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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 295

  • Quand la ville rasa les vestiges de l'église des Augustins en 1991

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    Dans la rue des Etudes, ce bâtiment de couleur saumon du plus bel effet architectural, a écrasé l'abside de l'église des Augustins fondée au XIIIe siècle. Suite à la mise au jour de ces vestiges lors de la destruction d''immeubles au numéros 43 et 45 de la rue des Etudes, des chercheurs alertent immédiatement M. Pellissier - Architecte des Bâtiments de France - et M. Massy - directeur des Antiquités. Les travaux de démolition avaient déjà endommagé une partie de l'abside. C'est donc en urgence que les scientifiques sont intervenus ; on peut les remercier.

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    © Patrick Mangin

    Ce que l'on a détruit sans autre forme de procès

    Des structures visibles après les premiers travaux, il restait : 

    - Le mur sud de l'abside conservé sur une élévation de 6,50 m comprenant une niche ogivale en parfait état.

    - Le contrefort sud-est, conservé sur la même hauteur

    - Le mur nord-est de la nef

    - un reste de mur nord de l'abside

    augustins

    © Patrick Mangin

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    Les sépultures

    Dans cette partie du choeur, une douzaine d'individus ont été prélevés. Cela représente une petite partie de l'ensemble des inhumations car seulement 50 % du choeur a pu être fouillé. Il semble qu'il y ait eu des ossements dans la partie superficielle déjà décaissée par la pelleteuse avant l'intervention des archéologues. La plupart des sépultures avaient été ensevelies dans des cercueils et les squelettes portaient au doigt des bagues en métal précieux. Ces objets ont peut-être été entreposés dans un dépôt du service de l'archéologie à Carcassonne. Il est bien dommage pour les Carcassonnais que notre ville n'envisage pas la construction d'un musée archéologique, dans lequel figureraient tous ces objets de fouilles. L'abside a été rasée après les fouilles malgré la demande des chercheurs ; on aurait pu simplement la préserver sous une dalle vitrée.

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    Les restes de l'abside

    Une statue polychrome

    Un fragment de statue polychrome a été versé au Musée des Beaux-arts. Qu'est-il advenu de lui ? Se trouve t-il dans une vitrine parmi les collections permanentes ou en réserve ? 

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    Plan de 1729

    Ce qu'il reste de visible

    Le couvent des Augustins s'étendait tout le long de la rue de Verdun. On peut encore en voir des vestiges dans les différents immeubles. Sur cette photo aérienne de 1954, nous avons dessiné grossièrement l'emprise de l'église des Augustins. Il faudrait ajouter le cloître et les bâtiments conventuels et nous aurions la dimension de ce site.

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    Dans l'un d'entre eux, une partie de l'ancienne nef fut transformée en jardin (point rouge). Dans la boucherie Safon : un bénitier,  un morceau de rosace et d'une porte en ogive sur l'ancien mur ouest de l'église.

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    © Le 104

    Le restaurant bio "Le 104", rue de Verdun, est installé dans la nef de l'église des Augustins

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    © Jacques Blanco

    Dans le magasin Bio-Vivre - 104, rue de Verdun - les vieilles pierres de la nef de l'église des Augustins (XIIIe siècle) témoignent encore de ce riche passé religieux.

    C'est là que le roi Louis XIV en 1660 s'arrêta  pour assister à la messe avant d'épouser l'Infante d'Espagne. Cette église abrita également la relique du Saint-Suaire sensée avoir recouvert le corps du Christ. Elle se trouve actuellement conservée à l'abri des regards dans la cathédrale Saint-Michel.

    Deux de nos articles à lire

    http://musiqueetpatrimoinedecarcassonne.blogspirit.com/archive/2015/09/03/le-saint-suaire-de-carcassonne-213786.html

    http://musiqueetpatrimoinedecarcassonne.blogspirit.com/archive/2015/09/02/le-voyage-de-sa-majeste-le-roy-louis-xiv-a-carcassonne-en-16-213768.html

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  • Pas de carré VIP au Grand prix cycliste de Carcassonne

    Le Grand prix cycliste de Carcassonne est inscrit depuis des décennies dans le calendrier des évènements sportifs amateurs de notre ville. Ici point de Chris Froome et d'équipe Sky sponsorisée à coup de millions d'euros, point de retransmission télévisée, point de carré VIP avec son lot d'élus et de représentants des chambres consulaires. Aucun risque de passer à la télévision à côté de Poulidor, donc les huiles s'en tiennent à l'écart en attendant le prochain Tour de France. Oublierait-on que le cyclisme est un sport populaire dont la pratique amateur constitue à elle seule près de 90% de son activité ? Il est loin le Tour de France où les enfants et leurs parents pouvaient toucher ou parler à leurs champions. Aujourd'hui, les coureurs se confinent dans les autobus ou dans le carré VIP entouré de grillages et seulement accessible au gratin local. C'est là également que se concentrent - comme des guêpes attirées par le miel - nos élus et autres notables de la ville. La communication politique sur le terrain c'est fini, pensent-ils, alors il se prennent en photo dans le carré VIP et la posteront sur leur page Facebook. Pendant ce temps, des centaines d'enfants - qui ne votent pas - accompagnés de leurs parents - qui votent - observent l'attitude de ces privilégiés du moment. Que ressentent-ils lorsqu'ils voient sur la page Facebook de leur élu, la trombine de celui-ci avec Poulidor ou Virenque ? L'élu en question est heureux, il se rapproche du peuple par les réseaux sociaux, mais s'éloigne de lui physiquement et moralement chaque jour. A Carcassonne, il y avait un maire qu'on avait surnommé en patois "Tocas manetas" ; littéralement : "Touche les mains". Le contact - sans Facebook - lui avait fait gagner quatre élections municipales consécutivement. Et lui, au Grand prix cycliste de Carcassonne, il y figurait même avec la casquette de Conseiller général. 

    Stéphane Huc

    (1983-2004)

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    Il avait vingt ans et la passion du cyclisme chevillée au corps... Il est mort avec elle lors d'un entraînement sur la route de Verzeille en 2004 écrasé par un bus qui passait par-là.

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    En hommage à Stéphane, le Grand prix de Carcassonne porte désormais son nom. Dimanche dernier, pour la 13e année, de jeunes coureurs amateurs ont participé à cette course de 93 km à travers la ville. L'ASC cycliste avec Hubert Beaubois en cheville ouvrière bénévole n'a pas ménagé sa peine.

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    Les coureurs passent devant St-Jean de Brucafel avant d'arriver à Grazailles

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    Florian Esquer a reçu des mains de Paul Escourrou - adjoint au maire chargé des sports - la coupe du vainqueur. C'était bien le seul représentant de la classe politique locale - tous partis confondus -, aux dires des témoins. 

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    Lien permanent Catégories : Sport
  • Le domaine de Baudrigue meurt-il à petit feu ?

    Baudrigue 

    situé sur la commune de Roullens à un kilomètre du hameau de Villalbe, revient tristement chaque été sur le devant de la scène, lors de la commémoration du massacre d'août 1944. C'est là, dans la clairière du château - tout le monde le sait - que furent exécutés les résistants Jean Bringer, Aimé Ramond, Christophe Roquefort avec une vingtaine d'autres personnes.

    Quelle est l'origine de ce château ? 

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    L'origine du château de Baudrigue est antérieure au XVIIIe siècle. Le village de Roullens auquel se trouve rattaché le domaine, fut au XIIIe siècle une dépendance de la baronnie de Couffoulens, puis Guillaume de Voisins l'échangea en 1296 avec le roi. Roullens resta en possession de cette famille jusqu'à la fin du XVIe siècle.

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    Pierre David, dit David-Baudrigue, lieutenant du Présidial de Carcassonne, détient le château en 1709, au moment de son assassinat le 3 décembre de la même année à Villalbe. Dans l'ordre des propriétaires viennent ensuite, la Famille Castanier d'Auriac et la marquise de Poulpry - elle émigra à la Révolution -, le sieur Berlan de Villalbe, Jean Dominique La Perrine-Baudrigue en 1813, Guillaume Dominique La Perrine -d'Hautpoul (député de l'Aude en 1827).

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    En 1847, c'est à Charles La Perrine que l'on doit l'embellissement du château et du parc. A La mort de la dernière descendante des La Perrine, le domaine entre en possession des Soeurs de St-Vincent-de-Paul. La défunte légua le château et ses dépendances à la congrégation de religieuses.

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    Avant et pendant la Seconde guerre mondiale, l'administration du domaine avait été confiée à Jules Jourdanne - futur maire de Carcassonne nommé par Vichy - par les soeurs de St-Vincent-de-Paul.

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    Pendant l'occupation, le domaine fut réquisitionné par les troupes allemandes comme dépôt de munitions. Après l'explosion des munitions (grenades, mortiers, torpilles...) en août 1944, le domaine deviendra une colonie de vacances, alors même que son le sol regorgeait encore de débris.

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    Les enfants de la colonie de vacances

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    Vue aérienne de Baudrigue vers 1953

    Qu'est devenu Baudrigue aujourd'hui ?

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    La Communauté d'Agglomération du Carcassonnais aurait souhaité acquérir le domaine, mais la transaction ne put se faire. Elle acheta donc la Bastide de Madame qu'elle aménagea en Centre de loisirs du CIAS. Le domaine de Baudrigue n'est pas pour autant sans propriétaire, puisqu'il appartient à l'Institut Saint-Joseph de Limoux et à l'Ecole supérieure de la Raque. Outre le château, il s'étend sur 150 ha : vignes en AOC Malepère (35 ha) et grandes cultures (55 ha). Le domaine est dévolu à la formation sur la forêt et la conduite d'engins agricoles.

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    Oui, mais voilà ! Le nerf de la guerre ce sont les moyens financiers pour remettre sur pied et entretenir une bâtisse de cette importance... Plus les années passent et plus le domaine dépérit, à tel point que des intrusions dans le parc, en proie à des feux de camp et autres barbecues sauvages mettent en péril la survie patrimoniale du domaine. Un bâtiment aurait flambé cette année...

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    Pourtant ce domaine est un petit bijou qui pourrait être exploité pour des réceptions de mariages, des séminaires d'entreprises ou en chambres d'hôtes. Bien entendu n'étant pas le propriétaire, je me garderais bien de faire la morale à quiconque. 

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    Une autre vue du château

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    La piscine n'accueille plus que des batraciens et leurs amourettes estivales

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    Les anciens cours de tennis

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