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Léopold Petit (1837-1911), un architecte Carcassonnais méconnu

Un certain de nombre de nos bâtiments disparus ou encore présents dans notre ville sont l’œuvre d’architectes dont le nom n’évoque plus rien dans la mémoire collective. Nous vous proposons aujourd’hui d’évoquer le souvenir de Jean Baptiste Marie Léopold Petit. Né le 18 septembre 1837 à Toulouse au n°59 de la rue de la Pomme, le jeune homme effectue ses études à l’Ecole impériale et spéciale des Beaux-arts de Paris. Dans sa ville de naissance, il se distingue en réalisant un projet d’achèvement de la cathédrale Saint-Etienne en 1864. Petit s’inspire de la cathédrale de Reims pour dessiner un plan qui prévoyait la conservation du chœur de Bertrand de l’Isle, mais doublait la symétrie de la sacristie de Jean d’Orléans. La nef romane de la cathédrale devait faire place à une d’inspiration gothique. Si ce travail fut unanimement reconnu, il n’aboutit pas ; il fallut attendre 1897 pour que Saint-Anne Auguste Louzier n’obtienne le droit de restaurer le bâtiment avec les critiques que l’on connaît. Notons que ce dernier sera architecte diocésain de l’Aude…

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Le Palais du Trocadéro à Paris en 1878

Léopold Petit s’établit à Carcassonne comme architecte communal où il fit la connaissance de son épouse Antoinette Fages de vingt ans sa cadette. Il habitait à cette époque sur le boulevard de la préfecture (Bd Jean Jaurès) puis 26, rue de Strasbourg. On doit à Petit, l’alimentation en eau de la Cité par l’élévation d’un château d’eau sur l’actuelle place Marcou en 1872. Il fut également le directeur des travaux de l’Origine ; ce bassin situé à Couffoulens qui fournissait Carcassonne en eau potable. En 1878, Léopold Petit quitte momentanément Carcassonne pour Paris où il participe à la construction du Palais du Trocadéro pour l’Exposition Universelle. Le gouvernement lui décernera une médaille pour récompenser son œuvre. De retour à Carcassonne auréolé de gloire, l’architecte se voit confier la réalisation d’un kiosque à musique pour le square Sainte- Cécile (Actuel Gambetta). La mairie propose d’élever ce monument à l’usage de la Société Sainte-Cécile pour ses concerts, mais avec seulement 3000 francs de budget pour le bâtir. La charpente est l’œuvre de Jammy, les ornements de Labatut et la peinture de Faubladié. L’inauguration du kiosque a lieu le 14 juillet 1881.

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L'harmonie Saint-Cécile devant le kiosque à musique

En dehors de ses fonctions professionnelles, Léopold Petit mène en parallèle une carrière politique à partir de 1887. Elu sous la mandature d’Omer Sarraut dont il devient le second adjoint, l’architecte se portera candidat à la députation. Après la mort de Sarraut, Gaston Jourdanne qui lui avait succédé au poste de maire, est incarcéré ce qui permet à Petit de se hisser comme 1er adjoint. Le 18 septembre 1888, il démissionne de son poste mais conserve son mandat de conseiller municipal suite à une discorde sur l’adoption du budget municipal.

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Parmi les dernières réalisation notables de l’architecte communal, on peut citer l’école Marcou en 1890. 

Léopold Petit se retire ensuite à Meudon (Seine-et-Oise, actuel Hauts-de-Seine) dans une maison 30, rue de Paris. Il meurt le 7 juin 1911 et est inhumé dans le cimetière de Meudon.

léopold petit

©landrucimetires.fr

La tombe de Léopold Petit

Sources

Recherches, synthèse et rédaction / Martial Andrieu

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© Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2019

Commentaires

  • sépulture on ne peut plus sobre pour un amateur de beaux arts - tout s éfface avec le temps !!

  • Article fort intéressant !
    Remarque : pourriez-vous nous éclairer sur le pourquoi de l’incarcération de Gaston Jourdanne ?
    Merci et bon vent !
    Louise

  • Bonjour Louise,
    Jourdanne a été mis en prison pour fraude électorale.

  • Merci, M. Andrieu, pour votre précision : honnêtement, je pensais qu'il s'agissait d'une affaire plus grave : à cette époque-là, les fraudes de ce type étaient "monnaie courante" !
    Aujourd'hui, la Cité Administrative est sise "Place Gaston Jourdane", c'est dire si l'Histoire ne lui point tenu rigueur de cette... petite histoire...
    L.C.

  • Merci pour toutes les informations sur L.Petit, qui me permettent de mieux comprendre l’architecture de la maison familiale de Capendu, une de ses réalisations .

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