Mlle Sèbe fonde un pensionnat vers 1880 dans la rue de Verdun dont les bâtiments se trouvaient à côté de la chapelle des dominicains (ex N°13). Elle achète l'établissement à madame Maure, épouse d'un professeur de philosophie du lycée.
La directrice (au centre) était une femme corpulente. Le pensionnat comptait en 1905, près de 40 internes et 205 externes. L'enseignement était dispensé par madame Pomiès (Histoire-géographie), monsieur Vergé (Sciences), mesdames Latché et Valette (Français), mademoiselle May Byrne (Anglais) et madame Webfter (Musique). Les petites classes étaient dévolues à madame Bonnafous aidée par Mlle Adèle Oustric (soeur d'Antoinette et d'Albert Oustric). La journée se passait de la sorte: Lever à 7 heures, toilette, demi-heure d'étude avant le petit déjeuner servi à 8 heures, déjeuner à midi avec vin à volonté, goûter, dîner avec potage toute la semaine sauf le vendredi. Le dimanche on mangeait du poulet garni avec des légumes de saison et le soir, rôti de porc avec des frites. A noter que la cuisinière, Eugénie, était forte et un peu sale. Elle possédait un gros chien noir, poilu et plein de puces qu'elle gardait dans sa chambre.
Au moment de la distribution des prix, les élèves construisaient une estrade dans la cour. On y jouait ensuite des pièces de théâtre avec les accessoires prêtés par l'antiquaire Lambrigot.
La maison d'antiquités Lambrigot occupait la chapelle. Après la guerre de 1914, l'ancienne pension Cèbe devint "Institution Jeanne d'Arc".Les élèves portèrent alors un uniforme bleu-marine avec veste tailleur, jupe plissée et chapeau rond à rebord. Ils étaient tenus de porter des gants blancs, comme d'ailleurs les externes (même pour traverser la rue). Malgré un enseignement dispensé par des laïques, il fallait que tous les élèves sans exceptions se rendent à la messe le dimanche et aux vêpres. Pour la fête de sainte Jeanne d'Arc, les rebords des fenêtres étaient décorés de lampions multicolores.
A l'époque de la pension Sèbe, on accédait par un couloir dallé donnant sur une cour carrée pavée de galets. Au fond, un autre couloir conduisait à la cour principale entourée par les classes et le préau. Au premier étage, il y avait le réfectoire, le parloir avec un grand clavecin et une partie des dortoirs. A sa suite, l'institutions Jeanne d'Arc fit l'acquisition de l'ensemble de l'immeuble de la rue de Verdun. Elle eut ainsi deux sorties, l'une rue Aimé Ramond et l'autre dans la rue Coste-Reboulh. Sur cette photo, à l'emplacement de l'agence immobilière il y avait deux fenêtres à barreaux (voir gravure Lambrigot). L'une était le logement des concièrges, deux femmes assez agées avec un chignon sur la tête. L'autre, le parloir dont la porte donnant sur le couloir a été murée était au départ le bureau du quincaillier Pouchelon. Cet artisan était sur cette photo d'aujourd'hui, à droite du porche.
L'Institution Jeanne d'Arc quitta les lieux en 1929 et alla s'installer dans la rue Victor Hugo où elle est encore. La chapelle des dominicains devint alors, la mercerie-bonneterie de Joseph Fourès. Les bâtiments de l'école devinrent en majorité des appartements. A l'ancien parloir s'installa l'herboriste Alexandre Renaud qui jouait à l'ASC. L'ensemble de l'immeuble au rez de chaussée fut modifié. D'abord en 1933 par Robert Ducos. A droite du couloir, il fit un bar à café (Café Biec et biscuits Curat-Dop) et à gauche, une épicerie. La devanture resta en l'état jusqu'aux années 1960 puis, il céda l'épicerie à madame Lauze. Nous reviendrons prochainement sur ces transformations avec l'actuel hôtel de la poste.
Source: A. Raucoules
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