Joë Bousquet ou le mouvement paradoxal
est un téléfilm réalisé par
Jean-Claude Morin
et tourné dans Carcassonne pendant l'hiver 1977. Il sera diffusé le 11 mars de la même année sur FR3.
Ce court métrage de 13 minutes retrace à travers des documents d'archives et des scènes filmées dans Carcassonne, la vie résistante du poète audois. Il évoque la période de l'occupation durant laquelle, la chambre de Joë Bousquet servit de boite à lettre pour la résistance locale et de cache pour les intellectuels juifs ayant fui Paris. Madame Pataud, la soeur du poète, égréna tout au long du tournage une série d'anecdotes à ce sujet. Par exemple, comment Simone Veil transita par la chambre de Bousquet pour échapper à la répression des nazis. Le réalisateur aurait pu se contenter d'un documentaire en interrogeant René Nelli, Mme Pataud ou Gaston Bonheur, mais aidé par son épouse (Marie-France Briselance, historienne de l'art et productrice de télévision) il a effectué un véritable travail de recherche.
Ceci malgré quelques inexactitudes historiques, comme le Palais de justice de Carcassonne transformé en Kommandantur. Cette dernière occupait en vérité, l'Hôtel Terminus et l'Hôtel de la Cité.
Synopsis
Il se nourrit d'un épisode historique bien réel au cours duquel Bousquet réussit à prévenir les officiers et sous-officiers de l'armée française qu'ils allaient être arrêtés par les allemands. Dans le film, une résistante (L'actrice Mme Joly) subtilise la liste des anciens officiers et sous-officiers de l'armée française à l'intérieur de la Kommandantur ; ils allaient être déportés. Elle la rapporte à J. Bousquet qui prévient les chefs du maquis. Les allemands seront étonnés du faible nombre de ces haut-gradés en résidence à Carcassonne...
Le tournage
Filmé aux abords du Palais de justice et à l'intérieur de la maison de Joë Bousquet, ce téléfilm a été perturbé par la grève des comédiens. La grue nécessaire aux prises de vues fut remplacée par un camion-grue prêté par les services techniques de la mairie. Le réalisateur dut également se contenter de quatre feldwebel en tenue vert-de-gris, dont le peu de ressemblance avec les soldats de race aryenne de la Wehrmacht ne manqua pas de faire parler les curieux. Autres anachronismes, les mitraillettes n'étaient pas raccords avec celles utilisées par l'armée allemande.
Le bâtonnier Clément Cartier en bien mauvaise compagnie... en 1977.
La maison de J. Bousquet
En visionnant ce téléfilm, on revoit la demeure du poète audois dans son jus d'autrefois avant sa rénovation en Maison des mémoires.
Vous pouvez visionner ce téléfilm sur le site de l'INA
https://www.youtube.com/watch?v=i8gLj1EwHWk
Crédit photos
Audimage
(Avec l'aimable autorisation de P. Cartier)
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Commentaires
il serait très intéressant de visionner ce film par contre je ne savais pas que Simone Veil avait transité dans la chambre de Joe Bousquet...merci Martial pour toutes ces informations.....
Juste une question : ne s'agirait-il pas plutôt de Simone Weil (avec un W) qui a écrit dans les "Cahiers du Sud", où Bousquet a aussi écrit ? Ceci n'enlevant rien à la résistante que fut aussi Simone Veil (avec un V) !