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L'Œuvre de la Miséricorde : Un bureau de charité oublié des Carcassonnais

On pourrait résumer l'Œuvre de Miséricorde dans la religion chrétienne, aux paroles contenues dans le chapitre 25 de Saint-Matthieu :

"Donner à manger aux affamés, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, accueillir les étrangers, assister les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts."  

Au fil de nos études sur ce blog, nous constatons le désintérêt des chercheurs locaux pour l'histoire religieuse de Carcassonne. Aussi, lorsque nous avons voulu enquêter, ce n'est pas dans les livres contemporains de notre époque que nous avons trouvé des informations. Alphonse Mahul dans son Cartulaire, nous apprend que l'Œuvre de la Miséricorde fut fondée vers 1680.

"Légalement instituée par Lettres patentes du 20 novembre 1739 enregistrées au parlement sous dénomination Bureau de charité, l'oeuvre jouissait d'une entière indépendance à l'ombre des Jésuites du Collège."

Les sept oeuvres de miséricorde

A Carcassonne, il s'agissait d'une espèce de bureau de bienfaisance dirigé par des Dames de la ville. En 1739, Monseigneur de Bezons - Evêque de Carcassonne - s'occupa du bureau des dames de la Miséricorde pour leur donner des règlements, qui devaient placer ce bureau sous son autorité. Jusque-là, il jouissait d'une indépendance relative puisque ce sont les Jésuites qui assuraient la formation des dames, tout en exerçant leur influence sur elles. Cette dépossession ne fut pas une petite affaire. Les Dames qui composaient le bureau de la Miséricorde résistèrent par voie de droit. Ce n'est que par lettre de cachet du roi en date du 16 juin 1760 qu'elles durent se soumettre.

"De part le Roy. S.M. ordonne à la veuve Pinel, l'une des Dames de l'Œuvre de Miséricorde à Carcassonne, qu'aussitôt qu'elle aura connaissance du présent ordre, elle ait à remettre au bureau dudit Œuvre de la Miséricorde, généralement tous les papiers, actes et titres qu'elle en a déplacés, et ce à peine de désobéissance."

Depuis lors, les Dames de la Miséricorde qui se réunissaient au Collège, chez les Jésuites, se réunirent à l'Evêché.

Bâtiment des Orphelines en 1975 .jpg

© Droits réservés

En 1842, l'œuvre devint l'Orphelinat des filles de la Miséricorde et s'établit dans la rue de la liberté. Connu également sous le nom d'Œuvre des orphelines, il est tenu avec les sœurs de la charité de Saint-Vincent-de-Paul. Le 10 février 1862, les Dames patronnesses de l'Œuvre de la Miséricorde entendent le discours de Mgr de la Bouillerie dans la chapelle de la Miséricorde de l'église Saint-Vincent. En 1896, l'orphelinat reçoit des filles légitimes de 6 à 12 ans, orphelines ou semi-orphelines indigentes de la ville et de l'arrondissement et les garde gratuitement jusqu'à 21 ans. Il peut offrir 51 places. Il existe dans Carcassonne la Maison de la Providence (à Sainte-Gracieuse) qui reçoit les filles orphelines dès 4 ans. Pour les garçons, il existe l'Hôpital général, l'orphelinat de Millegrand (Fondé à Trèbes en 1873 et dirigé par les Sœurs de la Présentation de la Vierge) et celui de Limoux (Frères des Ecoles chrétiennes).

Bâtiment des Orphelines en 1975 3.jpg

© Droits réservés

L'ancien bâtiment de l'Œuvre des Orphelines se trouvait contre le bastion Saint-Martial, face à l'actuel restaurant Chez Fred. Sous l'Ancien Régime, le bastion prit le nom de la Miséricorde. A l'intérieur de celui-ci, se trouvait le jardin des Sœurs de la Charité. Les bâtiments de l'orphelinat ont été rasés par la ville en 1974. Ils ont permis de dégager les vestiges de l'ancien rempart de la ville basse.

Sources

La France charitable et prévoyante / N°1 / 1896

Cartulaire / Mahul / Vol 6 (1ère partie)

L'assistance publique à Carcassonne / Thèse de doctorat / Ch. Boyer / 1919

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Commentaires

  • Les filles de la charité - Sœurs de St. Vincent de Paul - étaient très appréciées dans le quartier de St. Vincent - faisant de fréquentes visites aux malades - donnant des soins à domicile (Sœur Joseph) un immeuble du 4 Septembre était occupé par "l'ouvroir" lieu ou les jeunes filles pouvaient apprendre la couture et la broderie (sous la direction de Sœur Agnès) et n'oublions pas (Sœur Gabrielle) qui animait le patronage des Carmes rue de la Préfecture tous les Jeudis et Dimanches après-midi - très appréciée par les jeunes qu'elle avait en charge, malgré sa sévérité toute bien vaillante. Et qui même devenus majeurs venaient la saluer....
    Croyants ou pas, toutes les portes du quartier étaient ouvertes aux Sœurs de la Charité St. Vincent de Paul.
    Pierre-Baptiste

  • Les filles de la charité ou sœurs de Saint Vincent de Paul ou sœurs à cornette n'avaient qu'un seul soucis : les pauvres. Une vie consacrée entièrement à ceux qui souffrent. Elles méritaient hommage, respect et admiration de la population. Sœur Gabrielle chez les filles de la charité et le père Augustin au couvent des Capucins étaient deux lumières dans la vie de l'église carcassonnaise.

  • je me rappelle très bien de sœur Gabrielle j'allais au patronage (elle avait une sœur qui habitait au village de ma grand mère)et pour les plus grands il y avait la JOC

  • J'avais deux camarades- qui habitait rue de la Liberté, je crois au 59- Paul et René PUJOL, êtes vous parent avec eux ? nous nous sommes perdus de vue - les aléas de la vie ...!!!!
    Pierre-Baptiste

  • J'avais deux camarades- qui habitait rue de la Liberté, je crois au 59- Paul et René PUJOL, êtes vous parent avec eux ? nous nous sommes perdus de vue - les aléas de la vie ...!!!!
    Pierre-Baptiste

  • oui je suis leur frère Claude (le plus jeune).René est décédé et Paul vit à coté de Perpignan. Comment faire pour prendre contact?

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