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Usines - Page 5

  • Les anciennes colonnes de remplissage de la fonderie Marsal

    Je vous parle d'un temps où les nombreuses vignes aux alentours du carcassonnais n'étaient pas encore transformées en lotissements sous la forme de cages à poules. Les vignerons venaient remplir leurs comportes à des colonnes de remplissages installées dans les villages. Certaines d'entres elles subsistent encore et sont fonctionnelles. Nous avons le devoir de les conserver avec le plus grand soin, car bientôt ce seront les derniers vestiges de la viticulture en milieu périurbain.

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    Cette colonne en fonte à potence tournente avait pour fonction de remplir rapidement en eau propre les récipients, barriques ou demi-muids placés sur les charrettes ou tombereaux. Les communes devaient par cela être équipées d'un château d'eau. Ce procédé révolutionnaire allait faciliter la vie des viticulteurs, qui devaient autrefois puiser l'eau des auges au moyen de seaux, puis les déverser manuellement dans les barriques. Autre inconvénient, les impuretés s'infiltraient dans les appareils de sulfatage.

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    Description du matériel

    Une colonne de fonte à l'aspect décoratif, est traversée par un tuyau d'amenée d'eau à la potence tournante. Un robinet de commande R, supprimant les coups de bélier, se trouve à mi-hauteur du fût. Un deuxième robinet V facultatif, peut être placé à la base de la colonne. Il permet aux municipalité soucieuses d'économies de donner l'eau à la colonne ou de la supprimer de leur gré. De plus, il met la colonne à l'abri de la gelée. Il suffit pour cela pendant l'hiver de fermer le robinet V et d'ouvrir le robinet R. Sur demande ces colonnes peuvent être livrées soit avec un robinet servant de bornes fontaines, soit avec un raccord de prise incendie. La pose est effectuée en quatre heures par un plombier, un maréchal ou un ouvrier. Scellement sur socle en béton par trois boulons.

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    Il reste deux de ces colonnes au hameau de Villalbe en plus ou moins bon état. Celle-ci fonctionne encore pour le cantonnier et le dernier vigneron, Olivier Ormières.

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    L'autre se trouve à proximité du premier réservoir d'eau potable du hameau (détruit depuis). Elle mériterait un coup de peinture.

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    Sur la colonne est gravé le nom du successeur de la fonderie Marsal: Durand-Roger. Cette usine se trouvait au square Gambetta et faisait angle avec l'avenue Arthur Mullot.

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2014

  • Gisclard, marchand de charbon

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    Le charbon est encore au début du XXe siècle l'énergie la plus utilisée. Elle est indispensable pour faire tourner les machines à vapeur. A Carcassonne, il y avait plusieurs fournisseurs: Clergues (route Minervoise), Graissessac (allées d'Iéna), J. Mons (Pont neuf), Oustric (bd du Tivoli) et Embry (Quai Riquet). L'entreprise de Raymond Embry fondée en 1799 fut reprise par sa veuve. Ses entrepots étaient au Quai Riquet sur la rive gauche du canal (derrière la gare), puis déménagèrent après 1904 sur le boulevard de la Préfecture (actuel J. Jaurès). Les cokes et les charbons de terre venaient des mines de Carmaux. Avant la guerre de 1914, c'est L. Gisclard qui reprit l'affaire.

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    L'immeuble de l'ancienne entreprise Gisclard sur l'actuel boulevard Jean Jaurès. Il servit plus tard d'entrée pour la clinique Saint-Vincent qui se trouvait juste à côté. Avec les changements de numéros, il n'y a que le coup d'oeil qui nous a permis de le retrouver.

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    Peut-être qu'en passant sur le boulevard Omer Sarraut, vous êtes-vous demandé comme moi qui était ce J. Oustric pour avoir un si bel immeuble. C'était un fournisseur de charbon, concessionnaire des mines d'Albi. Il vendait de la coke et de l'anthracite, des briquettes perforées, et du charbon grêle. Ce dernier servait pour les forges ou les hauts fourneaux.

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  • L'usine Sainte-Marie, allée de Bezons

    Au début du XIXe siècle était édifié au bord de l'Aude et à l'endroit où se trouve actuellement le boulevard Paul Sabatier, une importante filature de 84 ares nommée Usine Sainte-Marie. Ce bâtiment ne formait qu'un seul et même corps, composé de deux ailes jointes à l'extrémité par une galerie surmontée d'un étage en plusieurs endroits. La matrice cadastrale nous donne confrontant à l'est Birot, à l'ouest Castel et Jourdanne, au nord le chemin de la rivière, au sud le ruisseau de l'égoût de la ville. Suite à la faillite Bellotiny et Cié, banquiers à Béziers, l'ensemble de l'usine est saisie les 14 et 15 juillet 1970 à Marie Sabatier et Jules Cazanave, son époux. L'adjudication a lieu le jeudi 25 juillet 1972 à Carcassonne sous l'autorité de Maître Pistre, avoué, 27 rue de la Préfecture. L'usine sera tranformée par M. Bruguière en distillerie au début du XXe siècle. Elle sera dirigée par la famille Grossetête jusqu'à sa fermeture en 1958.

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    L'usine Sainte-Marie avec ses cheminées dans les années 50

    Cet imposant bâtiment comprenait l'habitation du maître et concierge, les salles ayant servi pour la filature, magasins, arrière-magasins, hangars, lieux d'aisance, cours, jardin, étendoir, salles pour l'établissement des machines à vapeur et pour la fabrication du gaz.

    Description

    Au milieu de la cour se trouvait le bâtiment des chaudières et du gaz, ainsi que la salle qui servait pour le lavage des laines. A l'extrèmité de l'étendoir se trouvait le jardin d'agrément, fermé par une grille et une porte en fer et entouré d'un mur de clôture. Il nous est dit que le bâtiment est construit en bonne maçonnerie et couvert de tuiles canal. Il présente, à l'extérieur, les ouvertures suivantes: au nord une porte-cochère en fer, deux fenêtres au rez-de-chaussée, trois fenêtres au premier étage concernant l'habitation et, à côté, deux fenêtres barrées en fer donnant jour aux magasins et aux salles de filature, plus deux autres petites ouvertures; au levant une porte et deux ouvertures au premier étage donnant jour aux magasins et salles, plus une autre petite porte et six petites ouvertures.

    En entrant à gauche, se trouvait un petit appartement ayant servi de loge pour le portier. A l'écurie contigüe, autrefois savonnerie, en partie détruite, il y avait une porte. Bâtiment au milieu de la cour, salles des laveuses et des chaudières. Cet immeuble comprenait encore un hangar sur la ligne de l'aile gauche du bâtiment, lieux d'aisance pour les hommes, lieux d'aisance pour les femmes construits à la suite de l'aile droite. Un grand étendoir pour les laines au milieu duquel se trouve une allée conduisant au jardin. Ce dernier possédait une serre couverte et vitrée, construite en tuiles canal, mais à cette époque dans un état de vétusté faute d'entretien.

    Détail du matériel à la vente

    Salle servant d'atelier et de forge

    Une enclume, une forge avec soufflet et accessoires, quatre étaux, une bascule pour taroder montée sur un établi, quarante deux cléfs à écrous de diverses qualités, deux clefs anglaises, 20 mèches à fer, un étau à main, une scie à scier le fer, 3 compas, 5 feuillères, une hâche de forge, 9 marques en fer

    Salle de la filature

    Les tuyaux et appareils pour la distribution du gaz servant à éclairer la salle

    Arrière salle contigüe

    Une machine pour monter les balles de laine,Un réservoir avec ses tuyaux, Une échelle à crampons pour le service du manège, un cercle en fer à crochets pour emballer la laine.

    Aile gauche

    Grande machine à vapeur pour le service des peigneuses et des machines à dégraisser, un baromètre, une pompe à deux corps avec accessoires, servant à alimenter les chaudières., tuyaux et appareils à gaz.

    Salles des peigneuses

    Un grand séchoir avec les appareils et accessoires, une caisse en fonte pour réservoir de vapeur, une pompe à deux corps pour alimenter les chaudières

    Salle des emballages

    Une presse à emballer

    Salle des sécheuses

    Fourneau et accessoires en très mauvais état, deux étendoirs pour la laine et sesz accessoires

    Salles des laveuses au milieu de la cour

    Une grande cuve en bois pour échauder la laine avec accessoires

    Local des chaudières

    Deux grandes chaudières à vapeur de la force de 30 chevaux chacune. Ces chaudières donnaient la force à toute l'usine. Un thermomètre. Les appareils pour la fabrication du gaz.

    Source

    Le bon sens / 3 juillet 1872

    Quartiers et faubourgs au fil du temps/ H. Alaux/ 2002

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