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Musique et patrimoine de Carcassonne - Page 127

  • La mémoire d'Henri Gout passée sous silence à Carcassonne...

    C'est parce qu'aucun responsable politique de l'Aude - à fortiori de gauche - et qu'aucun journal local ne l'a évoqué dans ses colonnes, qu'ici nous vous rendons compte d'une célébration qui est curieusement passée sous silence à Carcassonne. Le 10 juillet dernier, la mémoire du député Henri Gout - futur maire de Carcassonne - a été honorée par le Président de l'Assemblée Nationale à Vichy. Capture d’écran 2019-08-03 à 14.41.02.png

    © Droits réservés / Assemblée nationale

    Richard Ferrand rendit hommage aux 80 parlementaires réunis en Congrès à l'opéra de Vichy qui, le 1er juillet 1940, refusèrent courageusement de voter les Pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Seuls deux parlementaires de l'Aude s'y opposèrent tandis que six s'associèrent à la majorité favorable à la nouvelle constitution : Jean Bousgarbiès, Léon Castel, Jean Guilhem, Jean Mistler, Clément Raynaud, Albert Sarraut. A l'occasion du 79e anniversaire, une plaque a été dévoilée sur la façade de l'opéra de Vichy. Elle porte les noms d'Henri Gout et de Léon Blum (Député de Narbonne).

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    Le vote des Pleins pouvoirs dans un contexte particulier lié à l'armistice, sonna la fin de la République et du régime parlementaire. La gouvernance était remise entre les mains d'un seul homme, avec les conséquences que nous connaissons. L'acte des 80 courageux sera ensuite réprimé par le gouvernement de Vichy, à tel point que certains finiront emprisonnés ou déportés.

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    Le Congrès à Vichy le 1er juillet 1940

    A La Libération, alors que les anciens parlementaires ayant voté les Pleins pouvoirs seront rendus inéligibles et frappés d'Indignité nationale, le Dr Henri Gout deviendra maire de Carcassonne.

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    Henri Gout

    (1876-1953)

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  • Hommage à Martin Weill

    A l'occasion du 75e anniversaire du massacre de 15 patriotes dans la clairière du château de Baudrigues (Roullens) par les nazis, un hommage sera rendu à Martin Weill en présence de sa famille et des autorités civiles et militaires. Après les recherches qui m'ont amenées à prouver que cet homme faisait bien partie des victimes non encore reconnues et sur ma proposition, Monsieur le maire de Carcassonne a tenu à organiser une cérémonie lui rendant l'hommage qui lui est dû. Je le remercie chaleureusement. Le nom de Martin Weill sera désormais gravé sur la stèle des martyrs.

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    Tout ceci n'aurait pas été également possible sans le concours de M. Béziat, président du Souvenir Français, et de M. Bonnel, chargé du service du protocole de la ville de Carcassonne. Qu'il me soit permis de remercier M. François Mourad pour sa confiance et M. Roger Lair, pour l'aide qu'il m'a apportée. La présence de la famille de M. Weill n'a été possible qu'en vertu des recherches généalogiques que j'ai menées pour la retrouver dans l'Est de la France. Nous vous communiquerons ultérieurement l'horaire officiel de cette cérémonie qui aura lieu le 19 août prochain à Baudrigues sur la commune de Roullens.

    Victimes de Baudrigues

    Avignon René, Battle Simon, Bertrand Gilbert, Bringer Jean, Bronson Jacques, Gros André, Hiot Jean, Juste Léon, Last Suzanne, Ramond Aimé, Roquefort Pierre, Sevajols Maurice, Torrent André, Weill Martin, une femme inconnue.

    A l'occasion de la publication prochaine d'un ouvrage inédit consacré à l'arrestation de Jean Bringer et d'Aimé Ramond, la vérité sera enfin révélée sur les responsabilités de certains agents doubles et sur les atrocités commises par l'armée allemande à Baudrigues. Sortie prévue, début 2020.

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  • Léopold Petit (1837-1911), un architecte Carcassonnais méconnu

    Un certain de nombre de nos bâtiments disparus ou encore présents dans notre ville sont l’œuvre d’architectes dont le nom n’évoque plus rien dans la mémoire collective. Nous vous proposons aujourd’hui d’évoquer le souvenir de Jean Baptiste Marie Léopold Petit. Né le 18 septembre 1837 à Toulouse au n°59 de la rue de la Pomme, le jeune homme effectue ses études à l’Ecole impériale et spéciale des Beaux-arts de Paris. Dans sa ville de naissance, il se distingue en réalisant un projet d’achèvement de la cathédrale Saint-Etienne en 1864. Petit s’inspire de la cathédrale de Reims pour dessiner un plan qui prévoyait la conservation du chœur de Bertrand de l’Isle, mais doublait la symétrie de la sacristie de Jean d’Orléans. La nef romane de la cathédrale devait faire place à une d’inspiration gothique. Si ce travail fut unanimement reconnu, il n’aboutit pas ; il fallut attendre 1897 pour que Saint-Anne Auguste Louzier n’obtienne le droit de restaurer le bâtiment avec les critiques que l’on connaît. Notons que ce dernier sera architecte diocésain de l’Aude…

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    Le Palais du Trocadéro à Paris en 1878

    Léopold Petit s’établit à Carcassonne comme architecte communal où il fit la connaissance de son épouse Antoinette Fages de vingt ans sa cadette. Il habitait à cette époque sur le boulevard de la préfecture (Bd Jean Jaurès) puis 26, rue de Strasbourg. On doit à Petit, l’alimentation en eau de la Cité par l’élévation d’un château d’eau sur l’actuelle place Marcou en 1872. Il fut également le directeur des travaux de l’Origine ; ce bassin situé à Couffoulens qui fournissait Carcassonne en eau potable. En 1878, Léopold Petit quitte momentanément Carcassonne pour Paris où il participe à la construction du Palais du Trocadéro pour l’Exposition Universelle. Le gouvernement lui décernera une médaille pour récompenser son œuvre. De retour à Carcassonne auréolé de gloire, l’architecte se voit confier la réalisation d’un kiosque à musique pour le square Sainte- Cécile (Actuel Gambetta). La mairie propose d’élever ce monument à l’usage de la Société Sainte-Cécile pour ses concerts, mais avec seulement 3000 francs de budget pour le bâtir. La charpente est l’œuvre de Jammy, les ornements de Labatut et la peinture de Faubladié. L’inauguration du kiosque a lieu le 14 juillet 1881.

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    L'harmonie Saint-Cécile devant le kiosque à musique

    En dehors de ses fonctions professionnelles, Léopold Petit mène en parallèle une carrière politique à partir de 1887. Elu sous la mandature d’Omer Sarraut dont il devient le second adjoint, l’architecte se portera candidat à la députation. Après la mort de Sarraut, Gaston Jourdanne qui lui avait succédé au poste de maire, est incarcéré ce qui permet à Petit de se hisser comme 1er adjoint. Le 18 septembre 1888, il démissionne de son poste mais conserve son mandat de conseiller municipal suite à une discorde sur l’adoption du budget municipal.

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    Parmi les dernières réalisation notables de l’architecte communal, on peut citer l’école Marcou en 1890. 

    Léopold Petit se retire ensuite à Meudon (Seine-et-Oise, actuel Hauts-de-Seine) dans une maison 30, rue de Paris. Il meurt le 7 juin 1911 et est inhumé dans le cimetière de Meudon.

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    ©landrucimetires.fr

    La tombe de Léopold Petit

    Sources

    Recherches, synthèse et rédaction / Martial Andrieu

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