L'indépendant dans son édition d'hier confirme la destruction de ce lieu de triste mémoire et présente le projet architectural qui sera réalisé par Habitat Audois. D'après le journal, ce sont 40 logements à caractère social qui seront construits sur la parcelle d'ici à mi-2016. La maison du gardien dans laquelle ont été séquestrés Aimé Ramond et tant d'autres, sera également détruite pour donner un accès aux habitations.
Les logements seront bâtis en fond de parcelle
C'est donc la fin d'un long combat dans lequel j'aurais laissé quelques plumes, mais en ayant beaucoup appris tant historiquement qu'humainement. Je dois vous avouer que bien des nuits, il m'est arrivé de ne pas dormir tellement l'énervement et l'anxiété m'ont gagné. Oui ! j'ai essayé de lever ciel et terre pour faire entendre raison à qui voudrait bien comprendre. Certains diront sûrement : "Tout ça pour ça !" Eh ! bien, non. Malgré cette destruction, demain ne sera plus comme hier à cet endroit. Les Carcassonnais, grâce à ce travail de mémoire, ont connaissance désormais du sinistre passé de ce lieu. Ils savent que la barbarie n'a pas de frontières, puisque l'agent du SD, René Bach, était français. Qu'il a été fusillé à la suite d'un procès instruit à Carcassonne en 1945. Malheureusement, 70 ans après, les tensions sont encore vives et s'attaquer à ce dossier comme je l'ai entrepris, c'est faire le procès de la collaboration ; un linge sale qui n'est pas près d'être lavé en famille.
L'avenir ?
L'indépendant nous apprend qu'une stèle sera érigée sur le site, en mémoire aux martyrs de la Gestapo. Bien entendu, Habitat Audois va entreprendre ce projet avec les associations d'anciens combattants. C'est l'usage et c'est tout à fait dans les règles. Toutefois, sachez que ces associations n'ont pas levé le petit doigt pour défendre ce lieu, ni pour le faire connaître. Elles ont même conseillé à l'ancien maire de le faire raser, lorsqu'il les interrogea sur le sujet. Elles ont critiqué mon entreprise de mémoire. À n'en pas douter, elles iront sans vergogne couper le ruban et manger les petits gâteaux, le jour de l'inauguration. Je veillerai à ce qu'elles n'oublient pas les guérilleros espagnols qui ont combattu aux côtés des français, mais dont la reconnaissance se fait toujours attendre.
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