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Un diapason d'or pour les Etudes Karnatiques de Jacques Charpentier

Il est depuis plusieurs années en notre bonne ville, un compositeur dont la valeur est reconnue partout dans le monde sauf bien sûr à Carcassonne. Au delà du manque de curiosité artistique ou plutôt d'une certaine forme d'inculture dont souffre la capitale audoise depuis des lustres, c'est peut-être la discrétion de cet homme qui lui fait défaut. Nous savons bien dans la triste époque culturelle que nous vivons, que seuls les faiseurs et autres aboyeurs ont les hommages d'une presse cherchant à vendre du papier. Il faut ici rendre justice à la majorité des journalistes qui tentent d'élever le niveau des articles, malgré les pressions constantes des grands groupes qui les emploient afin qu'ils fassent du chiffre.

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Jacques Charpentier fut élève d'Olivier Messiaen avant d'être nommé par André Malraux comme Inspecteur général de la musique au Ministère de la culture. Il est l'auteur de nombreuses pîèces musicales et d'un opéra en langue occitane: Béatrice de Plannisolas. A ce sujet, il convient de rappeler la promesse qui lui a été faite par l'actuel député-maire de Carcassonne en 2011, de donner son opéra au Festival de la cité. Joué à Aix-en-provence, à Nîmes et à Toulouse, mais jamais à Carcassonne alors même que l'action se situe en pays Cathare. Bref...

compositeurs

 

La musique indienne est au centre de l'oeuvre de Charpentier. Ses Etudes karnatiques sont le fruit de 27 années de composition, au coeur d'une recherche approfondie des origines musicales de ce vaste pays. On peut la classer dans l'acheo modernisme que Arnauld Pierre (Professeur d'Art contemporain Paris/ Sorbonne) définit "comme la prise de conscience de la modernité, dès lors que celle-ci se connaît, pourvue d'une histoire longue et nuancée".

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Chose pas si extraordinaire, il faudra attendre un pianiste allemand, un enregistrement d'un label allemand et une excellente critique d'un magazine musical allemand, pour que le magazine français Diapason fasse enfin un article en décernant à ce disque, un Diapason d'or. "Les allemands ont tout compris de mon oeuvre, l'ont parfaitement analysée dans les moindres détails sans que je leur ai donné la plus petite indication", se plait à me dire Jacques Charpentier. Il ajoute: "Les français, eux, ont écrit un article mondain".

La critique de Diapason

Des rythmes suggestifs, des conglomérats de sonorités primitifs, une langue de sons se différenciant à l’infini : voilà les prodiges archaïques que nous présente le pianiste Michael Schäfer sur son douzième CD Un!erhört! chez Genuin. La critique a applaudi à ses découvertes et redécouvertes, grâce auxquelles il a ouvert de nouvelles voies à ses compagnons de métier et aux auditeurs. Il renouvelle l’exploit à présent avec l’intégrale des 72 Études carnatiques de Jacques Charpentier, un élève et ami d’Olivier Messiaen, qui partageait son enthousiasme pour la musique d’Extrême-Orient. Un haut fait pianistique de fixer sur un support sonore cet univers pour 88 touches, cette association de tradition védique de râgas et de musique moderne occidentale : à écouter absolument !

Vous ne m'en voudrez pas si je vous dit qu'il y a, plus d'un siècle après, une analogie entre ce que vit Jacques Charpentier et ce qu'à vécu Paul Lacombe. Les français se désintéressaient de son oeuvre, quand de l'autre côté du Rhin on encencait sa musique, on la jouait, on la publait. Peut-être est-ce pour cela que Jacques Charpentier a accepté de préfacer ma biographie sur Paul Lacombe...

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