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Architectes - Page 6

  • Paul Enderlin (1888-1969), un architecte oublié

    Paul, Emile Enderlin est né le 23 août 1888 à Paris (XIVe) au sein d’une famille dans laquelle le père est sculpteur. C’est peut-être pour cela qu’il tente à plusieurs reprises le concours d’entrée à l’Ecole des Beaux-arts avant finalement d’y être admis le 5 janvier 1909. Il fait partie de l’atelier de Gustave Umbdenstock (1866-1940). La Grande guerre, au cours de laquelle il se distingue par sa bravoure, lui vaut plusieurs citations de l’armée mais freine ses études. Ce n’est qu’en novembre 1920 qu’il obtient son diplôme d’architecte. Quatre ans après, il se marie avec Hélène Balanec et le couple s’installe à Carcassonne dans l’ancien cabinet de G. Vidal, 20 rue Antoine Marty.

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    L'Odéum dans les années 1930

    Dès lors, Paul Enderlin va s’illustrer par un grand nombre de réalisations dans Carcassonne à l’époque de la municipalité d’Albert Tomey. En 1927, l’architecte dresse les plans de la salle de l’Odéum que beaucoup de Carcassonnais connaissent pour avoir été un cinéma. Pas seulement… Ce bâtiment Art Déco avec ces colonnes très inspirées de la Grèce antique fut utilisé pour diverses manifestations : Galas de boxe (1933), meetings politiques du parti radical (1937), réunions des nationalistes comme Philippe Henriot (1936) et des légionnaires contre le bochévismes (1941), etc. N’oublions surtout pas qu’Odeum signifie en latin, le lieu où l’on chante. Tino Rossi y poussa la chansonnette pendant la Seconde guerre mondiale.

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    Programme de 1931

    Il est toutefois exact que ce lieu culturel fut exploité en salle de cinéma par M. Deumié ; on y vit le premier film parlant le 3 septembre 1930 avec Maurice Chevalier grâce au procédé sonore de la Western Electric.

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    L'Elysée à Limoux

    Sur un modèle architectural qui lui ressemble, on citera le cinéma l’Elysée à Limoux dont l’œuvre est aussi de Paul Enderlin en 1929.

    Dans Carcassonne, les bâtiments publics réalisés par Enderlin (Groupe scolaire Jean Jaurès, Collège Varsovie) se succèdent aux édifices privés. Ils sont beaucoup moins connus et Claude Marquié dans sa chronique de La dépêche en 1999, nous en cite quelques uns : Pharmacie Billot à l’angle des rues de Verdun et Jean Bringer, Immeuble Daraud à l’angle des rues Courtejaire et Ramond, etc. Plus loin de chez nous, retenons le monument aux morts d’Orsennes dans l’Indre.

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    L'immeuble Enderlin, square Gambetta

    La famille Enderlin vivait dans une belle maison au n°5 bis, square Gambetta. Sous l’Occupation, Paul Enderlin aura la mauvaise idée de devenir membre régional de l’Ordre des architectes créé par le gouvernement de Vichy le 31 décembre 1940. Il adhère le 28 mai 1941 et représente le département de l’Aude. A la Libération, il sera relevé de ses fonctions d’architecte municipal et révoqué par le Comité d’Epuration de l’Aude. Cela ne l’empêcha pas de participer dans les années 1960 à la construction de la Cité Saint-Jacques à Carcassonne.

    A n’en pas douter, Paul Enderlin, dont le nom ne dit plus rien à personne, reste un architecte talentueux qui nous a légué un patrimoine Art Déco des plus remarquables. Il est décédé en 1969.

    Sources

    Base de données de l'Institut national d'histoire de l'art

    Archives de la Libération / Fonds Vals

    L'éclair, juillet 1941

    Photo en Une : J-L Bibal / DDM

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  • Léopold Petit (1837-1911), un architecte Carcassonnais méconnu

    Un certain de nombre de nos bâtiments disparus ou encore présents dans notre ville sont l’œuvre d’architectes dont le nom n’évoque plus rien dans la mémoire collective. Nous vous proposons aujourd’hui d’évoquer le souvenir de Jean Baptiste Marie Léopold Petit. Né le 18 septembre 1837 à Toulouse au n°59 de la rue de la Pomme, le jeune homme effectue ses études à l’Ecole impériale et spéciale des Beaux-arts de Paris. Dans sa ville de naissance, il se distingue en réalisant un projet d’achèvement de la cathédrale Saint-Etienne en 1864. Petit s’inspire de la cathédrale de Reims pour dessiner un plan qui prévoyait la conservation du chœur de Bertrand de l’Isle, mais doublait la symétrie de la sacristie de Jean d’Orléans. La nef romane de la cathédrale devait faire place à une d’inspiration gothique. Si ce travail fut unanimement reconnu, il n’aboutit pas ; il fallut attendre 1897 pour que Saint-Anne Auguste Louzier n’obtienne le droit de restaurer le bâtiment avec les critiques que l’on connaît. Notons que ce dernier sera architecte diocésain de l’Aude…

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    Le Palais du Trocadéro à Paris en 1878

    Léopold Petit s’établit à Carcassonne comme architecte communal où il fit la connaissance de son épouse Antoinette Fages de vingt ans sa cadette. Il habitait à cette époque sur le boulevard de la préfecture (Bd Jean Jaurès) puis 26, rue de Strasbourg. On doit à Petit, l’alimentation en eau de la Cité par l’élévation d’un château d’eau sur l’actuelle place Marcou en 1872. Il fut également le directeur des travaux de l’Origine ; ce bassin situé à Couffoulens qui fournissait Carcassonne en eau potable. En 1878, Léopold Petit quitte momentanément Carcassonne pour Paris où il participe à la construction du Palais du Trocadéro pour l’Exposition Universelle. Le gouvernement lui décernera une médaille pour récompenser son œuvre. De retour à Carcassonne auréolé de gloire, l’architecte se voit confier la réalisation d’un kiosque à musique pour le square Sainte- Cécile (Actuel Gambetta). La mairie propose d’élever ce monument à l’usage de la Société Sainte-Cécile pour ses concerts, mais avec seulement 3000 francs de budget pour le bâtir. La charpente est l’œuvre de Jammy, les ornements de Labatut et la peinture de Faubladié. L’inauguration du kiosque a lieu le 14 juillet 1881.

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    L'harmonie Saint-Cécile devant le kiosque à musique

    En dehors de ses fonctions professionnelles, Léopold Petit mène en parallèle une carrière politique à partir de 1887. Elu sous la mandature d’Omer Sarraut dont il devient le second adjoint, l’architecte se portera candidat à la députation. Après la mort de Sarraut, Gaston Jourdanne qui lui avait succédé au poste de maire, est incarcéré ce qui permet à Petit de se hisser comme 1er adjoint. Le 18 septembre 1888, il démissionne de son poste mais conserve son mandat de conseiller municipal suite à une discorde sur l’adoption du budget municipal.

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    Parmi les dernières réalisation notables de l’architecte communal, on peut citer l’école Marcou en 1890. 

    Léopold Petit se retire ensuite à Meudon (Seine-et-Oise, actuel Hauts-de-Seine) dans une maison 30, rue de Paris. Il meurt le 7 juin 1911 et est inhumé dans le cimetière de Meudon.

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    ©landrucimetires.fr

    La tombe de Léopold Petit

    Sources

    Recherches, synthèse et rédaction / Martial Andrieu

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