J'ignorais totalement la présence dans une période comprise entre 1930 et 1960 d'une usine de machines agricoles dans le quartier des quatre chemins. Tout est parti d'une vieille facture acquise pour ma collection et du fil que j'ai pu tirer pour rédiger cet article.
L'usine dont il est question fabriquait des pulvérisateurs, échaudeuses, étuveuses de la marque Elbé pour le travail de la vigne, à l'angle de la route de Limoux et de la route de Montréal. M. Piquemal était le directeur de cette production dans un quartier autrefois très industriel et artisanal. Nous avons déjà évoqué la présence d'une fonderie, par exemple.
Je me suis mis en quête de retrouver sur internet, la trace d'un alambic fabriqué dans cette usine spécialisé dans la chaudronnerie. René Laffont (ci-dessus) est l'un des derniers bouilleurs de cru de l'ariège (Photo: La dépêche). Nous le voyons ici devant son alambic ambulant portant sur la plaque l'inscription du constructeur: Elbé-Carcassonne. "On verse les fruits dans deux chaudières en cuivre reposant sur des foyers chauffés au feu de bois. Un double serpentin transporte les vapeurs dans un rectificateur où elles sont triées. L'éthanol est rejeté tandis que les vapeurs d'alcool sont condensées dans un refroidisseur à eau avant de couler dans un chaudron en cuivre. Le premier alcool fait 80 à 85 degrès, le dernier 15 à 20 degrès et le distillateur qui surveille pèse le liquide pour qu'il ait la bonne teneur pour être mis en bouteille."
Echaudeuse pour éliminer les chenilles (pyrale). On épandait l'eau bouillante sur les souches de vigne avec une "cafetière" comportant un foyer rempli de braises.
L'usine Elbé se trouvait exactement dans les murs de l'actuel supermarché des quatre chemins. Nous voyons d'ailleurs la toiture caractéristique d'anciens bâtiments industriels; elle correspond même au dessin sur la facture.
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