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  • Taratata fête la musique à Carcassonne en juin 1993

    Nous étions tous... à un détail près : plusieurs heures de queue devant le Syndicat d'Initiatives pour obtenir le fameux sésame et seulement quelques invitations disponibles pour les jeunes Carcassonnais, non privilégiés. Des élus qui passent devant tout le monde et ressortent avec des invitations pour leurs amis et leurs familles, pendant que d'autres attendent et ne récoltent que des miettes, cela ne se fait pas. Si à Carcassonne... Eh ! oui, les temps n'ont pas changé depuis. Mis à part cette fâcheuse polémique, le ciel était bleu au-dessus de Carcassonne en ce début d'été 1993 et promettait d'offrir aux 2500 chanceux ayant pris place dans le Grand théâtre de la Cité, un moment inoubliable.

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    Pour la première fois, la fête de la musique diffusée sur France 2 s'exportait en province. Nagui, qui dit-on avait une amourette du côté de Caunes-Minervois, connaissait un peu Carcassonne et avait choisi sa Cité avec ses vieilles rues ; elle représentait l'âme des villages de France. En dehors du théâtre des lieux comme la place Marcou ou le parvis de la Basilique St-Nazaire furent utilisés. Afin de ne pas monopoliser longtemps l'espace des cafetiers, le passage musical de six vedettes avait été enregistré le samedi 19 juin.

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    Les Pow-Wow et Nagui sur la place St-Nazaire.

    Nagui arriva sur place par avion le mercredi 16 juin et ses invités arrivèrent la veille du direct pour la répétition générale, soit le dimanche 20 juin. Parmi eux : Claude Nougaro, Liane Foly, The Christian's, Stéphane Eicher, Véronique Samson, Pauline Ester, Laurent Voulzy, Julien Clerc, Patrica Kaas, Mauranne, Patrick Bruel... 32 artistes et 52 musiciens.

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    ©  La dépêche / Bérangère Robinet

    C'est également le dimanche qu'eurent lieu les prises de vues pour le générique auquel participa la société Vision-sud de Carcassonne. Un hélicoptère filma la Cité et son théâtre ; Nagui voulait mettre en valeur ses vieilles pierres. De ce point de vue,  ce fut impressionnant à la télévision.

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    Le jeune public dut se mettre en place dans le Grand théâtre deux heures avant le direct. Interdiction de se lever même pour aller aux toilettes. L'ambiance n'en était pas moins surchauffée ; Alvaro, le chauffeur de salle de Taratata, eut beaucoup de mal à apprivoiser ce public qui ne cessait de crier "Car-cas-son-ne" en l'accompagnant de claquements de mains. 

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    Gérard Pullicino en véritable chef-d'orchestre de la réalisation pilotait 280 techniciens, 12 caméras et une louma (grue articulée) alimentés par 350.000 watts en son et 40.000 watts en lumière.

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    La cantine de toute l'équipe de Taratata a été assurée pendant une semaine par le traiteur Carcassonnais Pierre Hille. Ici, devant sa paella géante.

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    En marge de Taratata, Stéphane Eicher improvisa un concert gratuit accompagné par des musiciens Carcassonnais, au Bar à vins du regretté Philippe Calvet. L'artiste suisse devait ensuite acheter une maison dans la Montagne-noire et enregistrer son album "Carcassonne" dans l'Hôtel de la Cité.

    Au final, une superbe publicité pour Carcassonne avec 7,4 points d'audience (3 724 980 téléspectateurs) et 20 % de part de marché. Nagui reviendra l'année suivante en juin 1994.

    Sources

    La dépêche

    Merci à A. Machelidon pour ses photos

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    © Tous droits réservés/ Musique et patrimoine/ 2015

  • L'épuration sauvage à la Libération de Carcassonne

    On pourrait toujours rabâcher la belle histoire qui arrange trop souvent la conscience des biens pensants ; celle qui enjolive la vérité sur certains héros tardifs d'hier érigés à la Libération en procureurs de l'épuration expéditive. Assassiner, voler ou tondre ne constitue pas un acte héroïque, loin s'en faut... Lorsqu'on a le temps et la chance de se plonger dans la vraie histoire que l'on trouve dans les dossiers d'archives, on trouvera le discernement nécessaire pour mettre un terme aux idées reçues. Vous savez bien, celles contenues dans certains manuels d'histoire où à la fin les gentils sont très gentils et les méchants, très méchants. Quand on mesure l'étendue de l'âme humaine peut-on sincèrement croire que certains de ces hommes se sont ainsi rangés d'un côté, sans intérêts ni prédation. Laissons donc aller notre esprit critique en évitant autant que possible les préjugés des sentences populaires. Elles n'ont fait que trop de mal en maculant l'intégrité des libérateurs par des actes d'une cruauté sans nom. 

    Si la vraie Résistance au sein des Comités d'épuration a mis en place des Cours de justice dans le respect du droit, afin de décider du sort des collaborateurs et miliciens, il en est qui se revendiquant d'elle ont déshonoré la cause qu'elle défendait. En son sein, des hommes ont assassiné sans jugement à la prison de Carcassonne, torturé et volé dans le canton de Limoux, assassiné le capitaine "Charpentier" parce qu'il avait découvert le vol d'argent parachuté, tondu de pauvres femmes...etc. Le pire c'est que ces misérables ont bénéficié de la loi d'amnistie de 1954 et de l'appui des réseaux politiques auxquels ils appartenaient dans les maquis. Tout cela entachant les valeurs de Résistance, il a fallu sauver ces mécréants.

    Les Carcassonnais, comme ailleurs, se sont acharnés sur des femmes déconsidérées pour avoir couché avec des "bôches". On appelle cela la collaboration horizontale... L'actrice Arletty en fut le symbole d'après-guerre : "Mon coeur est Français, mais mon cul est international" dira t-elle à ses juges. Certaines les ont aimé tout simplement et des enfants sont nés de ces relations, d'autres leur ont soutiré des infos pour la Résistance, encore d'autres se sont révélées indicatrices de la Gestapo.

    L'épuration sauvage

    Peu de temps après le départ des Allemands, des pseudo-résistants vont se livrer dans Carcassonne à des pratiques en dehors des règles de droit. Outre les forfaits contre les miliciens et collabos, les femmes ne vont pas être épargnées par cette répression. Toutes celles- enfin presque - qui seront reconnues sans jugement, sans preuves et le plus souvent sur la rumeur, pour avoir eu des relations avec l'occupant, seront molestées et tondues.

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    C'est dans cette maison bourgeoise, située en haut de la rue de la liberté qu'elles seront livrées à la honte publique et promenées à travers la ville.

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    © secretintelligenceservice

    Les officiers de la Kommandantur 734 de Carcassonne comme le colonel Bodo Gieche ou Frank Raith ont eu chacun des maîtresses françaises avec lesquelles ils ont habité en ville. Pour ce dernier, ce fut 27 rue du 4 septembre. Parmi les horreurs de la guerre, notons l'histoire de cet enfant abandonné à l'écluse du Fresquel au Pont rouge chez Mme X, pendant que ses parents Franz Dierkes et sa maître Élisabeth Sinitzine fuyaient Carcassonne en août 44. D'après le C.N.R.S, on recense 100.000 enfants nés de liaisons entre françaises et soldats allemands. 

    Il n'est pas question d'exonérer les responsabilités de certaines de ces femmes qui ont vraiment collaboré et dénoncé des patriotes. La plupart ont échappé à l'épuration sauvage en fuyant avec leurs amants. D'autres l'ont subi ou ont été jugées par la Cour de justice. L'épuration sauvage a eu raison d'une jeune femme Carcassonnaise tondue sur la rumeur ; elle était vierge... Elle s'est suicidée quelques jours après.

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  • Les victimes civiles de la répression allemande à Carcassonne

    Tous les historiens s'accordent à dire que la Seconde guerre mondiale a fait davantage de victimes civiles que militaires, contrairement à la Grande guerre 14-18. Elles constituent la longue liste des otages, déportés, fusillés, massacrés par l'armée allemande. S'il  y a eu des massacres de masse qui auront marqué les esprits comme à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), il ne faut pas oublier qu'au quotidien les troupes d'occupation se sont rendues coupables d'exactions contre les populations des pays qu'elles occupaient. Après la Libération, les familles des victimes civiles se sont senties délaissées par les pouvoirs publics.  Les associations d'anciens combattants ne se sont occupées que des leurs. A Oradour-sur-Glane, les familles ont dû attendre des années pour que l'état reconstruise le village ; elles ont supporté pendant longtemps une existence indigne dans des baraquements. Quant aux réparations financières... Il en est de même à Carcassonne pour le massacre du Quai Riquet où la vingtaine de victimes n'a pas obtenu à égalité la mention "Mort pour la France".

    Il n'est peut-être pas étrange qu'au sein de la commission préfectorale chargé des commémorations de la Libération de Carcassonne, dans laquelle siègent les représentants des associations d'anciens combattants, on n'ait pas protesté contre la disparition du dépôt de gerbe à la stèle du Quai Riquet entre 2007 et 2013. Pire encore, la date des commémorations de la Libération de la ville a été maintenant devancée au 19 août, jour de l'exécution des Résistants à Baudrigues. Or, Carcassonne fut libérée le 20 août 1944, triste journée du massacre du Quai Riquet par la 11e Panzer division. D'ailleurs, on a toujours fêté cette Libération le 20 août, comme le prouve cet article de 1984 ci-dessous.

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    Je me félicite que cette année le dépôt de gerbe au Quai Riquet ait été réintroduit dans les commémorations. Grâce à qui ? Grâce à ce blog qui n'a eu de cesse de rappeler cet injuste oubli et la mémoire des victimes pendant cinq ans, avec l'appui du réseau social Facebook. Quant au changement de date au 19 août, il est simplement l'accommodement de tous à réunir en une seule date, les différents événements tragiques du 19 et du 20 août 1944. Si on ne va polémiquer à un jour près et se féliciter que 70 ans après, la mémoire soit encore honorée, en revanche choisir le 19 plutôt que le 20, n'est-ce pas considérer que le massacre du Quai Riquet est d'une importance mineure par rapport à Baudrigues ? En réunissant sous une même date différents évènements pour des facilités protocolaires, on applique la loi que souhaitait mettre en oeuvre le président Sarkozy en 2011. A savoir, réunir en une seule date (Le 11 novembre) toutes les commémorations : 8 mai 1945, 11 novembre 2011, 19 mars 1962...etc. C'était en effet plus simple pour supprimer d'un coup les jours fériés, à des fins essentiellement économiques. Quant à la vérité historique, elle repassera...

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    © ADA 11

     La préfecture de l'Aude fixe au 21 août, la Libération du département.

    Victimes civiles du 20 août 1994

    Almaric Camille (Rieux-Minervois), Bénazet Henriette (Peyriac-Minervois), Bonnet Louis (Carcassonne, 1 rue A. France), Belbèze Jean (Carcassonne, 4 rue Teisseyre), Baratciart Jean-Baptiste (Carcassonne, rte de Narbonne), Bastide Joseph (Villardonnel), Carreras Roger (Carcassonne, Grazailles), Calvel Georges (Carcassonne, 1 rue Grignan), Caballero Marius (Carcassonne, 16 rue de la Préfecture), Dualé René (Carcassonne, 6 square Gambetta), Bichko Marguerite (Carcassonne, chemin de Serres), Ballotari Armand (Villemoutaussou), Bastide Jean (Villardonnel), Chassain Raymond (Carcassonne, 15 rue Trivalle), Jassin Gabriel (Carcassonne, 9 place d'armes), Justo Joseph (Carcassonne, hospice général), Gastou Jean (Carcassonne, 8 rue Tourtel), Gaya Louise (Carcassonne, rue Fabre d'Églantine), Gélis Pierre (Carcassonne, rue A. France), Fages Marguerite (Grèzes), Fournès Marie-Thérèse (Villemoutaussou), Mestre Eugène (Carcassonne, 46 rue du 24 février) Magnanier Émile (Carcassonne, 25 rue Laraignon), Mazzer Émile (Carcassonne, 15 rte de Limoux), Mas Charles (Carcassonne, L'île),

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    Avenue du Général Leclerc à Carcassonne

    Pons René (Villegly), Quintin Élie (Carcassonne, 10 impasse des rames), Milhau Pierre (Carcassonne, l'Olivette), Rey Jean (Carcassonne, Villa Jeanine à Grazailles), Raynaud Marcel (Moux),

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    Route Minervoise à Carcassonne

    Cette plaque a été remise en place grâce à mon intervention. Elle avait été déposée par le nouveau propriétaire de la maison sur laquelle elle était posée.

    Ramon Noël (Carcassonne, 1 rte Minervoise)

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    Rue J. Bringer à Carcassonne

    Lacroix Paul (Carcassonne, 8 rue Trivalle), Teulière François (Carcassonne, 4 rue Fortuné), Pradelles Joséphine (Carcassonne, Villa St-Joseph au Quai Riquet), Viscarra Jean (Castelnaudary, 18 rue Fontasse), Seguy Séphirin (Carcassonne, rue A. Marty), Vérandy Auguste (né le 12 octobre 1919 à Marseille (Bûcheron, marié) demeurant à Carcassonne, tué à Pennautier.

    Sources

    ADA 11

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