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Affiches et gravures - Page 2

  • Les billets de banque de la Chambre de commerce de Carcassonne

    Bien avant l'apparition de l'Euro au sein de la Communauté Economique Européenne, quatre pays de notre continent avaient créé une union monétaire. Le 23 décembre 1865, l'Union latine regroupant la France, la Belgique, l'Italie et la Suisse puis la Grèce en 1868 allait fonctionner jusqu'en 1927 sur la base d'une organisation commune. Onze autres pays d'Europe y étaient associés par des accords bilatéraux, à l'exception du Royaume Uni et de l'Allemagne. Napoléon Ier en avait été le précurseur puisqu'il avait imposé une monnaie commune à tous les pays soumis à sa puissance. L'Union latine fonctionna parfaitement à une période où les Européens possédaient le sentiment d'appartenir à une communauté de civilisation, unie par des valeurs et des croyances identiques. La Grande guerre viendra porter un coup d'arrêt et plus tard fatal, à cette entente monétaire. Finalement, l'euro n'a rien inventé puisque les principes essentiels se trouvaient déjà dans l'Union latine. Chaque État signataire était tenu de battre monnaie en se conformant aux normes définies par les articles 2 à 4 de la Convention de 1865. Le Principe de l’intercirculation des monnaies à l’intérieur de l’Union : les monnaies de chaque État avaient cours légal dans l’Union. Cette dernière disposition ferait sauter de joie tous les souverainistes puisque chaque nation gardait sa propre monnaie, contrairement à l'Euro.

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    Quand la Grande guerre éclate, le bronze sert à l'industrie d'armement. L'or et l'argent, valeurs refuges pour les épargnants et socles de l'Union monétaire, sont thésaurisés. Malgré les grands tirages de la Banque de France, la monnaie se raréfie et impacte la vie quotidienne des Français. Les Chambres de commerce vont alors émettre des billets convertibles auprès de la Banque de France. Ils auront cours jusqu'au début des années 1920. A Carcassonne, huit de billets ont été émis entre 1914 et 1922 de valeur 50 centimes et 1 franc. Ils furent imprimés à Toulouse par Cassan Ainé.

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    23 novembre 1914 / Emission : 600 000 francs

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    30 juin 1917 / Emission : 400 000 francs

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    2 mars 1920 / Emission : 400 000 francs

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    22 mars 1922 / Emission : 500 000 francs

    Clin d'œil 

    Sur l'un des billets ont voit la signature du trésorier. Il s'agit de zéphirin Combéléran qui avait construit le Bazar Combéléran, actuel Monoprix, rue de la gare.

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  • Une affiche inédite de la Distillerie de l'Or-Kina Sabatier

    On croyait sans doute avoir tout vu pour ce qui concerne les affiches de la distillerie Michel Sabatier. Eh ! bien, non. Nous avons trouvé une nouveau petit trésor lors d'une vente aux enchères. Cette fois, il n'y a pas de représentation de la Cité médiévale dans le dessin pour accompagner la légende inventée par Sabatier. La recette de "La micheline" aurait été retrouvée sur un vieux parchemin abandonné dans une des tours de notre château. Dans l'affiche, s'associent les thématiques propres à l'Art-nouveau comme la nature et celles mettant en avant le produit. Là, une déesse antique - peut-être Minerve - fait rayonner la bouteille de liqueur sur une colonne dorique. On remarquera la représentation de Michel Sabatier en petit diablotin, figurant également un masque de la tragédie grecque. Ceci rappelle son goût pour les arts auxquels il apporte tout son soutien à travers le mécénat. 

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    La bouteille de La Micheline

    L'affiche porte la signature de Charles, Henri Beauvais dont nous avons longuement cherché des renseignements. Ce peintre et lithographe est né à Marseille le 2 mai 1862. A l'âge de 20 ans, il débarque en Angleterre et travaille dans une société de lithographie située à Southwark bridge road (Londres). Très rapidement, il fait la connaissance d'Anne Corfield qu'il épouse le 25 mars 1882. Elle lui donnera six enfants, dont quatre garçons et deux filles. 

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    © sportsantiques.com

    Charles, Henri Beauvais par sa fille

    En 1902, Charles Beauvais retourne s'installer à Marseille avec toute sa famille. Il fonde un atelier sur le Cours Lieutaud, mais décède prématurément chez lui - 58 rue Montaux - le 11 mai 1909 à l'âge de 47 ans. Sa veuve et ses enfants retourneront à Londres.

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    L'ancienne distillerie Sabatier aujourd'hui

    Cette affiche ne porte pas de date, toutefois il nous est permis de penser qu'elle a été réalisée entre 1895 et 1909. D'abord, elle a été imprimée à Marseille chez Moullot fils aîné, certainement au moment où Charles Beauvais s'y trouvait. Ensuite, les nénuphars pourraient rappeler les Nymphéas de Claude Monet réalisés à partir de 1895, même si la série de toiles débute vraiment en 1902. Voilà donc une nouvelle découverte à mettre au crédit de ce blog...

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  • Une affiche de la distillerie Sabatier vaut-elle de l'or (2) ?

    Toujours à la recherche de l'artiste qui aurait décoré la salle des fêtes du Palais de la Micheline situé sur l'avenue du général Leclerc (voir nos précédentes chroniques), nous tentons de résoudre cette énigme à partir des affiches publicitaires de la distillerie. S'il était très peu probable que Mucha en fut à l'origine malgré des ressemblances évidentes, l'affiche de Oury ne nous convainc pas davantage d'une façon formelle. Nous avons donc poursuivi nos investigations jusqu'à retrouver une autre publicité bien moins connue que la première. Elle est signée de l'artiste toulousain Marius Jognarelli dont il n'existe hélas que peu d'éléments biographique. Aidé dans notre tâche par Christelle Escourrou native de Carcassonne, professeur de l'art à Toulouse, nous présentons ce sujet.

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    Affiche 143x110 cm, imprimée chez Roudière à Carcassonne

    Cette affiche ventant les bienfaits de la liqueur "La Micheline", est d'un style tout à fait différent que celle de Oury. Il nous semble qu'elle fut destinée, non aux consommateurs mais aux distributeurs. La mise-en-scène paraît moins travaillée et le style antique n'est plus aussi franc. Prime est à l'efficacité, avec l'exposition de la bouteille au centre de la Cité de Carcassonne surplombant les ateliers de la distillerie. La femme possède les formes généreuses des canons de la beauté du début du XXe siècle. Peut-être que l'élixir quelle consomme y est-il pour beaucoup... Les couleurs vives de l'ocre et du vermeil rappellent celles de l'Occitanie, mais aussi celles de l'embrasement de la Cité. N'oublions pas que Michel Sabatier fit oeuvre de mécénat pour accueillir la troupe itinérante des Cadets de Gascogne de passage à Carcassonne, composée de félibres, d'hommes de lettres et de politiciens. C'est également lui qui finança le premier embrasement de la cité médiévale, voulu par Achille Rouquet.

    Marius Jognarelli

    Cet artiste toulousain est né en 1860, mais on ignore encore la date précise de son décès qui se situe au-delà de 1920. Dans les années 1890, il signe de nombreuses affiches et des plaques émaillées.

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    Il réalisera de 1906 à 1914, la couverture de l'Annuaire des Salons "Tout Toulouse"

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    Plaque émaillée signée Jognarelli pour les Cachou Lajaunie

    En 1896, il est l'auteur de l'affiche de la Fête de charité des étudiants et de celle consacrée au centenaire de la lithographie à Toulouse.

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    Jognarelli a t-il décoré la salle des fêtes de la distillerie de l'Or-kina? Voilà une nouvelle question qui pourrait donner lieu à une expertise et à un beau sujet de thèse d'histoire de l'art.

    Mes remerciements à Christelle Escourrou pour son aide

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