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  • Le groupe scolaire Art-Déco de Saint-Hilaire d'Aude

    À l’origine, les élèves de l’école de Saint-Hilaire suivaient leur scolarité dans deux lieux différents inadaptés et insalubres. Les filles devaient monter au Fort près du cloître de l’abbaye ; les garçons, face au béal derrière l’ancien hôtel de ville. En 1930, la ville comptait 877 habitants. Il devenait urgent de bâtir de nouveaux locaux afin d’accueillir des enfants de plus en plus nombreux. La municipalité Fages se mit donc en quête d’un terrain éloigné du bruit et du voisinage. Elle manifesta son intérêt pour la vigne de M. Jeanjean au lieu-dit « Le plô » d’une contenance de 3063 m2. L’emplacement sera situé à 25 mètres du Lauquet, en dehors du champ d’inondation. En 1891, la crue du siècle n’avait atteint que 7,70 m. Loin des 10,60 m de hauteur de ce terrain. M. Jeanjean ayant refusé de céder sa parcelle au prix proposé, fut exproprié à 15 francs / m2. 

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    Le projet, présenté en conseil municipal, fut adopté par le préfet de l’Aude le 16 novembre 1936. Edouard Célestin Ribes (1868-1945), ingénieur principal à Limoux, dressa les plans du futur Groupe scolaire. L’entreprise Michel Chordy de Lézignan rapporta l’adjudication des travaux le 28 février 1937 pour un montant de 591 480 francs. On songea dans un premier temps à se fournir en moellons dans la carrière de Planepujade. Le filon étant épuisé, la pierre de Roquetaillade remporta pour un temps l’adhésion. Au début de l’année 1937, Edouard Ribes se retira du chantier. Au pied levé, Marius Pierre Sicre (1864-1947), ingénieur originaire de Saint-Hilaire, prit sa succession. On lui doit plusieurs groupes scolaires dans la région de Limoux.

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    La façade, initialement prévue en pierre blanche de Beaucaire, fut abandonnée. La société des ciments français ayant acquis la carrière, la façade sera bâtie en béton. Sur le devant, on planta une série de platanes en bordure de la route. Le nouveau Groupe Scolaire de Saint-Hilaire-d’Aude fut achevé et livré le 23 novembre 1939. 

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  • Françoise Raynaud, l'architecture comme nature du vivant

    © La dépêche 

    Françoise Raynaud naît à Carcassonne en 1959. Elle passe son enfance dans une grande maison située rue de la République, dans laquelle son père Alfred a son atelier de peinture et de sculpture. Artiste amateur très éclairé, on lui doit le masque mortuaire de Joe Bousquet. Dès l’âge de 5 ans, Françoise se passionne pour l’architecture dont elle veut faire son métier. Viollet-le-duc, l’inspire. Sa boite de Lego est déjà pleine d’idées de constructions en rapport avec cette nature qu’elle admire au Mas-Cabardès. C’est dans ce village de la montagne-noire que la famille s’éloigne, durant les week-ends, du tumulte de la ville-basse. Après la mutation professionnelle de son père à Sète, la jeune fille obtient brillamment son baccalauréat en 1977. Elle persiste à devenir architecte, s’envole vers Paris et loge chez son frère Patrick, de treize ans son aîné. Patrick Raynaud dirige à cette époque l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs. Lui, aussi, né à Carcassonne en 1946. Aujourd’hui, sculpteur et photographe.

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    Françoise Raynaud entre à l’école de La Villette avec Roland Castro comme directeur d’études. L’homme est connu pour être un défenseur de l’architecture politique et citoyenne. Son diplôme en poche, elle part en Australie en 1984 pour rencontrer un architecte un peu fou. Glenn Murcutt travaille avec les aborigènes. Hélas ! L’artiste travaille seul… De retour en France, Jean Nouvel devient son mentor. Il lui confie le chantier de l’Opéra de Lyon, puis la construction d’une tour de 425 mètres de haut. Une première en France ! Françoise Raynaud travaille avec l’ingénieur Tony Fitzpatrick afin de se familiariser avec ces types de constructions. Durant son tour du monde, elle découvre en Asie le Feng-Shui, philosophie chinoise en relation avec la nature proche du taoïsme.

    En 2002, elle fonde son agence d’architecture : Loci anima. Trois ans plus tard, elle remporte un concours pour la construction d’une tour de 21800 m2 (30 étages) à New-York près de Greenwich village (110, Charlston street). C’est la première femme a réaliser pareil exploit.

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    Conçu de manière durable comme tous ses projets, Greenwich West présente une façade en briques faites main avec des accents vitrée personnalisés spécialement conçues pour ce projet par une vénérable briqueterie belge

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    Françoise Raynaud compte à son actif de très beaux bâtiments comme la médiathèque d’Angoulême. Toutefois, son projet le plus abouti selon elle, demeure la tour Haute-définition d’Issy-les-Moulineaux pour laquelle elle reçoit le prix « Care d’or » en juillet 2022. Actuellement, l’agence Loci Anima est en concurrence pour obtenir le projet du Grand Palais à Paris.

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    Nul n'est prophète en son pays. Le projet de médiathèque pour Carcassonne qu'elle avait dessiné n'a pas abouti en 2013. Elle devait se construire au bord de l'Aude. Un vis-à-vis avec l'oeuvre de celui qui a initié son désir d'architecture : Eugène Viollet-le-duc.

    Une conférence de Françoise Raynaud à suivre ci-dessous

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  • Enfin des travaux sur le château du maquis de Gonet à Prat-Mary

    Peut-être vous souvenez-vous que nous avions, l'an passé, tiré la sonnette d'alarme concernant l'état du château du marquis de Gonet. Propriété de la ville de Carcassonne, le bâtiment était laissé dans un état de quasi abandon. Tant et si bien que la toiture menaçait de s'effondrer. Notre signalement fut repris dans la presse locale. La mairie, contrainte de communiquer, avait usé d'une certaine langue de bois pour qualifier l'inqualifiable désintérêt. En interne, loin des journalistes, on ne manqua pas de tirer à boulets rouges, contre l'empêcheur de sommeiller en dehors des manifestations du pôle culturel. Tout finit par se savoir... Sauf qu'aujourd'hui, la ville se voit dans l'obligation d'engager de couteux travaux de couverture sur le bâtiment.

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    Des échafaudages ont fait leur apparition. À dire vrai, ce n'est pas de gaité de coeur que pareille entreprise fut décidée. On finit par se résoudre à financer des travaux pour ne pas voir l'ensemble de l'édifice, sérieusement attaqué par les infiltrations d'eau, tout simplement s'écrouler. Dans cette affaire, comme toujours à Carcassonne, il n'est jamais bon d'avoir raison trop tôt. Là où le bât blesse, c'est quand la facture s'alourdit faute d'avoir attaqué le mal dès le début. Le jour où nos décideurs le comprendront, les contribuables verront sans doute leur impôt foncier s'alléger de quelques deniers.

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