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  • Les fêtes de Saint-Gimer à la Barbacane

    Au registre de nos chers disparus, les fêtes de St-Gimer dans le quartier de la Barbacane restent encore dans le souvenir de nombreux Carcassonnais. Vers le 15 mai de chaque année, le coup d'envoi était donné dans la joie et l'allégresse générale. Sans subventions, mais avec une volonté de fer, le comité des fêtes préparait cet évènement trois mois à l'avance. Seule une Marseillaise ou une Internationale - suivant les idées des familles - jouées par des musiciens lors du Tour de table, apportaient quelques sous à l'organisation. Attention ! Il ne fallait surtout pas dépasser la frontière avec la Trivalle voisine, située sous le porche de la rue de la Gaffe. Les deux quartiers étaient les deux meilleurs ennemis de ville...

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    Sur l'actuelle place du chanoine Verguet

    Pendant 36 ans, le café Azéma (discothèque la Bulle) tenu par les familles Azéma et Gardel fut le quartier général des fêtes de St-Gimer. Pauline Azéma en vit passer des Tours de l'âne - la tradition typiquement Carcassonnaise, aujourd'hui disparue :

    "Ah ! ça c'était quelque chose. Après que le dernier marié de l'année y fut monté dessus, je me souviens qu'ils arrivaient tous au café pendant la fête du quartier, âne compris, pour se faire payer à boire. Après plusieurs tournées, les hommes donnaient leur bière à l'âne qui repartait du café à moitié saoul. C'était une tradition."

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    Le café Azéma de 1930 à sa fermeture en 1966 avait pour siège les clubs de boxe et d'haltérophilie. 

    "Avant la vie de quartier c'était drôlement vivant. Chez nous, les grandes figures de la Barbacane : les Morlain, Bajouet, Sautel, Soler, Rajol... savaient faire la fête."

    La dernière halte durant les fêtes de St-Gimer se faisait chez Espeluque ou chez Denis. Chez Dame Carcas, la fête durait toute l'année.

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    Dame Carcas en 2015

    Des fois, l'épouse de l'un des joyeux drilles envoyait son fils chercher le père pour la soupe qui avait sonné depuis longtemps. Quand il arrivait chez lui, sa femme lui réservait cette fois, une belle soupe de "mours". C'est à dire qu'elle lui faisait la tête, en bon français. Le patron de Dame Carcas, Denis Rancher, passa la main et le bar devint Dame Jeanne. Ce fut le rendez-vous des concerts de rock.

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    Le char de la Barbacane au Carnaval de Carcassonne

    Crédit photos

    Paola Barberis

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2015

  • L'exposition Charles de Gaulle en 1985 à Carcassonne

     

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     Je voudrais simplement rappeler qu'en 1985, le maire Raymond Chésa accueillait dans sa ville une exposition sur la vie du général de Gaulle à l'occasion du quinzième anniversaire de sa mort. Organisée par l'Institut Charles de Gaulle, cette manifestation vit la présence de Maurice Couve de Murville, ancien premier ministre.

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    Celui-ci s'exprima sur les dangers d'une cohabitation - elle interviendra un an plus tard - et sur "l'affreuse proportionnelle". Dans son discours, on notera une phrase d'actualité :

    "Alors que la France connaît de nouveau le malheur, on voudrait que l'évocation du passé constitue une leçon et un espoir pour chacun."

    ainsi qu'une citation du général qui ne l'est pas moins

    "Depuis l'aube de notre histoire nos malheurs furent toujours en proportion de nos disputes, mais jamais la fortune n'a trahi une France rassemblée."

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    Retenons dans le discours du maire de Carcassonne, ces paroles d'un autre temps où les hommes politiques avaient une vision pour leur ville et leur pays. S'adressant au général de Gaulle :

    Je suis heureux et fier de vous saluer de nouveau à Carcassonne où dans chaque rue coule la fierté de notre passé. En 1960, Carcassonne vous accueillait dans un grand enthousiasme patriotique, se souvenant de l'été brûlant de sa libération. Personnellement, je ressentais le privilège de vous voir avec une intensité particulière. J'appartiens à cette génération que les années sombres de 1940-44 ont marqué à peine sorti de l'enfance. Votre appel et votre action pour sauvegarder l'espérance, avait embrasé et mobilisé ma famille. (...) Une fois encore, mon général, conduisez-nous de la fidélité à l'espoir et de l'espoir à l'action."

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    Autour de R. Chésa, les anciens gardes du corps du général de Gaulle

    Roger Tessier, Raymond Sassia, Henri Djouder et René Anvray.

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  • La folle épopée du cinéma Le Cinoch', rue Charles Lespinasse.

    Trois passionnés du 7e art (Gilbert Ladet, Monique Ladet et Anne-Marie Caraguel), dont deux anciens projectionnistes du Colisée, ont dans l'idée depuis cinq ans de créer un nouveau cinéma dans Carcassonne. En 1983, la ville compte déjà six cinémas pour un total de treize salles obscures : le Boléro, les Capucines, le Chapeau-rouge, le Lido, le Colisée, l'Odéum. Quant au Rex situé dans la rue de la liberté, il vient juste d'être fermé et repris par l'évêché. L'importance de l'offre ne décourage en rien ce trio de cinéphiles puisqu'il constate avec justesse que Carcassonne ne possède pas de salle d'Art et d'essai. Or, c'est précisément ce qu'il avaient dans la tête au départ.

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    Après cinq années de tractations afin de réunir les financements nécessaires à la réalisation de leur projet, ils font l'acquisition de l'ancienne carrosserie Ramos, 15 rue Charles Lespinasse. Grâce à un prêt bancaire et à une subvention de l'agence régionale du développement du cinéma versée à hauteur de 250 000 francs, la S.A.R.L réunit les 100 millions d'anciens francs.

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    Les travaux débutent le 20 mai 1984 ; deux salles sont construites, l'une de 60 et l'autre de 140 places assises. Une troisième de 300 places est prévue à terme, si l'affaire tourne bien...

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    La salle de 60 places assises

    Ce cinéma prendra le nom de Cinoch' - titre un peu soixante-huitard, parfaitement assumé. L'exigence de rentabilité a dû réfréner un peu les ardeur des fondateurs en matière d'Art et d'essai. Ce cinéma mêlera projections "sérieuses" et projections "divertissantes".

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    Il lui faut réaliser 50.000 entrées annuelles, soit 1000 entrées hebdomadaires pour entrer dans ses frais. Pour cela, la direction proposera quatre films chaque semaine avec trois séances par jour : 14h30, 18h30 et 21h. Des cartes d'abonnement seront proposées à 15 francs (2,50 euros) pour 10 entrées.

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    L'inauguration a lieu le 10 octobre 1984 en présence de R. Chésa (Maire) et de Maurice Martin (Conseiller général)

    Programme de la première semaine

    Local Hero de Billie Forsythe

    Les murs de la pleine lune d'Eric Rohmer

    L'hôtel New Hampshire

    Le professionnel avec JP Belmondo

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    Gilbert Ladet et Anne-Marie Caraguel

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    Le Cinoch' déposa le bilan en 1988, après seulement quatre années d'existence. En à peine 30 ans, Carcassonne a perdu le Lido, le Boléro, les Capucines, le Cinoch', l'Odéum, le Chapeau-rouge. Quant au Colisée, il est en état de survie grâce à la passion de quelques-uns. Les cinémas ont subi avec les multiplex, la même loi que les épiceries avec les hypermarchés. 

    Crédit photos

    A-M Caraguel

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