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Lucien Geynes, bienfaiteur de la ville

Carcassonne a une fâcheuse tendance a oublier tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, ont donné de leur temps et même de leur argent pour elle. Nous en dressons ici l'amer constat depuis longtemps. Qui se souvient de Lucien Geynes ? Oh! certes pas moi qui n'ai pas eu le chance de vivre les années 50-60. Je ne connais de lui que ce que m'en a rapporté mon père, puisque le sien accompagnait au trombone les musiques du carnaval de cette époque.

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Lucien Geynes était un mécène ; un de ces chefs d'entreprises à la mode paternaliste des années 60 qui, à la tête d'une société de matériaux donna de son temps et de son argent pour amuser les Carcassonnais.

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Au sortir de la seconde guerre mondiale, tout est à reconstruire tant d'un point de vue économique qu'humain. Les Carcassonnais se sont déchirés et ceux qui n'ont pas choisi le bon camp pendant le conflit, ont été mis au banc de la société. Dans une petite ville de province, on les connait tous. L'heure est à la réconciliation et pour favoriser cette concorde, quoi de plus innovant que d'organiser des fêtes? Soulignons que les bals étaient interdits sous le régime de Vichy. Des fêtes c'est bien beau, mais où trouver de l'argent car le pays est en ruine? C'est là qu'entre en scène le patron d'une entreprise de matériaux. Son nom ? Lucien Geynes. Dès les début des années 50, il va reprendre avec un succès inégalé les fêtes d'un carnaval moribond depuis longtemps. Il y met de son propre argent et les Carcassonnais adhèrent à son action. Avec trois fois rien, ils fraternisent autour de la construction de chars et de lampions.

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La construction d'un char dans les ateliers municipaux

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Les masques au Café Lapasset, place de Gaulle.

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Comme ici sous les halles en 1958, Carcassonne fait la pige à sa rivale limouxine. Les musiciens de l'harmonie municipale (Andrieu, Rajol, Barrabès, Mattéo...) accompagnent les airs du carnaval. En 1962, tout s'arrête... Pourquoi? Certains disent que la jalousie si coutumière dans notre ville aura eu raison de la philantropie de Lucien Geynes. Quand des hommes de bonne volonté sont trop en vue, on les accuse à chaque fois ici d'avoir une ambition politique. C'est d'ailleurs ce qui crève Carcassonne ! Enfin, c'est ainsi.

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Les musiciens du carnaval sur la place Carnot

Le carnaval est gratuit, il créé du lien social et soude les gens à travers un projet commun. N'attendons pas la fin de la prochaine guerre pour nous rendre compte que nous avons besoin finalement de nous aimer, de partager et de rire ensemble. La culture populaire dans une ville est indispensable à la cohésion des citoyens. 

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Commentaires

  • je me rappelle que mon frère René PUJOL avec une bande de copains musiciens avait fait un char dont le tracteur était représenté par un tambour et le char un orchestre car cette année la l'orchestre de Jacques HELIAN qui s'appelait tambour battant avait refusé de venir animé les bals (pourquoi?) qui se tenaient dans un bâtiment de la caserne et un orchestre réputait à l'époque animait les bal "MARAVELLA"

  • Tout cela me parle !!! On s'amusait beaucoup à cette époque, un vrai bonheur de revoir tout ça... Encore merci Martial

  • Un grand merci pour cet épisode de la vie Carcassonnaise.
    En effet j’ai bien connu MR Geynes, un monsieur très généreux et convivial, qui faisait des jaloux bien évidemment.
    Dommage que ce carnaval qui défilait le long des boulevards ait disparu.
    C’etait Un grand moment de plaisir et de joie

  • j'ai participé avec bonheur à ces festivités et même gagné un prix du plus beau costume sous les halles - il y avait de la joie -- merci mr geynes pour votre générérosité et joie de vivre communicative - quand reverrons nous des visages aussi souriants animer autre chose que des querelles de bas étages ???

  • Trop jeune pour l'avoir connu.
    Client du cabinet d'assurance de ma famille.il a construit la terrasse du 1er étage du 30 rue Brassens (54 ans après elle est comme neuve)
    Et la dalle de PLN idem.
    Dans les archives il me reste des factures (très belles).
    Chez moi on disait LULU Geynes un ami de mon Grand Pere Andre Benezet

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