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  • La librairie Breithaupt conserve en ses murs un secret historique...

    Trop peu de Carcassonnais savent aujourd'hui, le secret que renferme la librairie Breithaupt, 33 rue Courtejaire. Le temps fait sont œuvre d'érosion sur la mémoire collective, laissant aux fossoyeurs de l'histoire toute liberté pour agir à ses dépens. Aussi, essayons-nous autant que nous le pouvons, de rétablir ou d'approfondir certaines vérités que la modestie des héros d'hier, a complètement absorbée. Les vrais, ceux qui ont pris des risques, n'ont jamais fait valoir autre chose que leur sens du devoir. 

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     Monsieur Jules Breithaupt, né le 10 juillet 1910 à Carcassonne, mit sa librairie à la disposition de la Résistance pendant toute la durée de la guerre. Comme boîte à lettre "officielle" de l'armée des ombres, elle servit à faire transiter des messages entre les différents responsables et les maquis. Ces lettres se trouvaient placées en haut de la dernière étagère et lorsqu'un Résistant se présentait, il n'avait qu'à dire le mot de passe suivant : "Je recherche un livre de..." L'auteur, bien entendu, n'existait pas ! Jules Breithaupt recevait également dans son magasin le gratin de la Résistance régionale : Gilbert de Chambrun, Jean Graille, Jean Bringer, Lucien Roubaud, etc. Un bon endroit pour ne pas se faire remarquer ? Pas tant que cela... Louis Amiel, le bras droit de Bringer, faillit être confondu par la Gestapo alors qu'il avait acheté des cartes d'Etat-major chez Breithaupt. Par chance, lorsqu'il fut arrêté par elle, les agents de la sinistre police secrète Allemande allèrent à deux magasins de là chez Roudière, afin de prouver qu'Amiel s'était fourni chez eux. La Kommandantur était cliente de Roudière pour ses imprimés, mais aucun employé ne reconnut le futur Président du Comité Local de Libération. Quelque temps après, Amiel fut relâché.

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    A la libération, Jules Breithaupt obtint sa carte de Résistant. Sans exagérer, on peut dire que sa librairie n'est pas qu'un lieu de culture, c'est aussi un lieu de mémoire de la Seconde guerre mondiale. 

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    © Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2018

  • Aux victimes du maquis de Trassanel : Ce que l'on n'a pas encore écrit...

    La veille de la tragédie qui devait coûter la vie de 43 jeunes maquisards du maquis Armagnac, une quarantaine de soldats Allemands en armes se présentent au hameau de Lacombe. Il s’agit pour la majeure partie d’entre-eux d’un détachement du 71e régiment de l’air dit « de Lisieux » commandé par le capitaine Nordstern. Cet homme grand et maigre qui porte des lorgnons s’est déjà tristement distingué lors des attaques contre Villebazy, Lairière, Ribaute et Moux, où il n’a laissé que la mort derrière lui. Son équipe de criminels de guerre semble fort bien rompue aux méthodes expérimentées en Biélorussie. Sans un concours de circonstances, le village de Villebazy aurait dû, par exemple, être entièrement incendié. Il ne sera que pillé…

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    © Un village français / Télérama

    Donc, ce matin du 7 août 1944 après les renseignements communiqués à la Gestapo par le milicien Fernand Fau (1924-1944) et l’agent français Robert de Lastours, les unités partent de la caserne de la Justice, route de Montréal, à l’assaut du maquis de Trassanel. Se trouvent également des officiers de la police secrète Allemande de Carcassonne, des miliciens ainsi que des unités françaises combattant dans la SS. Le maquis Armagnac formé le 4 juillet 1944 avec des éléments du Corps Franc de la Montagne noire, comprenait à cette époque 85 hommes. Le 7 août 1944, le groupe quitte le camp au lieu-dit " Picarot" pour se rendre à la grotte de Trassanel. Seule, une arrière-garde de sept hommes reste au camp pour faire suivre les munitions et le ravitaillement.

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    Hameau de Lacombe

    A l’entrée du hameau de Lacombe (Pradelles-Cabardès), le convoi Allemand stoppe à la première ferme qu’il trouve. C’est celle du cultivateur Justin Miailhe, laitier de son état. Sous la menace et pour éviter - selon ses dires - que les membres de sa famille ne soient pris en otage : "J’ai guidé les Allemands, du hameau de Lacombe, mon domicile, à la ferme Laribaud, PC du maquis Armagnac (…) Aucun témoin n’a assisté à la contrainte faite en ma personne par les Allemands, vu que j’étais seul à mon domicile ". Au mois d’août 1944, la ferme Laribaud était inhabitée. Les seules personnes qui la fréquentaient faisaient toutes parties du maquis Armagnac. Dans sa déclaration, Justin Mialhe ajoute : "Après être arrivé à la ferme précitée en compagnie des Allemands, ces derniers ont immédiatement incendié en ma présence, tout ce qui se trouvait sur leur passage. J’ai été ensuite ramené à mon domicile par le même officier qui m’avait contraint de l’accompagner." (Déclaration à la gendarmerie du Mas-Cabardès le 11 janvier 1948)

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    Pont de l'Orbiel à La Grave (Ilhes-Cabardès)

    Le 8 août 1944 vers 5h30 du matin, M. Rocachet demeurant à "La grave" sur la commune des Ilhes-Cabardès, aperçoit par la fenêtre de sa chambre un soldat Allemand sur le pont de l’Orbiel. Le militaire après avoir lu un papier qu’il tenait entre ses mains, fait signe à un convoi composé d’une soixantaine d’hommes de se diriger vers le Picarot.
    Vers midi, Madame Rocachet voit arriver quatre Allemands venant de la forêt du "Picarot", alors qu’elle déjeune avec ses enfants. Ils se dirigent vers le village et rejoignent la colonne qui y stationne. Jusque-là rien de particulier ne se passe, mais vers 18 heures elle entend un groupe d’homme descendant de la forêt. Elle se met alors à la fenêtre et aperçoit quelques jeunes gens : "Je les ai reconnu pour être de la région. Je ne puis dire exactement le nombre (7 à 8) encadrés par une quinzaine de soldats allemands. Ils ont franchi le pont, se sont dirigés vers les Ilhes. Un quart d’heure après, j’ai vu une camionnette venant de la direction des Ilhes qui a stoppé devant ma maison. A ce moment-là, sept jeunes gens, en compagnie d’une dizaine d’Allemands, sont descendus de la camionnette. Le véhicule a fait demi-tour est allé s’arrêter sur le pont de la Grave. Ils ont amené les jeunes gens en direction de la forêt du Picarot et au bout de quelques instants j’ai entendu un coup de feu. J’ai compris que ces jeunes gens venaient d’être fusillés. Aussitôt après, j’ai vu les soldats allemands fusils à la main, ils sont repartis en direction des Ilhes. Prise de peur, je n’ai pu aller vers le lieu du crime. Ce n’est que le lendemain matin qu’un monsieur qui m’a dit être du maquis, m’a demandé où se trouvaient les jeunes gens fusillés de la veille. Je lui ai indiqué l’endroit. Ces jeunes gens ont été fusillés environ 800 mètres de mon habitation, dans une vigne en direction du Picarot."

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    Ne le voyant pas revenir l’arrière-garde laissée au Picarot, le chef décide de détacher un groupe de Russes pour savoir ce qu’il était advenu d’elle. Vers 15h30, un de ces hommes revient blessé et s’exclame : "Les Allemands ont fait l’arrière garde prisonnière." Il raconte que leur chef, le lieutenant de l’Armée rouge Alexandre, était blessé et demandait du secours. Pierre Gonzalez se rend alors sur les lieux et ramène le chef Alexandre à la grotte de Trassanel. Pendant ce temps, le chef du maquis Antoine Armagnac donne l’ordre de repli vers Citou. Chargés des bagages et des armes, le groupe quitte la grotte en direction de Cabrespine. Au bout de deux cents mètres, des coups de feu crépitent ; ce sont les Allemands qui les attaquent. A 16h30 heures, les assaillants encerclent et ouvrent le feu sur les hommes du maquis qui ripostent de toutes parts. Les armes et les munitions manquent ; l’ennemi s’acharne à la grenade. Les maquisards sont obligés de se rendre, l’ennemi portant une tenue de camouflage les délestent de leurs portefeuilles. "Plusieurs d’entre-eux parlaient correctement le français", souligne Pierre Gonzalez. D’après Louis Bouisset :  "Parmi les hommes qui faisaient partie de cette expédition, il y en avait quelques uns, dont je ne puis dire le nombre, qui portaient au casque un carré tricolore et qui parlaient correctement le français, ce qui m’a laissé croire que ces hommes, ce n’était tout simplement que de vrais miliciens, mélangés à des soldats Allemands. Je dois vous signaler qu’un milicien du nom de Fau, tué à Conques, a été trouvé en possession du révolver d’Armagnac chef du maquis, qui se trouvait avec nous. A mon avis, pour que cet homme soit en possession de cette arme, c’est qu’il devait se trouver parmi les Allemands, le jour du combat aux environs de Trassanel." (Déclaration à la gendarmerie de Conques le 16 décembre 1945)

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    Waffen SS français engagés sur le front Russe

    Il s’agit très certainement de français engagés dans la SS au sein de la Légion des Volontaires Français contre le Bolchévisme. Quant à Fau, il est également à l’origine de l’arrestation de Jean Bringer, chef FFI de l’Aude, le 29 juillet 1944.

    Mais les Allemands refusant de reconnaître ceux qu’ils appellent terroristes, comme des soldats d’une armée régulière, ne respectent pas les lois de la guerre. A la grotte de Trassanel, les prisonniers valides sont séparés des blessés. Ces derniers, soit huit au total, sont achevés sur place ! Le reste des hommes capturés est conduit au village de Trassanel. Sur la place, les Allemands les font boire et leur donne la moitié d’une cigarette à chacun. La dernière du condamné, sans doute…

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    L'église et la place de Trassanel

    En colonne par deux, gardés par leurs bourreaux, les jeunes maquisards prennent la route vers Villeneuve-Minervois. A 800 mètres de Trassanel, obligés de descendre dans un petit ruisseau, les Allemands les mettent sur les rangs et leur donnent l’ordre de se serrer. L’officier qui commandait fait mettre les armes en batterie puis dit à ces jeunes maquisards : "Maintenant, camarades, c’est fini, vous pouvez faire votre dernière prière." L’ordre de tirer est alors donné. Ces jeunes tombent les uns sur les autres avant que le coup de grâce ne les achève. Louis Bouisset le reçoit, mais par miracle la balle ne le tue pas. Pierre Gonzalez, d’abord protégé par le cadavre de l’un de ses camarades, il réussit à s’enfuir à travers la vigne ne recevant qu’une balle à la fesse. Deux fusillés, Bouissou et Tahon ont échappé à la mort. Le Roubaisien Tahon, atteint par une rafale à la cuisse à tenté de se relever. Le Feldwebel commandant le peloton s'est alors approché de lui et lui a donné le coup de grâce en pleine tête. La nuit arrive, la fraîcheur ranime le blessé. Fuyant le lieu de son supplice, il se traine sans but, perdant son sang en abondance, mais luttant farouchement contre la mort qu'il sent si proche.
    Au petit jour, les habitants de Trassanel, venant relever les fusillés, s'aperçoivent de l'absence du corps de Tahon. Mais suivant ses traces de sang, ils arrivent ainsi aux premières maisons de Villeneuve où ils apprennent que Tahon, à bout de force, a été découvert par deux jeunes filles du village. Transporté dans une maison amie, il y reçoit les premiers soins du docteur Jourtau du maquis de Citou... et il échappe à la mort. Orphelin et sans aucune attache familiale (ses parents avaient été tués lors du bombardement de Roubaix), il fut adopté par le "Minervois".
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    Trassanel

    Vers 18h45, deux hommes habillés en Allemand débarque chez Louis Catuffe à Trassanel. Ils lui intiment l’ordre de les accompagner à la cabine téléphonique. En cours de route, l’un d’eux qui parlait un français très pur lui lance les paroles suivantes : "Si vous avez des fils, vous n’avez qu’à les envoyer dans le maquis, vous verrez comment on les arrangera." En arrivant à la cabine téléphonique, le même individu a demandé le 14/96 à Carcassonne. L’opératrice voulant sans doute savoir qui est à l’appareil, l’homme rétorque : "Ici, police Allemande puisque vous êtes si curieuse." La conversation se fait ensuite en Allemand par l’intermédiaire de l’autre homme. Il pourrait s’agir de l’interprète Alsacien du SD René Bach et de Oskar Schiffner, sous-chef de la Gestapo de Carcassonne. (Déclarations à la gendarmerie du Mas-Cabardès le 24 octobre 1944)

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    © Le blog des godillots

    Lieu de l'exécution des 19 maquisards

    A 22 heures, deux voitures et quatre camions Allemands seraient arrivés à Limousis. Paul Guilhem âgé de 52 ans demeurant dans ce village, déclare avoir été contraint de monter avec eux pour leur indiquer la route menant à Trassanel. L’expédition meurtrière étant terminée, pourquoi donc encore un convoi d’Allemands ? Arrivé à Trassanel, le convoi se serait arrêté sur la place. "Ces Allemands m’avaient promis de me ramener à mon domicile mais ils me prirent à Villeneuve-Minervois et me menacèrent de ma prendre à Carcassonne. Finalement, je pus leur échapper." D’après M. Guilhem, l’exécution aux lieu avant que les Allemands ne le prennent à Limousis. (Déclaration à la gendarmerie de Conques le 25 octobre 1944)

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    Oskar Schiffner

    (Sous-chef de la Gestapo de Carcassonne)

    Plusieurs personnes ont été soupçonnées successivement d’avoir dénoncé l’emplacement de ce maquis aux Allemands. Un sieur Chesnais a été abattu pour ce motif par la Résistance, puis René Bach, interprète de la Gestapo, qui a prétendu que le maquis avait été donné par un homme s’étant présenté aux Allemands sous le faux nom de Robert et qu’il désigna comme étant C, cultivateur à Fournes. Ce dernier connaissant l’emplacement puisqu’il avait été chargé de porter le pli lui donnant l’ordre de changer de position. C a fait l’objet d’un non-lieu au bénéfice du doute. Difficile de le condamner sur les seules déclarations de Bach. On a soupçonné les dénommés Chiocca Jean dit le « Marseillais » et Munaretto Bruno, tous deux membres du maquis. Capturés et détenus à la Maison d’arrêt de Carcassonne, ils furent libérés par Schiffner - sous-chef de la Gestapo- - le 19 août 1944, alors que leurs camarades Roquefort Pierre, Hiot Jean et Juste Léon seront massacrés à Baudrigues le même jour.
    Pourtant lorsqu’on interroge Munaretto à Bordeaux le 20 août 1948 celui-ci déclare : "Le 8 août 1944, j’ai été fait prisonnier par les Allemands. Lorsque je suis descendu à Trassanel pour chercher du ravitaillement, j’ai été encerclé par les Allemands vers 10 heures du matin. Ceux-ci m’ont obligé sous la menace de mort de les conduire à l’emplacement de mon maquis. J’ai été contraint de m’exécuter et c’est ainsi que plusieurs de mes camarades ont été arrêtés par les Allemands tandis qu’un autre groupe d’Allemands était parvenu aux gorges de Trassanel." L’ancien maquisard sera ensuite amené à Carcassonne pour y être interrogé, selon les méthodes de la Gestapo locale. A cette époque, les interrogatoires étaient menés sous la contrainte par Bach et Schiffner. A t-il parlé ? Sans présumer de la culpabilité ou pas des uns et des autres, on peut simplement s’étonner de deux choses. La première : Chiocca et Munaretto ont été relâchés le 19 août 1944, jour du massacre de Baudrigues. La seconde : Munaretto, mis en présence de Schiffner à Bordeaux en 1948, dira ne pas le reconnaître. Toutes les victimes ont reconnu Klaus Barbie à son procès, c’était 43 ans après…

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    La tombe de Fernand Fau au cimetière de Conques

    Après le conflit, on a recherché les criminels de guerre. Les membres de la Gestapo de Carcassonne ont été extradés et présentés devant un tribunal militaire : Oskar Schiffner, Hermann Eckfellner, Karl Wenzel, Mücke, Schlutter ont bien entendu refusé de collaborer et ont nié avoir commis ces crimes. Seul Schiffner a été condamné à quelques années de prison… Eckfellner est mort en prison avant son procès. Dieu sait ce que le capitaine Nordstern est devenu après la capitulation nazie. Fernand Fau a été exécuté très rapidement le 18 août 1944 au bord d’une route près de Conques. Aujourd’hui, il repose à 30 mètres environ des maquisards de Trassanel dans le cimetière de Conques-sur-Orbiel. René Bach a été fusillé après son procès en septembre 1945.
    Selon Raynaud, chef du maquis Armagnac, on dénombre 43 victimes de cette tragédie. Les rescapés sont Valéro, Vidal, Amor, Demercier, Gonzalez, Bouisset et Doutre.

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    © Le Maitron

    Inhumation des maquisards

    Selon plusieurs témoins, les corps des victimes étaient méconnaissables ; les bourreaux s’étaient acharnées sur elles. Le lendemain du 8 août, le Président du Comité de Libération de Cabrespine M. Joseph Greffier, indique que les hommes du village ont relevé sur les lieux 15 victimes. La Croix-rouge sur place le 10 août, en a identifié cinq et les a inhumés au village. D’autres ont été amenés à Villeneuve-Minervois. Simon Garcès de Cabrespine a constaté que les victimes étaient éparpillées dans le bois, le visage mutilé. Baptiste Jeantet, garde-champêtre à Cabrespine, a reconnu Yves Arnaud de Caunes-Minervois, ramené au domicile de ses parents.
    Les victimes identifiées à Cabrespine sont : Roquefort Christophe (Conques), Armagnac Antoine (Conques), Arnaud Yves (Caunes), Cabanes Paul (Lastours), Pepiot Georges (Lastours), Caruesco Angel (46, rue de la République à Carcassonne), Picarel Emile (Conques), Belaud Jacques (Conques), Bruguier (Narbonne), Lavigne Henry (114 rue Marlec à Toulouse), Khilloun Rabias (Salsigne) et Etienne Paul (Mas-Cabardès). Trois n’ont pas été identifiés.
    A Villeneuve-Minervois, l’instituteur Emile Revel donne 11 jeunes tués dont les corps ont été amenés au village. Quatre identifiés dont Travain Marcel (Villeneuve), Georges Gaston (Montpellier), Baudevin Jacques, Jules Prosper (Arras) et huit inconnus inhumés au cimetière.

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    Les tombes des maquisards de Conques-sur-Orbiel

    Sources

    Rapports de gendarmerie et auditions des témoins

    (1944-1948)

    Ces archives ne se trouvent pas à Carcassonne !

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  • Le monument funéraire du compositeur Jacques Charpentier à Carcassonne

    Il y a maintenant un an et presque deux mois, disparaissait le compositeur Jacques Charpentier (1933-2017). Cet homme d'une grande valeur intellectuelle et musicale avait choisi de résider à Carcassonne où il s'était établi au cours des années 1960. Au n°5 de la rue Trencavel, il composa la majeure partie de ses œuvres, dont son opéra en langue occitane : "Beatris de Planissolas". Délaissant l'infernale Cité médiévale et son flot de touristes, il avait pris pour asile un appartement situé à proximité de la place Carnot. C'est là qu'il finit ses jours après avoir consacré toute sa vie à la musique.

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    Jacques Charpentier repose au cimetière "La conte" à Carcassonne (Carré 32B, Emplacement 152). Depuis quelques jours, un monument funéraire digne de ce qu'il fut, rappelle son souvenir. 

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    Ce buste fut taillé par Robert Zilch de Reichenstein alors que le musicien n'avait que dix-huit ans. Pour l'anecdote, le célèbre sculpteur et le père de Jacques Charpentier s'étaient trouvés ensemble dans un camp de prisonniers durant la Seconde guerre mondiale. L'artiste à qui l'on doit trois des quatorze médaillons de la Faculté de médecine de Paris, promit de faire le buste de Jacques, si son père et lui revenaient vivants d'Allemagne. Cette sculpture resta longtemps dans le jardin du n°5 de la rue Trencavel, mais aujourd'hui elle a trouvé sa juste place au-dessus de son modèle.

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    © Christophe Guibbaud / ABACAPRESS

    Jacques Charpentier devant le Palais Royal à Paris

    Dans notre ville où l'on célèbre plus facilement la mémoire des joueurs de rugby que celle des musiciens,  espérons que le choix d'être inhumé à Carcassonne ne sera pas pour cette illustre personne, un enterrement de seconde classe pour sa musique. Le cas de Paul Lacombe est sur ce point assez éloquent...

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