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Mon livre sur Baudrigue, édité à compte d'auteur, sera disponible à partir du 8 juillet au prix de 22 €. Je vous propose dans un premier temps, soit de vous le remettre en main propre, soit de vous l'envoyer par la poste pour ceux qui sont loin de Carcassonne.Je serai à Carcassonne le 8 et 9 juillet, puis du 20 au 30 juillet.Merci d''envoyer un mail avec le nombre de livres souhaités et si vous voulez un envoi postal ou une remise en main propre avec dédicace ou pas à :andrieu-martial@wanadoo.frJe n'ai pas décidé pour l'heure de séance de dédicace.Baudrigue, 19 août 1944Le récit de l'horreur156 pages22€__________________________________________© Tous droits réservés / Musique et patrimoine / 2023
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L'Oasis, le café des lycéens de Paul Sabatier jusqu'en 1982
Après la Première guerre mondiale, le limonadier Paul Loustau transforma un ancien affenage en café, à l'angle de l'allée d'Iéna et de la route de Toulouse. Sa situation géographique à proximité de la Nationale 113 et de la gare de l'Estagnol, lui procurait une importante clientèle. En 1927, il vendit son établissement à Paul Hugonnet et s'en alla créer un nouveau café dans le quartier des Capucins. Nous en parlerons à la fin de cet article.
Le café Hugonnet en 1940
Paul Hugonnet (1889-1965), bourrelier de son état, et son épouse Ida disposent toujours de la clientèle des cheminots de la gare de l'Estagnol et des habitants du quartier du Pont d'Artigues. C'est le lieu de rendez-vous festif et accueillant d'une société d'après-guerre prompte à fraterniser. Paul Hugonnet n'est pas en reste lorsqu'il s'agit de faire des blagues. Un jour, un cheval entra même à l'intérieur du café ; cela ne manqua pas de susciter un certain émoi parmi la population du quartier. Il faut dire qu'à cette époque, la télévision n'avait pas encore cloué les gens chez eux. A quelques pas de là, près de l'actuelle rue de Barcelone, se trouvait un terrain vague. Propriété de M. Auzias, on y faisait les fêtes du quartier avec un grand bal animé par René Cadrès.
Paul Hugonnet en 1930.
A partir de 1963, le nouveau lycée Paul Sabatier fait son ouverture sur les anciens terrains de La Reille. Nouvelle manne de clients pour les époux Hugonnet dont le café devient le QG des lycéens. La mort de Paul Hugonnet oblige son épouse et sa fille, Lucienne (1920-2012) épouse Bigou, à diriger les affaires.
Lucienne Bigou, Ida Hugonnet, M. Combes (client), Paul Hugonnet, M. Llari (client) et le jeune Daniel Bigou en 1955
Changement radical de nom et de formule en 1976. L'établissement se met au diapason de la modernité et prend le nom de l'Oasis, snack-bar. On y sert de la soupe au fromage et du cassoulet. Le club de rugby de Saint-Jacques XIII y installe son siège au premier étage. Gilbert, le cuisinier de la maison, ne rate aucune sortie des joueurs sur le terrain.
Actuel emplacement de l'Oasis, allée d'Iéna
En 1982, Lucienne Bigou décide de mettre en vente son café. Duralex sed lex : La loi est dure, mais c'est la loi. Une maison de retraite a été bâtie en 1965 à soixante-dix mètres du café. La loi en impose cent... L'Oasis, malgré son antériorité, a vécu. Il sera remplacé par une agence du Crédit Agricole.
La famille Loustau devant le Café de l'Industrie
Revenons désormais au premier propriétaire du café du Pont d'Artigues. Paul Loustau (1888-1967), après s'être dessaisi de son établissement au profit de Paul Hugonnet, alla s'établir aux Capucins. Il fonda le Café de l'Industrie dans la rue de la rivière et résida avec sa famille, 43 rue des Amidonniers.
L'ancien "Café de l'Industrie", aujourd'hui.
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Henri Fescourt (1880-1966), un célèbre cinéaste originaire de Carcassonne
Marcellin Henri Fescourt, cinéaste biterrois né le 23 novembre 1880, était aussi Carcassonnais par sa mère. Nos recherches généalogiques ont abouti à cette conclusion. Le célèbre réalisateur des Misérables (1925), premier film porté à l’écran d’après le célèbre roman de Victor Hugo, passait dans sa jeunesse toutes ses vacances d’été à Carcassonne. Il fallait sans doute qu’il y ait une raison à cela. Nos investigations permettent désormais d’établir avec certitude qu’une partie de sa famille s’y trouvait. Mieux encore, les résultats obtenus identifient les rapports ayant existé entre Fescourt et d’autres personnages connus de notre ville.
Henri Fescourt est le fils de Marie Louis Charles Fescourt, professeur de lettres au collège de Béziers, et de Jeanne Marie Charlotte Magrou, native de Carcassonne. Son grand père maternel, Etienne Magrou, originaire de Moux, tient une boulangerie dans l’actuelle rue Cros-Mayrevieille à la Cité médiévale. À l’âge de 14 ans, le jeune homme quitte Béziers pour le lycée de Carcassonne afin de préparer le baccalauréat. Il a pour professeur de philosophie, le célèbre journaliste Gustave Téry et fréquente son cousin Henry de Monfreid (1879-1974), son camarade de classe. En compagnie de ce dernier, Fescourt s’éprend de chevalerie médiévale sur les remparts de la Cité. Bientôt, ils se reverront à Paris chez Antoinette, la tante Magrou1.
L'ancienne boulangerie d'Etienne Magrou dans la Cité médiévale. M. Vidal lui succéda puis la famille Bacharan.
Son intérêt pour le cinématographe semble se manifester à cette époque ; au cours d’une conversation, il apprend au début de 1896 que l’on a réussi à animer la photographie. Bachelier es-lettres, Henri Fescourt poursuit ses études juridiques à Paris à partir du mois de novembre 1899 et obtient sa licence deux ans plus tard. Tout en préparant son doctorat, il passe ses loisirs dans l’étude du contrepoint, de la fugue et de l’orchestration. De son propre aveu, ses parents ne l’ont jamais détourné de sa fibre artistique. Fescourt se présente à la Schola Cantorum sur les conseils de Guy Ropartz. Admis dans la classe de composition de Vincent d’Indy, son maître vénéré, il côtoie Eric Satie et Isaac Albeniz.
À Carcassonne, Henri Fescourt passe tous ses étés. Il a pour amis, le poète Carcassonnais François-Paul Alibert, futur directeur du Grand Théâtre de la Cité : "J’assistais à d’assez nombreuses projections dans la ville de Carcassonne où je passais tous les ans mes vacances, en juillet et en août. Là, après des heures brûlantes, j’allais, le soir, prendre le frais à la terrasse d’un café sous les beaux tilleuls […] Il arrivait qu’une main se posât sur mon épaule : celle du poète François Paul Albert qui habitait Carcassonne. »
Après son service militaire à Compiègne et Soissons, Henri Fescourt obtient un poste d’avocat stagiaire à la cour d’appel de Paris, puis d’attaché au parquet de la Seine. Il renonce à la musique pour laquelle il ne se trouve pas assez de talent, mais ne rencontre pas davantage de plaisir dans les plaidoiries qu’il donne au civil, au correctionnel ou au conseil de guerre. C’est tout au plus un gagne pain qui ne lui apporte pas grande fortune. Le jeune homme conserve cependant des liens avec les artistes de Saint-Germain-des-près, au café Bonaparte.
C’est à partir de 1912 qu’Henri Fescourt commence réellement à s’occuper de cinéma. La société Gaumont l’engage comme scénariste et le réalisateur Louis Feuillade le prend sous son aile. Ce dernier avait tourné quatre petits films muets dans la Cité de Carcassonne , aujourd’hui perdus, dont on conserve uniquement des cartes postales. Feuillade était natif de Lunel, comme le père de Fescourt. Il avait un temps usé ses pantalons sur les bancs du Grand séminaire de Carcassonne, actuelle école privée Saint-Stanislas. Très vite Gaumont propose à Fescourt de passer à la mise en scène et en l’espace de trois ans, ce dernier réalise plusieurs courts-métrages.
La Grande guerre perturbe pour un temps ses projets. Il élit domicile à Carcassonne chez Madame Limousis, 8 rue du Pont vieux. La boulangerie de ses parents a été vendue à la famille Vidal.
Après quelques projets avortés, Henri Fescourt travaille pour la «Société des Fils d’Art» . En 1921, il quitte la compagnie et rejoint le producteur Louis Nalpas à Nice pour développer un vaste programme de versions filmées des œuvres de grands auteurs français. Fescourt s’attèle à la l’adaptation et à la réalisation de «Mathias Sandorf» de Jules Verne, avec Romuald Joubé dans le rôle-titre. Premier grand succès d’une série de cinéromans qui vont faire du cinéaste l’un des derniers grands maitres de la fin du cinéma muet. Il dirige ensuite Gabriel de Gravone dans «Rouletabille chez les bohémiens» (1922) d’après Gaston Leroux et retrouve Romuald Joubé pour «Mandrin» (1923) de Arthur Bernède. Il est à l’apogée de sa carrière lorsqu’il tourne, en 1925, sa somptueuse version des «Misérables» de Victor Hugo, plus de quatre heures de film partagé en quatre époques, avec Gabriel Gabrio en Jean Valjean et Jean Toulout incarnant Javert. L’année suivante, il publie avec Jean-Louis Bouquet, «L’idée et l’écran», un manifeste sur l’esthétique dans le Septième Art. En 1929, il réalise «Monte Cristo» d’après Alexandre Dumas père, son dernier grand succès, avec Jean Angelo dans le rôle d’Edmond Dantès. Avec l’arrivée du cinéma parlant, le parcours de Henri Fescourt s’enlise inexorablement. Jusqu’au début des années quarante, il va encore tourner huit films qui passerons, pour la plupart, inaperçus par la critique et ne rencontrerons pas le soutient du public. Après le sans intérêt «Retour de flammes» (1942) avec Renée Saint-Cyr et José Noguéro, il abandonne définitivement les plateaux de tournage. Par la suite, de 1943 à 1946, il occupe une chaire à l’«École Technique de Photographie et de Cinéma». En 1945, il représente les techniciens à la «Commission de Contrôle des films». Parallèlement, il donne des cours à l’«Institut des Hautes Études Cinématographiques» (IDHEC) et ouvre un «cours de formation du comédien d’écran» dans le dix-septième arrondissement de Paris. (Site cineartistes.com)
Henri Fescourt meurt le 9 août 1966 à Neuilly-sur-Seine.
- Antoinette Magrou née Bernard en 1841 à Béziers avait épousé Emile Dominique, le frère du grand père maternel d’Henri Fescourt. Ses deux enfants, prénommés Jean (1869-1945) et Joseph (1883-1951) étaient donc ses cousins. Ils sont connus, l’un pour avoir été un grand sculpteur français, l’autre un très grand médecin biologiste. Pas étonnant que lors des visites à sa tante Henri Fescourt fît la connaissance de Jean Perrin, de Paul Langevin et des époux Curie. Antoinette Bernard était également la tante du grand botaniste français Noël Bernard (1874-1911), fils de son frère. Tous ces Magrou ont un point commun ; ce sont leurs origines du village de Moux dans l’Aude.
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