture du magasin "Piano Porchez" dans la rue A. Tomey, a sonné le glas du métier de facteur-accordeur de piano dans notre ville. A la fin du XIXe siècle, ils étaient trois à Carcassonne (Gillon, Cauvet et Barbot). Au milieu du XXe, ce fut Henri Daraud (rue Courtejaire) puis Jean-Jacques Trinques (Pianos Porchez) et dans une moindre mesure Claude Serrano (Claude musique, Bd Omer Sarraut), M. Reta (SOS musique, Allée d'Iéna). Il ne s'agit pas de vendre seulement des instruments, faut-il encore avoir été formé pour les réparer et les accorder sans l'aide d'un diapason numérique comme beaucoup aujourd'hui. Un vrai accordeur dispose uniquement d'une clé et de son oreille pour ajuster les cordes du piano à la bonne fréquence. C'est ce qui s'appelle avoir l'oreille absolue; ce qui permet de chanter par exemple un la, sans avoir eu aucune référence harmonique auparavant. Il faut 1h à 1h30 à un accordeur pour équilibrer harmoniquement un piano (75 euros en moyenne) et 3h à un bricoleur qui vous prendra bien plus cher. Ne faites pas accorder vos pianos en cadre bois, cela ne sert à rien! Il y avait autrefois des écoles comme des pianos Pleyel ou Erard qui formaient en 10 ans des facteurs-accordeurs, mais ce temps est révolu... Aujourd'hui la dernière manufacture de pianos se trouve à Alès (Gard), ce sont les pianos Rameau, mais pour combien de temps? Rameau possède l'ancienne marque française Pleyel. Sachez donc que si vous achetez Rameau ou Pleyel, vous faciliterez la production française sérieusement concurrencée par les pianos chinois ou coréens.

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    Henri Daraud s'installe comme facteur-accordeur de piano dans la rue A. Ramond (en face Stanislas) où il a son atelier. Le magasin de vente ouvert en 1955, se trouvait à l'angle des rues Ramond et Courtejaire. On y trouvait des partitions et divers autres instruments de musique. Henri Daraud qui était diplômé de chez Erard et Gaveau, était très demandé par tous les artistes qui se produisaient dans le sud de la France. Il est décédé en 1989 et sa fille a repris à sa suite le magasin, pour assurer la vente de disques jusqu'en 2000.

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    Une séance de dédicaces chez Daraud, où sont passés de nombreux artistes. Jean-François Daraud est ainsi tombé tout petit dans ce milieu artistique qui fait de lui, le carcassonnais détenteur du plus beau carnet d'adresse d'artistes. C'est lui et J-J Trinques qui ont fondé le musée du piano à Limoux, que la ville de Carcassonne n'a pas souhaité accueuillir à l'époque. Une exposition d'anciens instruments, unique en Europe.
     
    A lire:
     
    Le piano Pleyel d'un millénaire à l'autre (J-J Trinques / Editions L'Harmattan / 2003)
     
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  • Déodat de Séverac

    Le compositeur Déodat de Séverac est né à St-Félix Lauragais, à la limite entre l'Aude et la Haute-Garonne le 20 juillet 1872. Après des études à la Scolla Cantorum où il aura comme professeurs Vincent d'Indy et Albéric Magnard, il retourne sur ces terres languedociennes auxquelles il est très attaché. Parmi ses œuvres: Le chant de la terre (1900), En Languedoc (1904), Baigneuses au soleil (1908), Cerdana...

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    « Son œuvre, notait Pierre Lalo dans un article du Tempsen 1905, sort de la nature : elle est pleine de l’odeur du terroir, on y respire le parfum du sol. Les courses sous le soleil, les haltes à l’ombre, les cloches discrètes tintant dans l’air du soir, les heures de repos et de rêve à la fin du jour, les labeurs des champs, les divertissements après le travail, les peines et les joies de la vie rustique, sa musique exprime toutes ces choses : l’âme des paysages et celle des hommes, l’âme du pays natal est en elle. »

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    En 1909, pour la création du théâtre de la cité de Carcassonne, il compose une cantate à quatre voix d'hommes: La cité. Le texte est de Victor Gastilleur.

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    Une lettre de Déodat de Séverac

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    Il y a encore un vingtaine d'années Déodat de Séverac était parfaitement oublié du monde musical. Grâce à la persévérence et à la passion de Jean-Bernard Cahours d'Aspry, il a repris sa place parmi les plus grands de son époque. Le festival "Déodat de Séverac" depuis 1989, rend hommage au compositeur à St-Felix Lauragais. Le concours international de mélodie française de Toulouse a créé un prix "Déodat de Séverac". Dernièrement l'un des deux opéras du maître a été enregistré par le chef d'orchestre et directeur de l'opéra de Tours Jean-Yves Ossonce. "Le coeur du moulin" a ainsi obtenu une récompense dans le magazine Diapason. Nous voyons que ce qui a été possible pour Séverac, le sera sans doute pour son ami Paul Lacombe, mais il faudra du temps et de la volonté...

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