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La Cité - Page 9

  • Les vestiges des premières fortifications de la Cité mis au jour

    Passons la porte Narbonnaise et pénétrons dans la rue Cros-Mayrevieille. En tournant de suite à droite en direction du Syndicat d'initiative, on traverse une porte en bois avec en point de mire la tour du Tréseau. Si l'on regarde la base du rempart édifié sous Philippe III dit le Hardi, on remarque les vestiges d'un fortification plus ancienne. Saviez-vous que jusqu'au mois de janvier 1969, cette partie était totalement recouverte de terre et inconnue des archéologues ? 

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    L'administration des monuments historiques procéda au dégagement de ces murs antiques, enfouis dans la terre arable d'un jardin potager. Dans ce volume impressionnant de terre anciennement rapporté, aucun objet antique a été découvert. Jusqu'ici la surface du sol laissait apercevoir des vestiges de maçonnerie que l'on supposait appartenir à la fortification prétendue Wisigothe.

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    Le chantier en 1969 dégagea un puits et la base d'un mur

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    Nous savons qu'en l'an 413, Athaulf, roi des Wisigoths, dans sa marche glorieuse vers Toulouse, s'empara du castellum romain de Carcassonne et incendia les maisons. C'est devant ces murs que plusieurs siècles plus tard, les croisés de Simon de Montfort vinrent mettre le siège. 

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    Le vieux rempart vient se souder intérieurement au flanc de la tour du moulin du connétable. Il s'agit d'un vestige des murailles que l'on a tronquées au XIIIe siècle pour en utiliser les matériaux. Il en reste deux tours et les tronçons de courtines.

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  • Antoine de Saint-Exupéry survola la Cité de Carcassonne

    Le 22 avril dernier, nous écrivions un article concernant le passage d'Antoine de Saint-Exupéry à l'aérodrome de Salvaza. Nous ne faisions que relater les souvenirs de Marie-Louise Pujol publiés dans un article de l'Indépendant en 1975. Toutefois, nous avons constaté quelques incohérences dans la date, puisque cette dame affirmait que le héros de l'aéropostale s'était posé en 1944, juste avant qu'il ne se perde en mer. Or, à cette époque là, l'aérodrome était aux mains de la Luftwaffe. Il se peut fort bien qu'avec l'âge, Mme Pujol se soit égarée dans les dates.

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    © Archives P. Mariou

    Images d'un Stamp survolant la Cité

    Aujourd'hui, c'est une interview radiophonique de 1965 que nous avons retrouvée, dans laquelle le colonel Louis Castex évoque le passe de St-Ex à Carcassonne. Castex (1896-1968), né à Pinsaguel près de Toulouse, était un ami très proche de l'auteur du Petit prince. Aviateur de la Première guerre mondiale, le colonel effectua de nombreuses missions de reconnaissances. Au cours de l'une d'entre elles, il relia pour la première fois Papeete aux îles Marquises en 1953. 

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    Le colonel Louis Castex

    C'est à l'occasion de l'inauguration d'une plaque faite à la mémoire de Saint-Exupéry au Panthéon en 1965 que le colonel relata la personnalité de l'aviateur, à travers les détails d'un vol fait avec lui sur la Cité de Carcassonne.

     "J'ai eu le grand privilège de le connaître à Toulouse, lors de ses premiers vols. Je l'ai vu pilote de ligne accomplir les grandes randonnées avec la haute conscience, le courage, l'abnégation de ces héros obscurs de l'aéropostale, qui les premiers ont créé la ligne et ont jalonné les routes de l'air dans le monde. Tandis que Saint-Exupéry joue un rôle capital dans le pilotage d'un avion, il médite, il se livre à des remarques d'ordre social, comme s'il n'était qu'un touriste installé confortablement dans le Pullman d'un clipper.

    Je le revois encore aux commandes d'un cabriolet de l'air et j'étais à ses côtés. Il voulait me montrer la Cité millénaire de Carcassonne. Il adorait voir en philosophe, en artiste, ces remparts célèbres. Et pour moi, pour moi seul, l'histoire de ces tours, depuis les romains, les wisigoths, les maures jusqu'au remaniement de Viollet-le-duc.

    Comment pouvait-il concilier ses méditations philosophiques dans la solitude du ciel, avec la matérialité des préoccupations des pilotes ? Et quelles préoccupations ! À côté du camarade enjoué, d'une exubérance verbale, il y avait l'homme. L'homme, la rude écorce. D'une énergie de fer, d'une volonté devant laquelle tout devait plier. On ne pouvait rien lui refuser. C'est un homme qui ne ressemblait à aucun autre. Il nous imposait sa supériorité intellectuelle sans atténuer en rien, la camaraderie la plus parfaite."

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    © Wikipédia

    Antoine de Saint-Exupéry au Canada en 1942

    Source

    Inter actualités de 13 h / 17 février 1965 / Radio

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  • Qu'est venu faire le cinéaste américain Otto Preminger à la Cité en 1965 ?

    Qu'à bien pu venir faire à Carcassonne, le réalisateur américain Otto Preminger en 1965 ? On sait qu'il logea à l'hôtel de la Cité, mais est-ce suffisant pour en faire tout un article ? Nous avons donc poussé plus en avant les recherches, car cette pointure du cinéma d'Hollywood n'était venu faire du tourisme. A cette époque, si les stars et autres personnalités internationales se déplaçaient à la Cité c'est surtout qu'elles y avaient un intérêt professionnel. Une visite officielle, un congrès, un tournage ou bien l'exceptionnel retentissement d'un festival d'Art dramatique dont Jean Deschamps était la tête pensante.

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    © Allan Warren

    Nous avons trouvé dans les mémoires du scénariste Nelson Gidding, une partie des raisons de la venue de Preminger à Carcassonne. Depuis longtemps déjà, ce dernier avait sollicité Gidding afin qu'il lui écrive un film. Un jour, le scénariste lui fit connaître un roman de l'écrivain français Vercors : "You shall know them" (Les animaux dénaturés). A l'époque, il était construit comme une pièce de théâtre. Après avoir acheté et lu le livre, les deux américains décident de venir à Carcassonne. 

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    Vercors et Otto Preminger à l'hôtel de la Cité en 1963

    Le cinéaste américain qui parlait le français couramment, assiste le 15 juillet 1965 à la représentation de "Zoo", adaptation du roman "Les animaux dénaturés" de Vercors. Ayant eu connaissance de la présence de l'auteur à cette création mondiale pour le Festival d'Art dramatique de Carcassonne, Preminger vient discuter de l'achat des droits pour le cinéma. La pièce créée dans la capitale audoise en 1963 sera reprise en février 1964 à Paris (TNP) et à travers l'Europe, obtenant à chaque fois un grand succès. Preminger envisagea à la fin de l'année 1964 d'adapter Zoo pour Broadway. Ce projet sera abandonné, mais l'année suivante une seconde version de la pièce est jouée à nouveau à Carcassonne, et Preminger vint discuter des droits.

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    La pièce sera traduite en plusieurs langues

    Le jeudi 15 juillet 1965, Zoo est interprétée avec une distribution théâtrale prestigieuse : Jean Deschamps, Jean-François Rémi, Claude Piéplu, Françoise Bertin, André Rousselet, etc. On considère que la seconde version est encore meilleure que la première et la critique nationale se montre dithyrambique.

    "Cette pièce de Vercors est amusante, profonde, passionnante. Elle est stimulante, à la fois sceptique et généreuse et d'un ton insolite. La mise en scène de Jean Deschamps remarquable. Et la distribution digne des plus grands éloges." (Le figaro / J-J Gautier)

    "L'évènement de la saison théâtrale." (Carrefour / Christian Mégret)

    "C'est un franc succès, certains diront un triomphe. C'est à Jean Deschamps que cette adaptation doit - de l'aveu même de Vercors - beaucoup de son astuce et de son efficacité." (Le monde / Claude Sarraute)

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    Plaque sous le Pont des Arts à Paris

    Jean Brüller avait pris Vercors pour nom de résistant ; il le garda comme pseudonyme. Il refusa la légion d'honneur pour protester contre la torture durant la guerre d'Algérie. Il est décédé en 1991.

    Sources

    I was a monster movie maker / Tom Weaver / 2001

    Programme Festival Art dramatique / 1965

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