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  • La villa Odette, renferme un secret historique...

    Villa Odette
    Si vous prenez à la sortie de Carcassonne, la route minervoise en direction de Mazamet, regardez de l'autre côté du canal du midi. Au bord de celui-ci et au pied de la colline de Grazailles, se trouve depuis fort longtemps la Villa Odette. Elle est située juste en face de l'embranchement qui mène au lotissement de la Prade. Il s'agit d'une maison à la campagne, là où les carcassonnais allaient se rafraîchir les fins de semaine ou pour les vacances d'été. Un havre de paix jusqu'aux années 1950. On y retrouve le félibre et rédacteur de la Revue méridionale Achille Rouquet, qui avait une maison au milieu des vignes dans ce qu'il appelait Castelgrazailles.

    villa odette

    Bien moins connu est son passé pendant la Seconde guerre mondiale... Dans cette petit maison vécurent Jesus Rios, sa femme et leur fille. Ce réfugié républicain espagnol, ancien commissaire de la 234e Brigade de guérilleros du XIVe Corps pendant la Guerre civile, y tint une réunion importante. Entre le 15 et le 20 décembre 1941, c'est là que le Parti Communiste Espagnol en exil décida d'engager la lutte armée en France contre l'Allemagne et le gouvernement de Vichy. Découlant de ce rendez-vous, la délégation du Comité Central du P.C.E créera la XIVe Corps de guérilleros espagnols. Chaque militant fut appelé à délivrer la France de l'envahisseur nazi et de ses suppôts. La villa Odette est donc un site historique ; l'acte fondateur de la lutte des Républicains espagnols pour la liberté. 

    Villa Odette

    Une photo de ma collection de plaques de verre, montre la Villa Odette au début du XXe siècle. D'après Alfred Raucoules, cette petite maison appartenait à deux soeurs de la famille Courtine qui vendait des sacs à mains en face Monoprix (24 rue de la gare)

    Sources

    Les brigadas internacionales / Josep Sanchez Cervello / 2015

    Maquis i Pireneos / Sanchez i Agusti Ferran / 2009

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2019

  • La veuve, le marchand de fromage et le chirurgien

    Dans un domaine près Roullens, le corps à moitié déchiqueté d'un chef résistant était retrouvé souillé par une explosion provoquée la veille. Aussitôt, quelques charognards avertis se précipitaient sur les lieux et ôtaient de la dépouille mortelle, la chevalière, le mouchoir et quelques papiers dans la poche du blouson. Fallait-Il qu'ils soient bien renseignés pour que dès potron-minet, leur mauvaise conscience leur conseillât ce triste forfait. Chemin faisant, ils croisaient un ami vautour, chirurgien de son état, avec lequel ils firent le trajet jusqu'à la grande ville. Là, devant l'hôtel de ville où siégeait un marchand de fromage auréolé d'un titre remporté dans les alcôves de la trahison, ils déposèrent ce qu'ils venaient prendre sur l'infortuné défunt : Chevalière, mouchoir brodé J.B et les papiers manuscrits. Chirurgien et marchand de fromage, entre charognards de compagnie, autour d'un déjeuner à la clinique devisèrent sur la bonne fortune.

    A 80 kilomètres de là, une veuve pas encore éplorée allait apprendre des Vautours repus et par télégramme, la triste nouvelle. Nous sommes le 27 août, soit 8 jours après le terrible incident. Avertir une veuve, une semaine après ? Que ceci est troublant ! On avait trouvé le corps le 20 août, inhumé le malheureux le 23 à Roullens, exhumé son cercueil le 26, prévenu la veuve le lendemain. Au cours d'une grande farce goldoniene, avec beaucoup de pleurs et de cinémas, les vautours organisèrent la parade autour des boulevards. Tout le cirque s'y trouvait, même les plus honnêtes. On enterra Bringer le 31 août, cette fois dans le caveau du marchand de fromage. Fallait bien se racheter, pour ces gens quel hommage ! Quant aux papiers manuscrits, ils ne furent pas rendus à la veuve mari. Ainsi se termina, le testament de Bringer et les preuves gravées dans un bout de papier, que les traitres avaient été désignés.

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  • Les parachutages dorés sur le département de l'Aude

    Mon père aimait à raconter dans les repas de famille ce que mon grand-père, petit artisan menuiser à la Barbacane, s'amusait à répondre aux inspecteurs des impôts venus le contrôler. Martial Andrieu ne manquait pas d'humour... Dans les années 1960, lorsqu'il recevait les charges inhérentes à son activité d'artisan, il lui arrivait de mettre un peu de temps avant de les régler au fisc. Des préposés des impôts se pointaient alors à son atelier pour réclamer la douloureuse. Mon grand-père sortait la phrase magique : "Croyez-vous que l'argent me tombe tous les matins en parachute devant la porte ?" A l'époque où mon père le racontait, j'étais trop jeune pour comprendre. Surtout, je ne m'étais pas comme aujourd'hui, intéressé de très près à l'histoire de l'Occupation dans l'Aude. J'ai découvert que le grand-père qui n'aimait ni les Allemands, ni leurs suppôts français, devait en connaître un rayon sur la soie tombée du ciel. Le pauvre, il est mort dans l'honnêteté avec sa petite pension d'artisan sans n'avoir pu monter une usine de meubles. Là, où certains sont devenus hôteliers ; des rentiers immobiliers, transporteurs routiers... Le parachutage doré n'était pas tombé dans la rue Dujardin-Beaumetz, mais dans quelques lieux bien connus de certains.  Au début du mois de juillet 1944, c'est 1 million et demi de franc à destination des maquisards qui disparaît dans la nature. Jean Bringer, le chef des FFI, est furieux !!! "Je vais trouver les coupables ; il me les faut, dit-il à sa femme." Le 29 juillet 1944, il est arrêté par la Gestapo... Curieuse coïncidence, n'est-ce pas ? Alors, j'ai cherché depuis des mois... Oh ! pas à Carcassonne. Et j'ai trouvé, j'ai trouvé ce qu'il y a de plus mauvais dans l'homme : la vanité, le pouvoir, l'argent !

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    Prenez Bringer (Chef FFI né à Vincennes) et Charpentier (chef parachutages, né à Neuilly-sur-Seine) qui ne sont pas issus de Carcassonne, chargés d'homologuer des terrains de parachutages. Prenez des résistants verreux qui les entourent mais qui eux connaissent fort bien la géographie de l'Aude. Bringer leur demande de trouver des terrains pour qu'il les homologue, afin que les alliés puissent larguer armes et argent pour aider les patriotes à libérer la France. Les verreux font parachuter sur de petits maquis fantomes puis le jour J, leurs complices s'emparent des fonds. Bringer furieux de la perte de cet argent, mène l'enquête et est sur le point de démasquer les coupables. A ce moment, les chefs verreux montent une conjuration et font arrêter Bringer et Ramond par la Gestapo au moyen d'agents français travaillant pour les nazis mais infiltrés dans les maquis. Ces résistants verreux ont un réseau de renseignement dans une clinique dans lequel ils jouent le double-jeu.

    Après quoi, ils font porter le chapeau à certains résistants authentiques de ces maquis pour se dédouaner.
    Bringer et Ramond sont exécutés à Baudrigues le 19 août, sans que la Résistance Carcassonnaise n'ait tenté de les libérer. Le Dr Delteil est le seul relâché et puis les autres s'ocupent de détruire les preuves, grâce aux postes qu'ils prennent au sein du Comité départemental de libération.
    Bringer est un martyr à vie mais eux ont le pouvoir politique et l'argent des parachutages.

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