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François Fonvieille-Alquier (1915-2003)

Qui connaît François Fonvieille-Alquier à Carcassonne ? Et pourtant... C'est dans cette ville qu'il naquit le 10 février 1915 et que sa mère Gabrielle, institutrice de son état, résidera jusqu'à la fin de sa vie. Pupille de la Nation, le jeune François ne connut pas son père qui se laissa tuer le 25 août 1914 sur le front en Meurthe-et-Moselle par conviction pacifiste. Il sera adopté par le magistrat Henri Alquier.

Elève brillant au lycée de Carcassonne, Fonvieille-Alquier obtint son baccalauréat en 1932 avant de poursuivre ses études à la faculté de Montpellier et d'en sortir diplômé de philosophie, psychologie, sociologie... Au sein du campus, il se faire élire comme représentant des étudiants du Comité antifasciste de Montpellier. N'oublions pas qu'à cette époque, la montée des nationalismes se fait ressentir en Espagne, Italie puis en Allemagne. Ce sera le combat de sa vie... En 1938, François Fonvielle-Alquier est nommé comme professeur dans l'Aude, puis à Montluçon (Allier) comme professeur adjoint de philosophie. Ente temps, il s'est marié avec une Carcassonnaise dont il divorcera en 1941. Durant la guerre civile espagnole, il participe aux convois de livraison d'armes pour les Républicains avant d'être envoyé à Limoges pour enseigner. Dans cette ville, ses activités communistes déplaisent au régime de Vichy qui le fait condamner, avant de le révoquer le 29 avril 1941.

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© Archives municipales de Limoges

Sous l'occupation allemande, Fonvieille-Alquier dirige le Front National de Libération (organe communiste de la Résistance) à l'appel du P.C le 15 mai 1941. Il devient ensuite l'un des fidèles bras-droit du colonel Georges Guingouin au sein du maquis du Limousin. Fonvieille est vice-président du Comité Régional de Libération en 1945, puis Premier adjoint au maire de Guingouin au Conseil municipal de Limoges. Il dirige également le journal l'Echo du Centre, journal qui encore aujourd'hui continue à informer les limougeauds. Chroniqueur régional à Libération de 1941 à 1964, il quitte le Parti Communiste suite à l'invasion de la Hongrie par les soviétiques. Profondément humaniste, Fonvieille s'oppose à toute forme de totalitarisme et particulièrement au stalinisme. 

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Le livre ci-dessus lui vaut d'être condamné en 1966 pour offense au chef de l'Etat, en l'occurrence le général de Gaulle. Il s'agit d'un pamphlet contre les déviances du Gaullisme.

"L'après-gaullisme ? Nous y sommes déjà, ou presque. Deux tours, et le système fut ébranlé. Trois petits tours, et puis s'en vont truands, enfants de chœur, combinards et barbouzes... Le gaullisme alimentaire trouvera d'autres râteliers. Tant pis pour les renards, les loups, les crocodiles... Mais pitié pour l'immense troupeau des moutons ! Le gaullisme sentimental se sentira comme orphelin... La France midinette est fragile du cœur et prompte à s'enflammer. Chez nous, les sauveurs se pressent au portillon ; ils offrent, tous les vingt ans, leurs services et un homme à aimer. Il faudra, pour nous guérir de l'infantilisme, une médecine de cheval et une cure d'insolence.  Ici, les coups d'Etat réussissent quand les banquiers font cadrer leurs intérêts avec les passions des grenouilles qui demandent un roi, ou ce qui en tient lieu... Refaire un citoyen exige qu'on torde le cou à l'imbécile qui se cache au tournant de son cœur, prêt à bondir quand passe le képi. Assez de ce respect qui suinte de partout ! Place à l'impertinence ! (François Fonvieille-Alquier)".

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Chez Robert Laffont en 1963 : "Ils ont tué Jaurès !" 

"Ce n'était pas seulement le récit de l'assassinat, mais une réflexion d'ensemble sur le mouvement qui avait conduit à la guerre, frissonnante d'affection pour ses héros et de colère contre la droite nationaliste."

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L'un de ses derniers livres, édité en 1985

François Fonvieille-Alquier est décédé le 14 février 2003 à 88 ans. Il nous paraissait important de faire connaître aux Carcassonnais, la vie et le combat de l'un de leurs concitoyens. Une rue de Limoges porte son nom...

Sources 

Amis du Musée de la Résistance de la Haute-Vienne / Bull.61 / 2003

http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article50614, notice FONVIEILLE-ALQUIER François [FONVIEILLE François, Louis, Bernard, écrit parfois FONTVIELLE dit] par Jacques Girault, version mise en ligne le 10 juin 2009, dernière modification le 30 juin 2013.

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Commentaires

  • Un Carcassonnais devenu Limougeot ??...
    Ca me rappelle quelqu'un !!!! ;o)

  • Plusieurs points communs avec Ferdinand Alquié : carcassonnais professeur de Philosophie à la Sorbonne (1er à l'Agrégation) ,Résistant,, fils d'enseignant. Par contre son avis sur le communisme est, totalement opposé .Pour Ferdinand Alquié c'est " une entreprise de crétinisation venue de Moscou" .Sans commentaires !

  • Cher M. Pauc,
    Votre référence à Ferdinand Alquié est juste, mais il était né dans une famille royaliste ce qui explique en partie son dégoût du communisme. A Carcassonne, patrie du radicalisme "Sarrautiste", on détestait les communistes.

  • Monsieur bonjour,
    Je relève la date du 25 mai 1914, tué sur le front de Meurthe et Moselle? Etes -vous sur de cette date?

  • IL y avait peut etre deja des accrochages aux lisieres de la frontiere franco-allemande, la Moselle faisant partie alors de l'Allemagne depuis 1871.. L'histoire du Grand Maulnes montre qu'a certains endroits de la frontiere il y avait presqu'en permanence des snipers allemands, souvent cachés dans des ruines ou dans des maisons abandonnées.

  • Martial a bien indiqué le 25 aôut 1914; sur sa fiche militaire il est indiqué le 22 aôut 1914 à Dannemarie. Son nom est sur le monument aux morts de Le Cheylard ,Ardèche, où il habitait avant d'être mobilisé.
    Durant son service militaire il avait obtenu le certificat de Bonne Conduite.
    Son nom est absent de la Base Mémoire des Hommes. Pourquoi ?
    Il avait épousé Gabrielle EMBRY le 13.4.1914 à Fontiers- Cabardès (source Généanet)

  • Merci Martial pour cette information que j'ignorais totalement.
    Regis

  • Merci. A ma connaissance, il n'y a pas de rue Fonvieille-Alquier à Carcassonne ?

  • Ce grand monsieur dont je suis particulièrement fière était mon grand père maternel.
    Avec un brin de lavande à la bouche et son accent chantant hérité du sud ouest, sa terre natale, je me demande ce qu’il aurait pensé de tout ce qu’il se passe aujourd’hui...
    Merci pour cet hommage.

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